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2941 SYMÉON DE JÉRUSALEM — SYMÉON LE NOUVEAU THÉOLOGIEN 2942

L'événement est certainement postérieur de plusieurs années, et le susdit concile, où Léon lit sa soumission, eut précisément pour résultat de le rétablir sur sou siège.

Hagenmayer, Die Kreuzzugsbriefe (1088-1100), [nspruck,

1901, p. 1 11, 146 ; le comte Riant, Inventaire critique des

lettre* historiques îles croisades, 1880, D. xwm. XC, xci, et append. n. n. p. 92-100, 152-159, 122J : Albert d’Aix, dans

Recueil des histor. des croisades, Occld., t. I. p. 1X0 ; Mona chusanon. Scaphusiensis, ibid., t. v, p. :  ;  ; >t> ; Anonymi gesta Irmicorum, éd. 1 [agenmayer, 1 leidelberg, 1890, p. 481 : Bernard Leib, Deux inédits byzantins sur les azymes, dans Orientaliu ehristiana, t. ii, tasc. 3 (n. 9), 1924, p. 177-243 ; le

même, Home. Kiev et Byzance à la fin du Xf siècle, Paris, 1924, p. 260-263 (donne la traduction des deux lettres de Syméon) ; Le Quien, Oriens christ., t. iii, p. 498-500 ; M. Jugio, Theologia dogm, Orientalium, t. i, p. 406-407. Des autours orientaux, qui ont traité de notre Syméon en le tenant pour un antilatin, je n’eu cite qu’un, parce qu’il entend faire œuvre critique : Al. Popov, Laiinskaja lerusalimskaja pairiarchija epochi crestonostseu, t. i, p. 228-231 ; A. Michel. Amalfl uud Jérusalem im griechischen Kirchenstreit ( 1054-1090) (ht lettre de Laycus se trouve p. 34-47) ; M. Jugio, Le traité sur les azymes attribué à Syméon II de Jérusalem, dans Échos d’Orient, t. xxvi, 1927, p. 121-125.

V. Grumel.

    1. SYMÉON LE JEUNE##


3. SYMÉON LE JEUNE, LE THÉOLOGIEN nu LE NOUVEAU THÉOLOGIEN, l’un des plus grands mystiques byzantins (949?12 mars 1022). Fêté comme saint dans l'Église orthodoxe, le 12 mars.

Les auteurs discutent sur la portée de l'épithète de Syméon. Les uns lisent, dans toû véou SeoXÔYOO, « le nouveau Théologien » et y voient une comparaison avec saint Grégoire de Nazianze, cf. J. Pontanus, P. G., t. cxx. col. 317 D, ou même avec saint Jean l'Évangéliste ; cf. I. Hausherr, La méthode d’oraison hésychaste, dans Orientalia ehristiana, Rome, 1927, p. 102, n. 1, qui se recommande d’un passage, toutefois non déeisif, de la Vie de Syméon. Ils réclament pour eux la grammaire ; cf. M. Jugie, La méthode d’oraison des hésychastes, dans Échos d’Orient, t. xxx. 1931, p. 179, n. 2. D’autres préfèrent « le Jeune, le théologien. La tournure grecque citée, quoique la plus fréquente, n’est en effet, pas générale ; beaucoup de scribes ne pensent même pas à rapprocher véou de SeoXÔYou ; ils séparent les deux mots par xai ou bien omettent l’un ou l’autre. Dans cette acception, « jeune » pourrait distinguer le personnage de ses homonymes anciens et théologien », de Syméon Stylite le jeune ; en ce sens. A. Ehrhard, Byz. Zeitschr., t. xi,

1902. p. 178 ; t. xxviii, 1929-1930, p. 411 : t. xxxiii, 1938, ]>. 381, et Fr. Halkin, Analect. bolL, t. xlviii, 1930, p. 201. C’est celle qui nous semble la meilleure. Nous emploierons parfois aussi la première, parce cpj’elle s’est imposée dans l’usage.

I. Vie. - Nous devons tous nos renseignements sur Syméon à la biographie que lui a consacrée son disciple, Nicétas Stéthatos, le polémiste antilatin connu : cf. I. Hausherr. Vie de Syméon le nouveau Théologien, Rome, 1928. Le livre a été écrit après 1052 et même assez probablement après 1054. I. Hausherr, ibid., p. xvi] sq. Il est avant tout l’apologie d’un personnage âprement discuté, ce qui amené d’intéressants

aspects doctrinaux. bu côté historique, il fournit des éléments capitaux sur les principaux épisodes de la vie de son luros et marque un vif souci de les présenter selon leur succession chronologique.

Quelles en sont les sources ? Nicétas. encore tout jeune a cette date, n’a fréquenté Syméon que dans ses dernières années et seulement par intermittence : il était studite a C.onstan tinople, tandis que son maître vivait sur la côte d’Asie. Il a « loue recouru aux témoignages de disciples qu’il nomme à l’occasion et aussi, aux lettres et autres écrits du saint qu’il connaissait

bien pour s’en être fait l'éditeur et où il pouvait trouver cies détails autobiographiques, explicites ou dissimulés. Sur tous ces points, cf. I. Hausherr, ibid., introduction.

La Vie comporte une dizaine de données chronologiques. Lue seule est ferme : la date de la mort, le 12 mars 1022. D’autres sont approximatives ou relatives à des repères qui nous font défaut ou sont incertains. L’une d’entre elles est même inacceptable : les quarante-huit années de sacerdoce de Syméon qu’on dit avoir été ordonné par Nicolas Chrysovergès. On ne saurait donc proposer à l’aide de ces éléments une chronologie irrécusable dans toutes ses parties. Nous adopterons celle de I. Hausherr (ibid.), la mieux élaborée pour le moment et qui rectifie, au surplus, avec raison celle de K. Holl, Enthusiasmus und Bussgewalt…, Leipzig, 1898, p. 23-26 ; cf. I. Hausherr, ibid., p. lxxx sq.

Syméon naquit, vers 949, au bourg de Galatai en Paphlagonie. Ses parents « nobles et riches » se nommaient Basile et Théophano. On le confia tout jeune à ses « grands-parents », fonctionnaires au Palais impérial de Constantinople, très probablement à un oncle paternel, kitonite sous Romain II Lécapène (959-963). Un grammairien l’initia aux rudiments et on nous dit qu’il ne voulut pas dépasser le cycle de la grammaire, par scrupule de vertu. Son oncle voudrait l’introduire au Palais pour l’affecter au service de l’empereur. Il résiste. Son protecteur meurt brusquement (963?). Il va se réfugier au monastère de Stoudios auprès d’un saint moine, Syméon Studite (voir plus bas col. 2972) qui sera désormais son père spirituel. Ce n’est là qu’une fugue, car nous le retrouvons dans le monde, dans la famille d’un patricien. Il devient même spatharocubiculaire et sénateur. Le Studite lui fait lire Marc l’Ermite et il n’a guère dépassé la vingtaine quand il a sa première vision. Syméon nous a luimême narré cette histoire (cf. I. Hausherr, loc. cit., p. lvii sq. et paraphrase néo-grecque dans P. G., t. cxx, col. 693 sq.) en la mettant sous le nom de Georges. On peut penser que c’est là le prénom baptismal du personnage, échangé dans la suite pour celui de son maître vénéré.

Vers 976, Syméon encouragé par son directeur se décide à entrer au monastère studite. Après un dernier voyage au pays natal, il y est admis et prend le saccos au cours de 977. L’higoumène le confie à Syméon Studite qui le reçoit à demeure dans sa cellule. Ils rivalisent d’ardeur à l’ascèse et aux visions. C’est à ce contact que le novice se forgera sa conception si absolue du rôle du père spirituel. Les studites ne s’accomodèrent pas longtemps du nouveau venu qui se signalait par ses austérités, ses larmes incoercibles, sa vie à l'écart et une exclusive et totale dévotion à son maître. Cela ne cadrait pas de tout point avec les traditions de mesure du couvent non plus qu’avec le prestige de l’higoumène. Le singulier candidat fut donc congédié sans tarder, moins d’un an après son entrée.

Le vieux studite alla le présenter à l’higoumène de Saint-Mamas du Xirokerkos, Antoine ; cf. pour le site et l’histoire de ce couvent, J. Pargoire, Les SaintsMamas de Constantinople, dans Bulletin de l’Institut archéologique russe à Constantinople, t. ix, 1904, p. 261 sq. Bientôt on le tonsurait et on lui imposait le ayr^iy.vl la ceinture. Remarqué pour sa ferveur, il est ordonné par Nicolas Chrysovergès vers 980. X. Stéthatos fait durer quarante-huit ans le sacerdoce de Syméon. Si la leçon est juste, celui-ci ne peut avoir été ordonné par le patriarche en question qui a été élu en 979 ou w.i, plus probablement à la première de ces dahs. si quarante huit n'était qu’une altération de trente-huit, ce qui est simple hypothèse, la concordance serait rétablie.