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SU LA RI (BENOIT) — SOLLICITATION


M. Tcvéque de Noli à la publication de la bulle « Auclorem fidei, dans ledit, des Opère édite ed inédite du cardinal Gerdil, Rome, 1806-1809, t. xiv, p. 1-205.

Solari répliqua par une Apologia contra il fit erninentissimo cardinale Gerdil. qui devait être mise à l’Index, ainsi que les Motivi dell' opposizione del vescovo di Soli, par décret du 30 septembre 1817 ; son ami Degola en publia un abrégé en français sous le titre Abrégé analytique de l’Apologie du savant êvèque de Soli, en Ligurie, avec des noies historiques et critiques, Lausanne, 1804, in-8°. Solari mourut le 13 avril 1814.

Art. Pistoie, ici-même, t. xii, col. 2223-2224 ; Keusch, lier Index der verbotenen Bûcher, t. ii, Bonn, 1885, p. 974 ; Michaud, Biographie universelle, nouv. éd., t. xxxix, p. 556 ; l-'eller. Dictionnaire historique, t.xii, 1824, p. 246 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le X ('/// siècle, t. vi, 18Ô15, p. 410-411 ; Hurter, Somenclator, 3° éd., t. v, col. 796.

J. Mercier.

SOL 1ER François (alias Soulier, Dusoltjer), jésuite français (1558-1028). — Né à Brive (Corrèze, autrefois dioc. de Limoges), il fait de brillantes études littéraires, suivies de deux ans de philosophie et d’un an de théologie. A dix-neuf ans, il entre au noviciat de Bordeaux et de là il ne tarde pas à être envoyé à l’université de Pont-à-Mousson, où il partage l’enseignement de la rhétorique avec le célèbre Fronton du Duc (1578). On le retrouve plus tard professeur de rhétorique à Bourges (1584), puis à Paris au Collège deCIermont après son ordination (1590). De là on l’enverra à Verdun où il remplira pendant cinq ans la charge de maître des novices de la province de France (15921597). De retour dans sa province d’Aquitaine, il s’adonne au ministère de la prédication. Après une mission à Limoges à laquelle il a probablement pris part, les jésuites sont priés de s'établir dans cette ville et il est le premier supérieur de la résidence (1598), laquelle se mue bientôt en collège. Un peu plus tard, il prend part aussi, en qualité de syndic, à l'établissement du collège de Saintes, officiellement ouvert en 1611. Enfin, après avoir partagé les dernières années de sa vie entre le saint ministère et la rédaction d’ouvrages sur les missions lointaines, il meurt à SaintMacaire (Gironde), âgé de soixante-dix ans.

On doit au P. Solier de nombreuses traductions d’ouvrages ascétiques italiens et espagnols dont voici les principaux : Traité de l’imitation de Xotre-Dame (1595) et Traité de l’oraison mentale (1598) du P. François Arias, espagnol. Du P. Bibadeneira : Vie du R. P. François de Borgia (1596), Vie du P. Laynez avec un sommaire de la vie du P. Salmeron (1597) et Traité de la Iribulation (1599). Excellent traité de la mortification de nos passions, composé par le P. Jules Facie (1595). Sermons sur le Magnificat de César Calderari (1600). Manuel d’exercices spirituels du P. André Capille, chartreux, et Miroir des œuvres chrétiennes du R. P. François de Borgia (1601). Le Gerson de la perfection religieuse du P. Luc Pinelli (1603). La science des saints du P. Barth. Ricci (1609). Enfin, du P. Lessius, l’opuscule intitulé : Quelle foi et quelle religion doit suivre celui qui se veut garantir de la damnation éternelle (1612). Il avait donné en 1599 une traduction du Martyrologe romain plusieurs fois rééditée.

L’histoire des missions a vivement intéressé aussi le P. Solier. On sait que les missionnaires jésuites avaient pris, dès le xvie siècle, l’habitude d’envoyer au P. général des rapports circonstanciés sur leurs travaux apostoliques. Notre traducteur a fait connaître au public français quelques-unes de ces Lettres des missions, venant du Japon, de la Chine, des Indes (1603, 1604, 1617). Désireux de faire mieux encore, il se mit sur la fin de sa vie à composer une Histoire ecclésias tique des isles et royaumes du Jappan. dont le premier volume parut en 1627.

Il reste à parler de ses démêlés avec la Sorbonne, qu’il mit en branle en fournissant à l’un des adversaires les plus passionnés des jésuites, le célèbre syndic Edmond Richer, une occasion d’humilier les bons Pères. A Saintes, en 1611, un an après la béatification d’Ignace de Loyola, le P. Solier avait traduit et publié trois sermons panégyriques composés par un augustin et deux dominicains espagnols à la louange du fondateur de la Compagnie de Jésus : Trois très excellentes prédications prononcées au jour de la béatification du bienheureux Ignace… L’opuscule avait eu le visa du docteur Mathieu Le Heurt. Néanmoins, sur rapport de son syndic, la faculté de théologie de Paris jugea et censura quatre propositions tirées du livre, comme « scandaleuses, erronnées, blasphématoires et impies ». Le bon sens et l’autorité d’André Duval ne purent empêcher la condamnation (1 er octobre 1611). Ne venait-on pas d’accuser les jésuites d’avoir trempé dans l’assassinat d’Henri IV ? Le P. Solier eut beau se défendre à bref délai par une Lettre justificative, les choses en restèrent là. Au fond les propositions censurées n'étaient incriminables que d’une pieuse et un peu sotte exagération. Le style du panégyrique est un style convenu où l’on admet volontiers l’hyperbole, surtout peut-être dans les langues méridionales. Mais c'était dépasser les limites que de présenter les miracles faits par Ignace comme supérieurs en nombre et en merveilleux aux miracles de Moïse et des apôtres ; la sainteté du converti de Pampelune comme une sainteté sans égale, etc. Le tort du P. Solier avait été de traduire trop naïvement les panégyristes d’au delà des Pyrénées.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vii, col. 1357-1366 ; Rivière, Supplément à Sommervogel, col. 278 et 816 ; Fouqueray, Hist. de la Comp. de Jésus en France, t. ii, p. 510-515 ; t. iii, p. 141 ; t. iv, p. 273 ; Prat, Becherches historiques sur la Comp. de Jésus en France au temps du P. Coton, t. iii, p. 368 ; Carayon, Doc. inédits concernant la Comp. de Jésus, t. xxii : l’Université de Pont-à-Mousson du P. N. Abram (1870), p. 114-115 ; Bonaventure de Saint-Amable, Annales du Limousin, p. 808 ; Abbé Arbellot, Le P. Solier de Brive, Tulle, 1887.

M. Thomas.

SOL ITO Vincent, frère mineur conventuel. — Né à Terranova (Sicile) en 1840, il entra dans l’ordre le 18 août 1859, fit profession le 14 septembre 1860 et fut un des plus grands prédicateurs italiens de la fin du xixe siècle. Curé à Sainte-Dorothée de Rome depuis le 14 septembre 1884, il mourut le 14 septembre 1907. Outre plusieurs ouvrages de prédication, il écrivit contre Dumas : Le apparizioni délia Madré di Dio in Lourdes ed i disegni divini, Terranova, 1887, in-8°, 140 p. ; contre les méthodistes de Palerme : // genio di S. Paolo apostolo, Andria, 1880 ; 2e éd., Palerme, 1897, 2 vol. in-8°, 276 et 218 p. ; contre le méthodiste Saverio Fera : La confessione auriculare nei lempi primitivi delta Chiesa, Palerme, 1884, in-8°, 36 p. Quelques-uns de ses principaux discours ont été aussi édités.

D. Sparacio, O. F. M. Conv., Frammenti bio-bibliogru/ici di scrittori ed autori minori conventuali dagli ultimi anni del 6U0 al 1930, dans Miscellanea friuwiscana, 1930, t. xxx, p. 94-95 et Assise, 1931, p. 183-181.

A. Teetært.

    1. SOLLICITATIO AD TURPIA##


SOLLICITATIO AD TURPIA. — On désigne par là le délit commis par un confesseur qui, abusant de son ministère, en profite pour solliciter un pénitent à commettre un péché grave contre la chasteté.

I. Évolution historique de la discipline. — Dans une constitution du 17 avril 1561, Pie IV avait prescrit aux inquisiteurs d’Espagne de procéder, en les traitant comme suspects d’hérésie, contre les confes-