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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/548

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PRU Dl NC l l’i fROYES

an B i. Il va sans dire que’archevêque Hinc

Barétait lui-même trop personnellement engagé dans ta conflit, pour qu’il non-— sol ! possible de souscrire à tous sos Jugements’Textes reltiti/s ii la querettt prédestinatienne. La pensée de Prudence s’exprime dans trois ouvrages

1. Epistola ad Hincmarum et Pardulum (col. 971 1010). Prudence n’assistait pas au synode de Qulerrj

il. qui condamna Gottescale Son nom ne Bgure pas en t-iTi-t sur la liste donnée par Eiincmar dans son compte-rendu. Hincmar, De priedestinoUione, P. L.


. » -. > l 85. D’autre part, Flodoard ilii que, après a’synode, Hincmar écrivit à Prudence pour lui de mander son avis et spécialement s’il fallait accepter Gottescale à la communion pascale. Histor. Rem. Ecel., P. /… t. cxxxv, col. 205 D. On ne sait m Prudence répondit à cette lettre.

Cependant Gottescale écrivait dans sa prison, et ses écrits se répandaient, au point que Hincmar crut devoir rédiger une réfutation qu’il adressa </ reelusos et simplices. Il parut alors a plusieurs théologiens de arque que Hincmar poussait trop loin ses thèses et s’écartait de la tradition augustlnienne. Telle fut l’opluion do Ratramne, de Loup de Ferrières et de Prudence. Prudence seul nous intéresse ici ; il écrivit a Hincmar et a Pardulus, son suffragant de Laon qui l’était rangé à ses côtés, un long mémoire où il insiste sur la nécessité de rester Ddèle a la doctrine d’Augustin sur la double prédestination. Le ton est cordial et ne sont pas la polémique. Hincmar ne fut pas satisfait it communiqua le mémoire à Raban Maur. qui déclara lui aussi ne pouvoir accepter les conclusions de Prudence. Voir la lettre de Raban Maur a Hincmar, dans Germ. hist., Epist., t.. p. 190-499 ; P. 7-., t. cxii. col. 1519 A.

2. De prædestinatione mnini Joannem Seotum (col. 1 liiO-1306). — Hincmar et Pardulus axaient

connaître l’opinion de personnages compétents ..mise dans ce l>ut une sorte d’enquête. Jean Scot, sollicité, avait repondu en 851 par un De prwdeslinatione, dans lequel il prit position contre Gottescalc, mais d’une manière telle que l’on put croire que la doctrine catholique elle même se trouvait atteinte. S était pour Hincmar un allié dangereux, et sans doute celui-ci regretta de l’avoir consulté. Voir l’art. ÊaïQÈNB. Scot a le mérite de montrer comment les mots : prédestination, prescience, sont équivoques et expriment mal la connaissance et la volonté de l’Être suprême pour qui on ne peut parler que d’éternel présent : mais, plus philosophe que théologien, il évite mal le panthéisme, et l’on ne voit plus comment il peut y avoir pèche et sanction dans son système. Le problème est supprimé radicalement.

En 852, Prudence entreprit donc une réfutation de

Wénilon, archevêque de Sens, lui avait envoyé

dix-neuf propositions tirées de l’ouvrage de Scot et

qui lui semblaient hérétiques. Prudence déclare que

lix-neul propositions le sont en effet et de plus.

dans un vaste travail, il reprend l’ensemble de l’œuvre

point par point, il expose l’opinion de son

r^aire et en fait la critique. A la liii, dans une

titulation de tout l’ouvrage, il condense, toujours

la même forme quasi dialoguée. les éléments

tiels du problème théologique. Voir art. Prfdes T18 ITtON, loi. 2912 sq

3. Epistola tractoria ad Wenilonem. Dans le île tenu a Quierzy en 853, Hincmar avait rédigé

itions où il était affirmé qu’il n’y a qu’une .lion, qin— la liberté est guérie par la a

er tous lis hommes, que h— t.lirist

luffert pour tous. Ibid., col. i’ij." sq. Le même

Hincmar assure que Prui ma ces quatre propo destinatione, P. I.. t. cxxv, col. 182’.

268 i >. Quoi qu’il en soit de l’exactitude île ce rensci gnement, nous voyons, quelque temps après, Prudent c opposer aux propositions d’Iliucmar quatre contre

propositions adressées a ciiilon. archevêque de Sens Les évêqueS de la province de Sens s’elaielll réunis i.i Paris OU a Sens) pour le sacre d’I'.nee. évêque de Paris Prudence, malade, ne put se rendre a ce concile, niais

il > envoya un de ses prêtres porteur de sa lettre. P L

t. i KV, COl. 1365-1368. Prudence n’est pas seul d ail leurs a refuser les propositions d’IIincinar : Rémi

de Lyon et le concile de Valence de 855 se prononcent contre elles, l’.n 859, a Langres, puis à Savonnières,

elles seront encore écartées. Mais après 853 la partiel pat ion de Prudence a la controverse est difficile a

déterminer.

111. lui i s i m m iM.ii.H i s. La querelle prédesti uatieiine ne devait se terminer qu’avec le concile de Thuzey, en son. Elle s’acheva non par une solution définitive d’un problème qui n’en comporte pas, mais par un accord des cmitroversisles qui, au lieu d’opposer thèse à thèse, surent de leur foi orthodoxe.

Pour Prudence. Ratramne, Ébon de Grenoble el Rémi de Lyon, non seulement Hincmar se montre à l’égard de Gottescale d’une sévérité excessive, mais

aussi, dans son ardeur a combattre ses idées, il devient suspect de semi-pélagianisme. Quant à Hincmar. nous avons vu qu’il place nettement Prudence parmi les partisans de Gottescale et le traite en hérétique.

La question reste toujours pendante de savoir dans quelle mesure Gottescale fut hérétique. En tout cas. à l’estimation de Prudence, il se montra simplement

  • augustinien i : ses thèses et l’argumentation qui doit

les établir sont reproduites de la doctrine du maître. Celle-ci avait été comme consacrée par le concile d’Orange de 529 ; il semblait donc aux meilleurs théo logions qu’il suffisait de s’y tenir. Par suite, en présence des thèses de doit escale qui semblait pousser hors des limites de l’orthodoxie la doctrine de la double prédestination, les théologiens augustiniens furent moins inquiets des outrances reprochées à Gottescale que de la manière dont on les combattait. Pour eux, puisque d’aucune manière on ne pourra sortir du mystère, il importe de tenir ferme les vérités certaines que l’on possède : sur la maîtrise absolue de Dieu à l’égard de l’homme et du monde, sur sa toute puissance, sur sa liberté, sur l’initiative divine en matière de salut. Sans doute, en face de l’être divin, il faut aussi considérer l’homme et sa propre liberté, mais qu’est-ce que l’homme par rapport a Dieu ? Un essai de conciliation ne doit pas porter atteinte aux i droits de Dieu. Si le dogme est mystère, c’est-à-dire ombre et lumière, l’essentiel est que l’être divin soit dans la zone éclairée : attitude peu humaniste mais essentiellement théocentrique.

L’attitude psychologique d’un augustinien à l’égard du mystère divin étant ainsi indiquée, on peut sj nt hé User comme il suit la pensée de Prudence sur la et la prédestination.

Par le péché originel, toute la masse humaine en nos premiers parents a été perdue, justement condaui née. Dieu pouvait légitimement abandonner toute hum. mité pécheresse a sa perte éternelle

sa miséricorde, il n’a pas voulu qu’elle fut p.iilu. tout entière. Il adonc prévu, prédestiné, préparé ceux que, par sa grâce et par le sang de sou Fils, il tirerait de cette masse et amènerait à la vie éternelle. Parallèlement, il a prévu, prédestiné, préparé pour ceux qu’il ne tirerait pas de iiite masse, les peines ne Iles méritées par leurs péchés. Et, et faisant, il i

condamne pas a pi i lier. mais, n cause des péchés qu’ils

commettent librement, il les condamne au juste.

ment. P. /… t. < :.x. col. 976 A. On reconnaît ici la