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SCIENCE DES ANGES. SCIENCE NATURELLE


iiim l’homme est libre et Dion fait tout et donc Dieu sait tout. Objecter que, m Dieu fait tout, il n’y a plus de liberté, c’est montrer naïvement qu’on imagine

l’action de Dieu de même nature et de même ordre que l’action créée. Et cette erreur naïve entraîne d’inextricables difficultés. Sans doute on a posé le principe de la transcendance divine, et que tout le créé ne lui est qu’analogue ; dans les applications on l’oublie, et on fait du monde et de Dieu des semblables. Or. l’action de Dieu est Dieu lui-même, inconnaissable pour nous et par conséquent inexplicable : là. et là seule ment, est le mystère. A. -A. Goupil. S. J., Dieu, t. i. p. 67-68.

La question de la science de Dieu a soulevé, dans son explication thé « logique, tant d > c mtroverses entre auteurs catholiques qu’une bibliographie complète des ouvrages qui s’y rapportent serait immense et sans utilité pratique. On se contentera de signaler ici les ouvrages les plus accessibles,

eu faisant abstraction, connu 3 dans l'étude qui précède, de la question connexe, m lis différente, de la prém >tion ou du concours divin.

1° S. Thomas, Sum. theol., I*, q. xiv ; cf. In I" m Sent., dist. XXXV-XXXV1I1 ; Contra gent., I. I, c. xliv-lxxiii, passim ; De verilate, q. it, etc. ; les coram sntateurs de la Somme, principalement Cajétan et le. Satinant icenses, Cursus th tologicus, t. i, tract. III ; (ionet. Clgpeus théologies thomislicæ trast. III, disp. I-VII ; V.-L. Gottl, Theologia scholasticodogmidiea, t. iii, Bslogne, 1727 ; A. Goudln, Tractatus dogmatici, édition Dumm : rmuth, t. i, Louvain, 1871 ; Bllluart, Cursus théologies, De Deo, dlss. Y ; et, parmi les auteurs plu. récents : x. de] Prado, De gratta et libero arbitrio, t. n et iii, Frlbaurg-en-Br., 1907 ; R. Garrigou-Lagrange, O. 1'., I> Deo uno, Paris, 1937, q. iv, p. 328-372 ; Hugon, O. P., I rai tatus dogmalici, t. i, l M élit., Paris, 1933, q. vi, 159-216 ; Les vingt-quatre thèses thomistes, Paris, 1922, IN part., c. v, p. 242-256 ; Diekamp-IIoffminn, Manuale theologiee dogmatiav, t. i, Paris, 1933, § 23-29, p. 199-228 ; Sertillanges, Dieu, édition de la Revue des jeunes, t. ii, Paris, 1926 et, dans u a swis nuins rigoureusement thomiste, L. Janssens, De Dm uno, t. ii, Fribourg-en-Br., 1900, surtout les trois dissertations qui suivent l’exposé de laq. XIV, p. 43-156 ; Van Xoorl, De Deo uno et trino, Amsterdam, 1911, c. III, a. 1.

2 1 Molina, Commentaria in l hm D. Thomee partent, Lyon, 1022, mais surtout Concordia lihrri arbitrii… (voir MoLINA, t. x, col. 2 : l !)l) ; Snarez, Disputationes metaphgsices,

disp. XIX ; Prolegomena ad gratiatn, i et u ; Opuscula theologica, . II et III ; G. de Henao, S. J., Scientia média historiée propugnata, Lyon, 1653 ; I). Rulz, De scientia, de ideis, de iieritale ac de uita Dei, Paris, 1629 ; et, parmi les auteurs plus réîents, Franzelin, De Deo uno secundum naturam, Rome, 1870, sert, iv, surtout c. n ; Chr. Pe.sch, Preeleetiones dogmaticm, t. ii, De Deo uno, .">< édit., Fribourg-en-Br., 1925 ; .1. Muncunill, S. J., Tractatus de Deo uno et trino, Barcelone, 1918 ; J. Van der Mivrsch, De Deo uno et trino, 2 P édit., Bruges, et Billot, De Deo uno et trino, thèses xx-.xxiii, ce dernier se rapprochant autant que possible du thomisin >. 3° C.-M. Sahneid.T, Dus Wissen Gottes næh der I.ehre îles

ht. Thomas von A/juin, Ratisbonne, 1881 ; II. Gayraud,

Thomisme et molinisme, Paris, 1889 (voir ici, t. VI, col. 1171) ; Th. Pègues, Commentaire français littéral de In Somme théologique, t. I, Toulouse, 19117, p. 72-154 ; M. de La Taille, Sur diverses classifications de la seienee divine, dans Heclvrrites de seienee religieuse, 1923, p. 7 sq., p. 528 sq. ;.1. Mit iremieux, Idem divines de posstbtltbus, dans Ephemertdes th -ni. lovan., I9211, p. 27 sq. ; Ch. Kolb, Menschltcht Frethelt und

niitllielvs Vorherutissen nach Augustin, Fribourg-en-Br., 1908 ; M. Ledrus, I. « seienee divine des aeles libres, dans Xou uelle revue théologique, 1929, p. 128 sq. ; H. Pétrone, Ifuturt hilie In rivelazinne, dans Lliens ï'h >mus (de l 'lai sa ne- 1, 1928. p. I9."> sq. ; (1. île lloltum, .S. l’hume doclrinn de cognitione Dei giniiid netus libéras, dans Xenin tlvi-iiislien, I. ii, Rome,

1925, p. 65 sq. ; M. Mazzone, De medlo objectiva in quo scienH : r divines eina futurlbtlla, dans Divus Thomai ule Plaisance), 1928, p. 231.

Voir également « lu P. Garrigou-Lagrange, Dieu, son existence et sa nature, appendice ^ (3e édition), Paris, 1920 et ici Providence, t. kiii, paistm. I. "article Molinisme fournit une bibliographie ab nid i de d’ouvrages dont beaucoup ont ra ; >p nt avec la science il vine, t., col. 2185-2187. On retiendra surtout le. ouvrages île discussion mi se sont affrontés le P, Garrigou-Lagrange et le P. d' Aies, col. 2182

de ce dernier auteur on retiendra surtout Providence et libre arbitre. Plus résemmsnt, K. Garrigou-Lagrange, Les perfection* divines, Paris, 1930, note p. 256-26Ô ; Curiosus Tiro, lissai sur la Détermination exemplaire des futurs libres. Paris, 1930 ; P. Dum >nt. Liberté humaine et concours divin d’après Snarez, Paris. 1930, surtout p. 77-233 ; on consultera

également ici l’art. Suarez.

A. Michel.

III. SCIENCE DES ANGES. I, e problème a été

louché et, dans ses lignes essentielles, exposé à A.NQ1 LOLOGIE. Nous ne le reprenons ici que pour en faire une synthèse en le complétant sur quelques points particuliers. On rappellera donc : I. I.a science naturelle des an^es. II. Leur science surnaturelle. III. I.a science des démons. [V. Par analogie, la science des âmes séparées.

I. Science naturelle des anges. 1° Existence. I.es ailles, étant esprits, possèdent naturellement avec l’intelligence une science proportionnée. L’immatérialité étant la raison profonde et la racine de la connaissance intellectuelle, plus un être est spirituel et plus il connaît parfaitement. S. Thomas. Sum. theol., l a, q. xiv, a. 1 ; cf. Dr verilulc, q. ii, a. 2. I.a sainte Écriture laisse entendre sur ce point la supériorité des an^es sur les hommes, Il Reg., xiv. 20 (compliment hyperbolique comparant un homme très sage à un ange) : cf. I Reg.. xxix. 9 ; Matth., xxiv, 36 : « Personne ne connaît le jour ni l’heure du jugement, pas même les anges de Dieu.

Objet.

Il faut ici très nettement distinguer les

certitudes des simples hypothèses. 1. Certitude. — a) l.c fait même que l’ange se connaît lui-même, cf. Tob., xii, 15 ; que les anges se connaissent entre eux, puisqu’ils se parlent, Zach., a, 3-4 ; Apoc, vu. 2 ; cf. Dan., x. 13. La même vérité se dégage des récits attribuant à plusieurs auges un ministère commun, Gcn.. xvill, 1 sq. (les trois anges apparaissant à Abraham dans la vallée de Mambré) ; Luc. II, 13 (les anges s’unissant pour chanter eu l’honneur du Sauveur né à Bethléem) : Matth., iv. Il (les anges s’approchant de Jésus dans le désert pour le servir) ; Luc, xxiv. I (les deux anges au sépulcre du Christ) ; A et., i, 10 (les deux anges s’approchant des apôtres après l’ascension), etc. Les mauvais anges se connaissent également les uns les autres, cf. Luc, xi. 26 ; vin. 3 ; plus d’une fois l'Écriture nous les montre se concertant pour la perte des àmes.

b) Le fait que l’ange connatt naturellement Dieu, d’une manière abstractive sans doute, mais bien plus parfaite que nous. Ce qui est vrai de la connaissance natu relie possible aux hommes, cf. Rom., i. 20, et concile du Vatican, De revelatione, eau. I. Denz.-Bannw., n. 1800, l’est à fortiori de la connaissance angélique. C est de la connaissance naturelle que les démons peuvent avoir de Dieu que l’on peut entendre Jac, ii, 19. Cf. Janssens, Summa theologica, t. vi, p. 637.

c) Le fait que l’ange commit les choses matérielles singulières, c’est là en effet un point que la révélation elle-même nous apprend et que l’enseignement officiel de l'Église a consacré. Les anges sont chargés du gouvernement des choses Inférieures, riebr., i, il : de la garde des humains, Ps.. < ; xi. 11. Ce gouvernement, cette garde sont impossibles sans la connaissance des êtres a gouverner et a garder. D’ailleurs un certain nombre de faits de la Bible montrent « les anges visitant Abraham, parlant a Loth. conduisant cl ramenant Tnbic. réconfortant.lesus Christ, etc. Donc ils connaissent les choses et les individus en particulier.

<l / Lc fuit de lu connaissance certaine mi tout au moins conjecturale des événements futurs nécessaires ou quasi nécessaires. La première connaissance est accessible aux bomnies eux -mêmes, puisqu’en somme c’est la pur » ' connaissance scientifique des lois physiques ; la se