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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/254

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493 THÉOLOGIE. SES DIVISIONS 494

1935, p. 49 sq., soit dans l’article Théologie du Lexikon fur Theol. u. Kirche, 1938, col. 71 sq. :

Disciplines auxiliaires :

Philologie biblique, herméneutique, géographie, chronologie et archéologie bibliques ; paléographie, épigraphie, diplomatique, chronologie, géographie, philologie.

Théologie proprement dite :

Apologétique, puis Introduction à la théologie ou Encyclopédie.

  • Théol. historique
    • hist. biblique
      • Introduction.
      • Exégèse
      • Théologie biblique.
    • hist. de l’Église
      • du dehors
      • du dedans (les idées) : nombreuses subdivisions.
  • Théol. doctrinale
    • Dogmatique
      • positive
      • spéculative (branches spéciales ; symbolique, étude des confessions chrétiennes).
    • Morale (dogmata morum), plus ou moins pratique, avec l’ascétique et la mystique.
  • Théol. pratique
    • Droit canon (avec spécialités droit des religieux, etc.).
    • Théol. pastorale :
      • (magistère) : homilétique, catéchistique.
      • (sacerdoce) : liturgique.
      • (gouvernement) : théologie pastorale proprement dite, avec, comme sciences auxiliaires, la pédagogie, la médecine, la psychiatrie.

Une rapide réflexion critique montre qu’il n’y a pas, dans ces diverses disciplines, différentes théologies mais une distribution d’une unique théologie, faite d’un point de vue pédagogique. C’est en réalité une division et une distribution de la matière complexe de l’enseignement ecclésiastique dans les universités et les séminaires, fl en est de même de l’énumération que présentent un certain nombre de documents officiels concernant les études des clercs. Voici les principaux, où se trouve généralement une distribution de la théologie en dogmatique, morale (avec annexion du Droit canonique et de la sociologie), Écriture sainte (divisée m Introduction générale et exégèse), histoire ecclésiastique ; cf. lettre de la Congrégation du Consistoire, Le visite apostoliche, aux évêques d’Italie, 16 juillet 1912, dans Enchiridion clericorum, Rome, 1938, n. 874 sq. ; Codex juris canonici, can. 1365 ; lettre de la Congrégation des universités et séminaires. Ordinamrnln dri seminari, 26 avril 1920, aux évêquei d’Italie, dans Enchir. cler., n. 1106, 1114 ; lettre Vixdum hœc Sacra (.ongregatio de la même Congrégation aux évéques d’Allemagne, 9 octobre 1921. ibid., n. 11311139 ; constitution Deus scientiarum Dominas sur les universités et facultés d’études ecclésiastiques, du 24 mai 1931 et règlement annexe, dans Arta aposl.

Sfdis, t. xxiii, 1931. p. 241-262, tra.l. française dans Documentation cathol., 15 aoûl 1931, col. 195-221. Ces documents donnent, sur l’objet, la méthode, l’importance ei l’espril de la théologie, de indications assez nettes et extrêmement prérieuses. Mais que l’énumération qui est faite là des matières principales, auxl’"ires et spéciales (telle est la division adoptée) ne prétende à aucune portée spéculative, on le volt soit par le but et la qualité de ce document, soit par ce qu’il déclare lui-même, soit par la manière dont des membres qualifiés des grands corps enseignants catholiques ont glosé ce dispositif ; cf. Ch. Boyer, dans les Études, 5 octobre 1931, p. 16 ; Gregorianum, 1936, p. 159-175 ; J. de Ghellinck, dans Nouvelle revue théol., novembre 1931, p. 777.

Il n’y a donc pas lieu de chercher dans ces documents une division scientifique de la théologie en ses parties nécessaires, mais bien une organisation et une distribution de l’enseignement des sciences ecclésiastiques. Quand la lettre Ordinamento, op. cit., n. 1110, la lettre Vixdum hase, op. cit., n. 1135 et la constitution Deus scientiarum parlent de théologie ascéticomystique comme d’un complément de la morale, elles n’entendent nullement prononcer que ces disciplines ont un statut épistémologique séparé, mais simplement donner une direction pour un enseignement complet de la morale. De même, quand le Code, can. 1365, § 3 et Pie XI, dans la lettre Officiorum omnium du 1 er août 1922, Enchir. cler., n. 1157, parlent de théologie pastorale, ils ont en vue de promouvoir une réalité pédagogique et non de définir une spécialité épistémologique. Et ainsi du reste. La voie est donc libre pour concevoir, selon l’idée qu’on se fait de la théologie, l’unité de celle-ci et la distinction de ses parties.

La théologie, en elle-même, est une, elle a un unique objet formel quod et quo, à savoir le mystère de Dieu révélé, en tant qu’il est atteint par l’activité de la raison à partir de la foi. Cette définition, en même temps qu’elle exprime l’unité essentielle de la théologie, nous fait pressentir la complexité de ses éléments et des apports qui l’intègrent : donné positif extrêmement complexe et dont une connaissance vraiment scientifique engage bien des disciplines, apport rationnel, possibilités considérables de développements et d’applications. La théologie, étant une sagesse, se subordonnera normalement une pluralité de méthodes et de données, les orientant vers son service tout en leur laissant leur autonomie. Parce qu’elle utilise ainsi à son service une pluralité de sciences, tout en respect ant les conditions propres de leur travail, la théologie aura donc, à l’intérieur de son activité à elle, plusieurs actes ou méthodes partiels qui joueront leur rôle dans sa constitution intégrale. Cette assomption d’instruments, de disciplines et de méthodes auxiliaires se fera en théologie, plus particulièrement, à deux moments : quand elle recueille son donné et quand elle pousse l’application de ses principes dans les différents domaines de l’activité proprement religieuse. C’est pourquoi deux auteurs récents, qui se rattachent à la tradition thomiste, G. Rabeau et J. Brinktrine, ont distribué les parties auxiliaires de la théologie selon ces deux moments : la préparation et l’application <>u exécution du travail de la théologie.

Voici comment G. Rabeau résume sa pensée, Inlrod. à l’étude de la théol., p. 235 :

  • Sciences instrumentales préparatoires :
    • Philologie sacrée
      • Langues sacrées
      • Archéologie
    • Histoire sacrée
      • de la Révélation
      • de l’Eglise
    • Théologie biblique et histoire des dogmes
      • Théologie spéculative
  • Sciences instrumentales exécutoires :
    • Dans la vie en général Droit canon
    • dans le culte Liturgie
    • dans l’enseignement Théologis pastorale