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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/293

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THÉRÈSE (SAINTE)


Thérèse publiée. La sainte en avait préparé l’impression. Édité à Évora en 1583, réédité à Salamanque avec les Avis en 1585, puis à Valence en 1587 et en 1588 avec l’édition des Œuvres de la sainte par Louis de Léon. Il y a deux textes assez différents du Chemin, celui du ms. de l’Escurial et celui du ms. de Valladolid. En plus une copie de Tolède, révisée par la sainte, contient des variantes. À cause de cette différence, et les chapitres des deux textes ne concordant pas, il est difficile de donner les références des citations empruntées au Chemin.

L’édition princeps des Œuvres de sainte Thérèse parut à Salamanque en 1588 par les soins de Louis de Léon : Los libros de la Madré Teresa de Jesu, fondalora… Elle contenait la Vie avec ses Additions, le Chemin de la perfection, les Avis, le Château intérieur et les Exclamations. Le Livre des fondations ne put figurer dans cette édition, trop de personnes encore vivantes y étant mentionnées, ni l’Écrit sur la visite des monastères, ni les Pensées sur le Cantique des Cantiques. Louis de Léon déclare dans sa Lettre à la Mère Anne de Jésus, qu’il a rétabli les écrits de Thérèse t en leur première pureté ». Il les a confrontés « avec les originaux » qu’il a eus entre les mains. Il n’a rien changé « ni dans la matière ni dans les termes » du texte de la sainte, comme l’avaient fait témérairement les auteurs des copies remises à Louis de Léon. Malgré cela cette édition n’est pas parfaite.

En 1589 parut à Salamanque une seconde édition, simple réédition, semble-t-il, de l’œuvre de Louis de Léon.

Nombreuses éditions espagnoles dans les années suivantes : en 1597 (Madrid), 1601 (Naples), 1622-1627 (Madrid), 1630 (Anvers, édition qui contient pour la première fois les Fondations, les Pensées sur le Cantique des Cantiques et l’Écrit sur la visite des monastères), 1635, 1661 et 1670 (Madrid), 1674 et 1675 (Bruxelles), avec deux volumes de Lettres, en 1678 (Madrid), 1724 (Barcelone), 1752 (Madrid). Ces éditions espagnoles ne remédiaient pas aux défectuosités de l’édition princeps ; souvent elles en ajoutaient de nouvelles. Encore en 1851 l’édition de Castro Palomino (Madrid) est imparfaite.

C’est l’édition de don Vicente de la Fuente, laïque, professeur à l’Université de Madrid qui accuse un réel progrès : Escritos de santa Teresa, anadidose illustrados por don Vicente de la Fuente…, dans Biblioteca de autores espafioles, t. liv et lv, Madrid, Bivadeneyra, 1861-1862, 2 vol. gr. in-8°. En 1881 Vicente de la Fuente publia une édition populaire réduite. Dans cette édition se trouvent pour la première fois les Relations spirituelles en entier, les Poésies et la collection des Lettres était aussi augmentée. Les introductions et les notes de l’édition de la Fuente ont renouvelé l’histoire des origines du Carmel réformé et, par cela même, ont suscité la contradiction sur quelques points.

Vicente de la Fuente a commencé à Madrid la reproduction photo-lithographique des manuscrits de sainte Thérèse. En 1873 reproduction de la Vie, en 1880 une autre des Fondations. En 1882, le cardinal Lluch fit exécuter à Séville celle du Château. En 1883, don François Herrero-Bayona reproduisit à Valladolid le Chemin de la perfection et l’Écrit sur la visite des monastères. Les traducteurs peuvent travailler maintenant sur des fac-simile des originaux.

Enfin l’édition de Silverio de Santa Teresa, O. C. D., Obras de Santa Teresa de Jésus, Burgos, 6 vol., 1915-1919. Epistolario, t. i-m, 1922-1924.

IL Traductions françaises. — La première fut publiée à Paris en 1601, en 3 vol. in-18, par Jean de Quintanadoine de Brétigny. Elle contenait la Vie avec les additions, le Chemin de la perfection avec les Avis, le Château et les Exclamations. Traduction revue par les chartreux de Bourgfontaine. Traduction lue, sans doute, par saint François de Sales et par les auteurs de l’école française.

En 1630 traduction du P. Elisée de Saint -Bernard, O. C. D., et en 1644 à Paris, celle du P. Cyprien de la Nativité de la Vierge. Elles contiennent en plus de la traduction de Brétigny les Fondations, les Pensées sur le Cantique et l’Écrit sur la visite des monastères.

En 1670 traduction des Œuvres de sainte Thérèse par Arnauld d’Andilly, souvent rééditée. L’abbé Martial Chanut traduisit en 1681 le Chemin de la perfection, les Exclamations et les Avis et en 1691 la Vie.

Dans la première partie du xixe siècle (1836), traduction des abbés Grégoire et Collombet ; mais la traduction du xixe siècle la plus célèbre est celle du P. Bouix, S. J.. traduction faite non plus sur les éditions espagnoles, mais sur les manuscrits originaux. En 1852 parut le t. i", en 18."> t et 1856 le t. n et m ; les trois volumes des Lettres en 1861.

Traduction reçue avec enthousiasme et souvent rééditée. Mais la traduction n’est pas fidèle ; elle a été corrigée bu début du xxe siècle.

Au xxe siècle, les carmélites de Paris, sous la direction de Mgr Manuel-Marie Polit, évêque de Cuenca (Equateur), ont publié à Paris une traduction nouvelle des Œuvres complètes de sainte Thérèse, t. i et ii, 1907, III et iv, 1909, v et vi, 1910 ; traduction citée ici.

Enfin traduction par le P. Grégoire de Saint-Joseph ; édition de la Vie spirituelle ; traduction des Lettres de sainte Thérèse par le même, 2 « éd., 4 vol., édit du Cerꝟ. 1939.

III. Biographies de sainte Thérèse.

Jean de Jésus-Marie et Jean de Saint-Jérôme, des premiers carmes déchaussés, ont laissé une vie abrégée de sainte Thérèse en latin : Vila et mores, spiritus, zelus et doclrina serves Dei Theresæ de Jesu (1610) ; François de Bibera, S. J., La vida de la madré Teresa de Jésus, fundadora de las delcalças y descalços carmelitas, Salamanque, 1590, rééd. en 1606 ; trad. fr. La vie de la Mère Térèse de Jésus fondatrice des carmes déchaussés, par de Brétigny, Paris, 1602 (Œuvres complètes de Ste-Thérèse, Introd., t. i, p. xlv, note 2). Autre trad. fr. par J.-D.-B. P., 1607, nouv. éd., Paris, 1645 ; Fray Diego de Yepez, religieux hiéronymite, puis évêque de Terrassone, Vida, virludes y milagos de la bienaventurada virgen Teresa de Jésus…, Saragosse, 1606, traduction française publiée à Paris vers 1644 ; Fray Luis de Léon, De la vida, muerte, virtudes y milagos de la santa madré Teresa de Jésus, biographie inachevée publiée en 1883 seulement, dans les œuvres complètes de Louis de Léon éditées en 1883 à Madrid par Antolin Merino, O. S. A., et dans la Revista agustiniana, t. v, 1883 ; Julian de Avila, Vida de santa Teresa de Jésus, éd. par La Fuente en 1881 ; Fr. Antonio de la Encarnacion, O. C. D., Vida, milagos… de santa Teresa de Jésus, 1614 ; Miguel Mir, Santa Teresa de Jésus, Madrid, 1912 ; Les bollandistes, Acta Sanctorum, Octobr. t. vii, Bruxelles, 1843, cf. L’histoire de sainte Thérèse d’après les bollandistes, ses divers historiens et ses œuvres complètes, par une carmélite de Cæn, Paris, 1882 ; De Villefore, La vie de Sainte Thérèse…, Paris, 1748 ; Henri Joly, Sainte Thérèse, coll. Les Saints, Paris, 1902 ; Cazal, Sainte Thérèse, Paris, 1921 ; Louis Bertrand, de l’Académie fr., Sainte Thérèse, Paris, 1927 ; Coleridge, The life and letters of S. Teresa ; Histoire générale des carmes et des carmélites de la réforme de sainte Thérèse, composée en Espagne par le P. François de Sainte-Marie, trad. fr., 5 vol., Abbaye de Lérins, 1896 ; Antonio de San Joaquin, Ano Teresiano, Madrid, 1743 à 1766, 12 vol. in-4° ; M. Marie du S.-Sacrement, carmélite, La jeunesse de sainte Thérèse, Paris, 1939.

IV. Études sur sainte Thérèse.

Il est impossible de les citer toutes. Consulter H. de Curzon, Bibliographie térésienne, Paris, 1902 ; Serrano y Sanz : Apuntes para una biblioteca de escritoras espaflolas desde et aflo 1401 al 1833, art. Teresa de Jesu, Madrid, 1905, t. n ; La Bibliografia Teresana préparée par Silverio de Santa-Teresa ; B. Hoornært, Sainte Thérèse écrivain, bibliographie, p. xiii-xix.

Voici quelques travaux les plus récents : Gaston Etchegoyen, L’amour divin. Essai sur les sources de sainte Thérèse (Bibliothèque de l’École des Hautes études hispaniques, fasc. iv), Bordeaux-Paris, 1923 ; J. Maréchal, S. J., Études sur la psychologie des mystiques, Bruges-Paris, 1924 ; Poulain, S. J., Les grâces d’oraison, 10° éd., Paris, 1922 ; Saudreau, Les degrés de la vie spirituelle, Paris, 1905 ; du même, L’état mystique, sa nature, ses phases…, 3° éd., Paris, 1921 ; La Vie spirituelle, oct. 1922 ; A. Tanquerey, Précis de théologie ascétique et mystique, p. 889 ; J. de Guibert, Theologia spirilualis ascetica et mystica. Borne, 1937 ; P. Pourrat, La spiritualité chrétienne, t. iii, 9e mille, p. 187-268 ; Albert Farges, Les phénomènes mystiques distingués de leurs contrefaçons humaines et diaboliques, 2 vol., Paris, 1923 ; Montmorrand, Psychologie des mystiques catholiques orthodoxes, Paris, 1920 ; Mgr Lejeune, Manuel de théologie mystique, Paris, 1897 ; du même, Introduction à la vie mystique, Paris, 1899 ; Garrigou-Lagrange, Les trois âges de la vie intérieure, Paris, 1940 ; Boutroux, La psychologie du mysticisme, 1902 ; Bulletin de la Société française de philosophie, janv. 1906 ; Ribot, Psychologie de l’attention, 9e éd., Paris, 1905.

Auteurs disposés à voir dans les faits mystiques des cas pathologiques ou des produits du subconscient : D r A. Marie, Mysticisme et folie, 1906 ; D r Murisier, Les maladies du sentiment religieux, 2e éd., Paris, 1903 ; W. James, The variety of religions expérience, London, 1904, trad. fr. L’expérience religieuse ; Pierre Janet, Automatisme psyclwlogique, Paris, 1889 ; L’état mental des hystériques, Paris,