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SYRIENNE (ÉGLISE). ORGANISATION


liturgie après celui du souverain pontife. — c) De faire porter devant lui la croix, excepté à Rome et en tout lieu où se trouverait le souverain pontife ou son délégué revêtu des insignes de la dignité apostolique. —

d) D’user des ornements pontificaux et de bénir dans tous les diocèses de son patriarcat, même en présence de l’évêque du lieu, avec droit de préséance. —

e) D’envoyer des lettres patriarcales à tous les diocèses suffragants. — f) De bénir le saint chrême et de le distribuer à tout le patriarcat. Il peut déléguer ce privilège à un métropolite. — g) De sacrer tous ses suffragants. — h) De nommer un vicaire pour administrer le diocèse vacant. — i) De veiller sur la foi, les mœurs et l’application des lois disciplinaires et liturgiques. Il prendra les mesures nécessaires contre les évoques directement, contre les autres sujets par la voie hiérarchique, pour rétablir tout dans le droit chemin. — P)De veiller à ce que ses suffragants observent fidèlement la loi de la résidence. — k) De conseiller les métropolites et les évêques ses suffragants pour toute décision de quelque importance. — l) D’avoir un œil vigilant sur les évêques, les avertir, si nécessaire, pour qu’ils s’amendent. On doit observer les prescriptions du concile de Trente, sess. xxiv, can. 5 de rejorm., pour le jugement des évêques, leur déposition, leur transfert, l’acceptation de la renonciation à leur siège. — m) De juger en appel les causes jugées en première instance par ses suffragants. — n) De veiller à la bonne administration des diocèses suffragants. Il avertira les évêques pour qu’ils réparent les erreurs commises. S’ils persévèrent après trois monitions dans leurs manquements, il agira directement en corrigeant les prêtres ou les laïques en faute. — o) De réserver certains péchés dans tout son patriarcat et d’absoudre des péchés réservés aux métropolites et aux évêques, pourvu que cela ne tourne pas au mépris de l’autorité épiscopale. Il peut dispenser de toutes les irrégularités encourues avant ou après la réception des ordres. — p) De convoquer et de présider le synode national et de punir ceux qui refusent sans motif raisonnable de s’y rendre. — q) De faire la visite pastorale dans tous les diocèses de son patriarcat et d’y exercer sa juridiction dans les limites déterminées par le synode. — r) De percevoir une taxe de tous ses sujets laïques et clercs. — s) D’avoir, à l’égard des syriens qui séjournent en dehors de son patriarcat, un soin tout paternel selon l’instruction donnée par la Propagande en date du 12 avril 1894. — t) De veiller sur les monastères, les moines et les moniales. Sa permission est requise pour ceux qui désirent rédiger des règles monastiques ou en faire une nouvelle compilation. Cf. Synode de Charfé, c. vii, a. 3, p. 209-215.

2. Le métropolite.

Le synode énumère à l’art. 4, p. 215 sq., les anciennes prérogatives des métropolites et donne une liste des sièges métropolitains suffragants du patriarcat d’Antioche. Le synode a fixé à quatre les sièges métropolitains sans suffragants et à six les sièges épiscopaux. I’. 358. A cause des modifications survenues après la guerre de 1914-1918, on ne trouve à la tête de certains sièges qu’un vicaire patriarcal.

3. L’évêque.

Tous les évêques relèvent directement du patriarche et ont les mêmes obligations que les évêques latins sous le droit canonique d’avant le Code. Cf. Synode, p. 225-244. Pour leur élection, voir ce qui a été dit à l’art. Pape, t. xi, col. 1936 sq. Le patriarche sacre un certain nombre d’évêques titulaires pour l’aider dans l’administration du patriarcat et du diocèse patriarcal. Autrefois c’était Mardine, actuellement c’est Beyrouth. Les diocèses actuels sont Mossoul, Bagdad, Mardine, Beyrouth, Alep, Damas et Homs-Hama. On trouve cinq évêques titulaires : de Membig, Quinnisrin, Harista, Ourim et Hamasra et des vicariats dépendant du patriarche, celui du Caire

sur toute l’Egypte, celui de Haute-Djézireh et d’Euphrate et celui de Beyrouth.

4. Le chorévêque et le périodeute.

Certains prêtres, surtout les curés de cathédrale, les vicaires généraux, sont faits les uns chorévêques, les autres périodeutes. Ces dignitaires ont droit au port du violet et quelquefois de l’anneau et de la croix pectorale. Ils ont également un droit de préséance. Le chorévêque est plus élevé en dignité que le périodeute. Le synode prévoit certains privilèges dont on ne tient pas compte en pratique. P. 247 sq.

5. Le curé a les mêmes droits et obligations que le curé latin suivant les prescriplions du concile de Trente. De plus il doit conférer la confirmation avec le baptême. P. 249-258. On admet la multiplicité des curés dans une même paroisse, ibid., p. 250, 252, 359. Ils se partagent le travail soit par semaine, soit par circonscription, soit par famille. Quand ils sont plusieurs curés dans une même paroisse, ils ont à leur tête un périodeute. Op. cit., p. 252.

6. Les autres membres de la hiérarchie ne forment qu’un échelon vers le sacerdoce. La formation du clergé se fait dans les séminaires de Rome et à Beyrouth au séminaire oriental Saint-François-Xavier (université Saint-Joseph). Certains membres du clergé ont été formés soit en France, soit au séminaire Saint-Louis à Constantinople. En 1882 un séminaire a été fondé à Mossoul pour les syriens et les chaldéens, il est sous la direction des dominicains. A Jérusalem, les bénédictins de la Pierre-qui-vire dirigent un séminaire depuis 1903. Un autre existait au monastère de Charfé (Liban). En 1930 les bénédictins ont pris la direction de celui de Charfé, où ils ont établi le grand séminaire, réservant la maison de Jérusalem pour le petit séminaire. Revue Al-Machriq, t. xxx, 1932, p. 408-416. Quelques-uns des bénédictins ont passé au rite syriaque pour la célébration de la messe. Le Saint-Siège a donné la même autorisation à un membre de la Compagnie de Jésus, d’origine syriaque.

Les fidèles.

1. Jacobites. — A l’art. Antioche,

t. i, col. 1429-1430 et art. Asie, t. i, col. 2085-2087, on trouvera une ancienne statistique. Le nombre des fidèles syriens jacobites varie, suivant les auteurs, entre 250 000 et 40 000. Si l’on excepte ceux des Indes, les jacobites de Turquie, d’Iraq, de Mésopotamie, de Syrie et du Liban ne dépassent pas 60 000. Quelques milliers se trouvent dispersés dans les deux Amériques. Le synode de 1930 a décidé d’y envoyer un évêque visiteur et quelques prêtres pour assurer le service religieux à ces émigrés.

Les fidèles sont d’ordinaire très peu instruits surtout des vérités chrétiennes. Ils sont pratiquants par tradition transmise dans des familles qui se sont trouvées en dehors de toute attirance antireligieuse. Leur pratique se réduit le plus souvent à l’observance des jeûnes et des abstinences et à l’assistance aux offices liturgiques. Les familles bourgeoises s’en détachent de plus en plus et se disent syriennes-orthodoxes, comme appartenant à une Église-Nation. Pour remédier à cette ignorance, le synode de 1930 a décidé l’édition de livres de liturgie et de théologie pour les clercs et d’un catéchisme pour les fidèles. En outre, il a prévu la fondation d’une école près de chaque église.

2. Catholiques.

Les fidèles de l’Église syriaque catholique du patriarcat d’Antioche sont actuellement près de 50 000 dans le Proche-Orient. Cf. Statistica, p. 68 sq. Une quinzaine de mille se trouvent à l’étranger. Pour la statistique du début du xx° siècle, voir Antioche, t. i, col. 1432 sq., et Asie, t. i, col. 2085-2087.

Les religieux.

Avant l’organisation de l’Église

jacobite et son extension, la vie spirituelle était très florissante dans la Syrie du Nord. Il suffit pour s’en rendre compte de jeter un coup d’œil sur les ruines des