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SÉVÉRIEIN DE GABALA — SE VERIN

2006

de l.atran de 649, Mansi, ConciL, t. x. col. 1092. Le texte grec de cette homélie a été récemment retrouvé et publié par (.h. Martin. Le Muséon, 1935, p. 31 1-321. Cl. Torossian, Le texte grée de la neuvième homélie de Sévérien et la tradition arménienne, dans Paztnaueb, 1937. p. 4 sq. L’homélie x du recueil d’Aucher, p. 370401, Ad mi’itatos in baptismum est donnée par la tradition grecque comme une œuvre de saint Basile, P. G., t. xxxi, col. 423-444 et cette attribution ne saurait être sérieusement contestée.

22. lue boinélie De pythonibus et maleficiis, publiée en latin sous le nom de Sévérien, P. G., t. lxv, col. 2728. n’est pas une traduction faite sur le grec, mais un texte original. Elle est en réalité l'œuvre de saint Pierre Chrysologue. Cr. F. Liverani, Spicilegium Liberianum, t. i, Florence, 1863, p. 192-193.

23. Il existe en syriaque une homélie pour la fête de Noël, dans le Vatic. syr. 369, fol. 15 v°-17 v°, et, dans les manuscrits des chaînes, un Kephalaion qui offre tous les caractères d’un sermon sur l'œuvre rédemptrice du Christ. Cf. A. Baumstark, Geschichte der syrisehen Literatur, Bonn, 1922. p. 262 ; Wright, Catalogue of synac mss in the British Muséum, t. iii, Londres, 1872, p. 1322 : Opitz, dans Zeilschr. fur neulestamentl. Wissenseh., 1934, p. 23 : Mass, dans Journal of theological studies, 1929, p. 249 sq. L’authenticité des morceaux syriaques n’est pas à l’abri de tout conteste.

24. En copte, on possède également des fragments qui portent le nom de Sévérien. Un de ces fragments, sur la fête de l’archange saint Michel, a été édité par J. I.eipoldt. Aegyplische L’rkunden aus dem kgl. Muséum zu Berlin, kopt. und arab. l’rkunden, t. i, Berlin, 1904. p. 189-190. En outre, le texte d’une homélie en copte a été publié par Burmester dans Le Muséon, 1932. p. 51.

Les indications qui précèdent suffisent à montrer qu’il reste beaucoup à faire pour débrouiller complètement les problèmes relatifs à l'œuvre de Sévérien. Toutefois, ce qui a été déjà accompli nous permet de nous rendre compte de la valeur de l'évêque de Gabala comme orateur et comme théologien.

Orateur, Sévérien s’exprimait avec un fort accent syriaque, Socrate, Hist. eccl., t. VI, c. xi ; et ce témoignage est plus sûr que celui de Gennade qui le qualifie de in dipinis scripturis eruditus et in homiliis declamalor admirabilis. Sa voix était rauque et se fatiguait rapidement. Son style était sec. peu imagé et il parlait plutôt à la manière d’un théologien qu'à celle d’un prédicateur ou d’un conducteur d'âmes. Même lorsqu’il abordait des sujets de morale et qu’il s’efforçait de corriger les défauts de ses auditeurs, il ne parvenait pas à les émouvoir et, dans une de ces homélies, on l’entend demander cinq ou six fois aux fidèles de faire attention et de tenir compte de la faiblesse de sa voix. Hom., v, 5, P. G., t. lvi, col. 477. On trouve parfois chez lui de belles pensées et de fines remarques qui devaient être le fruit de son érudition, mais on s’aperçoit aussi que Sévérien ne possédait pas un vrai talent oratoire et qu’il ne devait être qu’un prédicateur moyen. Cependant le peuple l’entendait volontiers : lui-même, dans l’homélie sur le serpent d’airain, parle d’applaudissements qui ont empêché d’entendre sa pensée et l’obligent à reprendre ce qu’il vient de dire. A Constantinople. il parvint même à obtenir la faveur de la cour, et il ne le dut pas seulement à ses intrigues, mais a l’intérêt que les souverains, l’impératrice Ludoxie surtout, prenaient à ses sermons.

Son style est plus simple que celui de beaucoup de

'intemporains et il n’utilise les procédés de la

rhétorique qu’avec une grande sobriété. Ses phrases

sont courtes, souvent brisées. Sa langue est celle de

son temps et n’appelle pas de remarques spéciales.

Il a le tempérament d’un polémiste et c’est seule ment lorsqu’il lutte contre les hérétiques ou contre ceux qui se permettent de critiquer ses sermons qu’il se montre vraiment vivant. C’est ainsi que la deuxième homélie sur la création est consacrée presque entièrement à réfuter un sectaire qui n’acceptait pas la formule Dominas Deus Sabaoth : Sévérien explique longuement que Sabaoth n’est pas le nom d’une divinité. mais que c’est un mot hébreu qui signifie années et qu’il n’y a pas lieu de s’en émouvoir. Dans l’homélie V, il rabroue quelques auditeurs qui ont l’audace de se plaindre de sa physique. De fait, les explications qu’il fournit sur l'œuvre des six jours sont souvent des plus puériles : ce qu’il dit de la marche du soleil ou de la création de la lune dans l’homélie m est de nature à rendre manifeste son manque d’esprit philosophique et sa parfaite ignorance en matière scientifique.

Comme théologien. Sévérien est peu original. Il déclare que c’est dans l'Écriture même qu’il faut chercher la solution de toutes les difficultés que soulève l'Écriture et il répugne à l’allégorie, à moins qu’elle ne soit très simple : « Autre chose, dit-il, est de faire violence au récit pour le tourner en allégorie ; autre chose de conserver le récit et d’y superposer une considération. > Hom., iv, 2, In créai. Aussi combat-il assez souvent Origène. Par contre, il s’oppose également aux anthropomorphites. Par rapport au dogme trinitaire, Sévérien, quoiqu’il ne s’exprime pas avec la précision et la sûreté d’un théologien de premier rang, est fermement attaché à la foi de Nicée. Il combat avec vigueur les ariens et les pneumatomaques et on a pu relever chez lui un certain nombre d’expressions parallèles à celles du symbole Quicumque. Cf. M. Jugie, Sévérien de Gabala et le symbole athanasien, dans Échos d’Orient, t. xiv, 1911, p. 193-204. Il donne sans hésiter à la très sainte Vierge le nom de Mère de Dieu : Tillemont, Mémoires, t. xi, p. 588, trouve même que, sur ce point, sa manière de parler est un peu surprenante et qu’on pourrait se demander si les homélies sur la création ne sont pas postérieures au concile d'Éphèse ; ces soupçons sont d’ailleurs mal fondés.

On a indiqué, au cours de l’article, plusieurs ouvrages ou études sur Sévérien. Ajoutons ici quelques renseignements complémentaires : Tillemont, Mémoires, t. xi, p. 587-589 (sur la production littéraire de Sévérien) ; P. Charles, Fragments exégétiques inédits de Sévérien de Gabala, dans Recherches de science religieuse, 1914, t. v. p. 252-259 ; W. Duerks, De Severiano Gabalitano (Inaug. Diss.), Kiel, 1918 ; W. Duerks, Eine fàlschlich dem Irenàus zugeschriebene Prctligt des Bischofs Severian von Gabala, dans Zeilschr. fur neutest. Wissenseh., t. xxi, 1922, p. 64 -69 ; H. de Vies, Homélies coptes de la Vaticane (Coptica…, 1. 1), Copenhague, 1922, p. 198-204 ; J. Zellinger, Die Genesishomilien des Bischofs Severian von Gabala, Munster, 1916 ;.1. Zellinger, Sludien zu Severian von Gabala, Munster, 1926 ; F. Cavallera, Une nouvelle homélie restituée à Sévérien de Gabala, dans Bulletin de littér. ecclés., 1932, p. 141-142 ; Chr. Baur, Der heilige Jixwnes Chrysostomus und seine Zeit, t. ii, Munich, 1930, p. 134-142.

G. Bardy.

    1. SÉVERIN##


SÉVERIN, pape, élu à l’automne de 638, consacré seulement le 28 mai 640, mort le 2 août suivant. — Le pape Ilonorius I er était mort le 12 octobre 638 ; on élut pour le remplacer un Romain, Séverin, sur le curriculum vitæ duquel nous n’avons pas de renseignements. Sans doute le nouvel élu prit-il possession du Latran avec les servantes locum Sedis apostolicæ, cf. art. Jean IV, t. viii, col. 598. Il devait attendre, pour être consacré, l’autorisation impériale, que ses apocrisiaires partirent demander à Constantinople. C’est, selon toute vraisemblance, peu après cette élection et cette prise de possession, que Séverin fut en butte, de la part d’un haut fonctionnaire, le cartulaire Mail rice, appuyé par l’exarque de Bavenne, Isac.ius. a de pénibles avanies. A tort ou à raison, le trésor pontifical passait pour bien garni : Maurice lit croire a l’armé)