Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
217
218
THEINER (JEAN-ANTOINE ; — T H É I S M E


    1. THEINER Jean-Antoine##


1. THEINER Jean-Antoine, ecclésiastique allemand, finalement sorti de l’Église (1799-1860). — Né à Brestau le 15 décembre 1799, il fut ordonné prêtre en 1822 ; deux ans plus tard il fut nommé professeur d’exégèse et de droit canonique à l’université de sa ville natale, où il prit, en 1826, le doctorat en théologie et en droit canonique. Il écrivit à cette date : Varias doclorum catholicorum opiniones de jure statuendi impedimenta matrimonii dirimentia, Brestau, 1825, et De pseudo-isidoriana colleciione, ibid., 1827 ; mais aussi des publications d’ordre moins scientifique en faveur du mouvement catholique réformiste : Die katholische Kirche in Schlesien, 1826, et surtout : Einfùhrung der erzwungenen Ehelosigkeit bei den christlichen Geistlichen und ihre Folgen, 1828, violente attaque contre le célibat ecclésiastique. Obligé de quitter sa chaire, il devint curé de Polsnitz, en 1830, puis de Hundsfeld, en 1837. Il passa ouvertement au rongianisme, fut excommunié en 1845 et prit, dans « l’Église catholique allemande », la direction de la communauté de Brestau. Il ne tarda pas, d’ailleurs, à se brouiller avec Ronge, contre qui il écrivit Re/ormatorische Bestrebungen in der katholischen Kirche, 1846. Retourné à la vie laïque, il devint secrétaire de la bibliothèque de Brestau (1855-1860), et mourut le 15 mai 1860, sans s’être réconcilié avec l’Église.

Kirchenlexikon, t. xi, col. 1488 ; Buchberger, Lexikon /iir Théologie, t. x, col. 26.

É. Amann.
    1. THEINER Augustin##


2. THEINER Augustin, frère cadet du précédent, membre de l’Oratoire d’Italie (1804-1874). —Né à Brestau le 1 1 avril 1804, d’abord hésitant sur la voie à suivre, amené par son frère dont il subit toujours l’influence, aux études juridiques, il entreprit de longs voyages de recherches en Belgique, en Angleterre, en France — il s’y rencontra avec Lamennais — se fixa définitivement à Rome, où il situe lui-même sa conversion ; cf. Histoire de ma conversion, Paris, 1838. Ordonné prêtre, il entra dans l’Oratoire de saint Philippe de Néri, où il rencontra, pour les travaux d’érudition auxquels il voulait se livrer, de singulières facilités. Membre de plusieurs congrégations romaines et de diverses sociétés savantes, il eut la faveur de Grégoire XVI, plus tard celle de Pie IX, qui devait finalement le disgracier après le concile du Vatican, durant lequel il avait été en étroites relations avec la minorité antiinfaillibiliste. Il mourut à Civita-Vecchia le 8 août 1874 ; on a pu se demander s’il était mort dans le sein le l’Église catholique ; il était toujours resté intime avec Doellinger.

Son œuvre littéraire, qui est considérable, intéresse bien plus l’historien que le théologien. I’ourtanl ce dernier y rencontrera nombre de documents inédits du plus haut Intérêt ; malheureusement Theiner est un espril brouillon, trop souvent négligent et qui ne laisse jamais un plein sentiment fie sécurité. Il avait débuté par une étude d’histoire du droit canonique : Disquisitmiirs in prsecipuas canonum ri decretalium coller tlones, in I". Home. 1836, puis (’-tait passé à des sujets plus modernes : Die neuesten Zuslûnde der katholischen hirrhe in Polen mut Russland, 1841 ; Die Rùckkehrder regierenden Hduser Braunschiveig und Sachsen zur katholischen Kirche, 1843 ; Herzog Albrechts von Preus nm Hochmeislers <lrs deulschen Ordens mut Friedrichs I. KOnigs von Preussen versuchte Rùckkehr kalh. Kirche, 1845 ; Zuslande drr kath. Kirche m Schlesien, 1740-1768, 1846. L’ouvrage qu’il avall demandi de Pie l rédigé sur le pontifical de Clé IY, Geschichte dis Pontiflkats Klemens’XIV., 2 vol.. Paris, 1853 ; trad. Mal.. 3 vol., Milan, 1855, ne brille pas pai l’impartialité ; il lui valut des répliques d< l r. II. Reinerding et du p. de Ravignan, ci la traduction italienne fut interdite dans les Êtati pon

tificaux. À partir de 1855, Theiner, préfet des Archives vaticanes, put puiser à pleines mains dans ce riche dépôt et publia une série de documents du plus haut intérêt pour l’histoire de l’Église. Il avait d’abord tenté de poursuivre la continuation des Annales ecclesiastici de Baronius, à partir du point où les avaient laissés Rinaldi (de 1199 à 1565) et Laderchi (de 1565 à 1571) ; c’est ainsi qu’il publia à Rome, 1856, trois volumes qui menaient l’histoire ecclésiastique jusqu’à la fin du pontificat de Grégoire XIII (1585) ; il parlait de rassembler les matériaux qui lui permettraient d’atteindre la fin du règne de Pie VI. Mais il fut bientôt arrêté par la masse des documents à mettre en œuvre. Sur les entrefaites il fut sollicité par l’éditeur Guérin, de Bar-le-Duc, de donner une nouvelle édition des Annales en prenant comme point de départ l’édition de Lucques, dont Mansi avait assuré la publication. Encore que la préface du t. I er, Bar-le-Duc, 1864, promette d’importantes modifications à l’œuvre de Mansi, il ne semble pas que l’édition procurée par Theiner, 37 vol. grand in-4° qui parurent à Bar, puis à Paris, de 1864 à 1883, ait changé grand’chose à l’édition de Lucques ; elle a seulement rendu plus accessible au grand public la consultation d’une œuvre devenue fort rare. À partir de 1859, délaissant la continuation des Annales, Theiner se mit à publier sous le titre de Vêlera monumenta des pièces inédites concernant l’histoire ecclésiastique de divers pays : Hongrie, 2 vol. in-fol., Rome, 1859, 1860 ; Pologne, Lithuanic et pay^s « voisinants. 4 vol., ibid., 1860-1864 ; Slaves du Sud, 2 vol., ibid., 1863 ; Irlande et Ecosse, ibid., 1864. Il donna aussi en français les Monuments historiques relatifs aux règnes d’Alexis Michaélovitch, Féodor I effet Pierre le Grand. czars de Russie, extraits des archives du Vatican et de Naples, Rome, 1859 ; en latin un Codex dominii temporalis sanctse Sedis, 3 vol., Rome, 1861-1862 ; des Monumenta s pédant ia ad unionem Ecclesia’gnecæ et romanes (en collaboration avec Miklosich), Vienne, 1872. De même inspiration, sinon de même facture, un travail traduit en allemand par Mgr Fessier sous le titre : Die zwei allgemcincn Konzilien von Lyon und Konstanx und die wcltliche Herrschajt des h. Stuhles, 1862. qui eut un gros succès. Par contre l’Histoire drs deux concordais de la République française et de lu République cisalpine de 1801 et de I801, Bar-le-Duc, 1869-1870, fut vivement attaquée. Pendant le concile du Vatican, Theiner avait communiqué au cardinal de llohenlohe plusieurs documents relal ifs au concile de Trente que la curie voulait garder secrets ; ce fut la cause de sa disgrâce. Ces documents el d’autres furent publies après la mort de Theiner sous le titre d’Acta genuina concilii Tridentini, 2 vol.. Agram, 1 S7 1 ; ils sont devenus sans grand intérêt depuis la publication des Actes de Trente entreprise par la Gocrrcsgescllschaft sous le haut pal rouage de la curie romaine.

AUgemetne deutsche Biographie, t. xxxvii, p. 674-677 ; Kirchenlexikon, i. xi, col. 1 186-1 188 ; II. Reusch, Du Index der verbotenen Bûcher, t. ii, p. M21 iq., iilo tq. liurier, Nomenctator, : *’éd., t. V b, col. 1630-1634 ; Buchberger, Lexikon fiir Théologie, t. x, col. 27-28.

Ê. Amann.

    1. THÉISME##


THÉISME, doctrine qui professe l’existence d’un Dieu personnel, créateur et provident. À l’art. Déisme, t. iv, col. 231-232, on a expliqué la distinction actuellement faite entre les mois théisme » et déisme qui ont pourtant tous deux la même ci ymo-Encore que le moi théisme doive s’opposer d’abord a celui d’athéisme ». voir i. i, col. 2190 sq.

ri : i celui de panthéisme i, voir I. XI. COl. 1855 sq..

c’est principalement au moi déisme qu’on l’oppose aujourd’hui. Ce derniei système, tout en reconnaissant

l’existence de Dieu et sa distinction d’aee le monde.