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SULPIN1.PIERRE) SUPERSTITION


la province d’Aquitaine, le 25 septembre 139°) ; le 27 août L397 il fut promu au siège épiscopal de Bazas dans la Gironde, supprimé à la Révolution. Il composa un Tractaius de hierarchia angelica, qui débute : Ne in vacuum gratiam Dei recipiamus ; un Tractatus de hierarchia ecclesiastica, qui commence : Cum clamarem ad Dominum > ; un Tractatus de divinis nominibus, dont le début est : « Littera hebraica Ile » ; un Tractatus de mystica theologia, qui commence : l’rimam veritatem.

I.. Wadding, Annales minorant, t. i, Quaracchi, 1932, an. 1412. n. ii, |>. 439 ; du même, Scriplores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 193 ; J.-H. Sbaralea, Snpplementum ad SCriptores ordinis minorant, t. il. Home, 1921, p. 365 ; C. l'.nbel, Ballarinm Iranciscannm, t. vii, Rome, 1904, n. 741, 905 et 924 ; du même, Hierarchia cattiolica Medii.Evi, 2e éd, . 1. 1, Munster-en-W., 1913, p. 516.

Am. Teetært.

    1. SUPERBI Augustin##


SUPERBI Augustin, frère mineur conventuel italien (xvir 5 siècle). Originaire de Ferrare, il fut un célèbre prédicateur et un théologien distingué. Il exerça dans l’ordre jusqu'à trois fois la charge de gardien de Ferrare et fut le théologien du cardinal Bevilacqua et du duc de Mantoue, ainsi que consulteur du Saint-Office à Ferrare. Il mourut à Ferrare, le il juillet 1634. Il est l’auteur de nombreux ouvrages : Idea angelica, Ferrare 1601, in-4°, qui est un traité de la nature des anges ; Decacordo scritturale sopra il canlico délia ss. Y erg i ne, ibid., 1620, in-1° ; liullaglie spirituali, OVverO trattato délie sciocchezzc. che si commettono nelle battaglie spirituali, ibid., 1624, in-4° ; Præcepta aurea, ad hominis institutionem accommodata, Venise, 1630, in-8° ; L’immenso délie pêne che pati il Figliolo di Dio per l’uomo, inédit ; Dell' antidata dello stato di Garnira, I’adoue. 1598, in-4° ; Genealogia domus Bevilacquæ, Ferrare, 1626 ; Trionfo glorioso dei preclari uomini di Yenezia, Venise, 1629 ; Apparalo degli uomini illustri di Ferrara, inédit ; // leatro detl' immortalità, inédit ; Mortalium imnwrlale simulacrum præclariss. Heroas reprœsentans, inédit ; C.atalogus illustrium scriptorum, insignium litteris virorum totius franciscanw religionis ad annurn l<>34, inédit ; Catalogua omnium orthodoxie matris Ecclesise concionatorum, inédit ; llrieve compendio dei convento di Ferrara. inédit ; Trionfo gloriono degli eroi di Yenezia, inédit. La plupart des ouvrages inédits du F. Superbi sont conservés à la bibliothèque Ariostea de Ferrare.

L. Wadding, Scriplores on/, min., 3 « cil.. Home, 1906, p. 34 ;.1.-11. Sbaralea, Snpplementum, 2e éd., t. 1, Rome,

1908, p. 108 ;.1. Franchini, Bibliosofia c memorie letterarie di scrittori francescani, cite hanno scritto dopo l’anno 1585, Modèbe, 1693, n. ni ; F. Borsetti, Historia almi Ferrariet ggmnasii, Ferrare, I7 : i.">, p. 31 ; T. Strappati, Memorie francescane Ferraresi negli scriiii dei I'. Agostino Superbi

(† 16341, dans Misceilanea francise, t. XXXVI, 1936, p. 91111.

A. Teetært.

    1. SUPERSTITION##


SUPERSTITION. I. Le mot. II. Deux

classes de superstitions (col. 2767). III. Le culte faux du vrai Dieu (col. 2771). IV. Le culte superflu du vrai Dieu (col. 2778). Y. Notion générale des superstitions non cultuelles (col. 2788). VI. Le secret des vaines observances (col. 2794). VIL Les actes superstitieux et la morale (col. 2816).

I. Le mot ; — Superstition fsuper-stare) dit excès, observance surérogatoire, exagération non seulement conseil I ie. mais admise coin me un principe d’appréciation ou de conduite : ainsi parle t on de la superstition « des ordres donnés » (Tacite), de celle de l'étiquette, etc. Superstitio dicta est quod sit superflua aut superstatuta observatio, Isidore, Etgm., l. VIII, c m.

.Mais, au sens propre, le mol s’en ! end d’un attachement excessif à des croyances ou à des pratiques religieuses peu utiles, sinon fausses.

1° Dans l’antiquité classique. -- Dans l’antiquité romaine, superstitio axait déjà ce sens religieux, et [dus particulièrement cultuel. Cf. Lucilius Balbus, cité par Cicéron, De natura deor.. t. II, C xxviii, n. 71, puis par saint Augustin. De cin. Dei, t. IV, c. xxx, P. L., t. xli, col. 137, par saint Isidore, Etgm., t. X, etc. Pour quelques passages où la superstition est prise en bonne part, Cicéron. ht Ycrrem, act. iv, Sénèque, Epist., xcv, Virgile, Enéide. t. XII, v. 187, et Servius, in h. Inc. : Superstitio, religio, metus, eo quod superstet capiti omnis religio, on citerait vingt textes où superstition dit déformation religieuse, car « les philosophes ne sont pas les seuls, et nos ancêtres ont également distingué la superstition de la religion ». Cicéron, loc. cil. C’en est une déformation par excès : Dum volunt nimis esse religiosæ, superslitiosæ fiunt, et ita délirant. Servius, hi.Eneid., t. VIII, v. 183. C’est bien aussi dans cette acception générale que l’entend saint Augustin, quand il pose en principe que « dans la mesure même où notre religion nous relie à Dieu seul, nous devons nous garder de toute superstition ». De vera relig., n. 111, P. L., t. xxxiv, col. 171.

Cependant, chez les auteurs latins classiques, le mot a déjà trois acceptions spéciales, qui anticipent sur celles que lui donnera la théologie catholique : religion superflue, religion vicieuse et vaine observance. Superstitio s’entendit longtemps des exagérations cultuelles qui dépassaient la lettre du contrat que Rome avait fait avec ses dieux ; mais, dès la fin de la République, la superstition désigna surtout une religion rivale, un culte proscrit ou toléré. Cf. Marquart, Le culte che : les Romains, trad. Rrissaud, t. i, p. 95, 127 ; t. ii, p. 138. n. 1. Ainsi l’entendaient Virgile, Enéide, t. VIII, v. 182-189. Cicéron, De nal. deor., loc. cit., de même Suétone et Pline le Jeune en sa lettre à Trajan, en parlant du culte chrétien. Mais Cicéron lui donnait un troisième sens plus vulgaire : « Ce sont toutes ces fausses opinions, ces erreurs turbulentes, ces superstitions de vieilles femmes. » De natura deorum, t. I, c. cxviii ; De divinatione, 1. II. n. 125, 148 ; même nuance en divers auteurs cités par Servius, In.Eneid., I. XII, v. 817.

Dans les constitutions impériales, même après Constantin, la plupart des lexles gardent au mot l’ancienne acception juridique. Cod, Theodos., t. XII, i, 158 : t. XVI, vin. 28 ; v. 5, 10, 34, 39, 51. Les empereurs l’appliquaient désormais à la superstition judaïque », ou « hérétique », voire à i l’impie superstition des idoles », ibid., t. XVI, vu. 6 ; x, 2d ; Constitut. Sirmond., 12 ; mais ils l’entendaient toujours d’un culte prohibé, plutôt que de ces observances « secrètes que le peuple appelle maléfiques ». Seule, à notre avis, une loi de Constance de 3 11, qui porte simplement : C.cssel superstitio, semble, par son contexte, viser les pratiques secrètes de la divination. Voir, en sens différent, F. Martroye. dans Bulletin des antiquaires de France, 1915, p. 280-292, qui renvoie kCod. Theodos., 1. IX.xvi, 1, 8, où l’on parle des i haruspices et rnalhematici, qui doivent exercer publiquement leur superstition ». A partir du vie siècle, l’expression juridique pour désigner les maléfices est plutôt sacrilegium, ci. loi de Luitprand et saint Maxime de Turin, citée plus loin.

C’est en cherchant au mot superstitio les élymologies les plus fantaisistes que les philologues romains ont étudié l’esprit superstitieux. Le faisant dériver de superstites, Servius voyait dans les femmes supers tilieuses, des i survivantes d’un autre âge, qui sont adonnées a de vaines observances ; tandis que le stoïcien !.. Balbus critiquait surtout « les longues prières de celles-ci pour obtenir la survie de leurs enfants. De la racine superstnre. Lucrèce avait tiré parti : » la superstition étant la crainte vaine des chiises qui se tiennent au dessus i, De mit. rerum.