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2419 SORRRNTE (BONAVENTURF. DR) — SORTAIS (GASTON) 2420

    1. SORRENTE (Bonaventure de)##


2. SORRENTE (Bonaventure de), frère mineur capucin et évêquede San Severo. — Né à Santagnello di Sorrento, dans la province « le Naples, le 26 mars 1843, Bonaventure Gargiulo prit l’habit capucin le 28 juin 1859 et émit ses vœux le 4 septembre 1862. Envoyé dans la province romaine pour y faire ses études philosophiques et théologiques, il fit profession solennelle au couvent de Tivoli, le 27 septembre 1865 et fut ordonné prêtre à Frascati, en mars 1867. Envoyé en Angleterre, en 1867, il y résida au couvent de Cester jusqu’en 1870. Rappelé cette année dans la province romaine, son séjour y fut de courte durée. Les capucins étant tracassés après l’occupation de Rome en 1870, il retourna à Sorrente où, le 17 mai 1871, il fut nommé chapelain de l’hôpital institué dans le couvent des capucins. Il fut en même temps gardien et recteur de l'église, ainsi que définiteur provincial.

Nommé le 25 janvier 1895 évêque de San Severo, dans la Pouille, il fut sacré le 24 mars 1895 à Rome, mais ne fut intronisé que le 26 avril 1896. Une de ses premières préoccupations fut de promouvoir les études ecclésiastiques. L'éducation chrétienne des enfants lui tenait également à cœur et, pour l’assurer, il institua une école catéchétique. Il était lui-même membre de plusieurs académies et, au mois de février 1900, il fut promu par Léon XIII assistant au trône pontifical en récompense des services éminents rendus à l'Église. Devenu aveugle à la fin de sa vie, il mourut le 9 mai 1904.

Écrivain fécond, le P. Bonaventure est l’auteur d’un nombre considérable d'écrits (ouvrages, opuscules et articles de tout genre), se rapportant surtout à l’histoire, et dont on peut trouver les principaux dans le Dicl. d’hisl. et de géogr. ecclés., t. ix, col. 810-812. Parmi ceux qui intéressent la théologie, mentionnons les suivants : Apulia sacra, t. i, La diocesi de Sansevero. Cenni storici… con prolusione sulï Apidia sacrae civile ; t. ii, La diocesi de Sanseveroe le altri diocesi pugliesi, Naples, 1900 et 1902, in-8°, iv-128 et viii-190 p. ; Da Sansevero a Roma. Note di viaggio storiche, critiche, apologetiche, morali, biograflclte, descrittive con tre appendici, Naples, 1 899, in-8°, 266 p. ;.S'. Bonaventura e la sua dottrina, Naples, 1890 ; Gocce amare aile anime pie, Naples, 1890 ; Liber aureus franciscalis seu minorita quoad regulam, seipsum et ministerium, Naples, 1891, in-8°, 438 p. ; // niese di San Pietro ricavalo dalla vitae dagli scritti di Torquato Tasso, ossia Torquato Tassoe i papi, Santagnello di Sorrento, 1887, in-8°, 180 p. ; Michæl.Trattazione biblica, dommatica, slorica, morale, utilissima a predicalorie devoti per la maggior conoscenzae vencrazione al principe degli angeli, 2e éd., Naples, 1892, in-8°, viii-299 p. ; // Cristo alla jesta di Purim. Analisi, sintesie storia del sacrilego dramma di (, . Bovio, 3° éd., Naples, 1894, in-16, 35 p. ; Il Redentore, Vangelo, trad.zione, leggenda, Naples, 1898 ; 2e éd., Napics, 1902, in-8°, xxxvi-380 p. ; / fiori a Maria…, Naples, 1889, in-8°, xiii-329p. ; 2e éd., Naples, 1891, in-8°, 451 p. ; 4° éd., Napics, 1895, in-8°, 451 p. ; La corporea assunzione di Maria al cielo, Naples, 1902, in-8°, 94 p.

Apollinaire de Valence, llibliotlieea /r. min. capuccinorum

prou, neapolltanee, Rome, 1886, p. 68-72 ; Analecta oni. min. capuccinorum, t.., 1904, p. 252-256 ; Edouard d’Alençon, Blbltotheca mariana on/, min. capuccinorum. Home, 1910, P 15 ; A. Zawart, The history o/ franctscan preaching and o/ francitcan preachert (1209-1297). A bio-blbliographical Studu, dans Franctscan studies, t. vii, New-York, 1928, p. 566 ; Benjamin « la Sarno, Mons, Bonaventura Gargiulodei cappucclni, net primo venlicinguennio délia mm morte, dans Campania seraftea, l. iii, 1929, mois de mai ; le même,

om. lionuventuru Gargiulo, dans Ilitliu franceSCantt, t. VI,

1931, p. 300-307 ; A. Teetært, Bonaoenture de Sorrente, dans Hicl. d’Mst, el île yéoyr. eccl., t. ix, col. 810-812, Paris, 1937.

A. Teetært.

SORT. — Le sort (hébreu : garât, pur ; Septante : y.Xîjpoç ; Yulgate :.sors) est le procédé employé pour obtenir une décision en soi incertaine et qu’on ne veut pas laisser au libre choix des volontés humaines. Les trois mots, hébreu, grec, latin, cités plus haut, désignent originairement la petite pierre, le caillou, dont on se servait en l’occurrence.

Le tirage au sort a été en usage chez tous les peuples. Les Hébreux ont employé maintes fois le moyen du sort, soit pour partager les territoires, les biens, les dépouilles, les héritages, soit pour désigner les habi tations et les fonctions, soit pour diriincr les cas douteux ou obtenir de Dieu l’indication des décisions justes. On trouvera les références utiles a l’article Sort du Dictionnaire de la Bible, t. vi, col. 1818. C’est sous ce dernier aspect que le sort relève de la théologie, car on suppose alors qu’il comporte une sorte de révélai ion divine. Nous avons, de ce chef, des cas typiques dans la Hible : le cas d’Achan, Jos., vii, 16-18 ; celui de Saùl et de Jonathas, I Reg., xiv, 38 ; celui de.louas, Jon., i, 7, et, dans le Nouveau Testament, la désignation du successeur de Judas, Act., i, 23-26.

La théologie s’est efforcée de préciser les conditions où il est licite d’interroger le sort comme manifestation de la volonté divine. Saint Thomas a même écrit un traité De sorti bus, en cinq chapitres (édil. de l’arme, t. xvi, p. 310-317), dont on retrouve l’essentiel dans la Somme théologique, IIa-IIæ, q. xcv, a. 8. Nonobstant les exemples tirés de l'Écriture, saint Thomas commence par justifier les prohibitions portées par le droit canonique contre l’usage du sort. Il distingue trois sortes de sorts, les sorts distributifs, consultatifs et divinatoires. Après avoir indiqué ce qu’il y a de coupable dans les cas de divination superstitieuse par la voie du sort, il montre ce qu’il y a de dangereux a attendre d’une cause spirituelle le jugement du sort : ici, en effet, le démon peu ! facilement intervenir ; mais si c’est de Dieu qu’on attend le jugement, il faut encore prendre garde d’y trouver occasion de pécher. Les conditions posées par saint Thomas à la licéité du soit lui permettent de conclure timidement que. « dans le cas d’une nécessité pressante, il est permis d’implorer, avec le respect voulu, le jugement de Dieu ». En tous cas, il rejette d’une manière absolue le choix par le sort des dignitaires île l’ordre spirituel : le cas de Matthias fut exceptionnel, la plénitude del’Esprit-Saint n’ayant pas encore été répandue dans l'Église. Il termine enfin en condamnant les faux jugements de Dieu, si en honneur en certaines régions au Moyen Age. Voir ici Ordaliks. Sur le sort considéré comme sortilège, voir ci-dessus, col. 239 I.

A. MlCHIîL.

    1. SORTAIS Gaston##


SORTAIS Gaston, jésuite, né à Mlain (Loire Inférieure) le 1 juillet 1852. mort le 13 juin 1926. Entré au noviciat d’Angers en novembre 1875. il fui ordonné prêtre à Jersey en LX, S.">, et professa ensuite la philosophie dans divers collèges. D’une grande aeli vite, il conciliai ! avec son enseignement une collabo

ration relativement Importante à la rédaction des

Éludes religieuses. Lorsque la loi de 1901 sur les congrégations lui cul enlevé sa chaire, il fui attaché a la revue. Sa vie fut dès lors uniquement occupée par l'élude et la publication d’ouvrages d’apologétique

el de philosophie.

De cette ecuvre considérable il y a surtout a retenir ici : un Traité île philosophie en deux gros volumes, Paris, l'.'oi 1902 ('> édition en 1923 1924) ; l.o crise du libéralisme et la liberté d’enseignement, 1904 ; Pour quoi les dogmes ne meurent pas. 1905 ; Valeur apologé tique du martyre, 1905 ; La Providence et le miracle

devant la science moderne. 1 9U5 ; Etudes philosophiques el sociales. 1906 ; t.e procès de Caillée. L907 ; Histoire de la philosophie ancienne depuis l'époque présocratique