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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.2.djvu/119

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lil.M

RAMIÈRE (HENRI) — RANGÉ (ARMAND DE ;

1652

tien et Le règne social du cœur de Jésus, résume toute sa théologie et exprime le sens auquel il s’est fait l’apôtre du culte du sacré-cœur. Il ne s’agit pas pour lui de confrérie à promouvoir ou d’œuvre surérogatoire à accomplir ; sa préoccupation unique est de faire saisir au commun des chrétiens les réalités sublimes, que met à leur portée le christianisme considéré dans ce qu’il a, à la fois, de plus simple, de plus élevé et de plus central. Le succès répondit à ses elïorts. L’optimisme chaleureux et confiant qui anime ses publications leur assura un rayonnement considérable. Peu de théologiens ont exercé plus d’influence sur le développement de la piété catholique ; aucun n’a autant contribué à lui donner le goût de la doctrine.

E. Rcgnault et Cavallera : Henri Ramière, dans le Messager d’à cœur de Jésus, juillet 1021 ; Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vi, col. 1416-1432 ; Bumichon, La Compagnie de Jésus en France, t. iv ; Parra, Galtier, Romeyer et Di.don, Le P. IL Ramière, Toulouse, 1934.

P. Galtier.

RAM IREZ Vincent, jésuite espagnol. Né a Madrid en 1652, il entra dans la Compagnie de Jésus en 1667, enseigna pendant 28 ans la théologie à Alcala et mourut recteur de Madrid en 1721. Au dire des Mémoires de Trévoux (1703, p. 562), il était « un des plus habiles théologiens » d’Espagne.

Nous avons de lui deux ouvrages : De divina prædestinalione sanctorum et impiorum reprobalionc, 2 vol. in-fol., Alcala 1702 ; De scienlia Dei, 2 vol. in-fol., Madrid 1708. Dans le premier l’auteur applique au problème de la prédestination le système de la science moyenne et réfute les solutions opposées. La prédestination à la gloire est antérieure à la prévision des mérites. Il n’y a pas de réprobation avant la prévision des péchés. L’autre ouvrage traite de la science divine en général ; le deuxième volume est consacré spécialement à établir et défendre la science moyenne. Dans ces questions difficiles l’auteur fait preuve d’une grande pénétration, de clarté et d’une louable modération dans la controverse.

Mémoires de Trévoux, avril 1703, p. 562-573 ; sept. 1710, p. 1632-1641 (analyse des deux ouvrages) ; Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vi, col. 1432 ; Ilurter, Nomenclator, 3e éd., t. IV, col. 1018.

J.-P. Grausem.

RAM IS Antoine, frère mineur espagnol de la province de Majorque, dont l’activité littéraire doit se situer dans la seconde moitié du xviii 6 siècle. Parmi les rares détails que nous avons pu trouver au sujet de son existence, il faut noter qu’en 1768 il habitait au couvent de l’aima de Majorque, où il composa un Tractalus summulislicus juxta nientetn solisEcclesiir seu Augustinus intuitus, ms. de 212 p. conservé dans le cod. 413 de la bibliothèque provinciale de Majorque. Il est aussi l’auteur d’un Viridarium scoiieum, rédigé en 1769, ms. de 150 p. conservé dans la même bibliothèque.

Samuel d’Algaida, Documents pera lu historia de lu fllosolia catalana, dans Criterion, t. ix. 1933. p. :  ; 2s ; t. x. 1934,

p. 238.

A. Teetært.

    1. RAMON Thomas##


RAMON Thomas, dominicain aragonais mort en 1631. Il écrivit : l u De primatu S. Pétri aposioli et summorum pontificum romanorum, ln-4°, Toulouse, 1617 ; — 2° r’inres nuevas cogidas del vergel de lus divinas // humanas letras, 2 vol. de 805 et 736 p.. 1611, 1612 ; — 3° Puntos escriplurales de las divinas letras…, 2 vol. de 798 et 693 p.. 1618 ; — 1° Conceplos extravagantes…, ln-4°, Barcelone, 1619 ; 5° Nuevas

y dii’imis initiées de las ullissiinas ni éludes de Maria…,

ini-, Saragosse, 1621 ; 6° Del santissimo nombre

, ], , I. II. s. ; 7° Devocionario del santissimo suera menlo ; 8° Cadena de ara… para confirmar… en la

santafé, in-8°, Barcelone, 1610 et 1612, 276 p. ; — 9° Nueva pramatica de reformacion contra los abusos de los af entes, calçado… y excesso effet uso del tabaco, Saragosse, 1635.

Quétif-Échard, Scriplores ord. pried.. t. h. 1721, i. 480.

M. -M. Gorce.

RANCÉ (Armand Jean Le Bouthillier de) (16261700), naquit à Paris, le 9 janvier 1626, et manifesta de bonne heure des talents extraordinaires. Tonsuré le 21 décembre 1635 et chanoine de Paris, l’année suivante, il fut revêtu de nombreuses dignités ecclésiastiques ; il se livra d’abord à la dissipation et aux plaisirs, surtout au plaisir de la chasse, dans son château de Véretz, aux environs de Tours ; ordonné prêtre le 22 janvier 1651 par son oncle, l’archevêque de Tours, il fut docteur en théologie, le 10 juillet 1654. Élu député du second ordre à l’assemblée du clergé de 1655, il signa « sans restriction et sans équivoque » le formulaire rédigé par l’assemblée et approuvé par le pape Alexandre VII, qui condamnait le jansénisme. Il assista, le 28 avril 1057, à la mort de la duchesse de Montbazon, et cette mort le fit réfléchir. Il fit d’abord une retraite à Tours, sous la direction du P. Séguenot, de l’Oratoire et, bientôt après, il commença à se dépouiller de ses bénéfices et de son patrimoine personnel et se lia avec des religieux de l’Oratoire et des amis de Port-Royal. La mort de Gaston d’Orléans, dont il était l’aumônier, 2 février 1660, acheva de le détacher du monde. Il fit alors un voyage dans le midi pour consulter ses amis, Pavillon, évêque d’Aleth, Caulet, évêque de Pamiers, et Choiseul, évêque de Comminges, et se retira chez les oratoriens de Paris (déc. 1660-juin 1662). A cette date, il vint à son prieuré de Boulogne et entra au noviciat de Perseigne, 23 juin 1663, où il fit profession, le 6 juin 1664 ; il se retira à Notre-Dame de la Trappe, le 14 juillet 1664.

Le 30 septembre 1 664, il partit pour Rome en vue d’y défendre les réformes de l’étroite observance contre l’abbé de Cîteaux ; après de nombreuses démarches et bien des déboires, il obtint gain de cause. A son retour, il établit la réforme à la Trappe, avec des austérités que certains jugèrent excessives. Dès ce moment, Rancé eut une influence considérable sur les hommes de son temps et sa correspondance fut très active avec te plupart des grands personnages : Bossuet vint au moins huit fois à la Trappe. Après avoir eu d’excellentes relations avec les jansénistes, surtout au moment de la paix de Clément IX, Rancé se détacha d’eux, dès qu’il s’aperçut de leur opposition à l’Église : la lettre qu’il écrivit au maréchal de Bellefonds, le 30 novembre 1678, et surtout celle qu’il écrivit à l’abbé Nicaise, après la mort d’Arnauld, montrent son état d’esprit par rapport au jansénisme lui-même. Rancé fut également opposé au quiétisme, comme le prouvent les deux lettres qu’il écrivit à Bossuet, en 1697.

Rancé donna sa démission en mai 1695, à cause de son élat de santé, mais il continua à jouir d’une grande autorité à la Trappe, sous ses successeurs, dom Zosime (1695 1696), dom Armand François Gervaisc (16961698) et dom Jacques de La Cour (1698). Rancé mourut le 27 octobre I701 i, après avoir exercé sur la seconde moitié du xviie siècle une influence considérable.

Ouvrages. La plupart des écrits de Rancé ont pour objet l’œuvre capitale, qui fut la préoccupation constante de Imite sa vie, après sa conversion, la Trappe et sa concept ion personnelle de la vie religieuse. Constitution de l’abbaye de la Trappe, avec un discours sur la réforme, in-12, Paris, 1671 ; — Éclaircissement sur l’état présent de l’ordre de Liteaux, 1674. Cet écrit est imprimé dans le Recueil de plusieurs lettres de l’abbé de la Trappe, in 12 ; c’est un Mémoire pour défendre l’étroite observance. Lettre du R. P. abbé de