Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/539

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
2579
2580
STATTLER (BENOIT) — STAUP1TZ (JEAN)


apologetischen und polemisclien Literatur der christlichen Tlteologie, t. v, Schaffhouse, 1867, p. 190 sq. ; du même, Franx Suarez, Ratisbonne, lSS'.i, 2 vol., passim ; du même, Geschichte der katholiselien Théologie, p. 225 sq., 282 sq.

J. Bernard.

    1. STAUDENMAIER François##


STAUDENMAIER François, théologien alle inanil du xix sii-rlc. — Né à Donzdorf (Wurtemberg) le Il septembre 1800, il eut une carrière de professeur extrêmement unie, extrêmement remplie. Après ses études faites à Tubingue, il ne tarde pas à devenir professeur dans cette université, d’où il passe à Giessen en 1830, et de là à Fribourg-en-Brisgau en 1837 ; en cette ville il devient chanoine de la cathédrale, (1843), et meurt prématurément le li) janvier 1856.

Son œuvre qui est considérable donne une idée assez juste de ce qu’est la théologie allemande dans la première moitié du xixe siècle, toute orientée vers la spéculation, niais vers une spéculation très libre, sans grandes attaches avec la théologie traditionnelle, sans notions précises de ce qu’avait été au juste la pensée des Pères de l'Église ou des docteurs du Moyen-Age. Chaque auteur, réfléchissant pour son compte personnel aux vérités chrétiennes, s’efforce d’en tirer les réponses aux questions diverses soulevées par la philosophie indépendante, se met en tête d'élaborer une synthèse, pas toujours absolument orthodoxe, qu’il oppose à celle des incroyants ou des adversaires. Il y a bien dans l'œuvre de Staudenmaier deux études où l’histoire du passé chrétien est abordée, mais l’une : Geschichte der fiischofsivahten, 1830, est une simple esquisse ; l’autre est un travail sur Jean Scot firigène, Francfort, 1834, où l’auteur a oublié qu’il s’agissait d’abord de préciser la pensée du philosophe étudié ; le sous-titre est caractéristique : Joliunnes Scotus Erigena und die Wissenschaft seincr Zeil, mit allgemeinen Entwickelungen der Hauptwahrlieiten auf dem Gebiete der Philosophie und Religion und Grundziigen zu einer Geschichte der speculativen Théologie ; la seconde partie du travail où Staudenmaier devait approfondir le système même de l'Érigène n’a pas été écrite.

Les autres publications de l’auteur parues soit indépendamment, soit dans deux périodiques éphémères — les Jahrbiicher fur Théologie und christliehc Philosophie à Giessen, de 1834 à 1838 et la Zeitschrift fur Théologie, à Fribourg, de 1839 à 1848 — demeurent toutes dans le domaine strictement spéculatif : Encyclopédie der theologischen Wissenschaften als System der gesammten Théologie, Mayence, 1834 ; 2e éd. en 1840 en 2 vol. dont le 1 er seul a paru. — Geisl des Christenthnms, dargestellt in den heiligen Zeilen, in den heiligen llundlungen und in der heiligen Kunst, Mayence, 1835, 8e éd. en 1880, sorte de réplique allemande du Génie du christianisme, dont il paraît qu’elle mériterait encore la lecture. — Geist der gottlichen O/Jcnbarung, oder Wissenschajl der Geschichlsprincipien des Christenthums, Giessen, 1837. — Die Philosophie des Christenthurns oder Mcluphi/sil ; der heiligen Sehri/t als Lettre van den gottlichen Idccn und ihrer Entwickelung in der

liir, im Geisle und in der Geschichte, Giessen, 18 1(1, nu des principaux ouvrages de l’auteur, dédié a

toine Gûnther ; des quatre parties primitivement envisagées, la première seule a été exécutée. légalement inachevée est Die christliche Dogmatik, dont 2 vol. parurent à Fribourg en 1844, le t. m en 1848, la première partie i t. iv en 1852. — Staudenmaier s’est aussi fait un nom en combattant le panthéisme hégélien, Darstellung und Kritik des Hegel' schen Systems

<ms ilein StandpunkU der christlichen Philosophie,

Mayence, 1844 ; de même avait il attaqué les vues de Schelling sur la révélation : Ueber die Philosophie der Offenbarung von Schelling dans Zeitschr, /iir Théologie, t. viii, 1812, p. 247 446. Les événements de 1848

lui inspirèrent aussi des écrits de circonstance : Die

kirehliche Au/gobe der Gegenwart, 1849 ; Grundfragen der Gegenwart, 1851.

Il y a une monographie sur Staudenmaier, par Fr. Lauchert, Fribourg, 1901 ; voir aussi Kirchenlexikon, t. xi, col. 744-746 ; Hurter, Momenclator, 3° éd., t. v a, col. 10881092, avec de précieuses indications sur les diverses recensions des ouvrages de l’auteur ; Lexikon p’ir Théologie und Kirche, t. ix, col. 782 ; Die Religion in Geschichte und Gegenwart, t. v, col. 763.

É. Amann.
    1. STAUPITZ Jean##


STAUPITZ Jean, premier protecteur de Luther († 1524). I. Vie. II. Relations avec Luther et le luthéranisme.

I. Vie.

On ignore la date et le lieu de naissance de Jean Staupitz. La première mention que l’on trouve de son nom est celle de la matricule de l’université de Leipzig, au semestre d'été de 1485 : Johannes Stopitz de Multerwitz bacc. Le Mutterwitz dont il est ici question et qui serait le pays d’origine de Staupitz n’a pu être identifié. On ne sait pas davantage où et quand le futur protecteur de Luther entra chez les augustins, peut-être à Munich, selon Paulus. Il vint, en 1497, à Tubingue, où il fut nommé prieur dès l’année suivante. Il poursuivait ses études en même temps à l’université du lieu et obtenait, en 1500, le titre de docteur en théologie. Peu après, il revenait à Munich en qualité de prieur du couvent des augustins et, en 1503, le 7 mai, à la demande du vénérable André Proies, réformateur de son ordre, qui devait mourir un mois plus tard, le 6 juin, il fut élu, par le chapitre tenu à Eschwege, vicaire-général des augustins d’Allemagne, c’est-à-dire représentant, pour ce pays, du général de l’ordre en résidence à Rome. Dans l’intervalle, il avait été appelé par l'électeur Frédéric de Saxe à participer à la constitution du personnel professoral de l’université que ce prince venait de fonder, avec l’autorisation de l’empereur seulement — celle du pape ne fut obtenue que plus tard — à Wittenberg, en 1502. Staupitz fut le premier doyen de la faculté de théologie de cette ville. C’est là qu’il devait attirer Luther, en 1508, et lui mettre, pour ainsi dire, le pied à l'étrier. Il avait dû le remarquer au cours d’une visite au couvent d’Erfurt où se trouvait encore le jeune moine. On verra plus loin que Luther, très tourmenté à cette époque de sa vie par des scrupules intimes, s’ouvrit à lui et en reçut des encouragements inoubliables. A partir de 1505 ou 1506, il semble que Staupitz soit entré en conflit avec certains couvents de la stricte observance qu’il entendait rallier à son autorité et qui résistaient à ses avances. Ce fut pour défendre la thèse de ces couvents, parmi lesquels se trouvait celui d’Erfurt, que Luther, rappelé de Wittenberg dès 1509, fit, à l’automne de 1510, le voyage de Rome. On ignore par quelle influence il fut complètement retourné, au cours de ce voyage décisif. Mais il est sûr qu'à son retour il passa au parti de Staupitz, quitta Erfurt pour revenir à Willenbcrg et se montra, dès lors, ennemi résolu des « observantins », des « justitiaires ». qu’il appelait encore "les petits saints d’uuvrcs … Ce fut en poussant à l’extrême ses critiques dans ce sens qu’il aboutit à la doctrine de la justification par la foi sans les œuvres, point de départ de sa révolte contre l’Eglise catholique romaine.

Staupitz poussa Luther aux études bibliques, ce qui était du reste dans l’esprit de l’ordre et inscrit en toutes lettres dans les anciennes constitutions des augustins, approuvées en 1287, comme l’a démontré Nicolas Paulus, Historisches Jahrbuch der (iorresgesellschaft, t.xii, p. 3Il sq. Die lit recevoir docteur en théologie en 1512 et lui céda aussitôt sa chaire, car la même année il démissionnait à Wittenberg. Il vécut le plus ordinairement dès lors, en dehors de ; cs visites canoniques aux couvents de son ordre, dan à le sud de