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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/176

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THEOGNOSTE


A propos du Saint-Esprit, saint Alhanase nous a conservé, Epist. ad Serap. iv, 11, deux passages de Théogtioste relatifs au péché contre le Saint-Esprit. Sérapion avait consulté l’évêque d’Alexandrie à ce sujet et celui-ci s’était immédiatement référé aux écrits d’Origène et de Théognoste pour répondre à son correspondant, marquant ainsi la haute opinion qu’il avait de ces écrits. Théognoste, ajoute-t-il, distingue trois catégories de péchés : ceux qui ont commis les péchés de la première ou de la deuxième catégorie, c’est-à-dire, ceux qui ont trahi les enseignements relatifs au Père et au Fils, doivent être châtiés moins sévèrement ; mais ceux qui ont péché contre l’Espril-Saint ne sont pas dignes de pardon. « Le Sauveur daigne converser avec ceux qui ne peuvent pas encore recevoir l’enseignement parlait et condescend à leur faiblesse, tandis que l’Esprit-Saint réside dans ceux qui sont parfaits, cuyyîvETca toïç TeXetou(jLsvoi.( ; (c’est-à-dire dans les baptisés). Pourtant l’enseignement du Saint-Esprit ne peut pas être regardé comme supérieur à l’enseignement du Fils. Nous pouvons seulement dire que le Fils condescend aux imparfaits, tandis que l’Esprit est le sceau de ceux qui sont parfaits. Ainsi ce n’est pas une preuve de la supériorité de l’Esprit sur le Fils que le blasphème contre l’Esprit soit irrémissible. » Dans tout ce passage, on le voit, Théognoste ne se préoccupe pas de marquer la place du Saint-Esprit dans la Trinité et nous ne savons pas précisément ce qu’il pensait à ce sujet. Il s’intéresse seulement an péché irrémissible, que seuls, dit-il, peuvent commettre les baptisés en qui le Saint-Esprit réside. C’est à cause de cette résidence que la faute des baptisés ne mérite pas le pardon. Il n’est pas impossible d’ailleurs qu’il ait admis une certaine subordination du Saint-Esprit au Père et au Fils, mais ce point reste obscur.

Dans l’ensemble, pour autant que nous sommes capables de la connaître, la théologie de Théognoste ne présente pas d’éléments originaux. Elle s’apparente de très près à celle d’Origène et de saint Denys. c’est-à-dire qu’elle se tient dans la ligne de pensée traditionnelle dans l’école d’Alexandrie. Si Grégoire de Nysse et surtout Photius trouvent à la critiquer, At hanase ne se montre pas aussi rigoureux ; il cite au contraire le vieux maître comme une autorité digne de vénération.

Les fragments de Théognoste sont réunis dans P. a., t. x, col. 235-245, el mieux dans Routh, Reliquum sacrée, !. p. 107-422. t’n fragment nouveau a été édité par l-’r. Diekamp, Ein news Fragmentons den Hypotyposen des Alexandrlner Theognost, dans Theologische Quartalschrtfl, t. i.i. 1902, p. 181-494 ; voir ; iussi Photius, Bibliotheca, codex 106 ; A. von Harnack, Ole Hypotyposen’lis Theognost, dans Texte und’'ntersuehungen, t. xi, 1903, fasc.’i. p. 7392 ; L.-B. Radford, Three leachers o/ Alexandria, Theognostas, Pterlus and Petrus, Cambridge, 1908.

G. Bardy.

    1. THÉOGNOSTE##


2. THÉOGNOSTE, moine byzantin du ix<- siècle. — Parmi les personnages qui jouèrent un rôle important dans l’affaire de Photius. se trouve le moine byzantin Théognoste, ami fidèle du patriarche F

et défenseur dévoué de sa cause. Ce fut lui qui rédigea et porta a Home, au péril de sa vie, l’appel d’Ignace BU S ; iiiii ntre la sentence de déposition dont

l’avait frappé le concile de Constantinople en khi avec

la ((implicite des légats romains Rodoald de Porto et Zacharie d’Anagni. Cf. art. Photius, t.xii, col. 1564. Théognoste était alors un des personnages les plus marquants du cierge régulier de Constantinople. Non

seulement il était archimandrite d’un couvent de la

capitale, mais encore le patriarche lui avall confié le

poste de conli ; inie ( | "< ; i i (|ik… I..dire de légat

patriarcal auprès des monastères stavropégiaques de plusieurs province tiques. Pour éviter les

représailles de Photius, il fut contraint de rester à Rome jusqu’en août 868, époque à laquelle il put reprendre le chemin de Constantinople, porteur d’un courrier pontifical pour le basileus et le patriarche Ignace, rétabli sur son trône. Dans sa lettre à l’empereur, le pape Hadrien II fait de Théognoste le plus grand éloge et le recommande à la bienveillance du souverain. Hardouin, Acta conciliorum, t. v, col. 860. Mêmes paroles flatteuses dans la lettre à Ignace. Ibid., col. 862. Celui-ci n’oubliait pas les services rendus par l’archimandrite. Aussi lui confia-t-il, à son retour, la direction du monastère de Pégé, l’un des plus importants de la capitale, et le nomma, en même temps, skévophylax ou trésorier de la Grande Église. Nous ignorons s’il assista au VIIIe concile œcuménique de 869-870. La Vita Hadriani II nous apprend seulement qu’il alla, avec le protospathaire Sisinnius, à la rencontre des légats romains, à Sélymbrie, en septembre 869, et qu’il les accompagna de là jusqu’à Constantinople. Vita Hadriani II, P. L., t. cix, col. 1387. Après le concile, ce fut lui que choisit Ignace pour s’acquitter, auprès d’Hadrien II, de la mission délicate d’obtenir une mitigation de la sentence portée par l’assemblée œcuménique contre les clercs ordonnés par Photius. Mais Théognoste eut beau plaider avec zèle la cause dont on l’avait chargé : Hadrien II maintint, dans toute leur rigueur, les décisions du pape Nicolas et du concile contre le clergé photien. Cet échec dut lui être particulièrement sensible, d’autant plus que le pape lui conservait toute sa confiance et toute son affection. Voir la réponse du pape à l’empereur et à Ignace sur cette affaire : Mansi, Concil., t. xvi, col. 207. Après quoi on le perd de vue. Resta-t-il à Rome ? Retourna-t-il à Constantinople ? Nous l’ignorons. Il dut mourir dans les dernières années du ix siècle.

De Théognoste, la P. G., donne deux pièces seulement : 1° Un Panégyrique de tous les saints : 'Eyxa>fi.t.ov eîç toÙç àyîouç 7ràvxaç, P. G., t. cv, col. 819-862, édition prineeps de Mingarelli, Græci codices manuscripli apud Nanios asserrati, Cologne, 178-1, p. 144 ; 2° Le Libellus ad Nicolaum papam, col. 856 sq., qui n’est autre que la lettre d’appel du patriarche Ignace dont nous avons parlé plus haut, rédigée à l’issue du concile photien des Saint s-Apôtres en 861. Dans le titre même de ce document, Théognoste proclame sa foi en la primauté romaine, appelant le pape : « le président et le patriarche de tous les sièges, le successeur du Coryphée, le pape œcuménique : t<o u-oexapicoTa-rco TrpoéSpco xal mxrpiâpjji tocvtwv twv Opôvcov xal toû Kopuçatou 8t.a86yco xal oîxouuxvixtô NixoXàco redtacqi. A cet héritage littéraire, il faut ajouter une courte homélie pour la fête de la Dormition de la sainte Vierge, que nous avons publiée dans la Patrologia orientalis de Crallin-Nau. t. xvi, p. 457 162, d’après le cod. 763 de la Bibliothèque nationale de Paris. Xe siècle : (-koyvûaTou p : ova/où èyxwu-iov eîç Tr, v xolprrjaivTÎjç 67tepayCaç0eoT6xou. Theognoste enseigne, à la fois, très clairement et l’humât idée conception de la Mère de Dieu a primo instanli (voir son beau témoignage sur ce dogme à l’art. Immaculéi CONCBF

TJON n.ws L’EoLISB QRBCQUE APRÈS LE CONCIL1 D’ÉPHSSE, t. VII, COl. 927) et son assomplion glorieuse en corps et « ’il àmc, P. ().. t. cit.. p. 160. Il a seulement le tort de trop s’inspirer du récit légendaire de Jean

de Thessalonlque sur la i lonnit ion.

Les sources ont dé Indiquées au cours de l’aitlcle ; M..lugie, l-a vie et les œuvres du moine Théognoste < i * t.). Sun témoignage sur l’Immaculée Conception, dans le //n, nrtone, t. nxxv, 1919,

M..Ii (.ii.

    1. THÉOGNOSTE##


3. THÉOGNOSTE, auteur spirituel byzantin (xiv s.i. Il : i laisse un acrostiche spirituel en

soixante quin/c chapitres : Ilepl TTpa^ecot ; y.tX Ocoploc,