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- SCHOLARIOS##
SCHOLARIOS. DOCTRINE, LA PROVIDENCE
1560
12o Écrits apocryphes. Le nombre des écrits apocryphes qui nous sont parvenus sous le nom de ges Scholarios « si relativement considérable, si l’on songe qu’il s’agit d’un personnage mort sur la lin du xv siècle Ces apocryphes n’ont pas peu contribué à dérouter les historiens sur son compte. Voici les principaux :
1. I.e petit opuscule polémique intitulé : Kr.TX ttjç rôv Vorrfvcovêv ax66âT< ;) vqoTelccç, xal irepl toû 6ti où 8eî èv [t’tskdoN yevéo6ai ii, uo v nxYû>Y^ av i ^ ? èx tcovOslcov xav6vov fj àit68etÇiç reéçuxev, Sn Se xal nepi y£uxi>v [epécûv, que Dosithée publia sous le nom de Gennade Scholarios dans le Tou.oç iy-i.Tri]< ;, p. 312-315 (cf. P. G., t. clx, p. 737-7 I I). Comme l’a établi le cardinal G. Mercati, Scritti supposii di Gennadio Scolario, dans Bessurione, t. xxxv, ]>. 164, cet écrit appartient à Nicolas d’Otrante, l’interprète bien connu entre Latins et Grecs, lors des négociations qui eurent lieu après la prise de Constantinople par les croisés, au début du xiiie siècle.
2. La Defensio quinque capitum sgnodi Florentinæ, publiée sous le nom de Scholarios dans l’édition romaine des Actes du concile de Florence, parue en 1577, et dans plusieurs autres éditions postérieures. Cet ouvrage est de Joseph de Méthone. Cf. l’article : Joseph de Méthone, t. viii, col. 132(5-1329.
3. Par suite d’une erreur de Renaudot, op. cit., on a faussement attribué à Scholarios, jusqu’à la publication des Discours de Marc d’Éphèse sur le Purgatoire par L. Petit, dans P. O., t. xv, p. 19, seize pièces contenues dans le Parisinus 1292, qui sont l’œuvre authentique de Marc d’Éphèse. Voir Introduction du t. i des Œuvres, p. xxvi-xxvii.
4. Dialogue sur la voie du salut des hommes, dont il a été parlé suffisamment plus haut, col. 1542 sq.
5. La soi-disant Homélie sur l’eucharistie, publiée par E. Renaudot, op. cit., p. 29-35, à la suite de l’homélie authentique sur le même sujet. Cette réponse dogmatique fait une claire allusion au calvinisme. Renaudot l’avait tirée de V Avzipçpaiç, xarà tûv xaXGivixcov xstpx-Xocuov de Mélèce Syrigos, éditée par Dosithée, Bucarest, 1690. On la trouve dans P. G., t. clx, d’après l’édition de Renaudot.
6. Un Panégyrique de saint Léonce d’Achaïe, dont Sp. Lanr>ros a publié un long fragment dans ses IIx>.x’.oVjYStaxain£Xo ; rovv7)aiaxà, t. ii, Athènes, 1912, p. 101-168. Le morceau est anonyme. La critique interne s’oppose à l’attribution à Scholarios.
7. Le même Lambros, op. cit., p. 171, a attribué aussi à Scholarios un opuscule intitulé : llepl <J/i>X^Ç’qui est l’œuvre de saint Maxime le Confesseur. Cf. P. (’, .. t. xci, col. 353.
8. Expositio lillerarum quie in scpulcro Constanlini Magni inscriptse crant, publiée par Anselme Banduri, Imperium orientale, t. i, p. 184, et reproduite dans P. G., t. clx, col. 767-774. On ne peut attribuer cette prophétie baroque, annonçant la destruction de l’empire turc pour un avenir fort lointain, à Scholarios, qui croyait la fin du monde toute prochaine et la fixait même à l’année 1494.
9. Toû rroocoTaTou recopytou toû SyoXocpîou sic tô àyXaÔTio-ov ybmq tcov M£Xiaaï)vcôv oV èvTaX[xocTOç toû xpa-aioTaToo. paooXéwç’Icùàwou toû 1 1 ocXaioXoyou èx-XoyJ ] èx Siaçôpcov Irrropicôv. Cette dissertation sur la famille des Mélissènes, contenue dans le Berolinensis 1456, fol. 1 10 v°, du xvif-xviir siècle, n’a aucune chance d’appartenir à Scholarios, vu le style, la manière et le contenu. Elle a dû être composée par quelque membre ou ami des Mélissènes.
III. Doctrine.
En dressant l’inventaire de l’héritage laisse par Scholarios. nous axons été amené plus
d’une fois à signaler, en passant, sa doctrine sur certaines
questions théologiques. Nous n’avons pas a
répéter ce qui a été dit. Par ailleurs, dans plusieurs
articles de ce Dictionnaire, la pensée de notre théologien
a déjà été exposée : voir les articles :
IMMACULÉE
Conception, t. vii. col. 554-566 ;
Palamite (Controverse),
t. xi. col. 1799-1801 ;
Péché originel » ans
l’Éolisi gréco-russe, i. ii. col. 609 ;
Primauté du
pape dans l’Église byzan « ne, t.xin, col. 374 ;
Purgatoire
i>ans l’Église gréco-russe iprbs le concile
de Florence, t. xiii, col. 1329-1331.
Notre
enquête se limitera donc ici à quelques points précis,
que le théologien byzantin a traités ex professo et qui
présentent un véritable intérêt.
Nous parlerons du théologien, et non du philosophe : l’œuvre philosophique de Scholarios en effet n’a rien d’original. Ce que notre auteur a écrit de plus personnel en ce genre, ce sont deux livres contre (iémiste Pléthon et le commentaire du De ente et essentia. Mais là, encore, on ne trouve rien de bien nouveau.
Quant à la théologie de Scholarios. elle est sous la dépendance étroite de la scolastique occidentale et spécialement de la doctrine thomiste. Plie constitue, à ce point de vue, un phénomène unique dans l’histoire de la théologie byzantine dissidente. Scholarios a eu beau se défendre d’être latinophrone. Il l’est sûrement, et à un haut degré. Nous l’avons entendu, col. 1550, exprimer son admiration pour saint Thomas. Ailleurs, on lit cette exclamation : « Plût au ciel, ô excellent Thomas, que tu ne fusses pas né en Occident ! Tu n’aurais pas été dans la nécessité de prendre la défense des déviations de l’Église de là-bas. entre autres de celle qu’elle a subie au sujet de la procession du Saint-Esprit, et de celle « pii regarde la distinction entre l’essence de Dieu et son opération ; et tu serais maître impeccable en dogmatique, comme tu l’es dans ce traité de morale (la P-II*). » Cf. t. vi, p. 1. On pourrait donc résumer en gros la théologie de notre Byzantin en disant qu’il a souscrit à tout ce que contiennent les deux Sommes thomistes, à l’exception des deux points indiqués. Mais pour les détails, il y aurait plus d’une divergence à relever, parmi lesquelles viendrait en première ligne celle qui regarde l’immaculée conception, Scholarios enseignant très explicitement le dogme catholique actuellement défini.
Les questions particulières sur lesquelles la doctrine
de notre auteur mérite d’être signalée se rapportent :
1o à la providence et à la prédestination ;
2o aux processions
divines en général et à la procession du Saint-Esprit
en particulier ;
3o aux anges ;
4o à l’origine de
l’âme humaine ;
5o à la mariologie ;
6o aux sacrements
en général et à l’eucharistie en particulier ;
7o aux fins
dernières.
1o Doctrine sur la providence et la prédestination.
La doctrine développée dans les cinq petits traités sur la providence et la prédestination qui ont été mentionnés plus haut, col. 153’, peut se résumer ainsi : de toute éternité, Dieu connaît comme présent, tout ce qui a été, tout ce qui est, tout ce qui sera, y compris les déterminations des créatures libres et leurs pensées les plus secrètes. II connaît ces choses non en elles-mêmes, puisqu’elles n’ont pas une existence éternelle, mais en lui-même, en qui tout préexiste idéalement. Comment les connaît-il en lui-même ? Scholarios se contente de dire : de la manière qui lui est propre, par l’infinité de sa science et l’abondance de sa sagesse, en tant qu’il est la cause unique et première de tout. Non seulement il connaît tout à l’avance, mais il préi é c mine tout. rrpoopKei.. Rien dans le plan divin du monde n’est laissé à l’aventure ; t on I est lixé à l’avance. Mais, au moins quand il s’agit de fixer le soi i des créât uros libres, la prescience précède la prédétermination ou prédestination, rrpoopiojioç. La prédestination se divise en prédestination proprement dite, qui regarde les élus, et en réprobation, qui regarde ceux qui manquent la fin dernière. C’est le regard lixé sur sa