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pur le canon 6 du concile de Turin de loi : voir 1 lefele-Leclercq, loc. cit.. p. 1 31. Kn Kspagne. le concile de Saragosse de 395 s’était pronon é contre l’évêque d’As torga, Symposius, partisan déclaré de Prisci lien : mais le condamné se tourna vers i.ome et vers Milan. Ce fut Ambroîse qui précisa les c nil i ions auxquelles Symposius pourrait Ot re réadmis a la communion : une lettre parallèle d i pape Sirice appuya les décisions milanaises, Cf. sentence du concile de Tolède de 100, Mansi. ConciL, t. m. col. 1005 ; Jafié, n. 202.

De même en ce qui concerne l’extinction du schisme meletien d’Antioche. c’est encore l’action conjuguée d’Ambroise et de Sirice qui parvint à le réduire. Voir art. Mélèce d’Antioche, t. x. col. 529, où ont de signalées, avec celles d’Ambroise, les interventions du pape. On notera aussi, vers la même date, en 394, une action non moins intéressante de Sirice en Orient, à propos d’une contestation relative au siège de Hostra. Les deux compétiteurs en appelèrent au pape de Home qui, faisant application des canons de Sardique sur les procès d’évêques, renvoya les plaignants à Théophile d’Alexandrie. C’est à la suite de ce renvoi que le patriarche égyptien fit traiter la question litigieuse dans un concile tenu à Constantinople, sous la présidence de Nectaire et en présence de Flavien d’Antioche et d’une quarantaine d’évêques. Voir sur cette affaire, L. Duehesne, Le pape Sirice et le.siège de Bostra, dans Annales de philosophie chrétienne, t. cxt, 1885, p. 280-284 ; Hefele-Leelercq, loc. cit., p. 97, n. 7 ; Y. Grumel, Regestes du patriarcat de Constantinople, n. 10, qui fournira une littérature intéressante.

L’accord n’est pas fait entre les critiques sur la question de savoir s’il faut rapporter à Sirice, à Ambroise ou à un anonyme une lettre relative au cas de Bonose, évêque de Naïssus, adressée à Anysius, évêque de Thessalonique, et par son intermédiaire aux prélats de l’Illyricum. Jafîé, n. 262. Cf. art. Bonose, t. ii, col. 1027 ; et en sens contraire F. Cavallera, dans un article du Bulletin de Toulouse, 1920. Si. avec nombre d’auteurs, on attribue cette pièce à Sirice, on verra quel scrupule se fait le pape de toucher aune question qui n’est plus entière, ayant été jugée par un synode de Capoue, au début de 391, synode auquel nous savons qu’Ambroise avait assisté. C’est l’occasion néanmoins pour l’auteur de la lettre d’affirmer la foi de l’Église à la virginité perpétuelle de Marie que Bonose aurait, paraît-il contestée. La même question avait d’ailleurs été résolue, deux ans auparavant, à propos des paradoxes lancés par Jovinien. Voir son article, t. viii, col. 1577. Ici c’est très certainement à Sirice qu’il faut faire remonter la condamnation du moine en rupture de cloître. On remarquera néanmoins que le pape s’empresse de communiquer a Ambroise la condamnation de ovinien et de huit de ses partisans. Jaffé, n. 200.

Une des dernières interventions de Sirice se rapporte aux premières querelles antiorigénistes que le zèle brouillon de saint Épiphane et de saint Jérôme avait suscitées en Palestine a partir de 395. Voir ici t. xi. col. 1569 sq. Le pape, à coup sûr, n’était pas favorablement disposé pour les deux adversaires d’Origène et les procédés qu’ils employaient. Il avait été saisi de la question par une lettre d’Épiphane dont Jérôme fait mention dans le Contra Johannem, n. Il et 4L P. L., t. xxiii, col. 307 et 396. La lettre de. Jean de Jérusalem à Théophile d’Alexandrie, portée à Borne, fit au contraire bonne impression sur Sirice ; Pammachius, l’ami de Jérôme, en fut alarmé et informa le solitaire de Bethléem, qui répliqua par sa virulenteattaque contre Jean de Jérusalem. Puis une réconciliation intervint entre Jérôme et Jean, Jérôme et Butin, lequel quittait bientôt la Palestine. C’est l’an née suivante, en 398, après la publication par Ru fin de la traduction du Ilepl àp ; /o>. que les hostilités reprirent entre les deux hommes de lettres. Vainement les amis romains île Jérôme essayèrent-ils de perdre Ru fin dans l’esprit de Sirice. Ils ne purent empêcher le pape de le bien recevoir et de lui donner les lettres de communion dont il avait besoin pour se rendre à Aquilée. Jérôme s’en plaint amèrement dans VEpitaphium Marcelin’, Epist., cxxviii, n. 9 et 10, P. L., t. xxiii, col. 1093. Le successeur de Sirice, Anastase, ne devait pas. malheureusement, imiter cette réserve.

Le pape Sirice mourut le 26 novembre 399 (et non 398, comme on le dit ordinairement ; cf. L. Duehesne, Le liber pontificalis, t. i, introd., p. cxl). C’est à cette date que son souvenir est rappelé au martyrologe romain, où le pape Benoît XIV l’a fait inscrire, lors de la revision île 1718, malgré diverses oppositions qui s’étaient manifestées depuis le xvie siècle. On ne lira pas sans intérêt les longs développements que lui consacre le savant pontife dans la bulle Postquum intelleximus, que l’on a réimprimée en tête de l’édition récente du martyrologe. Les adversaires de l’introduction de Sirice faisaient état de son opposition à saint Jérôme, et surtout de ses hésitations dans l’affaire de l’origénisme. Benoît XIV s’est efforcé de répondre à ces griefs, qui ne laissent pas de nous étonner aujourd’hui, où nous savons mieux apprécier les diverses responsabilités.

Liber pontificalis, éd. Duehesne, t. i, p. 86-87 ; 216-217, et pour la chronologie, p. cxl-cxli ; Jafï’é, Regesta pontificum romanorum, t. i, p. 40-42 ; les lettres de Silice sont réunies dans P. L., t. xiii, col. 1131-1196, qui reproduit l’édition de Coustant ; E. Caspar, Geschichle des Papsttums, t. i, 1930, c. vii, Das werdende romische Papstium und Ambrosius von Mailand, p. 256-285 ; voir aussi les monographies sur saint Ambroise, en particulier J.-R. Palanque, Saint Ambroise et l’empire romain, Paris, 1933 ; F. -H. Dudden, The Uje and times o/ St Ambrose, Oxford, 1935, 2 vol. ; les monographies sur saint Jérôme, entre autres F. Cavallera : S(dnt Jérôme, sa vie et son œuvre, Paris-Louvain, 1922, 2 vol.

É. Amann.
    1. SIRLETO Guillaume##


SIRLETO Guillaume, cardinal italien (15141585). — Originaire de Calabre, Gulielmo Sirleto fit d’excellentes études à Naples, où il se distingua par sa mémoire prodigieuse et sa puissance de travail ; il fut par la suite familier du cardinal Marcel Cervini qui, devenu pape sous le nom de Marcel II, le nomma secrétaire des brefs. Protonotaire apostolique sous Paul IV, Sirleto fut créé cardinal par Pie IV. Pie V, qu’il avait failli évincer au conclave qui suivit la mort de Pie IV, le nomma à diverses charges, en particulier à la direction de la bibliothèque Vaticane ; Sirleto fut également appelé à travailler à la réforme du bréviaire et du missel romain, à la correction de la Yulgate, à la composition du Catéchisme du concile de Trente et à l’établissement de l’Index. Le savant cardinal mourut le 8 octobre 1585, laissant le souvenir d’un des meilleurs érudits de son siècle.

Écrits. — La modestie de Sirleto ne permit point qu’on publiât ses ouvrages ; ceux-ci se trouvent actuellement au département des manuscrits de la bibliothèque Vaticane et de la bibliothèque nationale de Naples. L’œuvre publiée de Sirleto est sa collaboration aux’ouvrages suivants : Vite sanctorum in latinum versic et o Melaphraste édita-, dans les deux derniers volumes des Vitse sanctorum publiées par Lippomani, Venise, 1551-1558, 6 vol. in-4° ; Adnolaliones rariarum lectionum m psalmos, dans l’apparat de la Dible polyglotte de Plantin, Anvers, 1569, in-fol. ; Menoloyium grœcorurn, nunc primume mss in lucem editum, dans le t. m des Antique lectiones de Canisius, Ingolstadt, 1601, m i"