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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/528

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TIMOTHÉE ET TITE. AUTHENTICITÉ, LA TRADITION


II, ibid., t. viii, col. 990, montre dans la condamnation des vaines nouveautés, portée I Tim., vi, 20-21, la raison de l’hostilité des hérétiques contre les épîtres à Timothée : Yizb Tau-0]ç êXe-fX ! ^ 01 tî}ç <pcovi, ç oi ànb twv atpécscDv t<xç 7rp6ç TifxéŒov àTefJoûaiv È7nc-ToXâç. Strom., i, 1, col. 692, insiste sur la fidélité à la doctrine traditionnelle, par l’adjuration de Paul à Timothée : 81afi.apTUpoti.oa Se, t<o TiioQi<ù <pY)alv è7UGTÉXXwv (suit I Tim., v, 21). Et encore, Strom.,

III, 6 : « Nous savons ce que le grand Paul a réglé au sujet des diaconesses dans sa lettre à Timothée ». La II Tim. est aussi alléguée Strom., i, 1, col. 689 : Su o5v èvSijvajvoû, xal IlaûXoç Xéyei (suit II Tim., ii, 1-2 et 15). Le Protreplique, 9, établit que la doctrine de l’Apôtre est divine, par les recommandations et les enseignements qu’il donne à Timothée, II Tim., iii, 15-17 au sujet de l’Écriture. Même la courte épître à Tite est citée deux fois assez longuement, comme parole de l’apôtre Paul, Strom., i, 14, col. 757 : o5 (Épiménide) u.éu.v/)Tai o à.7TOcn : oXoç ITaûXoç èv xꝟ. 7rpoç TItov èTuaToX-fi, Xéywv oûtcùç (suit i, 12-13), ou du « divin apôtre » du Seigneur : Protr., 1, col. 62 et Tit., ii, 11-13.

2. Tertullien défend contre Marcion l’origine paulinienne des Pastorales. L’Église, dit-il, est unanime sur ce point. Il s’étonne que Marcion, acceptant la lettre à Philémon, écrite à un particulier pour un motif tout personnel, rejette les épîtres à Timothée, adressées il est vrai à des individus, mais traitant d’un sujet qui intéresse tout l’ordre ecclésiastique, Adv. Marc, v, 21. Il les cite plusieurs fois sous le nom de Paul : De presser., vi, xxv ; De res. carnis, xxii ; De pudicit., xiv ; Scorp., xiii. Plusieurs fois aussi il applique aux erreurs de Marcion la condamnation portée par Paul contre les antithèses d’une fausse science, I Tim., vi, 20, et contre les inventeurs de mythes et de généalogies. De præscr., vii, xvi, xxiii ; Adv. Val., m ; De anima, xviii. Devenu montaniste, il n’hésite, pas à revêtir de l’autorité divine les révélations nouvelles, en faisant dire à saint Paul, grâce à une fausse interprétation de II Tim., iii, 16, que toute écriture, quand elle est édifiante, est divinement inspirée : et legimus omnem scripturam, œdificationi habilem, divinitus inspiratam. De cultu fem., i, 3.

3. Saint Irinée, dans le Contra hæreses, cite fréquemment les trois Pastorales sous le nom de Paul ou de l’Apôtre. Dès les premiers mots de la préface, Præf., 1, P. G., t. vii, col. 737, il applique aux erreurs de son temps la description de I Tim., i, 4 : Quidam inducunl verba falsa et genealogias infinitas, quæ quæstiones magis preestant, quemadmodum Apostolus ait, quam œdificationem Dei quæ est in fide. Et encore II, xiv, 7, col. 755 : Et bene Paulus ait (I Tim., vi, 20) : Vocum novilates (S. [renée a lu xaivocpcovlaç) falsæ agnitionis.

— Il cite, III, xiv, 1, trois versets de II Tim., iv, 9-11, afin d’établir que l’Apôtre avait choisi saint Lac entre tous pour en faire son collaborateur ; et III, xiv, 3 : llujus Lini Paulus in his quæ sunt ad Timotheum epistolts ( = II Tim., iv, 21) meminit. À la fin de sa lettre à I-lorinus, dans F.usèbc, H. E., V, xx, 2, il adresse à son secrétaire la solennelle adjuration de Paul à Timothée, II Tim., iv, 1 : opxtÇco ce… xaxà toû KupioC r, |iô")v TjjctoG XpioToû xal xaxà tïjç èv86Çoo ~rç>r, . t n[rq aùxoû, 9jç ïp/ezou xpîvai Çwvxaç xal vexpooç. Il utilise également bous le nom de Paul l’épttre à Tite : Quolquot rnitem absislunt ab Ecclesia et hix antllbm fabulii (utentiuni (I Tim., iv, 7), vere a nemetipsis sunt damnait. Quos Paulus jubrl nobis post primnm ri tecundam correpttonem dèvttare. Conl, hær., i, xvi, .’{, col. W3. !.. texte de III, ni. 1. cite encore explicitement TH., iii, 10-11.

4. A Rome, Hlppolgte, au terme d’un* longue car

Cite’lai. s. s qic rs OUVnigeS les troll Pastoral, s

en les attribuant à saint Paul. Ainsi Philosophoumena, vin, 20, P. G., t. xvi c, col. 3368 : Qui (Paulus) prædicens ea quæ frustra quidam novaturi erant, dixit in hune modum : Spiritus autem manifeste dicil… I Tim., iv, 1-5.

Ainsi, aux dernières années du iie siècle et au commencement du iiie, les Églises d’Asie, d’Egypte, de Carthage, de Rome et de Lyon, par la voix de leurs évêques et de leurs docteurs, s’accordent à reconnaître l’origine paulinienne, et le caractère canonique des épîtres pastorales.

Listes des écrits sacrés.

Les Pastorales font

aussi partie des listes et collections canoniques les plus anciennes. On les trouve dans l’ancienne version latine, qui existait à Rome probablement dès l’an 140. Le canon de Muratori, parlant de saint Paul, aux lignes 60-63, écrit : Et ad Titum una et ad Timotheum duas, pro afjectione et dilectione, in honore tamen ecclesiasticæ disciplinæ sanctifteatæ sunt. Individuelles par le nom de leurs destinataires, mais universelles par le sujet qu’elles traitent, les trois lettres à Timothée et à Tite justifient pleinement leur caractère sacré.

Le fameux codex Chester Beatty, découvert en Egypte en 1931, est maintenant le plus ancien recueil connu comprenant au complet les livres du Nouveau Testament. Les feuilles qui renferment les épîtres de saint Paul ne furent d’abord retrouvées qu’en partie, au nombre de dix ; elles furent publiées en 1934 par Sir Frédéric G. Kenyon, directeur du British Muséum. Un autre lot de trente feuilles, acquis par l’université de Michigan, fut édité avec les précédentes par le professeur Henry A. Sanders, A Third-Cenlury papyrus Codex of the Epistles of Paul, Michigan, 1935. Enfin, en 1936, Sir Fr. Kenyon ajoutait dans une édition complète quarante-six feuilles aux quarante déjà connues : The Chester Beatty biblical Papyri, fasc. 3, Supplément, Pauline Epistles. Dans ce ms. où l’épître aux Hébreux figure a la suite de l’épître aux Romains et avant toutes les autres, on est surpris de ne pas trouver trace des Pastorales. Il est facile cependant de se rendre compte de leur absence. Il manque à la fin du codex au moins sept feuilles, dont l’existence est garantie par la présence de sept feuilles correspondantes au début du manuscrit. À la vérité ces sept feuilles ne donneraient guère que 300 lignes et ne suffiraient pas pour la transcription des Pastorales, qui en exigeraient environ 461 (Lagrange). Mais, constatation curieuse, on s’aperçoit que le copiste serre beaucoup son écriture dans la seconde moitié de son manuscrit et de plus en plus à mesure qu’il avance. Il a donc reconnu assez vite qu’il n’avait pas assez d’espace. Il aura également fini par se convaincre qu’il ne suffisait pas de serrer et qu’il ne lui restait plus qu’à ajouter trois ou quatre feuilles. Nous croyons, avec, le P. Lagrange, que cette solution paraîtra la plus vraisemblable ». Critique textuelle, t. ii, p. 652-653. Cf. P. Benoît, Le codex paulinien Chester Beatty, dans Rev. bibl., 1937, p. 58-60. Quant à la date de ce papyrus (coté P. 4H), Sanders propose la seconde moitié du 111e siècle ; Kenyon se prononce pour la première moitié ; Lietzmann et Wllcken remontent jusqu’aux environs de l’an 200. l’u autre papyrus du 111e siècle (P. 31) renferme un fragment de Tite, n.

Le catalogue Claromontanus, qui reflète les vues de Clément d’Alexandrie, énumère. parmi les Epistulas Pauli, « ad Timotheum I. ad Timotheum II. ad Titum ».

— Origène, dans la vu’homélie sur Josué, composée vers 210, présente les écrits du Nouveau T< statuent comme autant de trompettes sacerdotales qui ont renversé les murs de Jéricho ; en dernier li< u retentis s. nt aussi, pour achever la défaite du paganisme, les trompettes foudroyante n di s quatorze épttres de Paul,