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TAMBURINI (THOMAS)

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seigna d’abord la rhétorique, la philosophie et la théologie dogmatique, puis, pendant dix-sept ans, la théologie morale dans les collèges de Messine et de Païenne, fut préfet des études et recteur de divers collèges (Palerme, Messine, Mont-Reale, Caltanisetta), consulteur et censeur de l’Inquisition sicilienne et examinateur de la curie épiscopale de Palerme. Il mourut à Palerme, à 84 ans, le 10 octobre 1675, renommé pour sa science et ses vertus (cf. l’éloge par Ant. Mongitore, au t. n de la Bibliotheca Sicula, reproduit par Zaccaria en tête des œuvres complètes). Ajoutons qu’il ne faut pas le confondre avec son homonyme, le P. Michel-Ange Tamburini, né à Modène en 1648, qui fut général de la Compagnie de 1706 à 1730.

I. Œuvres. — En suite de son enseignement, Thomas Tamburini publia une série d’ouvrages de théologie morale, qui eurent un grand succès ; l’auteur les retoucha et les compléta dans des éditions successives. Nous les donnons d’après leur ordre de publication et avec leurs titres originaux.

1. Methodus expeditæ Confessionis, tum pro Confessariis tum pro Poenilenlibas. Complectens libros quinque… In quibus omnes fere Conscientiæ casus ad Pœnitentiæ Sacramentum, quà ministrandum, quà suscipiendum pertinentes, dilucide ac breviter enodantur, Rome, 1647, in-12, 361 p. ; nombreuses éditions ; Sommervogel en cite treize du vivant de l’auteur. L’ouvrage ne fut imprimé en France qu’en 1659, avec les suivants. C’est moins une pastorale proprement dite de la confession qu’un exposé très casuistique de la doctrine morale pénitentielle, traitant successivement de la contrition du cœur, de la confession orale, de l’absolution, de la satisfaction et du secret sacramentel. — 2. L’année suivante, parut, également à Rome, un ouvrage similaire sur la communion : Methodus Expeditæ Communionis, tum pro Sacerdotibus, tum pro omnibus fldelibus communieaturis. Liber unicus… In quo omnes fere conscientiæ casus ad Eucharistiæ Sacramentum quà ministrandum, quà suscipiendum spectantes breviter, clareque, ac ut plurimum bénigne deciduntur. Opusculum Authoris secundum, Rome, 1648, in-12, 377 p. Sommervogel relève, jusqu’en 1666, huit autres éditions séparées. L’ouvrage est donné comme un complément du précédent ; il contient six chapitres, traitant des dispositions spirituelles et corporelles imposées pour la communion, de ce qui suit celle-ci, du précepte de la communion pascale, de la communion en péril de mort et du ministre de la communion. — 3. En 1649, troisième ouvrage du même type : De Sacrificio Missæ expeditè celebrando libri 1res… Nunc primum prodil, Palerme, 1649, in-fol., 203 p. ; autres éditions : Milan, 1654, Anvers 1656, etc. Le titre de cette dernière portait le complément suivant, imité de l’ouvrage sur la communion : in quibus universi fere conscientiæ casus ad Missæ Sacrificium peragendum pertinentes clarè et, quantum licet, bénigne digeruntur. — 4. Ces trois ouvrages furent, dès l’année où parut le dernier, réunis en un seul volume sous le titre : Opuscula tria de Confessione, de Communione, de Sacrificio Missœ…, Palerme, 1649. Sous cette forme, ils furent édités en divers lieux, et spécialement à Lyon en 1659. — 5. Devant le succès de la Methodus expeditæ Confessionis, le P. général, Vincent Caraffa, avait demandé à l’auteur de composer une Somme complète de casuislique. Pour répondre à cette demande, Tamburini fit paraître en 1654 la première partie d’un ouvrage sur les préceptes du Décalogue : Expeditæ Decalogi Explicationis Decem digestæ Libris, in qua omnes fere Conscientiæ casus ad Decem Præcepta pertinentes mira brevilate, claritate et, quantum licet, benignitate declarantur. Pars Prior… Continens quatuor priores libros in Decalogum. id est Isagogem et Expositionem Præcepiorum Primæ Tabulæ. In Theologorum, Jurisconsultorum, Confes sariorum, ipsorumque Pœnilenlium Graliam, nunc primum in luccm datur, Venise, 1654, in-fol., 263 et 290 p. La IIe partie (Prœcepta Secundæ Tabulæ, 6 livres) fut ajoutée dans l’édition de Milan 1655. Plusieurs rééditions de l’ouvrage complet suivirent ; citons celle de Lyon, 1659, qui donna lieu aux attaques des Curés de Paris (Dixième écrit). — 6. La Somme casuistique, demandée par Caraffa, se compléta en 1661 par un nouvel ouvrage : Expeditæ (sic) Juris Divini, Naturalis et Ecclesiaslici Moralis Exposilio, in 1res divisa partes continens Traclaliones de Sacramentis, quæ sunt de Jure Divino, de Conlractibus in parliculari, quos dirigit Jus Naturale, de Censuris et Irregularitate, quæ sunt de Jure Ecclesiaslico… In Theologorum, Parochorum, Confessariorum, Sacerdotum, immo et Pœnitentium, Gratiam, Palerme, 1661, 3 vol., 400, 203 et 134 p. Rééditions diverses de 1665 à 1672. — 7. Deux ans après s’ajouta comme une sorte d’appendice un Tractatus de Bulla Cruciatœ… avec une Explicatio casuum reservatorum in Panormitana Diocœsi cum annotationibus ad omnia opéra ejusdem (auctoris) a Typographo collectis, Palerme, 1663, Venise, 1665 et 1675. — 8. En 1665, dans sa Theologia Moralis adversus laxiores probabilistas, le dominicain Vincent Baron avait attaqué les ouvrages de Tamburini ; sous le nom d’un prétendu élève, celui-ci répondit par une brochure : Germana Doctrina R. P. Thomæ Tamburini, S. J., perspicue refellens impugnationes R. P. Vincenlii Baronii adversus illam allatas. Opusculum R. D. Don Lucii Sanmario, Sacerdolis et Caltaniseltæ in Diocœsi Agrigentina vicarii F., Palerme, 1666, 195 p. Tamburini proteste contre l’accusation de laxisme et défend sa doctrine, en l’expliquant, sur dix-sept points où elle avait été attaquée. — 9. Enfin, près de vingt ans après sa mort, Philippe Sidoti, curé de Saint-Hippolyte, à Palerme, publia des leçons professées par Tamburini dans le collège de cette ville : Tractatus Quinque in quinque Ecclesiæ prœcepta… Editio Prima, Palerme, 1694, in-4°, 724 p. Cet ouvrage eut plusieurs éditions et fut recueilli dans les œuvres complètes. Un avis se lisait en tête : hæ (elucubraliones) sunt puræ ipsæ Lectiones, quas minus nitidas, caplui scilicel Turonum congruentes, in Collegio Panormitano dictavit ; imo dicebat illis nequaquam ullimam se imposuisse manum ut prodire in lucem sine reprehensione possent. — 10. Trois ans après la mort de Tamburini. ses Opéra omnia furent réunies et parurent à Venise, 1678 ; Sommervogel en cite cinq rééditions jusqu’à la fin du xviie siècle ; la 2e. en 1694, donnait, avec les propositions condamnées par Alexandre VII et Innocent XI, la Germana Doctrina. Une autre édition des Opéra omnia fut publiée ù Lyon en 1679 ; l’ordre des traités est quelque peu différent de celui que donne l’édition de Venise. Enfin, au milieu du xviiie siècle, F. -A. Zaccaria fit paraître une nouvelle édition : Theologia moralis R. P. Thomæ Tamburini, qui est la plus complète et la plus répandue, Venise, 1755, trois tomes. Dans le cours de l’ouvrage, sont indiquées les diverses propositions condamnées par les documents romains, de manière à permettre de rectifier, s’il y a lieu, la doctrine de l’auteur. — 11. Ajoutons enfin, pour être complet, que Tamburini, outre ses ouvrages de morale, publia en 1657 une traduction italienne du livre de Boèce, la Consolation philosophique, et, en 1664, une traduction dans la même langue d’un ouvrage latin, écrit sur la Sainte Vierge par le P. Octave Cajétan.

IL Doctrine. — Tamburini est sans nul doute un des représentants les plus qualifiés de la casuislique probabiliste au xviie siècle : méthode franchement casuistique, exposés doctrinaux réduits au minimum, abondance des cas réels ou scolaires ; leur nombre, sans atteindre à celui de Diana, est cependant de plusieurs milliers ; ils sont traités sobrement et résolus avec