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TAULER — TAVERNE (JEAN-BAPTISTE


K. Schmidt, Johannes Tailler von Strassburg, Hambourg, 1841 ; Éludes sur le mysticisme allemand au XIVe siècle, Paris, 1817, étude générale utile, mais à contrôler, ainsi que celle de W. Preger, Geschichte der deulschen Mystik im Mittelalter, Leipzig, 1874-1893 ; D. Helauder, J. Tauler als Prediyer, Lund, 1925 ; M. Grabmann, Mitlelaltcrliches Geistesteben. Abhandlungen zur Geschichte der Scholastik und Mystik, Munich, 1926 ; A. Chiquot, Histoire ou légende… ? Jean Tauler et le « Meisters Buoch », Strasbourg-Paris, 1922. A propos de la légende selon laquelle Tauler aurait été converti àla vie parfaite par un laïque, voir Denifle, Taulers Bekehrung kritisch untcrsuchl, Strasbourg, 1879.

Au sujet de l’écrit : l’Imitation de la vie pauvre de Noire-Seigneur attribué à tort à Tauler, voir P. Denille, Dos Buch von geistlicher Armuth bisher bckannt als Joluum Taulers, Munich, 1877 ; Siedel, Die Mystik Taulers, Leipzig, 1911. — Sur l’interdit porté par le pape Jean XXII, voir N. Paulus, Thomas von Strassburg und Ludolph von Sachsen. Ihre Stellung zurn Interdikt, dans Historisches Jaltrbuch, t. xii, 1892. — Sur les relations de Tauler avec Ruysbrœck, consulter l’Introduction générale aux œuvres de Ruysbrœck l’admirable dans la traduction des Œuvres de Ruysbrœck l’Admirable, par les bénédictins de Saint-Paul de Visques, Bruxelles, 1912, t. I, p. 28 sq. — Relativement àl’interdiction de la lecture des écrits de Tauler au xvie siècle, B. Kruitwagen, O. F. M., De zalige Petrus Canisius en de mystiekvanJohaïuies Tauler, O.P. (Studien, 1921, p. 347 sq.)

— Sur l’excès de la critique relative aux œuvres de Tauler : Schleuszner, Mystikertexte und Mystikerubersetzungen, dans Der Katholik, 1913 ; Strauch, Zeitschrifl fur deulsche Philologie, 1909, p. 20 ; Beilràge zur Geschichte der deulschen Sprache, 1920, p. 12, 20 ; Spamer, Ueber die Zersetzung und Vererbung in den deutschen Mystikertexten, Giessen, 1910. — Sur Tauler prédicateur : A. Vogt-Terhorst, Der bildiche Ausdruck in den Predigten J. Taulers, Brestau, 1920.

P. POURRAT.

TAVELLI Joseph (1764-1784), né à Brescia, en 1764, fit des études très brillantes et, dès l’âge de quinze ans, soutint des thèses de théologie. Il s’attacha à Joseph Zolla et à Pierre Tamburini, directeurs du Séminaire germanique et zélés défenseurs des réformes introduites par Joseph II. En 1779, il vint à Pavie, où il étudia la langue grecque, les Pères et l’histoire ecclésiastique. Il prit l’habit clérical en 1781, et mourut à Pavie, le 28 octobre 1784, âgé de vingt ans. Son maître Zolla fit un grand éloge de ses talents dans une lettre qui fut publiée par les Annales ecclésiastiques de Florence.

On a de Tavelli deux écrits en langue italienne : Saggio délia doltrina de’Padri greci, intorno alla predestinazione, ed alla grazia di Gesù Cristo, con alcune riflessioni, Pavie, 1782, in-8°. Cet ouvrage, dédié à Ricci, évêque de Pistoie, s’applique à justifier les positions prises par les jansénistes sur les dogmes de la prédestination et de la grâce. Les Pères latins, à la suite de saint Augustin, ont approfondi cette question beaucoup plus que les Pères grecs, mais cependant ceux-ci ne sauraient être accusés d’être favorables au pélagianisme, comme le prétendent les molinistes (Nouv. eccl. du 7 mai 1784, p. 75-76). — Apologia del brève del Sommo Pontefice Pio VI a Monsignor Martini, arcivescovo di Firenza, overo dottrina delta Chiesa sul leggere la Sacra Scrittura in oolgare, Pavie, 1784, in-8°. Tavelli veut justifier les thèses jansénistes sur la lecture de l’Écriture sainte en langue vulgaire, thèses condamnées par la bulle Unigenitus. « Les saintes Écritures, d’après lui, sont le pain substantiel, propre à tous les âges et à toutes les conditions. » La pratique de l’Église a toujours été contraire à celle des adversaires qu’il combat : ceux-ci interdisent rigoureusement aux fidèles la lecture de l’Écriture et les admettent aisément à la divine eucharistie. » Nouv. eccl. du 29 septembre 1785, p. 157-158.

J.-B. Bodella, Memorie intorno alla vita ed agli scritlie costumi di G. Tavelli, chierico bresciano, Brescia, 1784, in-12 ; Michaud, Biographie universelle, t. xli, p. 91 ; Feller, Bio graphie universelle, t. viii, p. 90 ; Nouvelles ecclésiastiques, 20 févr. 1785, p. 29-30.

J. Garrijyre.

    1. TAVERNE ou TABERNA Jean-Baptiste##


TAVERNE ou TABERNA Jean-Baptiste,

moraliste jésuite. — Né à Lille, le 6 avril 1622, il entra au noviciat le 28 juillet 1640 et enseigna longtemps la philosophie et la théologie à Douai. Il mourut dans cette ville, en soignant les malades dans une épidémie, le 28 mars 1686.

1. — On a de lui une Somme casuistique de théologie morale, fruit de son enseignement. Des copies manuscrites en étaient répandues ; elle l’ut imprimée et publiée douze ans après sa mort par le collège de Douai. Le titre complet de cette l re édition est le suivant : Synopsis Theoloyiæ Practicæ, compleclens et explicans principia generalia ad resolvendos Conscientiae casus scilu necessaria. Digesta est per quæsliunculas, quæ servire possini consuetis examinibus ordinandorum, confessariorum, promovendorum ad bénéficia parochialia per concursum conferri solita…, Douai, 1698, 3 vol., 274, 332, 352 p. L’approbation par Adrien Delcourt, professeur à Douai et président du Collège des Bons-Pasteurs, est de 1694. L’ouvrage comprend trois parties : dans la l re, traités De actibus humanis, De conscientia, De peccatis, De legibus, De virtutibus Iheologicis ; dans la 2e, De virtutibus moralibus, De justitia et jure ; dans la 3e, De sacramentis. Cette somme marquait par « sa concise brièveté, sa clarté et sa solidité » (Fiurter) ; elle fut plusieurs fois réimprimée : Sommervogel indique six éditions à Cologne de 1700 à 1754 et une à Bénévent, 1740. L’auteur est resté dévoué au probabilisme, qu’il professe explicitement dans le traité de la conscience ; mais il subit l’influence de la réaction antiprobabiliste qui s’affirme au moment où il enseigne et en particulier paraît très impressionné par les condamnations d’Innocent XL

2. — Malgré sa modération, le P. Taverne fut attaqué comme enseignant une doctrine relâchée. Il l’avait été déjà de son vivant. Après la publication de la Synopsis, plusieurs écrits furent dirigés contre celle-ci ; on en trouvera le détail dans Sommervogel aux articles Taverne et Platel. Une lettre en latin et deux lettres en français reprochèrent à celui qui avait approuvé l’ouvrage, Adrien Delcourt, son jugement favorable. Un moine de Loos, le P. Ignace Deflosse, répondit aux deux dernières en faisant l’éloge de la théologie du P. Taverne ; cf. Sommervogel, t. v, col. 1899-1900. Soit contre les attaques précédentes, scit contre une attaque nouvelle, le jésuite Robert Philippe, professeur au grand séminaire de Tournai, puis président de ce séminaire, écrivit vers 1703. en unissant au P. Taverne le P. Platel également critiqué, un écrit apologétique en leur faveur : Le venin des écrits contre les œuvres du P. Platel et du P. Taverne découvert… Sommervogel, t. v, col. 880-881 et Supplément du P. Rivière, p. 655, art. Philippe. Mais surtout, la Synopsis du P. Taverne subit une censure portée par Mgr Sève de Rochechouart, évêque d’Arias. Elle est datée du 5 mai 1703. Treize propositions extraites de l’ouvrage sont condamnées avec qualification pour chacune d’elles ; il est défendu à toute personne du diocèse de retenir la Synopsis, aux ecclésiastiques, prédicateurs et confesseurs d’enseigner aucune des treize maximes ; ordre est donné aux étudiants qui les rencontreraient dans les écrits de leurs professeurs ; d’apporter aussitôt ces écrits à l’évêque. Le tout sous les peines de droit. On trouvera ces treize propositions soit dans le Recueil des ordonnances, mandements et censures de Mgr de Rochechouart, soit dans le Journal des Savants, 1703, p. 537-540, où elles sont reproduites. Nous nous contenterons d’en citer trois : la plus générale, qui nous paraît obvie aujourd’hui, c’est la 3e : « Le péché mortel