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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/394

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THOMAS BRADWARDINE — THOMAS GALLUS

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1934 ; B.-M. Xiberta, Fragments d’una questio inedita de Tomas Bradtvardin, dans Aus dcr Geisteswelt des Mittelallers, t. ii, p. 1169-1180 ; Ueberwegs-Geyer, Grundriss der Geschichte der Philosophie, 1928, t. ii, p. 622 et 788.

P. Glorieux.

6. THOMAS DE CHARMES.

Né à Char mes-sur-Moselle en 1703, il entra chez les capucins de Lorraine et y exerça les fonctions de lecteur en théologie, de défmiteur et de custode général. Il mourut à Nancy le 3 janvier 1763. Théologien insigne, il publia un manuel célèbre : Theologia universa ad usum sacrse theologiæ candidatorum, Nancꝟ. 1750, 6 vol. L’ouvrage, dédié à Benoît XIV, eut rapidement plusieurs éditions, trois à Nancy, trois à Augsbourg et une à Venise. Thomas de Charmes donna ensuite un précis de son cours sous ce titre : Theologia redacta in compendium per interrogata et responsa ad usum examinandorum, Nancꝟ. 1755, 2e éd. 1760. Les trois premières éditions de Nancv furent honorées de deux brefs apostoliques de Benoît XIV (1751, 1755) et d’une lettre de Clément XIII (1761). Ces premières éditions seules contiennent le texte authentique de Thomas de Charmes. Dans les éditions ultérieures, qui se sont multipliées en Allemagne, en Italie, en Espagne et en France, des modifications profondes ont été introduites selon les systèmes théologiques en faveur. La 4e édition d’Augsbourg (1780) se présente comme corrigée juxta S. Augustini principia, ainsi que les éditions de Sienne, de Florence et de Macerata. Thomas de Charmes soutenait le molinisme ; il adhère ici au bannésianisme intégral. Les éditions plus récentes ont de préférence modifié la théologie morale et l’ont ramenée aux principes de saint Alphonse de Ligori ; quant à la théologie fondamentale, elle a été refaite d’après Perrone. Cette recension nouvelle a été publiée à Paris en 1858 par M. Albrand, supérieur du séminaire des Missions étrangères et rééditée par des professeurs du séminaire de Saint-Dié, Paris, 1872, puis par l’abbé Desorges, Parte, 1886. Le Compendium, également modifié, a été édité à Madrid en 1824 et à Milan en 1872 par le P. Mariano de Novaria, O. M. C.

Thomas de Charmes n’adhère rigoureusement à aucune école théologique, mais fait une grande place à saint Thomas. Si ses préférences vont au molinisme dans le problème de la grâce, « il prend soin de montrer que l’école thomiste ne représente pas la pensée du Docteur angélique sur ce point ». En théodicéc il admet l’idée innée de Dieu et accepte en substance l’argument de saint Anselme ; il se refuse à admettre la distinction formelle de Duns Scot. D’accord avec la plupart des théologiens franciscains de la seconde partie du xvine siècle, il soutient avec insistance le probabil iorisme. Thomas de Charmes laisse entendre qu’il admet personnellement l’infaillibilité du Saint-Siège, mnis il se borne à proposer la simple inerrance de fait. La Theologia universa n’offre donc point des thèses neuves mais une exposition théologique solide et claire, adaptée à l’enseignement, ce qui explique son rayonnement pendant près de deux siècles.

P.-X. de Fcller, Dict.historlque, 8° éd., Parl », 1836, t. xix, col. 1 15 ; Jean-Marie « 1 >- Ratlsbonne, '>. m. c, Appendix ad

hiblinthmim urriptortim cupnrr.in’iriiin, Rome, 1852, p. 38 ; Hurler. Nomenelalor, 3° éd., t. v, col. 16 ; P. Marie-Benoît, > M. C… dans Étude » franciscaines, t. XL VI, 1931, p. 698701.

É. LoNOI-nr.

    1. THOMAS QALLUS (Thomas di##


7. THOMAS QALLUS (Thomas di. Saint-Yio ron, Thomas de Vi m kil, Vi rci i.m.nsis). — I. Vin. l)’nrpiFK française, p< "l être « le Parte, Thomas, comme i 1 nou l’apprend lui-même d’ailleurs, appartenait « lès avant 1218 aux chanoines réguliers « le Saint-Augustin, de l’abbaye « h-Saint Victor de l’nris. Il compose à cette date ion Commentaire $w Itah (dont un fragment « i Inséré « lans un chapitre « i< I i i

planatio in ecclesiasticam hierarchiam). Familiarisé déjà avec les ouvrages de Denys l’Aréopagite, il a sans doute imaginé dès ce moment la division par paragraphes à l’intérieur de ses chapitres. Il en agit de même pour la Bible, en complétant ainsi la division en chapitres d’Etienne Langton. On lui doit encore, datant de cette même époque, des Concordances réelles sur la Bible. C’est à la fin de cette année 1218 que le cardinal Guala Bicchieri passa pour la troisième fois à Paris, de retour de sa légation en Angleterre. Il était alors désireux de fonder un monastère à Verceil, en l’église de Saint-André qui lui avait été cédée. Il s’était d’ailleurs, en vue de cette fondation, procuré des bénéfices en Angleterre. Il profita de son passage à Saint-Victor pour emmener avec lui à Verceil Thomas et trois autres religieux, dont la présence en Italie est attestée dès février 1219. Si les Victorins n’obtinrent l’administration officielle de Saint-André qu’à la fin de 1223, ils s’occupèrent du moins durant ces quatre années de la direction des nouvelles constructions de l’abbaye et de l’hôpital, et aussi des études. C’est de cette époque que date le premier Commentaire de Thomas sur le Cantique des cantiques (éd. Pez, Thésaurus anecdot. noviss., t. ii, 1721). Ses Glossse in cselestem hierarchiam de Denys (ms. Paris, Mazar. 715) sont de 1224, ainsi que son traité De septem gradibus contemplationis (édité à plusieurs reprises parmi les œuvres de saint Bonaventure). Sa renommée est déjà grande en Italie et lui attire, du côté franciscain, sinon la visite de Fr. Égide d’Assise, du moins celle de saint Antoine de Padoue.

C’est en 1224 que Thomas Gallus est institué prieur de Saint-André ; en 1226 qu’il est consacré abbé. Il recueille en 1227 la riche succession du cardinal Guala. Pendant les vingt années qu’il administra cette abbaye de Verceil (d’où son titre de Vercellensis), il composera ses ouvrages les plus importants, consacrés presque tous aux Commentaires de Denys : en 1232, ses Gloses sur la théologie mystique (ms. : Vienne, Nat. 574 ; Besançon, 167) ; en 1237, son deuxième Comment, in Cantica canlicorum, dont on n’a plus d’exemplaire connu ; en 1238, il termine son Exlractio des divers livres de Denys (reproduite dans les éditions de Denys, Strasbourg, 1502 ; Cologne, 1536 ; Tournai, 1902, t. xvi). Il entreprend alors son Explanalio, son grand commentaire des ouvrages de l’Aréopagite. En 1241 paraît VExplanalio in mysticam theologiam ; l’année suivante VExplanatio de divinis nominibus (4 mss connus). En même temps il s’occupe activement du Studium générale qui, en 1228, avait été transféré de Padoue à Verceil et lui obtient une renommée considérable. On était pourtant alors en pleine crise politique, la querelle des Guelfes et des Gibelins ne cessant de se développer de 1224 à 1243. Quand Frédéric II vint à Verceil, en 1238, c’est au monastère de Saint-André qu’il descendit. Thomas Gallus réussit cependant jusqu’en 1243 à demeurer en bonne intelligence avec les deux partis. Mais à cette date la situation se tendit et finit par se rompre entre Verceil et la commune voisine d’Ivréc, celle-ci se prononçant pour l’empereur, celle-là pour le pape. Mais un parti gibelin, allié aux gens d’Ivrée, se maintenait à Verceil, conduit par le neveu du cardinal Guala. Thomas lit cause commune avec lui, par fidélité à la mémoire de son bienfaiteur. C’est sans doute au début de mai 1243 qu’il « lut, avec les gibelins, se réfugier à Ivréc. Le 24 avril 1243 il publiait encore à Saint-André de Verceil son Explanalio de cœlesti hierarchia. M ; iis. dénoaoé déjà au pape, surtout à cause de ses attaches gibelines, et après avoir été admonesté trois fois, il avait été déposé par le visiteur apostolique, l’abbé de Clair* vaux près Milan. Refusant de se loumi ttre, Il préféra dès lors se retirer à Ivrée. C’est là sans doute, tandis