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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/702

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— I

PUSÉY18M1 il RITUALISME PREMIÈRES MANIFESTATIONS

1390

d’Bxeter, qui Matent sympathiques aux trætariens, condamneront tout essai d’enseigner lent doctrine au moyen du culte extérieur. Les évêques tinteront par tous les moyens d’obtenir la condamnation du ritualisme, soutenus par J. Russell et Disræli, deux des grandes figures de la vie parlementaire de l’époque. Gladstone, le troisième grand homme d’État « lu temps, qui partageait les Idées tractariennes, ne pourra souffrir le ritualisme le plus modéré. Les cpangelicals, conduits par Sbaftecbury, seront les plus acharnés contre le mouvement, excitant la fureur Ignorante de la racaille protestante, Knox, op. cit., p. 228, suscitant (les émeutes pour cont raimlre les tribunaux a inter venir.

Malgré la forée de ces oppositions..1 laquelle s’ajou teront d’autres obstacles provenant « les conversions a l’Église romaine, des divisions entre modères et extrémistes dans le parti lui-même, celui ci sortira victorieux de la lutte : il imposera ses doctrines et —es pratiques a une fraction importante de l’Église anglicane.

Les premières manifestations ritualistes (1840 l — premières manifestations de l’espril

ritualiste sont aussi anciennes que le mouvement

d’Oxford. Les chefs mêmes du mouvement n’y sont

pas. Jusqu’à un certain point, étrangers. En 1839, Fronde se félicitait des nouveaux aménagements intérieurs qui s’opéraient dans les églises. Remains of

Frvude. part. II. t. i, p. i.. L’année suivante, l’uscv donnait comme cinquième point de son programme le souci de la partie visible de la dévotion, comme la décoration de la maison de Dieu, qui agit insensiblement sur l’esprit ». Liddon, Lije of Puseij. t. ii, p. 110. Les nouveaux principes sont appliqués par Kewman à Littlemore, par Pusey, dans l’église Saint-Saviour qu’il fait construire à Leeds : un véritable autel de pierre remplace l’ancienne table dans ces deux églises.

Cependant les chefs trætariens mettaient en cela la plus grande discrétion. A propos d’un tract sur l’observance de la rubrique des ornements, Pusey met en garde contre les singularités imprudentes ou peu sérieuses. Liddon. ibid., p. 143-145. Ces conseils ne sont pas toujours écoutés : Oakley érige dans la chapelle d’Old Margaret Street un autel de pierre sur lequel il place un crucifix et des cierges et qu’il orne de fleurs : il s’inspire dans ses ofTïccs de la liturgie romaine. On reprend le surplis : certains y ajoutent l’étole et la chape ou la chasuble. Le premier cas d’emploi des ornements eucharistiques daterait, d’après une enquête faite en 1897 par le Clmrrli Times, de h

La Cambridge (.amden Society, fondée en 1839, est un de*, foyers de cette réaction religieuse et artistique, influencée par le romantisme du temps. Elle a pour programme de [promouvoir l’étude de l’art chrétien et des antiquités chrétiennes, plus spécialement en ce qui regarde l’architecture, l’arrangement et la décoration des églises.. Elle fut condamnée le 25 juillet 1. Il pour avoir érigé un autel de pii rre dans l’église du Saint-Sépulcre a Cambridge, mais la Cour’W— Arches lui donna raison Cil janv. 1845). lilomlield, évêque de Londres, et Phillpotts, évêque d’F.xeter, veulent, en 1812 et en 1811. imposer le surplis à tous les clcrgymen : ils reculent devant l’opposition populaire.

C’est, en eflct. que ces légères innovations dans l’ornementation des eçljs.v t —t la tenue d< s oflices étaient interprétées par le puritanisme anglican comme une tentative de retour au papisme. L’évêque de Chichester reproche au Rév. Neale la triperie au moyen de laquelle il a transformé la simplicité de sa chapelle en une imitation des superstitions <(

liantes d’une fausse Église i. l’hureau Dangln, op. cit.,

t. iii, p. : >’_ :  ;. L’évêque Wilberforce, accusé de laisser

introduire des pratiques roniauisanles dans son collège théologique de Cuddesdon, doit les désavoue] el changer les professeurs compromis. Cf. Lifeof Wilberforce, t. n. p. 359 373,

lai 1850, ou pouvait déjà constater un changement appréciable dans les églises desservies par lis ritua listes. Sir.1. Stephen. dans les EsSCtUS m eCClesiastical

biography, t. n. 1850, p. 394-395, montre comment

s’opérait alors dans les esprits la réaction contre le puritanisme.

i i valeur du symbolisme et de la beauté artistique

pour amener les masses à la religion était reconnue par ceux-là même qui n’axaient pas de sympathie pour le ritualisme. I (ans une lettre pastorale de 1851, l’évêque d’Exeter écrivait : « l’eu de choses m’ont plus affecté que les lamentât ions des pauvres fidèles dans un des districts de la capitale, quand ils virent la suppression prochaine, par suite de l’intervention de la populace ameutée, du rituel qu’ils aimaient et qui était chaque semaine et. pour beaucoup d’entre eux. chaque jour, une consolation de la pauvreté dans laquelle la Providence divine les faisait vivre. » Simpson, op. rit., p. 70.

ut te date de 1851, le ritualisme. qui avait largement pris coulait avec le peuple des paroisses, avait déjà suscité des troubles, notamment à Saint —Barnabas, où le curé, le Rév. W. Bennett, avait dû démissionner, avant été peu soutenu par son évoque, puis à Saint George’s in the East ; à la suite de cette dernière émeute, l’évêque de Londres, Tait, s’était décide i a mettre fin a de telles folies » ; L’opposit ion s’était accentuée à la suite de l’ « agression papale » de la restauration de la hiérarchie en 1850. Les ritualistes sont attaqués plus encore peut-être que les puséyistes, par suite de la ressemblance de plus en plus étroite qu’il était facile de constater entre leurs oflices et ceux de l’Église romaine. Le premier ministre, Lord J. Russell, s’abaissait jusqu’à qualifier leurs cire monies de « mômeries de la superstition », d’autres leur reprochaient les « ornements fastueux d’un ritualisme théâtral » et dénonçaient l’égale impiété des sacerdotalistes anglicans et des prêtres romains. Simpson, op. cit.. p. 126.

L’opposition des hommes d’Étal et des hommes d’Église amena les ritualistes à s’organiser pour se défendre avec plus de succès contre leurs attaques. Ils fondèrent d’abord, en 1855, la Société de la Sainte-Croix pour les ecclésiastiques, et sa filiale, la Confrérie du Saint-Sacrement, ouverte aux clercs et aux laïques. Entourées d’un certain mystère afin d’échapper aux curiosités malveillantes des protestants, les deux sociétés avaient un but religieux : promouvoir la foi et la dévotion au culte eucharistique par la réserve et l’adoration des saintes espèces, restaurer la messe, dont on reprenait le nom. Mais, pour se défendre, il fallait un autre organisme : ce fut’English Church Union. Kondéeen 1800, elle avait pour but de soutenir la lutte publique sur tous les terrains, d’aider les ritualistes poursuivis et condamnés. Lord Halifax en prendra la présidence en 1868, après la conversion de son premier président, Lindsay, qui avait été suivie de celle de soixante-dix-sept membres de l’English Church Union, et pendant plus d’un demi-siècle y défendra avec succès les principes anglo-catholiques. Pusey le représente comme un homme d’une modération et d’une sagesse remarquables, capable de dis cerner avec une singulière Bagacité ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas ». Liddon. Life of Pusey, t. iv, p. 325. Sous l’impulsion de Lord Halifax. l’Engllsfa Church Union exerça une Influence considérable dans le développement ritualiste et le développement de