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SIMON f richard ;


finement 1rs supputations bizarres du ministre sur la lin des temps et la bête de l' Apocalypse, mais surtout, dans la Lettre des rabbins (Lettres choisies, t. i, p. 318), il charge les rabbins d’Amsterdam d’adresser d’ironiques félicitations à son contradicteur. Les Origène et les Augustin ont, par leurs allégories, détruit sans doute le judaïsme, niais n’ont pas moins profondément miné le christianisme. De cet édifice > Luther fait sauter le comble ; sur les murs, Calvin et Zwingle paraissent qui travaillent de toutes leurs forces à les jeter à bas ; Socin frappe les fondements, et c’est à vous, Monsieur, que la Providence réserve d’en achever la destruction. » F. 337. Il répond encore avec aigreur et moquerie à Guil. Salden, d’abord pasteur a La Haye, puis professeur à Utrecht ; avec plus de modération a un auteur anonyme. Quand il cessa de répondre, on continua de l’attaquer, particulièrement en Allemagne et chez les catholiques. Voir A. Hernus, op. rit., p. 104-105. Pendant ces discussions, il prenait à peine le temps de manger ; il en devint malade. En mars 1(382, il était encore à Bolleville ; cette année-là, il se démit de sa cure et vint habiter Dieppe.

2' Travaux divers. — Entre temps, cependant, R. Simon trouve le moyen de composer : 1. Comparaison des cérémonies des J’iijs et de la discipline de l'Église, 1681. ajouté à la 2e édition des Cérémonies et coutumes des Juifs, citée plus haut. — 2. Antiquitates Ecclesise orientalis clarissimorum virorum card. Darbcrini. L. Mlatii, Lue. Holstenii, Joa. Morini, etc. dissertationibus epistolieis enuclealiv, nunc ex ipsis éditée, quibus prœ/ixa est Joannis Morini, congregationis Oratorii Parisiensis, vita, Londres, 1(182. in-12, 487 p. C’est un recueil de 84 lettres sur divers sujets, dont la plupart sont du célèbre P..Jean Morin, de l’Oratoire ; quant à la vie de celui-ci, qui est plutôt une satire de lui en même temps que de sa congrégation, Simon affirma à Bossuet qu’il n’en était pas l’auteur, qu’il n’avait pas publié l’ouvrage ; il s’en défendit encore dans V Apologie pour l’auteur de l’Histoire critique du Vieux Testament contre les faussetés d’un libelle publié par Michel le Vassor, prêtre de l’Oratoire, Rotterdam, 1689.

3. L’histoire critique de la créance et des coutumes des nations du Levant par le sieur de Moni, Francfort, 1084, in-12 ; 2e éd., 1003 ; 3e un peu modifiée, Trévoux. 171t. L’ouvrage était prêt dés 1678 et avait été ébauché à l’occasion d’un livre composé en anglais el publié en français. Recherches curieuses sur la diversité des langues et des religions pur toutes les principales parties du momie, par lui. Breremood, professeur à Londres et mises en français par.I. de la Montagne, Paris, 1640. Le livre contenait beaucoup de fautes : Simon, quand il le connut tardivement, lit des remarques qui devaient être insérées dans une nouvelle édition, mais le libraire confia ces notes a un reviseur chargé de le retoucher et d’en ôter ce qui pouvait déplaire aux protestants. L’auteur en fut averti, retira ses noies et leur donna la liaison nécessaire uniir être publiées a pari. Il dit dans la préface : o J’ai

reconnu que l i plupart des hérésies qu’on attribue aux peuples du Levant n’onl presque aucun Fondement,

bien que les missionnaires, pour taire mieux valoir leur emploi, les accusent d’un grand nombre d’erreurs… Il y a souvent de l’illusion dans l’esprit de ceux qui condamnent avec trop de facilité les sentiments île leurs frères. Contre les affirmations des protestants, il montre que les Grecs admettent la transsubstantiation. Il cite un abbé Adam, venu a Rome pour la réunion des nestoriens et qui prétend que le nestoria nisme d’aujourd’hui est une hérésie de nom et qu’on

ne les a condamnes que parce qu’on ne les entendait

point. P. 89. On peut en dire autanl pour les premiers

siècles et concilier par exemple les opinions de Ncslo

rius et de saint Cyrille, mais les Grecs oui toujours été

de grands disputeurs et leurs dissentiments reposent le pins souvent sur des équivoques. Voir liibl. critique, t. i, p. 227. 2'J' ».

lu Anglais, Smith, contesta l’autorité de Gabriel de Philadelphie dont M. Simon s'était occupé en 1671 ; celui-ci lui répondit dans ce dernier ouvrage. L’Anglais riposta par cinq dissertations dont deux regardaient personnellement Simon qui répliqua par La créance de l'Église orientale sur la transsubstantiation avec une réponse aux nouvelles objections de M. Smith, où l’on lait voir que Cyrille Lueur, patriarche de Constantinople, qu’il honore du titre de saint martyr, a été un imposteur, Paris, 1687, in-12 de 303 p. Il montre par des exemples que des auteurs les plus ennemis de l'Église ont admis la présence réelle. Les journalistes de Hollande ayant donné un extrait très infidèle de son livre, il y ajouta peu après un supplément.

4. En 1084 encore, sous le nom de Jérôme de Costa, il publie Histoire de l’origine et des progrès des revenus ecclésiastiques où il est traité selon l’ancien et le nouveau droit de tout ce qui regarde les matières bénéficiâtes, de la régale, des investitures, des nominations et des autres droits attribués aux princes, par Jérôme de Costa, docteur en droit et protonoluirr apostolique, Francfort, mais en réalité, selon Batlerel, à Rotterdam : 2e éd., 1691 à Francfort, mais en réalité à Rouen ; 3° éd., Bâle, 1700, en réalité à Rouen, 2 vol. in-12. Un supplément est ajouté dans la Bibliothèque critique, t. iii, c. XXXIIxxxiii, p. 331 sq. Ce qui est dit sur les bénéfices en général est assez.superficiel ; mais, comment ne pas s'étonner avec lui quand le roi d’Espagne du xvir siècle se trouve être, après le pape, le plus haut prélat de la chrétienté, le supérieur légal du plus uraud nombre de couvents, le bénéficiaire le mieux pourvu de canonicats, de prieurés, de prébendes ? Saint Augustin refusait d’accepter des héritages ou d’acheter des terres pour son Église et Richard I ir exposait aux évêques de son royaume qu’il n’avait plus rien en propre, que tout était tombé aux mains des moines. Simon a du moins le mérite de faire l'éloge de la congrégation qu’il a dû quitter : i Elle surpasse en mérite et en piété toutes les autres communautés séculières qui sont en France. p. 377 ; cf. Ilibl. critique, t. III, p. 30 1 sq.

5 Du Pin l’avait mis. sans le nommer, au nombre de ceux qui oient que le Pentateuque soit de Moïse. Simon se justifia par la lettre de l’abbé P., déjà citée, sur L’inspiration des livres sacrés, mais il revint plus tard a la charge dans la Dissertation critique sur la nouvelle bibliothèque des ailleurs ecclésiastiques, où l’on établit en même temps la vérité de quelques principes que l’on a avancés dans l’Ilot lire critique du Vieux Testament, par Jean Reuchlin, Francfort, 1688, in-12 de 125 p. Voir El lies Du l’in, Diss. préliminaire ou prolégomènes sur la Bible, p. 190 sq. et Bernus, op. cit., [). 112-113.

L’Histoire critique du Nouveau Testament.


Simon ne pouvait abandonner les éludes scriptur. lires. Dès 1681, il avait mis en état d'être imprimée une polyglotte de l’Ancien Testament, elle resta dans ses papiers et fut léguée à la bibliothèque de la cathédrale de Rouen. Voir Batterel, op. cit.. p. 273. Mais il publia sous le titre Novorum Bibliorumpolyglotiorum synopsis, l pis Frederici Arnoldi, 1684, in 8° de 31 p.. un projet de polyglotte en trois langues, l’hébreu, le.urée, le latin avec une quatrième colonne pour la version italique ; les versions arabe, syriaque, chaldaïque dérivées de f hébreu n’y figureraient que par des variantes. Il signe

sous le nom d'<)riucne.

Dans la brochure Ambrosii adOriginem epistolade noms Bibliis polyglottis, Utrecht, 1685, i l p. in 8°, il se l’ail dire a lui même qu’il faudrait ajouter un nouveau dictionnaire et une nouvelle méthode hébraïque :

l’ouvrage est rcsle dans sa pensée.