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1629 SCIENCE DE JÉSUS-CHRIST. DONNÉES DE L'ÉCRITURE 1 U30

27 ; cf. Luc, x, 22. Qu’il s’agisse principalement d’une science divine qui fasse du Christ-Dieu l'égal du Père, c’est ce que pensent P. Galtier, De inearnalione, ii, 181 ! » et A. d’Alès, Eeverboinearnato, p.57-5B. Mais l’incise Bnale montre manifestement qu’il s’agit aussi d’une science humaine, reçue du Père, et qui doit être révélée aux hemmes. A. d’Alès, « />. ei’f., p. 255. Aussi le Christ invite lis hemmes à venir à lui, ?. 28, et à se m umettre a son joug, f. ï.9, ce qui se réalise en adhérant à Jésus et en recevant de lui la doctrine qui doit devenir la règle de notre vie. C’est ce que tit Pierre. confessant la divinité du Christ, confession qui lui vaut lis louanges de Jésus, parce qu’elle procède de la révélation du Père dont le Christ est l’intei médiane. Matth., xvi, 16-17.

Cette science i~t si parfaite qu’elle proveque déjà. a l'égard de l’enfanl Jésus dans le Temple, l’admiration de tous. Lue., n. 17. C’est, pendant la vie publique, la science d’un maître surhumain, bien supérieur

ux seribes et aux pharisiens it qui plongeai) les auditi urs de Jésus dans l’admiration. Matth.. vu. 28-29 ;

if. Maie., i, 22 : Lue., iv. 32 : Joa., mi. 40.

2. Le IV évangile.

("'est surtout dans saint Jean qu’apparaît la science parfaite du Christ-Homme. Les afita mations abondent :

Au dernier verset du prologue, le Verbe fait chair apparaît plein de grâce et de vérité », v. 14, et (le sa plénitude nous avons tous reçu. v. lti ; « la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus-Christ, ꝟ. 17. Le Ycibe n’est-il pas la vraie lumière venant en ee monde it qui éclaire tous les hommes ? v. 9. La vérité dont il est question ici est la Vérité substantielle, qui nous a été présentée jusqu'à présent comme la lumière, la vérité qui se répandra avec les paroles de Jésus comme un principe de sanctification (xvii. 17, 19). M.-.I. Lagrange, Évangile selon saint Jean, p. 23. La plénitude de science que Jésus reçoit de la vérité divine implique une communication aux autres, v. lii. Une confiimation de cette vérité se trouve dans le ꝟ. 18 : Personne n’a jamais vu Dieu : <un Dieu) Fils unique étant dans le sein de i-nin Père, lui-même (en) a parle. > Or, c’est le Christ, en tant qu’homme, qui a parlé de Diiu aux hemmes : Pi nr moi, ce que j’ai vu en nu n Père, je le dis. Joa.. viii, 38. La leçon primitive [lovo-jrvf.ç Bectç ne saurait infirmer notre interprétation ; elle indique simplement la raison pour laquelle

l’incapacité qui frappe tous les hommes n’atteint pas ci lui qui ist le Fils unique, Dieu comme son l'ère ». Ll grangi. op. cit., p. 27. Cf. vi, 46 ; viii, 28 : x, 15. C’csl la même vérité que traduit le discours du Christ

i la Cère : - J’ai manifesté ton nom aux hommes que

tu as tirés du monde pour me les donner. Ils étaient à toi 1 1 tu me lis as donnés, et ils ont gardé ta parole. Ils savent à présent que tout ce que tu m’as donné imt de toi, car les paroles que tu m’as données, je h s kur ai données et ils les ont reçues et ils ont compris vraiment que je suis sorti d’auprès de toi… xvii, 6-9.

L’entretien avec Nicodème fournit une autre indication de la science parfaite du Christ. En vérité, je te dis que nous parlons ele ce que nous saxons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu… Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel… Joa., ni. 11. 13. Ces paroles du Christ ont un écho, vraisemblablement dans la pensée de l'évangéliste lui-même, aux v. 31-36 : Celui qui vient du ciel témoigne de ce qu’il a vu et entendu… Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car il ne donne pas l’esprit avec meure. Le Père aime le Fils et il a toul r< mis dans sa main.

3. Saint Paul appelle le Christ vertu de Dieu et ec de Dieu, I Cor., i, 24, car ce qui (parait) folie

m Dieu est (m réalité) très sage. j. 25. Le Christ a été fait par Dit u i notre sagesse, noire justice, notre sanctification et notre rédemption. ꝟ. 30. Si le Christ est la « sagesse de Dieu, c’est que la science du Christ est aussi parfaite que possible.

Ainsi la charité du Christ surpasse toute science », c’est-à-dire tout ce qu’on peut croire ", et nous devons essayer de la connaître afin d'être remplis de la plénitude ele Dieu ». Eph., ni, 10.

C’est que tout homme doit être parfait dans le Christ. Col., l, 28. Aussi les cœurs doivent être consolés et instruits dans la charité « pour parvenir à toutes les richesses d’une parfaite intelligence et à la connaissance du mystère de Dieu le Père et du ChristJésus, en qui tons les trésors de la sagesse et de la science sont cachés ». ii, 2-3.

2° Texte énonçant un progrès dans la science du Christ. - - Il s’agit de Luc, ii, 52 : « Jésus avançait en sagesse (rf, oxcpta), en âge et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. » L’exégèse de ce texte reçoit quelque lumière d’une affirmation similaire relative au pregrès et à la croissance du jeune Samuel devant Dieu et devant les hemmes. I Rcg., ii, 20. Voir aussi Prov., ni, I. L’expression « croître en grâce et en science devant Dieu et devant les hommes » serait donc en quelque sorte consacrée par l’usage biblique pour mareiuer le pregrès qu’on peut remarquer chez l’adolescent pieux.

On n’oubliera pas non plus que le Christ « a dû être en tcut semblable à ses frères, afin de devenir auprès de Dieu un pontife miséricordieux et fidèle » Hebr., ii, 17. D’ailleurs Luc lui-même, H, 40, se contente d’affirmer eme « l’enfant croissait et se fortifiait plein de sagesse, et la grâce de Dieu était en lui ».

Textes laissant entendre une ignorance dans l’intelligence du Christ.

1. Ce sont tout d’abord les interrogatiens posées par le Christ comme pour se renseigner

sur des faits ou des choses qu’il ignore. Au elémon, à Gadara, le Christ demande : « Quel est ton nom ? «  Maie., v, 8 ; cf. Luc, viii, 30. A Capharnaûm, il interrrge la foule sur un sujet de dispute, Marc, ix, 16 ; les apôtres ^ur leur sujet de conversation, Marc, ix, 32. Il s’informe qui, dans la foule, l’a touché, Luc, vm, 45 : questionne les apôtres sur ce qu’on pense de lui, Luc, ix, 18 ; cf. Matth., xvi, 13 ; Marc, viii, 27. Et même, après la résurrection, il interroge les disciples d’Emmaiïs sur leurs discours et leur tristesse, Luc, xxiv, 17 ; il demande aux apôtres s’ils ont quelque chose à manger, ibid., 41 ; cf. Joa., xxi, 5. Jésus s’enquiert de l’endroit où se trouve le tombeau de Lazare. Joa., xi, 34 ; voir aussi les interrogations posées aux soldats au jardin des Oliviers, Joa., xviii, 1, puis à Pilate, ꝟ. 34, enfin, après la résurrection, à Marie-Madeleine. Joa., xx, 15.

2. Ce sont ensuite les exclamations échappées à Jésus au cours de son agonie et de sa passion : « Mou Père, s’il est possible, queee calice passe loin de moi. » Matth., xxvi, 39. Comment le Christ a-t-il pu envisager cette possibilité, si sa science était parfaite ? Et eruand il s'écrie : Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Matth., xxvii, 40 (cf. Marc, xv, 34), ee sentiment de l’abandon ne peut s’expliquer que par l’ignorance, tout au moins momentanée, des relations personnelles de son humanité à la divinité.

Au fond, la difficulté est inexistante. Dans Matth., xxvi, 39, Notre Seigneur n’a nullement ignoré la volonté divine, puis que, après avoir accord.' a la nal ure humaine, pour notre instruction, le mouvement de répulsion en lace du calice d’amertume, il continue : pourtant, [qu’il en soit] non comme je veux, mais comme tu veux, Quanl à Matth., xxvii, 46, pas

da> antagede difficulté. Ces paroles sont < mpruntées au ps. xxi, 1. C’est une simple application que ' us en