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SOTO (PIERRE DE). DOCTRINE
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1550, 1551 ; Dillingen, 1551, 15C0, 1561 ; Anvers, 1556 ; Liège, 1583 (cette dernière édition est proprement un livre de Vincent Vaux, calqué sur celui de Soto). Il y a aussi une traduction allemande : Compendium das ist Kurzer Begrif] Calholischer I.eer dem gemeinen Christenliehen volck zu nuizlichen undcrricht, Augsbourg, 1556. Cetle édition, commandée par le cardinal Otton, est une édition de luxe, toutes les pages ont de jolies vignettes et les tôtes de chapitre des dessins appropriés à la matière.

3. iVelhodus confessionis, Anvers, 1550, 1572 ; Dillingen, 1553, 1560, 1561, 1576 ; I.ouvain, 1569, 1576 ; Paris, 1556, 1577 ; Lyon, 1577 ; Trêves, 1590.

4. Preces spéciales, Dillingen, 1558 ; cet opuscule contient les prières que récitaient les étudiants de Dillingen, et qui furent imprimées après le retour de Soto en Espagne.

2° Œuvres de controverse avec les protestants. — 1. Assertio catholicæ fidei, Cologne, 1555 ; Anvers, 1557 ; Francfort, 1561 ; Jes chapitres se référant à la papauté sont reproduits dans la Bibliolheca pontificia de Hocaberti.

2. Defensio catholicæ confessionis et scholiorum circa Confessionem ill ml ducis Wirtenbergensis nomine éditant, adversus Prolegomena Brenlii, Anvers, 1557 ; Francfort, 1561 ; Anvers, 1593, selon certains historiens, mais que nous n’avons pu trouver, en dépit de nos recherches ; reproduction de divers chapitres dans la même Bibliotheca pontificia.

3° Œuvres de controverse avec les catholiques et d’exposition doctrinale. — 1. Epistolæ duæ R. P. Pétri de Soto ad Ruardum Tapperum, écrites à Dillingen en 1551 et publiées par A. Reginaldo, O. P., dans son De mente concilii Tridenlini, appendice, Anvers, 1706. C’est un véritable traité par son étendue et l’importance du sujet : la grâce et le libre arbitre. Nous en préparons une édition critique pour la Biblioteca de teologos Espanoles.

2. Tractatus de institutione sacerdotum, Dillingen, 1558, 1560 ; Louvain, 1566 ; Venise, 1567 ; Lyon, 1586, 1587 ; Anvers, 1566 ; Cologne, 1579 (incomplet) ; Brixen, 1580.

Il reste en manuscrit, Proposiliones ac annolationes in l. III Sententiarum dictatæ a R. Dom. F. Pelro de Soto, dominicano theologo, anno 1550, Dilingæ, dans le ms. lat. de Munich 5249, 270 fol. in-4° ; le texte va jusqu'à la dist. XXXIII, cahier d'élève, pas très utilisable.

III. Doctrine tiiéologiquf.. — L’activité scientifique et théologique de Soto se présente sous deux aspects principaux : il défend la vérité et contre les protestants et, mise à part son œuvre d’exposition doctrinale, contre certains catholiques qui, dépourvus d’une formation théologique solide ou effrayés par l’hérésie, ne savaient pas garder le juste milieu. On voyait se répéter au xvr siècle ce qui s'était passé au temps <le saint Augustin. Pierre deSoto est un de ceux qui ont poussé le cri d’alarme devant certaines déviations des Pighi, des Catharin et autres, qui trouvèrent des héritiers dans les théologiens postérieurs et dont les opinions donnèrent naissance aux célèbres controverses De. auxiliis. Dès 1551, Soto demandait la condamnation des doctrines qui furent discutées à la fin du siècle. C’est un détail que l’on ne doit pas oublier, comme paraissent le faire les manuels de théologie qui parlent de baneziens et de molinistes, oublieux de la franchise de Molina et d’autres, qui déclarent ouvertement se séparer de saint Thomas. Pour nous, ni Bafiez ne dit rien de nouveau en dehors de la voie tracée par saint Thomas, ni Molina n’est original.

Pierre de Soto nous est un témoin de la manière dont sidiscutaient ces problèmes en 1551, à une date

OÙ ni liane/, ni Molina n’existaient encore pour la

science théologique, étant alors de jeunes étudiants.

Controverses de Soto avec les protestants.

La

discussion entre Soto et Brenz est célèbre. A la suite de la diète d’Augsbourg (1548), les protestants devaient se présenter au concile de Trente. Le duc de Wurtemberg se prépara à obéir à l’empereur et donna l’ordre à ses théologiens de rédiger sa ConfessiO, OÙ seraient résumées ses positions doctrinales. Le plus important de ces théologiens était Brenz, chef de la députation qui parut à Trente en janvier 1552 et y fut entendue, quoi qu’on ait prétendu plus tard. Ce fut d’ailleurs sans résultat. La trahison du duc de Saxe à l’endroit de Charles-Quint ayant rallumé la guerre, le concile se sépara et les protestants publièrent leur Confessio, en se faisant gloire de l’avoir présentée à Trente. Cela pouvait être fort dangereux. Pour parer à cet inconvénient, Soto écrivit son Assertio catholiese fidei, où il réfute point par point, presque phrase par phrase, la confession protestante, ne laissant passer aucune citation scripturaire ou patristique, aucune affirmation fausse sans la réfutation ou l’explication convenable. Encore que bref, cet ouvrage révèle une grande érudition, un savoir théologique profond et un grand sens de la critique et de l’histoire. Il fut publié à Dillingen au début de 1555 — à rencontre de ce que supposent plusieurs historiens — alors que Soto était l'âme de la nouvelle université.

Brenz, pour répondre à Soto, répliqua par une Apologia Conjessionis ill ml Principis ac Dom. Christophori ducis Wirtenbergensis… Prolegomena, Francfort, 1555. Dans ces prolégomènes, annonce d’un autre ouvrage plus considérable, la polémique se réduisait à quatre points : 1. De o/Jîcio principum in Ecclesia l-'ilii Dei ; 2. De auctoritate sacræ Scripturir ; 3. De traditionibus ; 4. De catholica Ecclesia. Inutile de dire que Brenz se transformait en flatteur du prince, qu’il faisait juge de toutes les questions doctrinales et religieuses. Au libelle du protestant, Soto répondit par sa Defensio catholiese conjessionis, imprimée à Anvers, 1557. et qui traite successivement : 1. De una et visibili Ecclesia necessario agnoscenda ; 2. De uno, certo et présente judicio ultimo circa dubia fidei necessario, rationeque ejus et ordine ; 3. De utilitate adeoque necessitate aliorum judicium sequendi circa Ma ; 4. De ignorantia algue errore excusante vel non.

Ce nouveau travail accrut l’irritation de Brenz, bien qu’il ne s’y trouvât pas une phrase qui ne tût, fond et forme, pénétrée de charité chrétienne. Mais le théologien protestant feignit de l’entendre autrement cl, sans l’avoir lu complètement, écrivit un long mémoire au duc, à son sujet. Ce mémoire, qui est de septembre 1557, fut imprimé ensuite comme prologue de l’Apologia, Francfort, 1559. Dans la Defensio, Solo faisait le plus ordinairement abstraction selon une mé thode différente de celle de V Assertio des affirmations du théologien protestant. Au fait ce n’eût ete ni possible, ni pratique, puisque, chez Brenz. c'étaient surtout les Injures qui abondaient. Pour lui, Soto personnifiait toute l'Église catholique et dès lois Brenz, faisant un jeu de mot sur le nom de Petrus </ Sain, ne parlait que d'Église asotique, de cardinaux asotiques (iXaiùTOÇ débauché), lai dépit de ce caractère de la réplique de Brenz, Soto se contenta de taire un expose objectif des points fondamentaux controversés entre protestants et catholiques. Le grand théologien s’j révèle toujours. Et pourtant Brenz feignit de croire cpie cette réplique n'était pas de Soto, mais d’un dis ciple formé par lui, et devant lequel notre théolo gien, l’auteur de V Assertio, paraissait un petit garçon.

La vérité est que, malgré son plan différent, le pre mier ouvrage n’est pas inférieur au second, bien qu’en celui ci les points discutes soient davantage dévelop pés. Dans le second se moni r<- davantage le théologien