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    1. ROUMANIE##


ROUMANIE. ORTHODOXIE ET UNION

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inaiiic. d Après le concile de Florence (1439), ce sentiment s’accentua. Le patriarche Joseph, l’empereur Jean IV Paléologue et leurs adhérents avaient signé l’aete d’union, mais les Roumains et d’autres Orientaux le répudièrent. Bien plus ils renièrent le patriarcal de Constantinople et passèrent sous la juridiction du patriarche bulgare d’Ochrida, demeuré à l’écart du mouvement unioniste. Il es1 curieux d’observer que l’auteur de ce mémoire l’ait sienne l’opinion des s divans d de.Moldavie de 1815, LSI !), 1820 et 1826, à savoir que « l’on n’a jamais entendu dire qu’il y ait eu. en ce pays, un évêque catholique quelconque soil

résidentiel, soit in parlibllS. t La vérité est que les chroniques et les chartes consultées en ces divans » ne dataient pas de plus de deux cents ans. Que de sièges épiscopaux catholiques n’aurait-on pas trouvés en terre roumaine si des documents plus anciens avaient été étudiés : évèchés de Cumancs, d’Argès, de Milcov. de Bacâu, de Siret. de Baïa. Lien plus on aurait découvert que, durant les huit premiers siècles de l’ère chrétienne, non seulement les Roumains avaient été christianisés par des missionnaires latins, mais qu’ils étaient soumis, encore que d’assez, loin, à la juridict ion du Samt-Sitge. ( : t te vtrite historique Melchisédech la reconnaît, mais avec une restriction : i L’antique Rome chrétienne, dit-il. était vraiment apostolique et non papiste comme la Rome moderne. »

La seconde partie du mémoire traite des ennemis de l’orthodoxie. L’évêque de Roman signale l’athéisme, le matérialisme, le socialisme, mais aussi le papisme qui i est à la recherche de déserts pour les peupler lui seul ».

Comme la deuxième conclusion de ce « mémoire » demandait au gouvernement de ne pas permettre la création d’évèchés catholiques à Bucarest et à lassy, Rasile Boeresco, alors ministre des Affaires étrangères déclara que l’Église orthodoxe ne peut empêcher l’autorité ecclésiastique catholique d’organiser ses propres lidèles comme bon lui semble et. par suite, de donner à ses évoques les titres qui leur conviennent.

L’évêque orthodoxe reprochait ensuite au ministre des Cultes et de l’Instruction publique sa tolérance a l’égard des écoles catholiques où étudie une grande partie des enfants orthodoxes ». Le ministre lit la preuve du contraire. La grande majorité de la jeunesse fréquentait les l 000 écoles « le l’État. Si cependant quelques (’lèves orthodoxes suivent les COUTS des écoles catholiques, cela ne signifie pas, observe à juste titre le ministre, « que nos enfants soient devenus catholiques ».

lui plusieurs endroits de son mémoire, Melchisédech s’occupe des « unis ». Il commet l’erreur de croire que l’union est le premier pas vers le t catholicisme », comme il l’entend, c’est-à-dire la fusion des Roumains dans l’immense masse des catholiques par la suppression de leur rite et de leur caractère national. Il ignore la réponse catégorique de Clément XI au cardinal Kollonich, qui demandait l’autorisation pour les missionnaires de rite lai in de passer provisoirement au rite byzantin avec la possibilité de revenir plus tard à leur ancien rite. Le pape n’admit pas ce retour, contraire au décret des conciles œcuméniques et aux décisions de ses prédécesseurs. <— Si l’on examine la question d’après les principes solidement établis, écrivait ce pape, en particulier la possibilité pour les différents peuples de voir combien le Siège apostolique prend soin de conserver à jamais chaque rite, de le rendre même florissant, le désir ensuite de Home d’affirmer combien elle est éloignée de vouloir suppri mer un rite, de nuire à son intégrité par le mélange avec un autre rite, ce dont se sont plaints au Saint Siège et a plusieurs reprises les grecs catholiques a la suite de craintes, de soupçons perfidement semés parmi eux par les non-unis. Nous ne pouvons prendre une autre décision a cel égard

Cependant les évêques orthodoxes roumains s’entêtèrenl et reliisèrent d’admettre les témoignages des hommes d’État compétents en la matière. C’est alors qu’à la séance du 18 décembre 1884 de la Chambre des députés, le grand historien et homme politique, Michel Kogalniceanu ne craignil pas de parler de leur

« incapacité.

Le souci de la vérité nous oblige à reconnaître que Melchisédech a trouvé, a de nombreuses reprises, de bonnes paroles a l’égard <lu catholicisme. « Vous parlez du clergé catholique, écrit-il, dans une lettre. Sa force lui vient de son organisation séculaire exceptionnelle : de son indépendance à tous les degrés de la hiérarchie, de sa culture spécialisée, de sa situation matérielle et de son avenir assuré, de la richesse des moyens dont dispose l’Église catholique dans tous les domaines : matériel, culturel, politique, religieux et social, i

2. Les discussions theologiqu.es de 1X86. — En 1886, la discussion a repris. Cette fois, ce n’est plus au Parlement, mais directement entre les représentants des deux Églises. Voyons-en les principaux moments

Sous prétexte que la religion îles aïeux » était en péril, une association orthodoxe roumaine est fondée. Le prince Georges Bibesco publie, dans la Nouvelle revue de Paris. 25 novembre 188"), un article intitulé L’orthodoxie et le catholicisme en Orient, édité en même temps en roumain (Bucarest, F. Gobi). Il s’appuie sur le témoignage d’un anonyme allemand pour affirmer que ce n’est pas la Russie, mais l’Autriche aidée par l’Allemagne, qui est appelée a créer un vaste empire dans la péninsule balkanique. Dans ce bul l’Autriche va tenter d’éloigner les populations autochtones de la religion de leurs pères, assurée qu’en Roumanie elle ne rencontrera qu’une faible opposition. Effrayé par cette menace allemande anonyme, le prince Ribesco demande a lous les bons Roumains de se grouper dans la dite association et de crier : « En avant ! Avec l’aide du Dieu de la patrie ! i Aussitôt dans les écoles, dans la société, dans les milieux politiques commence une violente offensive contre le catholicisme. Dans les écoles, les professeurs débitent une foule de calomnies empruntées aux écrivains athées et rationalistes de l’Occident. Dans la société et les milieux politiques, la campagne est menée au moyen « des grâces et du charme du beau sexe » et aussi par l’espoir de hautes fondions et d’avantages matériels ».

En face de ce péril, l’archevêque catholique de Bucarest, Mgr Paul Joseph l’aima, lient a mettre ses lidèles en garde et, à l’occasion des solennités pascales en 1886, publie une lettre pastorale dans laquelle il affirme cette vérité que, hors de l’Église catholique, il n’y a point de salut. Il montre également que cette Église a été iw. puissant fadeur de la renaissance du peuple roumain, renaissance qui a reçu une vive impulsion de l’union des Roumains de Transylvanie avec Rome. Cel te lettre pastorale, cependant si modérée, si prudente, déchaîna une véritable tempête tant dans la presse que dans la haute hiérarchie orthodoxe. Nous rappellerons seulement que, en juin de la même année. Calliniq ic Miclesco, métropolite d’Ungro-Yalachie d primat de Roumanie, convaincu que la lettre de Mgr l’aima portail atteinte aux « intérêts de l’Église orthodoxe publia une < contre-pastorale », véritable polémique théologique d historique. Son argumentation était purement négative sans aucun fondement biblique ou scientifique.

Les catholiques roumains ne pouvaient la laisser sans réponse. Celle-ci lui donnée par un professeur de l’université de Bucarest, Giovanni Luigi Frollo, et parut celle même année en une brochure de 72 pages imprimée à Cernâuti (Czemovttz), chez C. Eckhardt Mue le pseudonyme de Dr Nerset Marian et le titre de