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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/172

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THÉODOTE D’ANCYRE — THÉODULFE


TTjV evcoaiv. L’ouvrage peut avoir été composé très peu de temps après la déposition de Nestorius, mais il n’est pas prouvé qu’il l’ait été à Éphèse. Il est dédié à un personnage innommé, dont l’auteur célèbre la fermeté dans la foi et qu’il appelle affectueusement cpiXr, xecpocXr). Quelques lignes avant la fin, Théodote déclare qu’il peut passer rapidement sur le Saint-Esprit, puisque, dans trois autres livres, èv rpiaiv ÉTSpoiç (3t6Xioiç, il a parlé d’une manière plus complète de sa divine majesté. Nous ne savons rien de cet ouvrage sur le Saint-Esprit, dont le VIP concile ne parle pas. Il est même assez étonnant que Théodote ait consacré un écrit étendu à un problème qui ne préoccupait plus guère les esprits au Ve siècle : peut -être des circonstances locales auraient nécessité cet ouvrage.

3. Sept homélies sur divers sujets : Sur la naissance du Seigneur, elç tt ( v y£vv’/ ; otv toû Kupîou ; sur la Purification, elç Ta epÛTa ; sur Élie et la veuve, elç xôv’HX’.av xai rijv /ôpxv ; sur saint Pierre et saint Jean, eiç tov àyiOvi Ilé-rpov xai’Icoâvvrjv ; sur le paralytique de la Belle-Porte, tic, tov /coXôv tÔv xa6r)|i.evov izpbç, tt)v wpodav tî’JAy-, v (cf. Act. Apost., iii, 2) ; sur les deux aveugles, etç toùç Suo tuçXoùç (Matth., xx, 30 sq.) ; sur ceux qui reçoivent les talents, sic, toùç Ta TtxXavTOC Xa66vTaç (.Matth.. xxv, 14 sq.). De ces sept homélies, deux seulement nous ont été conservées, celles qui sont relatives à la Nativité et à la Purification. Les cinq autres ont disparu.

Par contre, nous possédons quatre autres homélies dont ne parle pas le IIe concile de Nicée, soit en tout six homélies de’théodote. Trois d’entre elles figurent dans les Actes du concile d’Éphèse. Les deux premières sont intitulées : In die nativilatis Domini ; elles ont été lues à Éphèse, mais, selon toutes les vraisemblances, elles avaient commencé par être prononcées à Ancyre ; sans doute est-ce une de ces deux homélies que vise la liste de Nicée. La ine, intitulée Contra Nestorium, in die S. Joannis evangelislæ, est très courte et doit avoir été prononcée ; i Éphèse. Tillemont, Mémoires, t. xiv, p. 153, fait justement remarquer le peu de vraisemblance qu’il y a a ce que Théodote ait été à Éphèse le jour de la fête de saint Jean l’Évangéliste et propose de lire ce litre : In ecclesia S. Joannis evangelistse. On pourrait aussi se demander si l’homélie n’a pas été prêchée le 2 I juin, pour la fêle de saint Jean Baptiste, bien qu’elle ne fasse pas mention du précurseur. L’homélie iv, Intitulée Homilia in Deiparamet Simeonem est sans doute celle que les Actes de Nicée appellent zle -y. ipÛTOc ; elle est également signalée dans les Anlirrhetira du patriarche Nicéphore de Constantlnople († 829), sous le titre : In Deiparam ri Simeonem, dans l’Uni. Spicilegium Solesmense, t. i. p. 349 ; la fêle de la Purification (tait déjà célébrée en Asie mineure vers la (in du tve siècle. Cf. K. IIoll, Amphilochius von Ikonium, Tubingue, 1904, p. (il sq., loi Bq. ; en sens

Contraire M. Jug (s dans P. 0., t. XIX, p. 297 si].

Les homélies V et vi : In die nnlinitatis Domini et In tanctam Deiparam et m natioitatem Domini sont ion tervées, a première en latin, ; i seconde en grec. Il faut ajouter qu’on ne saurait apporter en leur faveur aucun témoignage ancien et que l’homélie vi contient des ci ta lions de la littérature classique, ce qui est (nui a fait contraire.i l’usage habituel de Théodote. Leur authenticlté reste donc Incertaine.

Il f ; iut faire des remarques analogues au sujet d’une homélie conservée en éthiopien, A. Dillmann, Chrei lomalhia mthiopica, Leipzig. 1866, p. 103 106, encore qu’elle m-rapporte aux problèmes traités par le con i Ile d’1 Iphèse.

i ii tns long panégyrique de saint (>eorges conservé opte, i a. Wallis Budge, The martyrdom and miracles <>l si George of Cappadoeta, the coptic texti ediied tvith <m tnglieh translation (Orientât Texls,

séries i), Londres, 1888, p. 83-172, 274-331, n’est certainement pas authentique.

Le Synodicon contient, en traduction latine, un fragment d’une lettre de Théodote à un moine du nom de Vitalien ; c’est une invitation à se garder des doctrines de Nestorius, Synod., n. 289 (199), P. G., t. lxxxiv, col. 814.

La Doctrina Patrum de incarnatione Dei Verbi, éd. Diekamp, Munster, 1907, p.126-128, donne, sous le nom de Théodote, un long fragment christologique. Ce fragment n’est pas authentique : non seulement, il ne figure nulle part dans les écrits de Théodote et sa doctrine ne cadre pas avec celle de l’évêque d’Ancyre, mais on y trouve citée, à côté de saint Grégoire de Nazianze, l’autorité du pseudo-Denys l’Aréopagite, que Théodote ne peut pas avoir connu.

La chaîne de Cramer sur les Actes des apôtres, Oxford, 1838, renferme, sous le nom de Théodote, trois courts fragments qui ont été reproduits dans P. G., t. lxxvii, col. 1431. Il est possible que d’autres fragments de l’évêque d’Ancyre figurent encore dans les chaînes bibliques.

L’enseignement de Théodote appelle peu de remarques. Théodote est bien plutôt un orateur qu’un théologien et la doctrine de l’incarnation ne lui doit rien. S’il lutte avec intrépidité et persévérance contre Nestorius, il ne cherche pas à préciser les erreurs de son adversaire ni à fournir contre lui des arguments nouveaux : il lui reproche d’avoir enseigné la doctrine des deux fils et il le traite comme un partisan de l’hotin, ce qui est un reproche étonnant mais assez peu mérité. On doit surtout relever chez lui une tendre dévotion à la très sainte Vierge : cette dévotion se traduit par des louanges dont la rhétorique n’est certes pas absente, mais qui partent d’un cœur vraiment aimant.

Los écrits de Théodote sont rassemblés dans P. (>’., t. LXXVII, col. 1313-1432, d’après l’édition de Gallandi, Bibliotheca oeterum Patrum, t. ix, Venise, 1773, p. 423-477.

Los homélies i-m (igurent également dans les Actes du concile d’Éphèse, Mansi, ConciL, t. v, col. 185-204, 20 :  ; -2l8, 221-22°’)-, el… C. (>., i, l, 2, p. 80 sq., 73 sq., 71 sq. L’homélie iv a été publiée pour la première rois par F. Combéfls : Sanctorum Patrum Amphilochii Iconiensis, Methodii Palaremis et Andrew Crclensis opéra omnia, l’.nis, toii, p. : i.">56. Les homélies vet viont été éditées en latin pai le même, dans sa Bibliotheca Patrum concionatoria, t. i. Venise, 1749, p. 111-1 13, 199-204 ; le sine de lad irnièrepar M. Jugie. dansP, <)., t. xix, p. 318-355. Voir la notice, p. 289sq.

L’homélie VI, 13, P. (’, t. LXXVII, col. 1 131, cite la quatrième églogue de Virgile. Cf.. Kurfess, Die griechische Vebersetzung der oterten Bkloge VergiU, « tans Mnemosyne, t. iv, 1937, p. 283-288.1$. Marx, Proeliana, Munster-en-W., 1940, p.’.Il, signale îles passages communs entre l’hom, I île Théodote et l’hom. iv de Proclus.

G. Bardy.

    1. THÉODULFE##


THÉODULFE, évêque d’Orléans (7507-821).-I. Vie. IL Œuvres.

I. Vie. Théodulfe fut un des évêques les plus marquants du règne de Charlemagne, et il est pour nous un témoin précieux de cette époque. D’origine

espagnole, il fut à une date qu’il est difficile de préciser (781 7) pourvu par Charlemagne de l’évêché d’Orléans ;

le roi lui donna ensuite l’une après l’autre les pi uni pales abbayes de l’Orléanais : Saint AJgnan, Saint-Liphard, Saint Mesmin, et principalement Henry ou Saint Benoll sur Loire ; étant donnée l’importance de cette dernière abbaye et le souci qu’a aient les moines de maintenir leurs privilèges anciens, il semble qu’en

ce qui la concerne, Théodulfe fui l’objet d’une élection

régulière (en 7967-8017). Il fut donc a la fois exéque d’Orléans et abbé de Henry.

Bien n’indique qu’il ail été réellement moine, bien

qu’il se soit p. léricusement de la vie religieuse