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SÉDUL1US SCOTTUS — SÉDULIUS [HENRI)

1768

De lonsolatione de Boèce. Il comprend une préface en vers, avec 20 chapitres qui se terminent tous, à l’exception du dernier, par une poésie récapitulative. Quant au fond, il a beaucoup de ressemblance avec le De via regia de Smaragde et le De institulione regia de .louas d’Orléans, qui lui sont antérieurs et dont cependant il ne fait pas mention. Sédulius estime que l’art de gouverner est l’une des choses les plus difficiles, mais il est loin de formuler une technique politique. Il reprend les thèmes les plus ressassés de la littérature « théocratique » du début du ixe siècle, d’une manière plus dilTuse et avec plus de préoccupations littéraires que Smaragde et Jonas. Note légèrement plus appuyée sur l’obligation qu’a le roi de consulter tous ses conseillers et de ne rien faire seul : nous ne sommes plus au temps de Charlemagne, et le courant du droit germanique semble un peu plus affirmé. Mais tout cela reste dans le vague d’une exhortation. Hincmar apportera plus de netteté et de science juridique.

Textes. - Œuvre poétique, dans Traube, Mon. Germ. htst., Poetæ latini œui carol., t. iii, 1886, p. 151-248 ; P. L., t. ciii, donne Coll. in omn. B. Pauli, col. 9 sq. ; Lxplan. de brev.etcapit., col. 271 sq. ; Liber de rector. clirist., col. 291 sq. ; Expl. in præf. S. Hier, ad Ko., col. 331 sq. Autres éd. indiquées dans Ceillier, /oc. cit. infr. Le meilleur texteduLi'/>erd> recl. chr. est celui de Hellmann. Les autres ouvrages sont demeurés manuscrits.

Notices. — Ceillier, Hist.génér. des auteurs sacrés et ecclés., 2e éd., t. xii, Paris, 1862, p. 357-361 ; Pirenne, Sédulius de Liège, Bruxelles, 1882, dans Mémoires de Vacad. royale de Belgique, t. xxxiii, coll. in-8° ; Hellmann, Sédulius Scottus, dans les Quellen und Untersuchungen zur lateinischen Philologie des Miltelalters, publiées par Traube, t. I, fasc. 1, Munich, 1906 ; Manitius, Geschichte der lateinischen Literatur des.Miltelalters, t. i, Munich, 1911, p. 315-323 ; M.-L.-W. Laistner, Thought and lelters in western Europe A. I). 500 to 900, Londres, 1931, p. 202-203, 262-265, 290-291 et passini.

Autres références dans t '. Chevalier, Répertoire des sources hist. du Moyen Age, Bio-bibliographie, 2e éd., t. II, Paris, 1905, 001.419°).

J. Reviron.

    1. SÉDULIUS Henri##


2. SÉDULIUS Henri, de son véritable nom Henri de Vroom, frère mineur de l’Observance de la province de Germanie inférieure. — Né à Clève, en 1549, il passa sa jeunesse à Utrecht, où il fit ses études chez les hiéronymites et entra en relation avec les frères mineurs. Il en prit l’habit à I.ouvain, en 15(55 ou 1568. Le noviciat terminé, il s’appliqua à l'étude de la philosophie et de la théologie et excella surtout en histoire ecclésiastique et en patrologie. Après son élévation au sacerdoce et l’achèvement de ses études il s’adonna d’abord à la prédication, mais peu après il fut nommé très probablement lecteur de théologie au couvent de I.ouvain et exerça cette charge, par la suite, en d’autres couvents. A cause des troubles religieux et politiques des Pays-Bas, Sédulius fut envoyé, en 1578, avec quelques autres pères, au Tyrol, el chargé d’enseigner la théologie à Inspruck. Il s’acquitta de cette tâche jusqu’en 1580. Comme, durant des années, de graves difficultés régnaient dans les couvents du Tyrol, Sédulius lui envoyé à Home, en mars 1580, par l’archiduc Ferdinand d’Autriche, afin d’y négocier l'érection d’une province franciscaine autonome dans le Tyrol, jusqu’alors rattaché à Strasbourg. C’est peu dant ce voyage en Italie que François de Gonzague, évoque de Pnvic, puis de Mantoue. lui aurait suggéré de rassembler les matériaux pour un catalogue des écrivains de l’ordre. Il fut toutefois devancé par II. Willot, qui, en 1598. édita, à Liège, les Aihena orlhodoxorum sodalitii franciscani. Sédulius réussit dans sa mission. Aussi, le l(i avril 1580, fut il désigné par le général et par Grégoire XIII connue le premier provincial de la nouvelle province du Tyrol. Au premier chapitre provincial, en 1582, il résigna celle charge,

fut élu défînitcur et nommé gardien du couvent de Fribourg-en-Brisgau.

En 1584 il retourna dans sa province de Germanie inférieure, où il fut nommé gardien du couvent d’Anvers, d’où il mena la lutte contre le calvinisme. Il fut mêlé aussi à plusieurs conflits, soit entre missionnaires et gouverneurs civils, soit entre clergé séculier et clergé régulier. Sédulius mena aussi une forte campagne contre la procession des flagellants, qui était organisée à Anvers (1586) par les capucins et les jésuites et sur laquelle on peut trouver des détails dans Hildebrand, O.M.Cap., Les origines des capucins belges (1685-1587), dans Colleclanea franciscana, t. ii, 1932, p. 462-469 et Een geeselprocessie te Antwerpen, dans Ons geestelijk erf, t. v, 1932, p. 5-13. Sédulius exerça la charge de gardien dans plusieurs couvents : à Saint-Trond (1591), à Louvain (1593), à Malines (1597), à Anvers pour la seconde fois (1603). En 1598, il fut envoyé en Hollande pour y aplanir les difficultés entre le vicaire apostolique, Sasbold Yosmeer, et les réguliers, surtout les jésuites. En 1603 il fut désigné pour faire la visite de la province monastique des frères mineurs de Cologne et, en 1610, il fut chargé d’une mission dans les Pays-Bas. Il fut promu jusqu'à deux fois provincial de la Germanie inférieure (1606-1609 et 1616-1619) et élu défînitcur général, en 1618, à Salamanque pour la famille ullramontaine des observants. Il mourut au couvent d’Anvers le 26 février 1621.

Parmi ses ouvrages apologétiques et polémiques, dirigés contre les protestants, on retiendra : Præscriptiones aduersus hærescs, Anvers, 1606, in-4°, xviii-270 p., dans lequel il expose et réfute les erreurs du protestantisme et relate aussi la mort violente de Luther, telle qu’elle fut rapportée par le domestique du réformateur, niais rejetéc, ensuite, par les historiens postérieurs comme contraire à la vérité. — Apologeticus adversus Alcoranum franciscanorum, pro Libro conformilatum, Anvers, 1607, in-4°, xxx-289 p.. dirigé contre un ouvrage satirique du protestant Érasme Alber, intitulé : Der Par/user Muenche Eulenspiegel und Alcoran, Wittenberg, 1542, s. d., 1573, 1717 et 1718, ou en latin : Alcoranus franciscanorum seu blasphemiarum et nugarum lerna de stigmatisato idolo quod Franciscum vacant, ex Libro conformilalum, Francfort, 1542 ; Deventer, 1651 ; Sédulius, s’y montre plus théologien qu’historien. — Diva Yirgo Mos ; r-Trajectensis. De civitate Mosw-Trajectensis et diva Virginis imagine. De sacrarum imaginant antiquitale, usu et fructu, ad sensum Ecclesiiv. De supplicationibus, sive processionibus ccclesiasticis et nonnullis aliis rilibus priscis et noi>is, Anvers, 1609, dont une version néerlandaise par C. Thielmans parut à I.ouvain, en 1012. et à Bruxelles, en 1753 (remaniée et augmentée). — Il édita S, Bonaventura… Spéculum disciplina et Projectus religiosorum., ., diligenter emendati, Anvers, 1591, in- 1°, xxv-392 p. ; ibid., 1600, où il attribue ces traités à leur véritable auteur, à savoir le Spéculum disciplina au franciscain Bernard de Besse et le Projectus religiosorum à David d’Augsbourg ; ibid., 1610, où le De profeetu religiosorum n’est plus le même quc celui des éditions antérieures. - -S. Bonaventurœ… De vita S. Francisci, Anvers, 1597, in-8°, xi.vi-399 p.. avec un abondant commentaire.' — S. Lùdovici, c.aroli II, régis Sicilise, filii, ex online miiwrum, episcopi Tolosani vita, rédigée par un auteur anonyme, contemporain probablement et familier de saint Louis d’Anjou, et éditée, avec des notes et des commentaires par Sédulius, d’abord à Anvers, en 1602, in S". 115 p. ; insérée ensuite dans son Historia seraphica, Anvers, 1613, p. 297-330 ; publiée, enfin, dans les Acfa sanctorum, aug. t. iii, Paris Rome, 181', 7, p. 806 822.

Parmi ses autres ouvrages, il faut mentionner son