tantinople et surtout par le pasteur Antoine Léger, aumônier de cette ambassade. Il recourut plusieurs fois à lui, soit pour soutenir Cyrille Lucaris, soit pour s’en faire aider dans ses tractations avec les Turcs au sujet des Lieux-Saints. Il fut un partisan convaincu de Cyrille Lucaris, surtout dans sa lutte contre l’Église catholique. Aussi quand les Ruthènes, émus de la confession de foi nettement calviniste du patriarche de Constant inople, envoyèrent à Théophane une députation à Jassy pour lui demander si son collègue était vraiment tombé dans l’apostasie, il répondit que c’était là une infâme calomnie (1630). Voir art. Lucar, t. ix, col. 1015-1016. Il composa même à leur intention un traité en seize chapitres afin de prouver que Cyrille Lucaris était complètement innocent des accusations portées contre lui. Un de ses successeurs, Dosithéc (1609-1707), a transcrit le premier chapitre de cet ouvrage dans la préface de sa Confession de foi (1699). E. Legrand, Bibliographie hellénique du xviie siècle, t. iii, p. 71-72. Il est intitulé : ôti rj dcva-roXiy./) èxxXYjaîa ttjç tùv Aourépcov xod KaXêîvwv alpsæoç où U.ETE-/SL. Sa réfutation est des plus simples. Tout ce qu’on dit contre Cyrille est une invention des Latins. Cyrille honore les images comme tous les orthodoxes ; il admet le libre arbitre puisqu’il dit que la semence de tout bien vient de Dieu et que c’est à nous a l’arroser par le choix que nous faisons du bien et du mal : il croit que le pain et le vin sont changés au corps et au sang du Sauveur à la messe : il n’es ! pas en communion de foi avec les luthériens et les calvinistes, tout en entretenant de bonnes relations avec leurs ambassadeurs. S’ils constatent la faillite de l’Église romaine, peut-on les en empêcher ? Peut-on aussi s’empêcher de voir que la source de toutes ces hérésies soit le pape ? El c’est lui qui accuse d’athéisme les orthodoxes qui suivent fidèlement les Pères ! Théophane était-il sincère en disculpant Cyrille Lucaris ? C’esi possible, quoique très douteux. Il n’ignorait rertes pas l’intimité qui existait entre le patriarche de Constantinople et le pasteur Léger, avec qui il enlret en ail lui même des relations, aussi peut-on se demander s’il n’était pas au courant des tractations secrètes cuire ces deux personnages. Dans ce cas, il aurait préféré donner le change à ses correspondants en niant purement et simplement les faits.
D’après Dosithée de.b’rusalem, Ilepl twv èv’ItpOCToXùp.oiç 7T7.-rpi.ap/suaavTCdv p. 1180, col. 1, Théophane a également composé un traité contre les Latins.m sujel de la procession du Saint-Esprit : EuvrocypiiTlov rrepi èy.7îopeûoecoç toô’Ayîou nveûu, ocToç, qui ne semble pas avoir été publié.
Chr. Papadopoulos, ’I<TTop(a tf, ç’UpoToX^p.iTix.’rjç 'I >LL>/, t : * :, p. 487-520 ; E.-G. Pantélakès, au mot M, dans i Yxiix).oira : Sïia, t. XII, p. 540 ;
A.<. Dômétracopoulos, *(. o ; ’i / ; ç, p, 155.
P. Janin.
3 THÉOPHANE III DE N ICÉE, théologien
byzantin, métropolite de la ville au xiv siècle,
mort entre juin 1380 et mai 1381. I. Vie. IL Œuvres.
I. Vie. - De la vie du personnage nous connaissons
fort peu de chose. Sa première ment ion comme évoque « le Nicée date de 1366 : signature au bas d’un acte
publié en 1927 dans la revue grecque’K-"T7)plç
rnupi itivcôv orrouSôiv, t. iv, p. 218. lai 1369,
nous le voyons (bms l’entourage de l’ex-empereur
VI Cantacuzènc, devenu moine sous le nom de
juin 1383). Paul, patriarche latin de
Constantinople, préoccupé de procurer l’union dis
i soi la < ont roverse palamite,
qui f une vingtaine d’années et divise
lyzanlins en deux factions rivales. Q s’adri dans ce but. a l’ex-empereur, grand protecteur des palamites, par une lettre, que.ban a traduite en grec
DICT. DE TllfiOL. CATHOI..
et a insérée dans un recueil de documents encore inédits. Cf. les mss Vaticani græci 673 et 674, datés de 1371, et les mss Paris. 1241 et 1242, qui sont sans doute des autographes. Craignant sans doute de se compromettre, le moine Joasaph ne répondit pas directement au prélat latin. Il chargea l’évêque de Nicée, Théophane, de le faire à sa place. Cette réponse nous est parvenue dans plusieurs manuscrits et nous en reparlerons tout à l’heure. Elle nous montre en Théophane un disciple fidèle de Palamas, soucieux pourtant d’éviter certaines outrances de la terminologie palamite. Évêque de Nicée, Théophane ne put prendre possession de son siège, sinon durant tout son épiscopat, du moins pendant plusieurs années, les Turcs ayant occupé la ville dès 1330. Le pasteur en fut réduit à envoyer des lettres à ses ouailles. Il séjourna habituellement à Constantinople, prenant part au synode permanent. Nous le voyons paraître au synode du 21 janvier 1370, sous le patriarche Dosithée, où il signe : « évêque de Nicée et exarque de toute la Bithynie », Miklosich et Miiller, Acla palriarchalus Constantinopolilani, t. i, Vienne, 1860, p. 531 ; à celui du 9 mai 1371, cf. P. G., t. ciii, col. 1441 C ; à celui de juin 1380, Miklosich et Miiller, op. cit., t. ii, p. 7. A partir de cette date, l’histoire le perd de vue. Nous savons seulement qu’en mai 1381 il avait pour successeur sur le siège de Nicée un certain Alexis. Ibid., p. 25, 27. Il est donc mort, ou a démissionné, entre juin 1380 et mai 1381.
IL Œuvres. — 1° Œuvres pastorales. — L’héritage littéraire de Théophane est assez considérable mais presque entièrement inédit. II figure dans la P. G. par trois de ses mandements à ses ouailles, que publia pour la première fois, à Rome, en 1590, Gonzalve Ponce de Léon, en présentant leur auteur comme identique à saint Théophane Graptos, surnommé le Confesseur, mort évêque de Nicée en 845, malgré la mention expresse de l’hérésie de Barlaam et d’Acyndine dans le premier document : Theophanis archiepiscopi Nicœrti quæ exstant opéra nunc primum ex bibliotheca valicana grœce et latine édita, D. Consalvo Ponce de Léon interprète, qui annotationcs eliam addidil et varias lectiones ex allerius codicis collatione, Rome, 1590, reproduit dans P. G., t. cl, col. 279-350. Ces mandements sont à la fois édifiants et doctrinaux. Les deux premiers sont adressés à tous les fidèles en général ; le troisième est destiné spécialement aux membres du clergé et constitue un petit résumé de théologie avec des considérations sur le sacerdoce. Le premier fut écrit aussitôt après la nomination de Théophane, avant son ordination, alors qu’il était encore iro^irjçioç. Le prélat exhorte ses ouailles à mener une vie vraiment chrétienne et les met en garde contre la nouvelle hérésie de. Harlaam et d’Acindyne. Le second est une longue exhortation a la patience et à la longanimité.
2° Œuvres polémiques. — En dehors de ces mande ments, Théophane a laissé surtout des traités de polémique religieuse. II a bataillé à la fois contre les Juifs, contre les antipabimiles et contre les Latins.
1. Contre les Juif » : IIpay(i, aTe[a xarà’IouSaîcov èv T(i.rju.aai xptol xal X^yoïç 0’, ouvrage inédit contenu en entier dans le Valic. grtee. 372, contemporain de l’auteur. L’ouvrage est divisé en trois parties : les
deux premières parties comprennent chacune quatre
X6yoi ou traités ; la troisième partie est divise m
25 chapitres, (.’est d’après cette division du manus
crit Vatican qu’il faut corriger les données cont radie loires fournies tant par les dialogues des manuscrits que par les historiens de la Ml léral me bv/ant ine sur le
nombre des traités de l’ouvrage. Fabricius-Harlès, Btbltotlwca græca, I. xi. Hambourg. 1808. p. 221,
de uni-traduction latine de’et ouvrage faite par
T. — XV. — 17.