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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/698

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    1. PUSÉYISME##


PUSÉYISME. L’ÉGLISE ROMAIN]

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i i > mêmes attaques suivent la fondation de Wantagt nunitgde la vierge Marie, réalisée en 1848 sous l’inspiration deButtleraidéde Manning, suivie bientôt delà Donversion de ce dernier et de celle de la supérieure, i iH-k.irt. La communauté survécut a la crise el continua de s’adonner a la pénitence et l’enseignement.

Puis os turent les fondations « 1rs saurs de Saint-Jean-Baptiste, en 1851, par le chanoine Carter, de (’.lever, dont la supérieure, liarriett Monsell, fut établie par l’évéque Wilberforce ; celle de St Margaret, Easl Grlnstead, en 1854, par le docteur J. M. Neale, avec l’autorisation bientôt retirée, sous prétexte d’introduction de la confession, <le l’évéque de Cblchester. Pour aider i la fmul.it ion de ces communautés qui se multipliaient, le docteur Littiedale publia en 1864, un remarquable Estai sur tes communautés religieuses dans rÊfiise primitive et médiéoale. On compte aujourd’hui « cinquante-huit congrégations de femmes reparties en

deux cent cinquante maisons environ et disséminées

un peu partout dans le monde eut ier. I luit d’entre elles ont adopte la règle de saint Augustin, cinq la règle bénédictine, six la renie franciscaine, deux celle de saint Vincent de l’aul. une celle de la Visitation et une la règle cistercienne. Les autres obéissent à des règles modernes, plus ou moins Inspirées des types anciens. » Cooien, L’anglicanisme d’aujourd’hui, p. 38.

Au début, aucun vœu n’était prononcé par les membres de ces communautés religieuses. La question ne devait pas tarder a se poser. L’initiative vint des religieuses qui. désirant se lier plus étroitement a leur IMS VIO, afin d’en assurer la stabilité et d’imiter plus parfaitement les anciens ordres, tirent les trois vieux de religion Trois évoques successifs d’Oxford. Wilberforce. Mackarness. Stubbs, furent consultés a ce sujet : le premier fit des objections aux vœux ; il aurait préféré que l’on ne fit aucun changement, mais il permit à Carter de faire ce qu’il Jugeait bon : le second laissa modifier la règle ; le troisième permit d’y insérer que les VOBUX étaient actuellement prononces

ter aborda la question <n 1866 dans le volume d’Estant d’Orby Sbfppley : Church mut the World ; il n’est pas question de nécessité, mais d’opportunité. Le reproche que l’on fait aux vieux, c’est qu’ils présument indûment la persévérance et qu’ils lient ce qui ne doit’re lié. C’est oublier le pouvoir de Dieu de soutenir par sa grâce ceux qu’il appelle à une telle vocation. Néanmoins une grande prudence s’impose, surtout dans les débuts de la fondation d’une communauté.

La question était donc résolue au point de vue religieux. Il faut noter cependant l’attitude de l’évéque de Londres, Jackson, dans son mandement de 1879. Après avoir reconnu que la vie et les œuvres de ces religieuses sont au-dessus de tout éloge, il regrette « l’adoption dans quelques-unes des communautés religieuses de el de cérémonies qui sont étrangères à l’esprit de l’Église d’Angleterre, et de vaux qu’il est difficile de concilier suit avec les droits de la conscience, soit avec l’enseignement de la parole de Dieu —. Dans Simpson, :, ri. cit.. p. 240.

Au point de vue légal, la question aurait pu présenter plus de difficulté. Interrogé par Carter, qui lui demandait jusqu’à quel point les vaux peuvent lier point de vue. le ju^.— L. Coleridge répondit que. connaissance, la lui ignorait cette question dans h I communautés religieuses protestantes, que les vieux ne pouvaient lier que la conscience et que la loi n’avait pas a s’en occuper. Sur le développement de ces ordres de femmes et sur les bienfaits dont leur est redevable l’Église anglicane, cf. Cameron, Religions tommunities of the Church of En gland.

luration des ordres d’hommes fut plus tardive. Le premier apparaît en 1866, sous le nom de lohn th.— Evangellst, a Cowley, dont les

premiers adhérents, le P. Grafton, futur évoque du Fond-du-Lac, le P. O’Neil, font vœu, avec h— P. Benson comme supérieur. Cette société forma des hommes

remarquables : On ne peut trouver dans la chrétienté

d’aussi fins produits de la vie monastique. écrit, sans doute avec une forte exagérai ion, Sp. Simpson, op. cit.,

p. —il. En tout cas. la communauté de Cow lej lut une Inspiratrice pour bien des maisons religieuses. Une autre société, The order <>/ the sacred mission, maintenant à Kelham. fut fondée par kell, en l S’il. dans le but de former les jeunes gens au sacerdoce. I.a Coin mimante de la Résurrection fut créée en 1892, à la suite d’Un sermon donné par le docteur WestCOtt, futur

évoque de Durham, sur l’œuvre de saint Benoît, de

saint Dominique et de saint François, demandant a Dieu que quelqu’un soit appelé à faire dans l’Église

actuelle ce que ces grands hommes Ont réalisé autrefois pour l’Iiurope. L’ordre, établi à Oxford, puis à Mirlield, a pour objet le ministère paroissial, l’enseignement, surtout la formation des candidats au sacerdoce, les retraites pastorales. Deux ans après apparaissait la Société de la Divine Compassion, et, eu 1898, une communauté bénédictine, dans l’Ile de Caldev, qui se convertit au catholicisme. Une autre communauté bénédictine se forma en 191 1 à Pcrshore, pour s’installer ensuite à Xashdom. Ces congrégations d’hommes sont moins nombreuses que celles de femmes : elles comptent de quatre cents à cinq cents religieux contre quinze cents a deux mille religieuses. Cooien, L’anglicanisme d’aujourd’hui, p. 39 ; cf. Paul Bull, Revival of the religions life, 1917.

Attitude envers l’Église romaine.

Les efforts des

tractariens pour restaurer la doctrine catholique et ranimer la vie religieuse dans l’anglicanisme les firent accuser de préparer la voie aux conversions à l’Église romaine. L’accusation était justifiée : revenir à la doctrine antérieure à la Réforme, revendiquer la succession apostolique, rendre à l’Église sa complète autorité doctrinale et la soustraire à l’emprise du pouvoir séculier, rien de tout cela ne pouvait se réaliser pleinement dans l’anglicanisme officiel. Les fait s en montraient l’impossibilité : la via média se heurtait aux intrusions de l’État. En réalité, beaucoup de puséyistes, tirant les légitimes conséquences des doctrines tractariennes, se convertissent au catholicisme. Rome apparaît de plus en plus comme l’aboutissement final du mouvement. Mais la question se posait : conversions individuelles ou retour collectif au centre de l’unité ?

1. Attitude de Pusey devant les conversions individuelles. — Pusey avait tenté une application intégrale de ses principes dans l’église Saint-Sauveur, construite à ses frais dans un quartier populaire de Leeds.A l’Inauguration de lxiô eut lieu une neuvaine durant laquelle furent prêches dix-neuf sermons par Pusey et d’autres clergymen gagnés au mouvement. Le « vicaire » de 1. eeds. 1 look, et l’évéque voulurent imposer à Pusey des déclarations antiromaines, rendues nécessaires, pensaient-ils, par la conversion récente de Xcwman. (.’est a quoi Pusey se refusa obstinément. Il se flattait d’apporter, « dans sa chère église de St. Saviour’s, une démonstration concrète et vivante de l’anglicanisme tel qu’il le rêvait, d’un anglicanisme qui revenait aux croyances et aux pratiques catholiques, sans se soumettre à Rome ». Thureau-Dangln, op. cit., t. ii, p. 123. L’application de ces principes par W’anl. Mae Mullen et quelques autres ecclésiastiques a qui il avait confié l’administration de l’église, lui attira l’accusât ion de

papisme, à laquelle il répondit en disant que ce qu’il faisait avait précisément pour but de retenir les ànn-s

dans l’anglicanisme, il se porte garant du clergé de

Saint —Sauveur. Moins de deux ans après, Mae Mullen se convertissait avec quelques laïques < i k 1 7 > et allait être suivi par d’autres ecclésiastiques.