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    1. SERIPANDO JÉRÔME)##


SERIPANDO JÉRÔME). ROLE DOCTRINAL

1936

Storck et Bertano pour rédiger un projet de décret sur les sacrements ; le texte fut remis aux Pires le 27 février, texte, t. v, p. 984-987 ; il devait être adopté sans trop de modifications.

Au lendemain de cette VIIe session, une épidémie se déclara à Trente ; les légats saisirent l’occasion et Cirent décider la translation de l’assemblée à Bologne. Le 12 mais, les légats quittaient la ville, suivis deux jours plus tard, du général des augustins. On a VU plus haut que Seripando ne séjourna pas longtemps à Bologne et que, lois de la reprise sous Jules III, (1 er mai 1551-28 avril 1552), il n'était plus membre du concile. Christophe de Padoue lui ayant succédé dans la charge de maître général de son ordre. Le dernier acte de Seripando au concile fut de s’occuper avec Catarin de l’examen de {'Intérim que Charles-Quint venait de publier à Augsbourg.

2° La légation au concile i 1561-1563). - -Le concile ri prit ses travaux là où ils avaient été laissés en 1552. Seripando, d< uxième président, en prit la direction, le cardinal Gonzague, premier président, reconnaissant tout le premier I 'insuffisance de sa formation théologique.

Le concile sous.Iules III avait laissé en suspens les questions de la communion sous les deux espèces et de celle des petits enfants. Le â juin 1562, on proposa à l’examen des théologiens cinq articles De usu eucharistie ; le lendemain commencèrent les discussions des Pères ; le : '>". on procéda à l’examen de quatre canons correspondant aux cinq articles. Ces canons étaient l’oeuvre de Seripando, Cône. Trid., t. viii, p. G18, qui « les présenta modestement comme ayant encore besoin d’adaptation, exempta ursiv cum filiis suis facit ». I'. 031. Le cardinal eut également une certaine part dans la rédaction des chapitres du décret de cette session.

L’objet des travaux de la XXIIe session qui suivit fut le saint sacrifice de la messe ; treize articles furent soumis aux Pères (diseussions dans Conc. Trid., t. viii, p. 718-9811 ; le premier - - la Cène célébrée par Jésus doit-elle » tre considérée comme un véritable sacrifice — retint particulièrement l’attention générale. Seripando « avait réuni un dossier, encore inédit, ibid., p. 786, de textes favorables à l’opinion affirmative, lui-même tenant pour l’opinion négative. C’est vraisemblablement sous son influence que le c. i du décret attribuait au Christ l’institution du sacrifice eucharistique et la fixait à la dernière Cône, mais sans dire qu’il eût lui-même, à ce moment-là, offert un véritable sacrifice. Michel, "/'. cit., p. 436. Au cours des discussions qui suivirent, Seripando tut d’avis qu’il ne fallait pas définir ce point : non ponantur incerta pro certis. La majorité ne le suivit pas ci modifia en conséquence les ternies du c. i.

Parallèlement aux questions doctrinales, le concile devait travailler à la réforme de l'Église. C’est à ce sujet que se produisirent les regrettables incidents qui mirent aux prises Seripando et son collègue le cardinal légat Simonetta, et dont il a été fait mention plus haut. Seripando qui était animé du désir de ramener les dissidents à l'Église - pendant tout le concile il n’avait cesse de dire qu’il fallait que les luthériens vinssent au concile afin d’y coopérer a la réforme — voulait qu’on procédât d’abord à la réforme de la Curie, seul moyen selon lui d’inspirer de la confiance aux hérétiques ; Simonetta craignait qu’en s’al laquant aux abus qui régnaient à la Curie, on n’allât trop loin et qu’on ne fit ainsi le jeu des novateurs ; il concluait donc à une réforme très générale de l'Église. Par désir de conciliation, Seripando accepta le plan de Sinio

netta, mais n la condition que la réforme de la Curie

fût jointe a la réforme générale de Il chrétienté : C'étail la seule façon (le faire une l’est aurai ion sérieuse.

Son collègue, soucieux avant tout de mettre la cour pontificale hors de cause, s’efforça par tous les moyens de retarder cette réforme, surchargeant le projet d’amendements, tendant à le rendre aussi imprécis que possible.

A cette question de la réforme s’ajoutait celle de la résidence des prélats. Les premières sessions avaient montré que les débats sur ce sujet pouvaient devenir dangereux. De fait, les Pères n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur le principe même de l’obligation de la résidence : procédait-elle du droit divin ou du droit ecclésiastique ? Le problème était grave ; affirmer qu’elle était de droit divin, cela ne revenait-il pas à dire que l'évêque, relevant directement de Dieu, ne doit au pape que la subordination que Jésus-Christ lui impose ? On devine de quel côté s'étaient respectivement rangés les deux légats. Pie IV, averti par Simonetta, mit tout en œuvre pour faire écarter le débat ; le 18 mars 1562, il écrivit dans ce sens aux légats. Simonetta proposa en conséquence l’ajournement pur et simple de l’art. 1° du projet de réforme ; le cardinal Hosius lui donna son adhésion. Mais Seripando, soutenu par le premier légat, Gonzague, et dont la timidité faisait place à l’obstination quand il s’agissait de questions de principes, ne voulut rien entendre et exigea une discussion complète et immédiate. Une grosse effervescence se produisit dans le concile ; cette crise paralysa l’assemblée de mai a septembre.

Par ses rapports presque quotidiens à la Curie (on se rappelle le « facetum » : semper scribit), Simonetta acheva d’indisposer le pape contre Gonzague et Seripando. Pie IV leur reprocha amèrement d’avoir inséré dans l’ordre du jour du concile un débat qui risquait de ressusciter les vaines disputes du siècle précédent sur la supériorité du concile ; il exprima sa douleur de voir ses légats a hilerc travailler à la ruine de l’autorité pontificale. D’autre part, les correspondants des légats à Kome les avertirent cpie l’intention du souverain pontife était de nommer le cardinal Cicada premier président et d adjoindre au ( allège des k gats les ^ înh naux de La Bourdaisière et Navagero. Gonzague répliqua immédiatement en priant le pape de le relever de sa légation : il ne pourrait se résoudre à passer au second plan. Seripando, de son côté, envoya au cardinal Charles Borromée. secrétaire d'État, un long mémoire justificatif. Le cardinal neveu intervint alors et travailla à la pacification, il obtint de Pie. IV qu’il renonçât à envoyer de nouveaux légats à Trente, blâma discrètement Simonetta et écrivit à Seripando pour l’encourager à continuer la direction des travaux du concile.

Seripando se remit au travail, mais avec moins d’ardeur qu’autrefois. Son activité dans la xxili" session (De ordinis sacramento) se limita à diriger les débats. I.es t ravaux de la xxiv session De nndrimonio venaient de commencer, quand il mourut.

H" Position doctrinale de Seripando ; son augustihisme. — Les opinions que Seripando avait soutenues au concile touchant le péché originel et la justification axaient ébranlé chez un grand nombre de ses contemporains la confiance en la pureté de sa foi : d’aucuns, tels Caraffa, Zannettini, etc. étaient fermement

convaincus que le général des augustins avait subi l’influence de son ancien confrère Luther et que ses opinions théologiques se rapprochaient davantage de celles des novateurs « pic des traditions orthodoxes. Il

est certain que la ressemblance est Frappante entre

Certains points de la doctrine de Seripando et de la théologie de Luther. Que l’on compare, par exemple, les opinions du premier Commentaire sur les Psaumes

écrit par Luther en 1513 1514 avec les idées émise par Seripando au concile de Trente, principalement

sur la double justice (Luthers Werkc. éd. de YYeiinar.