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    1. SCHOLARIOS##


SCHOLARIOS. Œl’VRKS ORATOIRES

35, qui l’avait emprunté à l"Avr{$pi]aic. xxrà tôv xaX6mxôv xeqxxXalcov de Mélèce Syrigos, tout d’abord parce que ce n’est pas une homélie mais une réponse dogmatique à une question ; ensuite, parce que la pièce est apocryphe, comme nous le dirons.

Le Sermon pour le vendredi suint est aussi de contenu dogmatique. Il répète une bonne partie de ce qui avait été dit dans le Sermon pour l’Annonciation sur l’état primitif de l’homme, le péché originel et le plan divin de l’incarnation. En ce discours, comme en la plupart des autres signales jusqu’ici, l’orateur s’inspire visiblement de saint Thomas d’Aquin.

Il est difficile d’assigner une date précise au Sermon pour la Transfiguration. Contentons-nous de savoir qu’A fut lu au palais impérial, sous l’empereur Jean VII. L’orateur y exprime un palamisme discret et insiste surtout sur les raisons qui poussèrent le Sauveur à manifester sa gloire aux trois disciples préférés.

Le Panégyrique des saints apôtres Pierre et Paul fut donné le 29 juin 1456 dans un monastère de l’Athos, peu de temps après la démission de Gennade de la charge patriarcale. Sous l’impression des événements récents, l’orateur recommande avec insistance à son auditoire la charité fraternelle. Il trace un tableau émouvant des désastres temporels et spirituels causés par la domination des Infidèles et déclare que la fin du monde approche. Il termine en exhortant ses auditeurs aux œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle, à la confession — et à ce propos, il rappelle aux prêtres l’obligation de garder le secret de la confession — à la pratique des vertus monastiques.

Le n. 12 : Sur les regrets de saint Pierre après son reniement n’est ni un sermon ni un panégyrique, mais un morceau de rhétorique pieuse, où Gennade, vraisemblablement déjà retiré au mont Ménécée, s’est efforcé d’exprimer les sentiments de l’apôtre Pierre, après son triple reniement. Le morceau est d’une belle inspiration. On remarquera surtout les passages sur la primauté de Pierre, la nécessité de la grâce et le mystère de la prescience divine.

Le Sermon pour la décollation de saint Jean-Baptiste, dont Chrestos Papaioannou avait donné, en 1900, une fort mauvaise édition dans 1’'ExxXr ( aiaaTi>à)’AXr ( (kia, t. xx, p. 385-388, 430-434, fut écrit, le 15 juin 1466, au mont Ménécée, pour être lii, non pour être prêché. C’est un tribut de reconnaissance au saint précurseur. Le contenu en est d’ordre historique et ascétique.

Le Sermon pour la nativité de Xotre-Seigneur, qui nous est parvenu dans cinq manuscrits autographes, fut composé au mont Ménécée, en 1467. C’est un discours dogmatique de contenu très riche. L’influence de la théologie occidentale y est particulièrement sensible. L’auteur fait sienne la théorie augustinienne de la Trinité (p. 227, n. 21 ; 236, 15 ; 237). Il parle successivement de l’origine et de la destinée de l’âme humaine, de l’état primitif et de la chute, de la préparation messianique, de la convenance et de la réalisation du mystère de l’incarnation.

l)u fragment autographe du Panégyrique de saint Démétrius il ressort que le discours fut prononcé à Thessalonique, après la prise de Constantinople (p. 245, 2 16). L’orateur reproche aux Thessaloniciens leur peu de ferveur à fréquenter les offices, leur crainte exagérée des infidèles, leur ivrognerie. Il développe cette idée que l’éclat et la valeur du martyre dépendent moins des tourments subis que des dispositions intérieures du patient.

seize pièces ne représentent évidemment qu’une petite partie des sermons et panégyriques composés par Scholarios. Pendant plusieurs années, en elïet, il a prêché chaque vendredi, au palais impérial. Il a prêché également pendant et après son patriarcat. Il lui est arrivé enfin d’écrire des discours sur des sujets

religieux, sans qu’il se soit propose de les prononcer. Un bon nombre des sermons qu’il donna à la cour ont dû se perdre, ainsi que bien d’autres écrits, lors de la prise de Constantinople. Quelle qu’ait été la valeur des sermons perdus, nous pouvons cependant affirmer que la plupart de ceux que nous possédons constituent des morceaux choisis, que l’auteur a pris soin de revoir soigneusement et de transcrire lui-même dans les dernières années de sa vie. Nous pouvons donc juger en connaissance de cause de son genre et de son talent.

b) Oraisons funèbres et monodies (p. 247-294). —

Nous avons dans cette section six morceaux particulièrement intéressants au point de vue historique, à savoir cinq oraisons funèbres et la Lamentation de Scholarios sur les malheurs de sa vie.

ï.’Éloge funèbre de Marc Eugénicos, archevêque d’Éphèse (1444) décrit la mort de Marc comme la pire des catastrophes pour les orthodoxes. L’orateur s’y accuse et s’y excuse de certains torts qu’il a eus à l’égard du défunt et de ceux de son parti. — l.’Éloge funèbre du despote Théodore Paléologue, frère des empereurs Jean VII et Constantin XII, fut prononcé en 1448, trois mois après les funérailles du défunt. Georges explique, au début, la cause de ce retard. Au moment où il fut enlevé par une mort inopinée, Théodore s’apprêtait, dit-on, à commettre le crime de lèse-patrie. L’orateur se félicite de ce que la divine providence ne lui ait pas laissé le temps de réaliser son triste dessein. — L’Éloge de l’impératrice mère Hélène Dragazès, morte en 1450, est adressé à l’empereur Constantin lui-même. C’est moins une oraison funèbre qu’une lettre de consolation à l’empereur. Scholarios y donne en passant les preuves de l’immortalité de l’âme, et écrit une petite dissertation sur les neuf fruits du Saint-Esprit énumérés par saint Paul (Gal., v, 22-23). — La Monodie sur la mort d’Hélène, fille du despote Démétrius, autre frère de Constantin XII, fut composée peu de temps après YÉloge de l’impératrice mère (p. 276, 30). Hélène fut enlevée à la fleur de l’âge, Scholarios déplore cette mort prématurée en des termes d’où la rhétorique n’est pas absente. — Rien d’artificiel, au contraire, dans YÉloge de Théodore Sophianos, prononcé au monastère de Vatopédi, le 28 septembre 1456. Gennade, qui vient de donner sa démission de patriarche et s’est réfugié à l’Athos, laisse parler son cœur. Théodore, son neveu, a été d’abord son élève très brillant, puis son collaborateur dévoué, son compagnon de captivité après la prise de Constantinople, son assistant enfin au patriarcat. Une émotion intense anime tout le morceau, qui est par ailleurs très important pour la biographie de Scholarios.

Il faut en dire autant de la Lamentation sur les malheurs de sa vie, écrite au mont Ménécée en 1460, que deux autographes, les mss Paris 1289 et 1294, nous ont conservée. On peut dire que Scholarios devait ce morceau à la postérité. Ayant vu de ses yeux la Constantinople des basileis et celle de Mahomet II, il nous devait de les comparer entre elles. Il n’y a pas manqué, et il l’a fait avec une émotion poignante. La pièce abonde en détails historiques sur la vie et les œuvres de l’auteur, sur la triste situation de l’Église grecque dans les premières années de la domination musulmane.

c) Discours et professions de foi à Florence (p. 2 375). —

Nous comprenons sous ce titre sept pièces d’inégale longueur : a. Le billet d’envoi à l’assemblée des Orientaux d’un premier discours qualifie de --/pyxX^aiç ou de cro|i.60’jXr), où Scholarios exhorte ses compatriotes à conclure l’union avec les Latins. — b. Cimier discours lui-même, qu’on peut diviser en deux parties : l’union est possible, les Latins ayant démontré que les Pères occidentaux et les Pères orientaux tendent pour le fond sur la question du Filioque ;