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    1. SCHOLARIOS##


SCHOLARIOS. TRAITÉS POLÉMIQUES

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et la réponse qu’y font les Latins. Nous avons là vraisemblablement un écho dos discussions de Florence. Scbolarios explique on ne peut plus clairement à ses compatriotes un point capital de la théologie latine sur la procession du Saint-Esprit.

Le n. 9, Brève apologie des antiunionistes (p. 77-100), publié par Dositbée sous un titre fantaisiste et reproduit tel quel dans P. G., t. clx, col. 713-732. date à peu près certainement de 1 151 ou du début de 1452. On y trouve des renseignements intéressants sur le concile de Florence, l’attitude qu’y eurent les Grecs, les événements des années qui suivirent. Scbolarios cherche à justifier son opposition et celle de ses amis au concile, dont il attaque l’œcuménicité, tandis qu’il proclame oecuménique le concile tenu à Constantinople en 879-880 sous Photius, et le synode des Blakbernes de 1285 qui condamna Jean Beccos et l’union conclue a Lyon en 1274. Il parle de la politique religieuse de l’empereur Jean Vil Paléologue, de sa tolérance à l’égard des adversaires de l’union et dit qu’il mourut t privé des honneurs de l’Église » pour avoir simulé le latinisme jusqu’au dernier moment. Au demeurant, il traiter les Latins d’hérétiques (p. 95, 18 sq.). Il lui suffit de dire qu’ils s’éloignent de l’antique tradition et qu’il faut fuir leur communion jusqu’à ce qu’ils effacent le Filioque du Symbole.

Le n. 10 est tout à fait intéressant, non seulement inédit mais complètement inconnu jusqu’ici. Ce n’est malheureusement qu’un extrait, mais un extrait considérable et autographe, que nous a conservé le Parisinus 681 du Supplément grec. Répondant à un ami qui lui avait demandé son sentiment sur le grand discours natique de Bessarion pour l’union, prononcé à Florence devant l’assemblée des Crées, les 13 et 14 avril 1439 (cf. P. G., t. clxi, col. 543-612), Scholarios avoue ne l’avoir parcouru qu’à la suite de la démarche do son correspondant : mais il déclare que le principe qui lui dicte son appréciation lui est familier depuis longtemps. Que reproche-t-il donc à Bessarion ? D’abord, d’avoir visé moins à donner la pensée des Pères qu’à réfuter les fausses interprétations de Marc d’Éphèsc (p. 101, 12 sq.) ; en particulier de n’avoir pas examiné dans le détail les passages des Pères latins, mais d’être parti de l’idée qu’ils enseignaient que le Fils est cause du Saint-Esprit et d’avoir ramené à cette doctrine l’enseignement des Pères orientaux, établissant à la légère l’équivalence des propositions hv. et Sut ; ensuite, de s’être contenté des applaudissements de gens qui n’entendaient rien à la théologie et n’étaient avides que d’honneurs et d’argent ; enfin d’avoir eu trop de confiance en lui-même et de n’avoir pas sollicité l’appui de ceux qu’il considérait auparavant comme des maîtres et qu’il savait être vraiment au courant de la question (p. 112, 8 sq.). Il est permis de découvrir sous ce dernier reproche un peu d’amertume personnelle. L’importance du morceau gît moins en ces critiques qu’en l’aveu tout à fait explicite que Scholarios fait de son unionisme. Nous reviendrons plus loin sur ses déclarations.

Les sept documents qui suivent (n. 11-17) ont été écrits pendant les années 1 150-1 152 et se rapportent a l’activité antiunioniste de Scholarios qui, dans le courant de 1450, a revêtu l’habit monastique. Le nouveau moine déploie tous ses efforts pour conjurer ce qui constitue à ses yeux le plus grave péril pour sa patrie : l’abandon de la doctrine des ancêtres sur la procession du Saint-Esprit et l’acceptation du décret d’union de Florence. L’ambassade envoyée par l’empereur Cons tantin XII au pape Nicolas V par l’intermédiaire de Bryennios n’a pas eu son approbation. Au courant des accords conclus et des conditions posées par le pape, il redouble ses exhortations et déclare sa résolution irrévocable de ne pas communiquer avec le cardinal-légat,

Isidore de Kiev, et de ne pas faire mémoire du pape tant que le Filioque n’aura pas été effacé du Symbole.

Les cinq derniers documents (n. 13 17) portent une date déterminée. Le premier : Lettre à Déméirius Paléologue, frère de l’empereur Constantin, fut écrit vrai semblablement au début de 1 150. Il comprend deux parties. Scholarios tait d’abord le panégyrique de son correspondant, tout dévoué aux antiunionistes (p. 1 17 126) ; la seconde partie (p. 126-136) est d’ordre dogmatique : exposé succinct de la doctrine de la procession du Saint-Esprit, où a passé un extrait du troisième traité sur la procession du Saint-Esprit (p. 127-128). Cette lettre avait été publiée par Sp. I.ampros dans le t. ii des lla>, a(, o>, ovsi.a xal IIeXo7Cowv] ?iaxà, Athènes, 1912.

La Lettre au grand-duc Luc Salants, contre l’union de Florence (n. 12) a élé publiée par Constantin Simo nidès, à Londres, en 1858, d’après une source qu’il n’indique pas, sous le titre : TswaSiou toù D^oXaptou oLpyizmo’Ôttou KcûvaTavTivooTOXsMi : xal otxouji.svt.xoo TCa-rpiâpxou tô nzpi èxrropeûasax ; toù Travayîoo rivej[lcc-ïoç ÈTrtCTTOÀtixaîov 7rpco"rov fîiêXîov. Les éditeurs l’ont prise dans le Parisinus 1297, du XVIe siècle. Le morceau est de caractère dogmatique et a pour but de fortifier le grand-duc dans son opposition à l’union. Scholarios s’y défend du reproche que lui faisaient les Latins d’être le destructeur de l’union. Comment romprait-il l’union, puisque l’union n’existe pas et que tous les Byzantins, ou à peu près, lui sont opposés ? Il déclare, en terminant, que les espoirs d’un secours venu d’Occident sont illusoires, et exhorte son correspondant à tenir ferme à la foi des ancêtres. La lettre fut écrite après le départ du patriarche Grégoire Mammas de Constantinople (cf. p. 151, 1 sq.), c’est-à-dire en 1451.

Les documents 13-17 intéressent surtout l’histoire et, sauf le n. 17, Lettre au despote Déméttius Paléologue (25 décembre 1452), avaient déjà été publiés dans le recueil de Lampros, op. cit., t. H, p. 89 sq. La lettre au despote Démétrius (n. 17) fut écrite le 25 décembre 1452, après la proclamation solennelle de l’union, le 12 décembre de la même année. Elle était accompagnée, semble-t-il, de la Liste des écrits antiunionistes donnée sous le n. 18, que nous a conservée le Parisinus 1289, autographe. Il s’agit, non de toutes les œuvres polémiques écrites par Scholarios contre les Latins et l’union de Florence, mais des productions les plus récentes composées d’octobre 1451 à décembre 1452. A la fin, Scholarios parle de quatre déclarations antiunionistes souscrites par les métropolites signataires du décret de Florence. La dernière remonte à l’arrivée à Constantinople de la délégation des hussites de Prague, conduite par le prêtre anglais Constantin Platris, c’est-à-dire à l’automne de 1451. A propos de ces signataires du décret de Florence, on lira avec intérêt la note autographe, inédite, publiée sous le n. 21, où Scholarios passe en revue les ecclésiastiques qui assistèrent au concile, et indique soigneusement ceux qui signèrent, ceux qui ne signèrent pas et ceux qui se dédirent.

La Lamentation sur la proclamation de l’union à Florence (n. 19), déjà éditée par S. I.ampros, op. cit., t n. p. 77-88, est un morceau curieux, qui sent un peu la rhétorique. L’auteur déplore l’inutilité de ses efforts pour empêcher ce qui est arrivé et termine par une prière où il exprime l’espoir de voir revenir ses compatriotes à la doctrine des ancêtres.

Le dernier morceau de la polémique antilatine (n. 23) intitulé : ïlepl tûv lep-ôv sloôScov : Des saintes enlrccs, fut écrit avant la prise de Constantinople, sans que l’on puisse préciser davantage. Scholarios l< posa a la demande d’un ami qui l’avait Interrogé sur le symbolisme des introlts ou entrées liturgiques en usage dans son Église. Ces entiers sont au nombre de I