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STERCOR V N18ME. en NC.L USION


Ha se habeat ad agert. Quia igitur speeiebus særamenta libus datum est dioina oirtute ut rananeant in suo esse quod habebant sabstantia partis et vint existe nie. conséquent est quod etiam remontant in suo agere. Ils pem ent donc agir sur les autres corps ; ils peuvent se corrompre : Sieut esse horum accidentium poterat corrumpi, subslantia panis et vini existente, ita etiam potest corrumpi, illa subslantia abeunte. Ibid., a. 4. Los accidents peuvent nourrir, a. », et sont soumis comme toute nourriture à la digestion : Species særamentales possunt converti in aliquam substantiam qiw ex eis generatur ; per eamdem rationem possunt converti in eorpus humanurn, per quam possunt converti in cintres rel rermes. lit ideo manifestum est quod nutriunt. De même, il y a fraction réelle des espèces eucharistiques : ainsi nous le révèlent les sens qui ne trompent pas sur leur objet propre. / bid.. a. 7. Plus besoin donc de l’hypothèse gratuite selon laquelle le corps du Christ déserte mystérieusement les espèces au contact d’un animal. Il reste sous les espèces aussi longtemps que celles-ci ne sont point corrompues : à cela il n’y a aucune ignominie, aucune diminution de la dignité du Christ, car l’animal ne touche pas directement le corps du Christ, mais seulement les espèces sacramentelles : Etiamsi mus i<el canis hostiam consecratam manducet, subslantia eorporis Christi non desinit esse sub speeiebus quamdiu illæ species manent, hoc est quamdiu subslantia panis maneret ; sicut etiam si projicerctur in lutum. Nec hoc vergit in delrimentum dignitatis eorporis Christi, præsertim cum mus et canis non langat ipsum corpus Christi secundum propriam speciem, sed solum secundum species særamentales. Q. lxxx, a. 3, ad 3° m.

Ainsi saint Thomas dissipe le scrupule et le mirage tics auteurs précédents par un réalisme de bon aloi qui reçoit tout à la fois le témoignage de la tradition sur la conversion du pain et du vin au corps et au sang du Christ et celui de l’expérience sensible sur la permanence de la réalité phénoménale des « apparences » ou accidents du pain et du vin après la consécration. Le concile de Trente consacrera la solidité de cette vue traditionnelle dans sa définition du dogme de la transsubstantiation. Le décret enseigne dans l’eucharistie, du fait de la consécration, une admirable et singulière conversion de la substance du pain et du vin au corps et au sang du Christ, et néanmoins la permanence des apparences : c’est-à-dire de tout ce qu’on voit, tout ce qu’on observe ou expérimente, de tout ce qui tombe sous les sens.

Conformément à cette doctrine touchant la présence dans le sacrement d’un élément objectif sensible, après la disparition des substances, la théologie d’aujourd’hui accepte sans difficulté les données de l’expérience à savoir : en fait < le pain et le vin consacrés se comportent absolument comme le pain et le vin ordinaires. iN gardent leurs propriétés physiques et chimiques, provoquent dans l’organisme vivant les mêmes réactions. Le pain consacré nourrit et le vin consacré pris en quantité cuivre ; ils se montrent capables des mêmes effets dynamiques et mécaniques et passent dans le temps habituel par toutes les phases habituelles de l'évolution naturelle du pain et du vin. L 'hostie consacrée garde sa forme et son poids… se rouvre de moisissure dans un lieu humide et finalement se décompose et se corrompt. » Art. Eucharistiques f Accidents), ici, t. v, col. 1368.

Le changement de substance affecte cette réalité métaphénoménale que la science n’atteint pas que les sens ne perçoivent pas et que cependant la raison nous dit exister en toutes choses comme point d’attache et raison dernière des phénomènes et des propriétés ». Art. Eucharistie, t. v, col. 1349.

IV. Conclusion générale. Le i iux problème du STERCORANISME. — Dans la lumière de la doctrine

DICT. DE TIIÉOL. CATHOL.

définie par le concile de Trente et interprétée selon l’enseignement réaliste des théologiens, il est facile d’apprécier comme il convient l'état d’esprit qui a créé la hantise du « stercoranisme > et a donné une solution illusoire a ce faux problème.

1° La doctrine objective remise en bonne place par Albert le Grand et saint Thomas a l’avantage de ne rien sacrifier des données du problème eucharistique ; elle ne sacrifie ni le témoignage des sens, ni la signification naturelle des paroles du Maître. Elle est dans le prolongement de la pensée des Pères. Ceux-ci se préoccupent avant tout, certes, d’affirmer que le pain et le vin consacrés sont le corps et le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que, de ce fait, il y a un merveilleux changement qui s’opère à l’autel. Ils accordent moins d’importance au problème de ce qu’il reste d’apparent après la consécration. Cependant, ils savent distinguer entre un élément terrestre et un élément céleste dans l’eucharistie, entre le corps du Christ invisible, incorruptible, et la réalité sensible qui le voile, cjui peut se casser, moisir et se corrompre. Leur respect pour le complexe du « corps du Christ » les pousse à préserver l’hostie consacrée d’autre disparition que par la communion. Ils craignent de la laisser tomber, de la laisser devenir la proie des animaux. Ils savent distinguer en elle entre l’aliment de l'âme et l’aliment du corps, entre le sacramentum corruptible et la res sacramenti incorruptible. Il ne vient pas à leur pensée que, sous prétexte de reconnaître la réalité du corps du Christ, on soit obligé de nier la réalité des apparences qui le voilent, que, sous prétexte de sauvegarder sa dignité, on doive soustraire les espèces à la digestion ou à la corruption naturelles. Bref, sans disserter sur l’objectivité des espèces, ils y croient et agissent en conséquence.

2° Cependant dès le ive siècle en Orient, dès le vin en Occident, chez certains Pères ou théologiens, va se développer un état d’esprit différent. Unanimes toujours à affirmer sur l’autel la présence du corps du Christ, les Pères vont résoudre différemment le problème du maintien des apparences. Certains Pères grecs, par un respect scrupuleux de la dignité du « corps du Christ » ne voudront pas qu’il soit soumis aux vicissitudes de la digestion. Ce scrupule naît chez eux de la confusion entre le corps du Christ et les espèces sacramentelles qui le voilent et aussi de l’extension aux apparences de l’incorruptibilité reconnue au corps du Christ.

L'état d’esprit qui va permettre au problème du stercoranisme de se poser est en train de se former. En effet, si l’on applique le nom de corpus Christi au complexe qu’est l’eucharistie, d’une façon univoque et matérielle, sans distinguer le signe visible et corruptible de la chose signifiée, invisible et incorruptible, sans affirmer l’objectivité propre du signe, sans prendre garde à la nature spirituelle de la chose signifiée, on s’engage dans une impasse dont on ne pourra sortir qu’en faisant appel au miracle et en tenant souvent pour apparence purement subjective les éléments sensibles consacrés.

3° Ceux qui furent accusés de stercoranisme se trouvent avoir été les défenseurs de cet aspect, à la vérité secondaire, du dogme eucharistique, à savoir la présence dans le sacrement d’un élément objectif, sensible après la disparition des substances. Raban Maur, Katramne, Bérenger ne sont pas à incriminer pour avoir insisté sur ce fait que le pain et le in ne subissent sur l’autel aucun changement dans leur être visible et leurs propriétés sensibles, que les éléments consacrés n’ont pas perdu leur qualité (l’aliment. Ils ne constater ! de conversion discernable dans le pain et le vin et ils

tiennent cela pour une donnée sensible et objective. Comment le leur repu » lier ? Ils trouvent que le corps

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