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    1. SCHOLARIOS##


SCHOLARIOS. RÉSUMÉS D’ARISTOTE

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théuluyique, traitent de la procession du Saint-Esprit a Pâtre et Filio, il a résumé, sans les accompagner delà moindre remarque, les nombreux articles où saint Thomas affirme l’identité en Dieu de l’essence et de l’opération et en général de tous les attributs. Four expliquer cette différence de traitement, on peut penser qu’en approfondissant davantage la doctrine thomiste, notre théologien s’est aperçu que eelle-ci coïncidait pour le fond avec la sienne, telle du moins qu’il l’a exposée dans l’opuscule : Ile-pi toù ticoç 810cxptvovTai aï Œï*’. êvépyetai, dont nous avons parlé plus haut.

Tant pour la forme cpie pour le fond, ces résumés thomistes ne méritent que des éloges. Pour te qui regarde la forme, on admirera la grande limpidité et le parfait classicisme du style, ainsi que la propriété des termes philosophiques et théologiques. Sous ce rapport, Gennade est, pour une bonne part, tributaire de Démétrius Cydonès qui, au xive siècle, avait rendu en un grec impeccable les deux Sommes de l’Ange de l’École. Gennade n’a pourtant pas copié servilement son prédécesseur. Et c’est en tant qu’abréviateur de la pensée thomiste qu’il mérite des éloges. Cet effort est surtout remarquable dans le résumé de la I a, où notre auteur a visé à l’extrême concision de la forme, tout en n’oubliant rien d’essentiel.

Au demeurant, les diverses parties de l’œuvre thomiste sont représentées dans ces résumés d’une manière inégale. Notre Byzantin a pris plus aux unes qu’aux autres, suivant le but spécial d’utilité personnelle qui le guidait. Il s’est attardé sur celles qui n’avaient aucun équivalent dans la théologie byzantine et où le génie du docteur latin affirme le plus son originalité et sa supériorité. De la Somme contre les gentils c’est le 1. IV qu’il a le plus exploité. Dans la I", il n’a tiré que 38 pages des longs traités de Dieu et de la Trinité, tandis qu’il a consacré 26 pages au traité des anges, 15 au traité de la création corporelle, 50 au traité de l’homme, 28 au traité du gouvernement divin.

A de rares except ions près, tous les chapitres de la Somme contre les gentils, et toutes les questions de la Somme théologique avec chacun de leurs articles figurent dans ces résumés. N’a été passé délibérément que ce qui regarde la procession du Saint-Esprit ab ulroque. Il faut y ajouter une dizaine de chapitres de la Somme contre les gentils (1. II. c. xxxvjii, î.x, i.xxiv, i.xxv ; I. III, c. v. vi, xiii, xlii, xliv) de contenu strictement philosophique. Les citations scripturaires sont soigneusement rapportées.

7. Tome VI. Résumés, traductions et commentaires thomistes. —

C’est encore saint Thomas d’Aquin qui fait tous les frais du t. VI. Tout le contenu en était également inédit et, comme pour le t. v, tout a été trouvé dans des autographes.

1. Le premier morceau est un Résumé de la /"-// » (p. 1-153), semblable au résumé de la première partie du même ouvrage, publié dans le t. v. Sauf quelques exceptions, tous les articles sont signalés plus ou moins longuement, Les réponses aux objections ne sont pas négligées et attirent parfois davantage l’attention de l’abréviateur « pie le corps de l’article lui-même. Ce résumé a été trouvé dans le Vaticanus I’".

2. Traduction et commentaire du De ente et essentia » de saiid Thomas d’Aquin (p. 15 1 326). Ce double travail est antérieur aux résumés des Sommes et doit se placer entre Mil et 1450, d’après les indications précises de notes autographes. Il est dédie a l’élève préféré de Scholarios, Matthieu Macariotès.

l.’épître dédicatoire, qui précède le commentaire dans les manuscrits autographes, renferme nu magnifique éloge de saint Thomas et nous montre Scholarios aussi bien renseigné sur les théories de l’école franciscaine que sur les doctrines de saint Thomas et de l’école dominicaine.

L’admiration pour saint Thomas ne diminue pas dans l’avant-propos dont, sur le tard de sa vie, Scholarios fit précéder son commentaire. L’Ange de l’École est toujours pour lui le philosophe et le théologien incomparable. C’est pourquoi, lui, Scholarios, a traduit en grec un grand nombre de ses écrits. Mais il a soin d’avertir ses lecteurs qu’il n’a pas suivi Thomas en tout. Là où le docteur latin s’écarte de la doctrine de l’Église orientale, en particulier sur la procession du Saint-Esprit, il n’a pas craint de le contredire. Les points de divergence entre les deux Églises, pense-t-il, se réduisent, en fait, à la question du Filioque et à celle du palamisme.

Le chapitre xciv (p. 281-285) touche à la question du palamisme. Scholarios y prend parti assez ouvertement pour l’alamas ; cela se comprend aisément, quand on songe qu’au moment où il écrit son commentaire, il est en pleine lutte contre les Latins. Comme les anlipalamites en appelaient à l’autorité de saint Thomas, Scholarios cherche à l’expliquer dans un sens favorable à sa thèse. Il ne triomphe, du reste, de Barlaam, d’Acindyne et de leurs disciples qu’en leur prêtant la pure doctrine nominaliste, tandis qu’il découvre un accord à peu près complet entre Grégoire l’alamas et les scotistes. Il déclare, en terminant, qu’il n’a examiné ici cette question que superficiellement et qu’il se propose d’en traiter ex professo dans une dissertation à part, ce qu’il a fait.

3. Traduction du commentaire de saint Thomas d’Aquin du "De anima « d’Aristote (p. 327-581). —

Cette traduction paraît avoir été exécutée avant le concile de Florence. Elle est très soignée et l’on peut soutenir sans paradoxe qu’elle est supérieure à l’original, par le fait que Scholarios a ajouté au texte de saint Thomas les références du texte d’Aristote. Ces références, il les a multipliées, si bien qu’on peut suivre presque ligne par ligne le texte grec d’Aristote accompagné de son commentaire thomiste.

8° Tome VU. Commentaires et résumés des ouvrages dvristote (p. 1-509). —

Ce volume est tout entier consacré à la philosophie aristotélicienne. Il contient des commentaires, des résumés et annotations et de simples notes marginales.

1. Commentaires. Sous ce titre est compris un grand ouvrage tripartile où Scholarios commente l’Isagogè de Porphyre, le livre des Catégories et le livre de l’Interprétation d’Aristote.

La première partie, intitulée : Prolégomènes à la logique et il l’Isagogè de Porphyre, s’ouvre par une longue épître dédicatoire à Constantin Paléologuc, le seul morceau qui fût publié avant l’édition des œuvres (cf. Sp. Lambros, op. cit., t. ii, p. 14-18). D’après cette dédicace, la date de composition se place vers 14321 135 ; le but a été de fixer la substance des leçons données par le professeur de philosophie ; les sources, ce sont non seulement les anciens commentateurs d’Aristote. mais aussi les modernes, parmi lesquels figurent Averroès. A. vicenne, Gilbert de La Porrée, Albert le Grand, Thomas d’Aquin. Mais Scholarios ne cite pas ses souries. C’est au lecteur à les rechercher à travers tout le commentaire. La méthode suivie est celle de nos scolastiques, et en particulier celle de saint Thomas d’Aquin. Les commentaires sont divisés en leçons ou entretiens. àvorpKiœiÇ r, ÔLltXtaÇ. Chaque leçon débute, en général, par des préliminaires ; on Indique ensuite la division générale du texte du maître, puis on le commente morceau par morceau. Suivent des questions sur le texte et quelquefois hors du texte. Et dans l’élu-Cidation de ces questions, on procède encore à la manière des Latins : d’abord la position de la question, puis les objections, puis l’exposé de la vérité, puis la