In œuvres ; mais le feu éternel qu’elle comporte ne concerne pas les chrétiens, De luitet operibus, n. 25, col. -'m cette argumentation des miséricordieux, ust iti réplique que le Christ lui-même.i voulu dis i ont i- équivoque ; n’a t il pas ajouté, en pariant des méchant *. coupables d'œu res mau> aises :. « ibunt Mi m combustionem irternam ? Matth., xxv, (6. Donc il faut conclure que leur combusl ion sera étemelle comme le feu, eril erge teltma combustio, sicut ignis. De fl.de ei optribus. loc. cit.
D’autres arguments montrent bien l’insuffisance < ! » , , m. 11-15, pour prouver la thèse miséricordieuse. D’autres textes, en nombre impressionnant, Indiquent clairement la nécessité des œuvres pour le salut : Insule de la foi sans U-s œuvres, proclamée par saint Jacques, ii, 14 ; nécessité d’une conscience pure pour que le baptême produise le salut, 1 Pet., iii, 21 ; inutilité de la foi en l’absence de la charité, 1 Cor., xiii, 2 3 ; exclusion des criminels de toute espèce « lu royaume de I Cor., iii, . 10 : G ;.l.. v. 19-21 ; enfin nécessite. proclamée par Jésus Christ lui-même d’observer U-s commandements. Matth., xix, 17. D’ailleurs, dans la entence du jugement dernier, Jésus Christ ne reproche tus damnés de n’avoir pas cru en lui, mais de n’avoir pas accompli les bonnes œuvres. En conséquence,
- . iii, 15, ne doit pas être interprété dans te sens
que lui donnent les miséricordieux. De fide et operibus, n. 26, col. 21 l. Ailleurs saint Augustin fait observer que ce feu doit éprouver tous les hommes sans distinction, bons et méchants : les parfaits eux-mêmes doivent le traverser pour parvenir au salut. Il n’est donc pas possihle de l’identifier avec le feu de l’enfer. Enchir., c. ucvin, t. xi., col. 264 ; cf. De eiv. Dei., t. XXI, c xxvi, n. 3, t. xli. col. 711.
Que sera donc ce feu ? C’est ici que commence la partie construit ive de la doctrine de saint Augustin. Pour l’exposer objectivement, il faut séparer nettement ce qui est présenté comme certain, ce qui est présenté comme possible ou vraisemblable.
3. L’existence de peines purificatrices dans l’autre vie est, pour Augustin, une vérité absolument certaine. — Dans ses différentes explications sur le feu, instrument du salut annoncé par saint Paul. I Cor., iii, 13-15, saint Augustin considère toujours que le bois, le foin, la paille, symbolisent des attachements coupables, doute, mais non cependant au point de faire passer.lésus-Christ après les biens terrestres. De fide et operibus. a. 27. 28, t. xi., col. 21o), 216 ; Enchir..
(vin, col. 264 ; De eiv. Dei, 1. XXI. c. xxv, n. 2, t. m.i. col. 744. Il y a donc des fidèles qui. tout en gardant l’essentiel des préceptes de Jésus-Christ, sont trop attachés aux plaisirs des sens et aux affections permises. /<L. ibid. ; Enchir., c. lxviii, col. 264. Ce sont de tels chrétiens qui ont besoin de miséricorde, et ils n’en sont pas indignes. De <ir. Dei., I. XXI.
s iv. n. 2 ; Enchir.. c. ex, col. 283. chrétiens, entaches d’une culpabilité qui cependant n’est pas suffisante pour entraîner leur damnation, devront expier, avant le jugement dernier, soit en ce monde, soit dans l’autre, leur trop grand attachement aux biens terrestres. Voilà ceux qui seront sauvés quasi ptr ignem, c’est-à-dire après avoir subi différentes peines : temporarias pa nus alii in hoc ril<i Umlum, alii posl morlem. alii rt nunc et tune, verumtamen anle judicium illud severissimum novissimumque patiuntur. De eiv. Dei. I. XXI. c. xiii. t. xi.i. col. 72*. On le voit, il ne s’agit plus d’une expiation au jugement même, mais antérieure au jugement ; assertion très ferme (liez Augustin et qu’il renouvelle plus loin sans l’ombre d’hésitation, c. xvi, col. 7.'51. I’Iils nettement encore, I. 738, il affirme que ces peines, souffertes par les anus des défunts, leur obtiendront, au jugement, miséricorde ut in ignem non mitlantur ceternum.
Ainsi donc, après la mort, L’Ame coupable devra subir, selon la nature de sa culpabilité, l’une ou l’antre peine : rel ignem purgalionis, vei patnean etternam, J>c Genesi contra Mon., c xx, ii, 30, P. L., t. xxxiv,
col. 212. Aussi Augustin demande t-il a Mien pour luimême de le purifier en cette vie. pour n’avoir pas è souffrir après la mort le feu purificateur, emendatorio igné. In />.<.. i . n. : t. P. L., t. xxxvi, col. 397.
(est toujours d’ailleurs I Cor., m. 13-15, qui inspire ainsi sa pensée et lui lait distinguer du feu des damiies le feu qui sert d’expiation pour les justes, emciuliibit
cas qui per ignem salvi erunt. /<L. ibid.
I. La nature du feu purificateur est encore, pour Augustin, incertaine. Jusqu’ici, il est bien acquis, contre Us miséricordieux, que le texte de saint Paul, quasi per ignem, ne saurait concerner que les fautes
plus ou moins légères, (.'est sans conteste, d’un feu purificateur qu’il est ici question. Mais de q u lie nature est ce feu ? Saint Augustin reste hésitant sur la réponse exacte a donner. Ordinairement, il s’attache au sens métaphorique : Feu des épreuves et des châtiments de
cette ie ? De < i' /), i. I. XXI, C XXVI, P. L., I. xi.i.
col. 743 ; De fide et oper., n. 27. t. xi. col. 216. C’est ainsi que, par rapport aux objets sj mbolisés par le bois la paille, le foin, ce feu est une douleur purifiante, qui
résulte nécessairement de la perte (de ces) objets, non pas certes préférés à Jésus-Christ, mais tout de même aimés avec excès ». A. I.ehaul, L'éternité des peines de l’enfer dans saint Augustin, Paris, L912, p. 69. Esl ce la mort avec ses douleurs et ses séparations inévi tables ? De cii>. Dei. I. XXI. c. xxvi, n. I, t. xi.i. col. 745 ; Enchir., c. lxviu, P. L., t. XL, col. 264. Ainsi, « le feu, ce n’est plus la souffrance causée par la perte de biens temporels, mais celle perle elle-même qui effectivement laisse intacts les édifices d’or, d’argent, de pierres précieuses, c’est-à-dire les trésors de pensées divines, tandis qu’elle détruit les édifices de bois. de foin, de paille, c’est-à-dire les affections purement terrestres, mais exemptes d’un caractère criminel qui arracherait l'âme du fondement qu’est le Christ i, Lehaut, ibid.
Mais la pensée d’Augustin sur ce point n’est ni ferme ni définitive : d’autres interprétations lui paraissent possibles. De cii>. Dei.. t. XXI, c. XXVI, n. 2, P. L., t. xi.i, col. 744. Aussi peut-être existe-t-il, entre la mort et le jugement, un feu réel qu’on peut concevoir à la manière du feu de l’enfer. De cin. Dei., loc. cit., n. A, col, 7 15. Son redarguo, quia forsitan verum est, déclare saint Augustin. Xous l’avons déjà entendu d’ailleurs désigner les peines d’outre-tombe par les expressions ignis purgalionis, Ignis emendatorius. L’expression ignis purgatorius, qui va désormais avoir droit de cité dans la théologie catholique, est employée dans l’Enchiridion, c. lxix, t. xl, col. 265. C’est la dernière explication probable que le grand cvêque donne de quasi per ignem. Il vient de parler des purifications possibles en cette vie par l'épreuve de la tribulal ion, et il ajoute : Taie aliquid eliam posl hanc vitam fteri, incredibile non est, et utrum ita sit, quieri potest et mil inveniri aut latere.nonnullos fidèles per ignem qtiemdam purgatorium, quanlo magis minusve bona pereuntia dilexerurd. tanto tardius citiusque saluari. non lumen tales, de quibus dicium est, quod regnum Dei non possidebunt, nisi eonvenienter paaiitentibus eadem crimina remittantur. El si quelque purification est encore nécessaire au moment du jugement, k feu du jugement achèvera cette purification en certaines âmes : igné judieii nooissimi mundabuntur. De eiv. Dei, t. XX, c. xxvi, n. 1, t. xi i. col. 701.
Pour être bien comprise, la pensée d’Augustin doit être rétablie dans sa synthèse générale. Il appareil ainsi, d’une pari. qu’Augustin tient comme liés certaines les peines purificatrices de l’autre ic ; d’autre