Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.1.djvu/407

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
799
800
SAINT-SIMON — SAINT-SORLIN (DESMARETS DE)

Cette vie n’est pas autre chose que Dieu :

« Il est tout ce qui est… Tout est en lui… Il est la vie

éternelle et universelle ; donc toute existence est une manifestation de la sienne, et ne sort pas plus du néant par la naissance, qu’elle n’y retourne par la mort ; car elle participe de l’éternité et de l’universalité qui est Dieu. » La vie éternelle.

Enfantin mourut le 31 août 1864, frappé d’une congestion cérébrale. Autour de sa tombe, les saint-simoniens se retrouvèrent ; séparés par le cheminement divergent de leurs pensées et par les orientations diverses de leur action, la sympathie, le meilleur d’Enfantin, les réunit. L’amitié saint-simonienne survécut à Enfantin, mais il n’y avait plus de saint-simonisme.

H. Fournel, Bibliographie saint-simonienne, Paris, 1833 ; Saint-Simon et Enfantin, Œuvres, 47 vol., Paris, 1865-1876 et 1877-1878 ; H. de Saint-Simon, Œuvres choisies, 3 vol., Bruxelles, 1859 ; Id., Lettres d’un habitant de Genève à ses contemporains, Genève, 1802-1803 (nouvelle édition par A. Péreire, 1925, avec deux inédits de Saint-Simon : l’Essai sur l’organisation sociale (1804), et la Lettre aux Européens) ; Id., Introduction aux travaux scientifiques du xixe siècle, Paris, 1807-1808 ; Id., Nouveau christianisme, Paris, 1825 ; Doctrine de Saint-Simon. Exposition, 1re année, Paris, 1830 ; 2e année', 1830 (la première année de l’Exposition a été rééditée par C. Bouglé et E. Halévy, avec une importante introduction, Paris, 1924) ; Aux artistes. Du passé et de l’avenir des beaux-arts (doctrine de Saint-Simon), Paris, 1830 (E. Barrault) ; Religion saint-simonienne. Enseignement central (extrait de l’Organisateur), Paris, 1831 ; Économie politique et politique (articles extraits du Globe), Paris, 1831 (Enfantin) ; Nouveau christianisme. Lettres d’O. Rodrigues sur la religion et la politique. L’éducation du genre humain, de Lessing, traduit pour la première fois de l’allemand par O. Rodrigues, Paris, 1832 ; Enfantin, L’attente, Angers, 1832 ; Ch. Fourier, Pièges et charlatanisme des deux sectes Saint-Simon et Owen qui promettent l’association et le progrès, Paris, 1831 ; Bazard, Discussions morales, politiques et religieuses, Paris, 1832 ; E. Charton, Mémoires d’un prédicateur saint-simonien, dans Revue encyclopédique, janvier 1832 ; L. Reybaud, Études sur les réformateurs, 2 vol., 4e éd., Paris, 1844 ; Enfantin, La science de l’homme, physiologie religieuse, Paris, 1858 ; Id., La vie éternelle, passée, présente et future, Paris, 1861 ; P. Janet, Saint-Simon et le saint-simonisme, Paris, 1878 ; Maxime Du Camp, Souvenirs littéraires, 2 vol., 1883 ; John Stuart Mill, Correspondance inédite avec Gustave d’Eichthal, avant-propos et traduction par E. d’Eichthal, Paris, 1898 ; G. Dumas, Psychologie de deux messies positivistes : A. Comte et Saint-Simon, Paris, 1905 ; Revue d’histoire économique et sociale, 1925 (un numéro consacré à Saint-Simon) ; Durkheim, Saint-Simon fondateur du positivisme et de la sociologie, dans Revue philosophique, 1925, t. xcix ; R. Lenoir, Henri de Saint-Simon, dans Revue philosophique, 1925, t. c ; Bulletin de la Société française de philosophie, janvier 1925 (séance du 7 février 1925) : Célébration du centenaire de la mort de Saint-Simon ; J. Segond, Le saint-simonisme d’A. Comte et le but pratique de la sociologie, dans Revue de synthèse historique, t. xli, 1926 ; S. Charléty, Enfantin (Les réformateurs sociaux), 1930 ; Id., Histoire du saint-simonisme, 2e éd., Paris, 1931 ; H. Gouhier, La jeunesse d’Auguste Comte et la formation du positivisme. II. Saint-Simon jusqu’à la Restauration (Bibl. d’histoire de la philosophie), 1936 ; P. Blanchard, Saint-Simon et le saint-simonisme, dans Revue des cours et conférences, 1930, t. ii.

J. Tonneau.

SAINT-SORLIN (Desmarest de) (1595-1676), né u Paris, en 1595, fut, dès sa jeunesse pourvu de diverses (barges à la cour : conseiller du roi, contrôleur "encrai et secrétaire général de la Marine ; il entra à l’Académie française dont il fut le premier chancelier, du 13 mars 1634 au Il janvier 1638 ; il fut un des trois académiciens choisis par Richelieu pour examiner Le Cid. Saint —Sorlin fut un habitué de l’hôt< I de Rambouillet. Il mena d’abord une vie assez, dissi liée, mais il se convertit soudainement ; il composa dès lors des ouvrages de piété, plus ou moins remplis de visions et de. descriptions apocalyptiques, il ne cessa

d’attaquer Port-Royal et les jansénistes qui, d’ailleurs, ripostèrent très vivement. Il mourut à Paris, le 23 octobre 1676.

Les écrits de Saint-Sorlin, très variés, eurent un assez grand succès. On peut citer : Ariane, Paris, 1632, 2 vol. in-12, 1639, in-4°, 1643, in-4° et 1724, 3 vol. in-12 ; traduit en flamand, Amsterdam, 1641, in-8°, et en allemand, Francfort, 1643, in-8° ; Aspasie, comédie, Paris, 1636, in-4° ; Scipion, tragi-comédie, Paris, 1639, in-4° ; Roxane, tragi-comédie, Paris, 1639, in-4° ; Mirante, tragi-comédie, Paris, 1641, in-4° ; Rosane, histoire tirée de celle des Romains et des Perses, Paris, 1642, in-4° ; Les visionnaires, comédie, Paris, 1638, in-12 ; rééditée en 1639, 1640, 1644, 1663, 1714, 1737, 1748. Baillet dit que cette pièce a été le sceau du véritable caractère de son esprit : il est toujours resté visionnaire. C’est o propos de cette pièce que Nicole écrivit, dans sa Première visionnaire, 31 décembre 1665, les paroles si vivement relevées par Racine dans sa fameuse Lettre à l’auteur des Imaginaires : « Un faiseur de romans et un poète de théâtre est un empoisonneur public, non des corps, mais des âmes des fidèles, qui se doit regarder comme coupable d’une infinité d’homicides spirituels ou qu’il a causés en effet ou qu’il a pu causer par ses écrits pernicieux… Ces sortes de péchés sont d’autant plus effroyables qu’ils sont toujours subsistants, parce que les livres ne périssent pas et qu’ils répandent toujours le même venin dans ceux cpii les lisent. » Saint-Sorlin publia encore quelques pièces de théâtre : Érigone, Paris, 1642, in-12 ; Europe, Paris, 1643, in-12 ; Esther, Paris, 1645 et 1670. Mais désormais la plupart des écrits de Saint-Sorlin ont un caractère religieux, mêlé d’ailleurs assez souvent d’expressions et d’idées singulières : Psaumes de David, paraphrasés et accordés au règne de Louis le Juste, Paris, 1640, in-4°, en vers ; L’office de la vierge Marie, mis en vers avec plusieurs autres pièces, Paris, 1645, in-12 ; Prières et instructions chrétiennes, Paris, 1645, in-12, où Saint-Sorlin se fait directeur de conscience ; Les morales d’Épictète, de Socrate, de Plutarque et de Sénèque, au château de Richelieu, 1653, in-12 ; rééditées en 1655 et 1659 ; Les promenades de Richelieu, ou Les vertus chrétiennes, Paris, 1653, in-12 ; Les quatre livres de V Imitation, traduits en vers, Paris, 1654 et 1661 ; Le combat spirituel, Paris, 1654 ; Le Cantique des Cantiques, Paris, 1666 ; Clovis, ou La France chrétien ne, Paris, 1657, in-4° et in-12, avec de nombreuses ((éditions en 1661, 1673, 1677 ; Les délices de l’esprit, dialogues dédiés aux beaux esprits du monde, Paris, 1658, 1659, 1661, in-fol., et 1675, 2 vol. in-8° ; 1677, 2 vol. in-8° ; cet écrit a été publié de nouveau en 1691, sous le titre nouveau : Les délices de l’esprit, entretiens d’un chrétien et d’un athée sur la divinité, la religion, l’immortalité de l’âme et autres sujets…, Paris, 1691, in-12 ; Marie-Madeleine, ou Le triomphe de la grâce, Paris, 1669, in-12 ; Le chemin de la paix et celui de l’inquiétude, première et deuxième partie contenant l’exode ou la sortie des âmes de la captivité spirituelle de l’Egypte, Paris, 1665-1666, 2 vol. in-12 ; Réponse à l’insolente A/wlogie des religieuses de Port-Royal, avec la découverte de la fausse Église des jansénistes et de leur fausse éloquence, présentée au roi, Paris, 1666, in-12 et in-8° ; Seconde partir de la Réponse à l’insolente apologie de Port-Royal avec la découverte de la fausse éloquence îles jansénistes et de leur fausse Eglise, el la Réponse aux Lettres visionnaires…, Paris, 1666, in-12 ; Troisième partie île lu Réponse à l’insolente apologie de PortRoyal et aux Lettres et libelles des jansénistes, ni’ee lu découverte de leur arsenal sur le grand chemin de Char rciilon…, Paris. 1666, in-12 ; Quatrième » arlie de la Réponse aux insolentes apologies de Port-Royal, contenant l’histoire et les dialogues présentés au roi. avet II s remarques générales et particulières sur la traduction du