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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/170

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T H É D O R E T — THÉODOSE D’ALEXANDRIE


tion vraiment critique de ses œuvres, mais sa vie et ses enseignements commencent à peine à fournir une matière à des travaux un tant soit peu approfondis. Il est permis de formuler le vœu que cette situation cesse et que l’évêque de Cyr sorte enfin des ténèbres où il est, depuis trop longtemps, enveloppé.

I. Éditions.

Les œuvres de Théocloret ont été éditées pour la première fois, avec une traduction latine, par J. Sirmond : Beati Theodoreti episcopi Cyri opéra omnia, Paris, 1642, 4 vol. in-fol. Un complément à l’édition de Sirmond a été préparé par P. Garnier, mais publié seulement après la mort de l’auteur : Beati Theodoreti episcopi Cari auctarium si » e operum tomus V, Paris, 1684. En dehors de quelques écrits ou fragments nouveaux, cet Auctarium comprend surtout cinq dissertations : Historia Theodoreti ; De libris Theodoreti ; De ftde Theodoreti ; De quinta siinodo generali ; De Theodoreti et Orientalium causa. Garnier se montre habituellement bien trop sévère pour Théodoret et le juge d’une manière injuste ; mais ses dissertations sont pleines de renseignements et d’idées et il n’est pas permis de les négliger.

Une seconde édition, revue, améliorée et augmentée, des æuvres de Théodoret prend pour point de départ l’æuvre de Sirmond et Garnier : elle a pour auteurs les professeurs de Halle, .1.-1.. Schulze el.(.-A. Næsselt, ."> vol. in-8°, Malle 1769-177 1. C’est l’édition de Schulze et de Næssell qui est reproduite dans P. < ;., t. lxxx-lxxxiv.

Assez rares sont les éditions d’æuvres séparées. On a mentionné plus haut celles du commentaire d’Isaïe et les lettres découvertes en 188Ô. Il faut ajouter à cela l’édition de la Grtecarum affectionnai curatio, par Th. Gaisford, Oxford, 1839, puis par.1. Mædei, dansla Bibliothecascriptorum græcor. et roman. Teubncriana, Leipzig, 1904 ; et l’édition de l’Histoire ecclésiastique par Th. Gaisford, Oxford, 1854, puis par L. l’arment ier, dans le Corpus de lierlin, Leipzig, 1911.

II. Etudes.

Il existe très peu d’études d’ensemble sur

Théodoret. On doit toujours recourir a Tillemonl, Mémoires, Paris, 1711, t. xv, p. 207-340, 868-878. Plus récemment a paru l’ouvrage de N. Glubokovskij, Le bienheureux Théodoret, év’qui’de Cyr, sa vie et son activité littéraire. Étude d’histoire ecclésiastique (en russe), Moscou, 1890. Plusieurs travaux d’approche sont dus a M. Richard : Un écrit de Théodoret sur l’unité du Christ après l’incarnation, dans Revue des sciences religieuses, t. xiv, 1934, p. 34-61 ; L’activité littéraire de Théodoret avant le concile d’Êphèse, dans Revue des science » philos, et théol., t. xxiv, 1935, p. 8.">-106 ; Notes sur l’évolution doctrinale de Théodoret, ibid., t. xxv, 1936, p. 159-481 ; Les citations île Théodoret conservées dans la Chaîne de Nicélas sur saint Luc, dans lli-vue biblique, 1931, p. 88-96. Ces travaux nous permettent d’espérer une étude plus considérable qui serait la bienvenue.

Ondoitcltei encore K.Uunther, Théodoret von Cyrus und die K&mpfe in dir orientalisehen Kirche vom l’ode Cgrills bis zur Einberufung des sogen. Rduberkonzils (Progr.), Aschaftenbourg, 1913 ; A. Bertram, Theodoreti episcopi Cyrensis doclrina christologica, quant ex ejus operibus composuit, Ilildesise, l.s.Sii ;.1. Lebon, Restitutions u Théodoret de Cyr, dans Revue d’hlst. ecclés., I. xxvi, 1930, p. 523-550 ; A. d’Alès, /, « lettre di I héodorei aux moines d’Orient, dans Ephemerides théologien lovanienses, 1931 (a consulter avec, précaution) ; K. Devreesse, L’début de lu querelle des Irais Chapitres, dans Revue dis sciences rel., t, iii, 1931, p. 543-565,

Quelques travaux plus spéciaux sont ceux de A. Ehrhard, DleCgrillvon Alexandrien lugeschriebene Schrlft Ilepi ttfi roO

in i, .. Tubingue, 1XX.S ; E. ScliuarlI. Die

togen, Gegenanathematismen des Nestorlus, Munich, 1922 ; <.. Saltet, L<>. sources de V’pav(9rr, ( de Théodoret, dans Revue (Phi t. vi, 1905, p. 289-303, 513-536 ; 7U 7.'>i ;.). Schulte, Théodoret von Cgrus ait Apologet, eln liritrag tur Geschichte der Apologctik, Vienne, 1904.

G. Bardy.

    1. THÉODOSE D’ALEXANDRIE##


THÉODOSE D’ALEXANDRIE, patriar che monophysite i - ille de 535 à 566. Dorant la seconde moitié du v siècle et le premier i ici s du vi’. M n’y eu ! a Alexandrie qu’une seule lignée de patriarches ; depuis VHënolique de Zenon, le gouvernement byzantin reconnaissait I" patriarche en n dépit de ses tendances antichalcédoniennes. La réacl Ion catholique d i temps de Justin I" r

(518-527) et du pape Hormisdas (514-523) n’osa pas toucher au titulaire en exercice, Timothée III (518535). Persécutées dans le reste de l’empire, les personnalités du parti monophysite trouvèrent un refuge en Egypte. C’est ainsi qu’arrivèrent à Alexandrie Sévère d’Antioche et Julien d’Halicarnasse et que débuta, dans la capitale de l’Egypte, la grande controverse entre ces deux théologiens, si malencontreusement appelée la controverse gaïanite. Voir ce vocable, t. vi, col. 990-1023, et les art. Julien d’Halicarnasse, t. viii, col. 1931-1940 ; Sévère d’Antioche, t. xiv, col. 1990. Le patriarche Timothée III ayant évité de se prononcer, l’opinion julianiste fit de rapides progrès, soit dans la capitale même, soit surtout dans le plat pays.

La mort de Timothée (7 février 535) allait être le signal d’un schisme au sein de l’Église monophysite. Désireuse de conserver comme titulaire d’Alexandrie un antichalcédonien modéré de la nuance Sévère d’Antioche, l’impératrice Théodora, diligente protectrice du monophysisme, avait, dès avant la mort de Timothée, envoyé sur place l’eunuque Calot ychius, pour préparer l’avènement d’un successeur à son goût. Sitôt le patriarche mort, une assemblée assez restreinte fit choix, comme successeur, du diacre Théodose, ami de Sévère, déjà connu, paraît-il, par ses écrits ecclésiastiques. Renseignements à peu près concordants de Libératus, Jean de Nikiou, Sévère d’Achmounéïn et du Pseudo-Léonce ; voir la bibliographie. Celte élection dut avoir lieu le 10 février dans la soirée ; Théodose devait présider le lendemain les funérailles de Timothée. Mais une émeute se produisit. Les julianistes, furieux de n’avoir pas été consultés, craignant peut-être que, élu sous la pression de Byzance, Théodose ne donnât des gages au chalcédonisme, se soulevèrent, interrompirent la cérémonie des funérailles et acclamèrent comme patriarche l’archidiacre Gaïanus, un julianiste notoire ; le soir même il fui consacré par Julien et deux autres évêques. Cependant Théodose était conduit au monastère de Canope, d’où ses amis l’enlevèrent bientôt pour le met Ire à l’abri. Ainsi l’Église d’Alexandrie se trouva1-elle divisée en deux factions : les théodosiens et les galanites.

Le triomphe de < ralanus devait Être de courte durée. Vers la fin de mai, le gouvernement impérial chassa l’intrus d’Alexandrie. Ce n’était pas, pour autant, la reconnaissance de Théodose, dont Justinien ne voulait sans doute pas. Mais, une fois de plus. Théodora sauva le monophysisme. Kn juillet de cette même année 535, le cubiculaire Narsès débarquait à Alexandrie et ouvrai ! une enquête sur l’élection de février. Le choix de Théodose fut reconnu, cependant que Gaïanus était exilé à Cariliagc. puis en Sardaigne ; on n’entendit plus parler de lui, encore que se soieni perpétués longtemps à Alexandrie des galanites. Comme l’a bien montré Jean Maspéro, la rétractation de Gaïanus et sa rentrée à Alexandrie où il aurait été archidiacre de Théodose, sont une Invention de Sévère d’Achmou neïn. Voir Histoire des patriarches d’Alexandrie, p. 125127.

Tout semblait maintenant favoriser Théodose. ni le moment où Théodora comblai ! Sévère d’attentions el faisail arriver au siège de Consl anliiiople An I lu nie, don I les opinions mono pin sites n’él aient un

mystère pour personne. Zacharle le Rhéteur a cou serve la lettre adressée par Anthime a Théodose et la

réponse de celui ci. II. L’.. ix, 25, 26 ; cf. Michel le Syrien, chronique, ix.’2â, trad, Chabot, t. ii, p. 217219. On saii comment l’arrivée à Constanllnople, en

mais 536, du pape Agapel, fil reculer fin florine de

i tiéodora : Justinien redevint le protêt leur de l’ortho duxle i balcédonlenne, Anthime fut déposé, Sévère dul