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1075 SANCIIEZ (PIERRE-ANTOINE) — SANCHEZi (THOMAS)

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On a de lui : Annales sacri, Madrid, 1781, 3 vol. in-4° ; — Summa theologisr sacra, ibid., 1781, 1 vol. in-4° ; — Tractatus de (olerantia religiosa, ibid., 1785, 3 vol. in-4° ; — De. ehqucnlia sacra in Hispania, ibid., 1788, 1 vol. in-8°, histoire succincte des orateurs ecclésiastiques espagnols ; — Historia Ecclesiæ ujricana ibid., 1781, 1 vol. in-8°, très estimée des érudits. Sanchez a laissé un recueil de Sermons, Madrid, 3 vol. in-8°, traduits en italien et publiés à Venise.

Hurter, Nomenclator lilerarius, 3' éd., t.v, col. 729 ; l’eller, Biographie universelle, t. xi, Paris, 1834, p. 205 ; Michaud, Biographie universelle, t. xxxvii, p. 613.

J. Mercier.

4, SANCHEZ Thomas, jésuite espagnol (15501C10), moraliste et canoniste renommé, spécialement dans les matières matrimoniales.

I. Vie.

Né à Cordoue en 1550, il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1567. Un bégaiement accentué l’avait d’abord fait éconduire ; le jeune homme obtint, par une prière spécialement pressante adressée à la sainte Vierge, d'être délivré de cette infirmité, dont il ne lui resta plus qu’une légère trace ; le trait est souvent cité dans la littérature mariale. Sanchez fut assez longtemps maître des novices à Grenade ; il fut aussi confesseur en plusieurs collèges, notamment à Cordoue, et professa la théologie morale et le droit canon. L'étendue de sa science, sa pénétration et son habileté dans la solution des cas de conscience les plus difficiles lui valurent un grand renom ; après la publication de son traité sur le mariage, quoiqu’il ne fût jamais sorti de sa province, il fut consulté de partout, même des pays les plus éloignés. En même temps, par ses vertus, il obtenait la vénération de ses frères et de ses compatriotes. Voir la notice de Nieremberg, dans ses Varones illustres de la Compania de Jesûs, 2e éd., t. vii, Bilbao, 1891, p. 105-120 ; le témoignage de Bibadeneyra, Biblioth. script. S. J. ; l'éloge de Crombeeck, De studio perfeclionis, t. II, xxxii, q. 12, ces deux derniers textes sont reproduits dans diverses éditions du De matrimonio, parues après la mort de Sanchez. Il mourut à Grenade, le 19 mai 1610 ; les autorités et les habitants de cette ville lui firent de triomphales obsèques. On en trouvera le récit dans l’avis au lecteur, placé par le collège de Grenade en tête de l’Opus morale, 1 er volume.

II. Œuvres. — 1° Sanchez n’a publié de son vivant que son grand traité sur le mariage : Disputationum de sancto matrimonii sacramento, auctorc Thoma Sanchez Cordubensi, S. J., libri decem, in 1res tomos distribua, Madrid, 1002 et 1605 : Venise, 1606 ; Anvers, 1607. La permission de publier, donnée par le provincial de Bétique, est du 20 janvier 1599. En tête de l’ouvrage on lit une dédicace à D. Pierre de Castro, archevêque de Grenade.

Les trois tomes de l'édition d’Anvers, 1007, ne comprennent pas moins de 1462 pages ; les divisions générales sont les suivantes : t. I, t. I, De sponsalibus ; t. II, De essentia et consensu matrimonii ; t. III, De consensu clandestine » ; t. IV, De consensu coacto ; t. V, Dr consensu conditionalo ; 1. VI. De donationibus inter con juges, sponsalitia largitate et arris ; — t. ii, t. VII, De impedimentis matrimonii ; — t. iii, t. VIII, l>c dispensât ionibus ; t. IX, De debilo conjugali ; 1. X. lie divortio. L’ouvrage se termine par un index analytique 1res détaillé et un bref index canonique et juridique.

Les éditions (lu De inolrimunio publiées du vivant de Sanchez sont particulièrement recherchées à cause

de diverses retouches faites postérieurement dans ce1 te œuvre. Les éditions d’Anvers, 1612, et Venise, 1614 ( Super iorum auctoriiate correcta) donnent le texte désormais reproduit. I >c ces corrections, la plus importante est sans doute celle qui a liait a la matière légère in génère luxuriiv directe : nous en parlerons plus bas.

L'édition de Venise 1614 donna lieu à une condamnation par l’Index de son t. m pour un motif fort honorable (l’omission d’un passage) ; nous y reviendrons aussi tout à l’heure. Après la mort de l’auteur, l’ouvrage, devenu célèbre eut de nombreuses éditions ; Sommervogel, de 1612 à 1754, en énumère jusqu'à vingt et une, et il ne donne pas toutes celles qui furent publiées.

En outre, le De sancto matrimonii sacramento donna naissance à plusieurs résumés ou Compendia :

1. En 1621, un théologien lisbonnais, EmmanuelLaurent Soarcz, publia un Compendium totius tractatus de s. matrimonii. sacramento l{. P. Thomse Sanchez, S..1 …. alphabelice breviter dispositum, Lisbonne. Dans le courant des cinq années suivantes, le petit volume fut réimprimé à Séville, Lyon, Cologne, Pont-àMousson. Il a été reproduit dans le Cursus theologiie de Migne, t. xxv, col. 387-600. En 1629, un anonyme fit paraître, sous la même forme de dictionnaire, les Aphorismi H. P. Thomse Sanchez de matrimonio, quibus prolixissima decem ejus librorum doctrina velut in compendium familiare redacla, lam pro interni quam pro externi jori judicibus, utilissime continetur, Saint Orner. Il est mentionné dans le titre que le texte, dont l’Index a condamné l’omission, se trouve résumé dans les Aphorismi et le typographe avertit que l’ouvrage similaire de Soarez n’est pas, d’après de bons juges, solidement satisfaisant à cause de sa brièveté excessive. En réalité, les deux résumés ont été faits d’après la même méthode : il suivent Vindex analytique du traité, lui prennent ses principales matières et les citations et donnent un sommaire — un peu plus développé dans les Aphorismi que dans Soarez — de la doctrine correspondante.

2. En outre, d’autres Compendia ont été composés, qui conservent l’ordre des matières et sont ainsi de véritables résumés suivis de l’ouvrage. Ainsi : de Joan. Andréas Cadœus, VEpitome in Th. Sanchez de matrimonio, Brescia, 1656 ; Bergame, 1600 ; de l’abbé Vincent Bicci, professeur in utroque et protonotaire apostolique, le Compendium de sancto malrimonii sacramento ex tractalu P. Th. Sanchez colleclum, Messine, 1630. A ce genre de résumés se rattache le bref exposé que donna de la doctrine du mariage, le P. François NoSl comme supplément à sa Summa de Suarez, et qui, prœcipue ex Sanchez desumplum, est divisé en trois parties : sponsalia ; malrimonium in se ; matrimonium ut sacramentum, Madrid, 1732, réédition par Migne en 1858. Cet exposé se trouve au t. ii, col. 1421-1456, de cette dernière édition.

D’autres sommes sanchésiennes inédites sont encore signalées par Sommervogel, t. vii, col. 533. Hurter cite aussi une Apologie du De matrimonio, écrite par Vincent Tancredi, 2 vol., Palerme, 1648.

2° Sanchez avait entrepris un grand ouvrage casuistique en plusieurs volumes sur le Décalogue. La mort l’empêcha de mener cette tâche à bonne fin. Certaines parties en avaient été cependant rédigées. Ses confrères de Grenade les publièrent ; elles forment deux œuvres posthumes :

1. La première est intitulée : Opus morale in præcepla Decalogi et comprend deux parties, dont l’une parut à Madrid en 1613 (1 livres : De principiis quibusdam generalibus ad omnia præcepla ; De 1° Decalogi précepte ; De 11° Decalogi pricceplo ; De voto), double tome in-fol. de 1 2, S7 p. ; autres éditions : Venise et Cologne, 1614 ; Lyon et Paris, 1615 ; Venise, 1623 ; Brescia, 1625 ; Lyon, 1638, 1661 ; Parme, 1723… ; la seconde fut publiée a Lyon en 1621 (3 livres : De voto solemni in génère et de solemni castitatis ; De voto solemni obedienti.e ; De valu pauperlatis) ; cette édition est bien, d’après Uriarte, t. H, n. : >"> ! > ! >. L'édil ion originale de la 2° partie ; elle donnait les deux parties en deux volumes de 320