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ROBBE (JACQUES) — ROBERT DE LEICESTER


ROBBE Jacques (1678-1742), né à Villers-Campsart, près d’Amiens, en 1678, fit ses études de philosophie et de théologie à Paris ; il fut successivement professeur de philosophie au collège Mazarin, censeur de la nation de Picardie (1709), procureur de cette nation (1710), recteurdel’Université(100ct.l710-90ct.l711) et professeur de théologie et enfin grand maître du collège Mazarin (1724). Il fut un adversaire déclaré du jansénisme ; il mourut au collège Mazarin, en 1742. Robbe laissa plusieurs manuscrits qui furent publiés après sa mort par ses deux neveux, François-Michel et Jacques Le Bel : Traciaius de mysterio Verbi incarnati, dédié à Christophe de Beaumont, Paris, 1762, in-8° ; Tractatus de aaguslissimo eucharistiæ sacramento, Neufchateau, 1772, in-8° ; Tractatus de gratia De/, Paris, 1780-1781, 2 vol. in-8°, qui contient une longue dissertation historique et théologique sur le jansénisme ; Dissertation sur la manière dont on doit prononcer le canon et quelques autres parties de la messe, où l’on examine ce que l’on doit entendre par le submissa voce dans cet endroit du concile de Trente, pia mater Ecclesia…, Neufchateau, 1770, in-12 ; dans cet écrit, Robbe combat les innovations des jansénistes dans les cérémonies de la messe.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxvi, p. 99 ; ZVouvelles ecclésiastiques du 20 mai 1742, p. 77-78 ; Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs tes plus célèbres. Époque moderne, t. vii, p. 246-247, note ; Abbé Le Sueur, Deux recteurs picards de l’université de Paris au XVIIe siècle, Amiens, 1892, in-8°, p. 3-23 et 38-46.

J. Carreyre.

    1. ROBERT DE COURSON##


1. ROBERT DE COURSON, professeur à Paris, puis cardinal († 1219). Certainement anglais d’origine, sans qu’il soit possible de déterminer d’une manière exacte, ni le lieu, ni la date de sa naissance, Robert apparaît pour la première fois à Paris vers 1 195, où il est encore élève de Pierre le Chantre. Après la mort de celui-ci (1197), il s’attache quelque temps à Foulques de Neuilly, dont il seconde la prédication en vue de la croisade. Mais il est déjà professeur vers 1204. S’il est chanoine de Noyon en 1204, chanoine de Paris en 1209, c’est sans être astreint aux obligations canoniales, son temps étant partagé entre l’enseignement et de très nombreuses vacations en qualité de juge-délégué. Le 15 mars 1212, il est nommé par le pape Innocent III cardinal du titre de Saint-Étienne-au-mont-Cœlius, et presque aussitôt chargé en France d’une importante légation ; il s’agit de préparer la réunion du IVe concile du Latran, et en même temps la grande croisade dont rêve de plus en plus Innocent III. C’est dans ce sens que Robert oriente les délibérations de plusieurs conciles importants, Paris, Rouen, Bordeaux. Puis, brusquement, au cours de 1214, il prend une part considérable à la croisade contre les albigeois. C’est lui qui, en juillet-août 1214, confirme, à Sainte-Livrade, la possession à Simon de Montfort des conquêtes faites par lui sur les hérétiques. En même temps, Robert, représentant du Saint-Siège, règle une foule de questions plus ou moins considérables. Mais il semble avoir manqué d’habileté ; son emportement, sa maladresse, son esprit brouillon lui attirent une sérieuse impopularité. A plusieurs reprises il reçoit des blâmes d’Innocent III et le pape Honorius III cassera plusieurs de ses décisions. Revenu à Rome pour le concile du Latran (automne de 1215), il ne sera plus désigné pour des légations ultérieures. Honorius III lui est encore moins favorable qu’Innocent. Sans doute il l’envoie à la croisade de 1218, mais non comme légat ; Robert est simplement adjoint comme prédicateur au cardinal Pelage. Il arrive sous Damiette avec le gros de l’armée à la mioctobre 1218 et meurt le 6 février 1219.

Magister legens in theologia, Robert avait certainement composé un Commentaire sur les Sentences, connu

par un catalogue anglais ; cf. M. R. James, The ancienl libraries of Canlerbury and Dover, Cambridge, 1903, p. 267, n. 655, mais qui ne s’estpas retrouvé. Par contre, il subsiste une douzaine de manuscrits d’une Somme théologique, composée entre 1204 et 1210 ; la partie relative à l’usure a été publiée par G. Lefèvre en 1902 : Le traité De usura de Robert de Courçon, dans les Travaux de l’Institut catholique de Lille ; quelques fragments relatifs à la pénitence avaient déjà été donnés par P. Petit, Psenilentiale Theodori, t. i, p. 367-376. Les attributions qui lui ont été faites d’autres ouvrages, sont plus que douteuses.

A côté de cette contribution personnelle à la théologie, Robert de Courson a été mêlé en 1215 à l'établissement de diverses règles relatives à l’enseignement qui ne furent pas sans importance. Son décret pour la réorganisation des études à Paris, édité dans Denifle et Châtelain, Chartularium universitatis Parisiensis, t. i, n. 20, p. 78 sq., prévoit les conditions à remplir par ceux qui doivent enseigner tant à la faculté des arts qu'à celle de théologie. Il faut attirer spécialement l’attention sur la défense qui est faite aux « artistes » d’expliquer la A/e/ap/iysf'çued’Aristote qui commençait à pénétrer dans renseignement de la philosophie et dont on se défiait grandement dans le monde ecclésiastique officiel.

Pour la biographie de Robert, tous les travaux antérieurs sont annulés par celui de Gli. Dickson, Le cardinal Robert de Courson. Sa vie, dans Arch. d’hist. doctrinale et littéraire du Moyen Age, t. IX, 1934, p. 53-142. Pour la doctrine voir : l’introduction de G. Lefèvre, op. cit. ; M. Grabmann, Gesch. der scholastischen Méthode, t. ii, p. 493-497. Des renseignements importants sur le contenu de la Somme dansB. Hauréau, Notices et extraits de quelques mss., t. I, p. 167-185.

É. A MANN.

    1. ROBERT DE GENÈVE##


2. ROBERT DE GENÈVE, nom du pape d’Avignon Clément VII (1378-1394). Voir l’article Schisme (Grand) d’Occident.

    1. ROBERT DE LA BASSÉE##


3. ROBERT DE LA BASSÉE, frère mineur du XIIIe siècle. Au nombre des quatre « maîtres en théologie de Paris » qui « exposent » en 1242 la règle franciscaine, figure, à côté d’Alexandre de Halès, dé Jean de La Rochelle et d'[ Hudes] Rigaud, un certain Robertus de Bassia, sur l’identité duquel on a longuement discuté, la graphie de son nom d’origine oscillant, selon les mss., entre Bassia, Bascia, Bastia, Baseta, Basileta, Hassia et méjrie Russia. Si on se range, avec le P. Cal lebaut, à la graphie Bassia et que l’on traduise ce nom par La Bassée (petite ville aux environs de Lille), on comprend assez bien comment, dans la commission d’enquête envoyée par saint Louis, en 1247, dans les diocèses d’Arras, Thérouanne et Tournay, figure le frère Robert de La Bassée (Robertus de Bassea). Ce frère Robert qui était maître en théologie avant 1241 aurait laissé, outre cette Exposition de la règle des frères mineurs dite Expositio quatuor magistrorum, et éditée dans le Firmamentum trium ordinum, Paris, 1512, p. xvii, et des sermons, un Liber de anima (mentionné au dire de Sbaralea par la Chronique de Marc de Lisbonne, part. II, t. I, c. lv) et un Commentaire sur les quatre livres des Sentences. Rien ne s’en est encore retrouvé.

Wadding, Scriptores O. M., Rome, 1806, p. 210, au vocable Robertus de Ruisia sine Rutenus : Sbaralea, Supplementum, Rome, 1806, p. 635 (cꝟ. 040) au vocable Robertus de Eastia (l’auteur ajoute : non de Bascia qui nullus est locus) ; A. Callebaut, note dans Arehivum francise, historié., t. x, 1917, p. 229-230, cf. p. 317 ; P. Glorieux, Répertoire des maîtres en théologie de Paris au XIII' s., t. ii, Paris, 1934, p. 5-1.

É. Amann.
    1. ROBERT DE LEICESTER##


4. ROBERT DE LEICESTER, frère mineur du xive siècle, ainsi nommé de sa ville natale. Entré chez les frères mineurs, il étudia et professa à leur cou-