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TEMPÉRANCE
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enfants, ni même à la fin secondaire, leur éducation. Doit-on toujours avoir en vue cette fin dans l’usage du mariage ? Explicitement, non certes ; toutefois, on ne perdra pas de vue la condamnation par Innocent XI de la proposition 9 des erreurs laxistes : Opus conjugii ob solam voluptatem exercitum omni penitus caret culpa ac defectu veniali. Denz.-Bannw., n. 1159.
b) En ce qui concerne les plaisirs de la table, la règle de la tempérance ne peut être que la bonne santé du corps et la disposition de l’esprit nécessaire pour l’accomplissement des devoirs quotidiens. Ni plus ni moins qu’il ne faut pour atteindre ce but. Ce qui ne veut pas dire, de toute évidence, qu’en raison de circonstances spéciales, il ne soit pas permis de faire des repas plus copieux ou mieux préparés : le nécessaire doit être entendu ici selon les règles non seulement de la nécessité absolue, mais encore de la convenance. Mais on se souviendra aussi de la proposition 8 condamnée par Innocent XI : Comedere et bibere usque ad salietalem ob solam voluptatem non est peccalum, modo non obsit valeludini ; quia licite potest appetitus naturalis suis aclibus jrui. Denz.-Bannw., n. 1158. Le plaisir du boire et du manger ne saurait être une fin ; ce n’est qu’un moyen : « Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger. »
2. Fin dernière et règles supérieures de la tempérance.—
Dans l’économie présente de la fin surnaturelle à laquelle l’homme est appelé, la fin prochaine et la règle propre de la tempérance doivent être subordonnées à des règles supérieures, propres à la fin surnaturelle de l’homme. Dans l’usage des plaisirs sensibles, il faudra aussi faire attention à ne nuire en rien au bien spirituel et surnaturel de l’âme, et même on devra s’abstenir de ces plaisirs dans la mesure où, selon le tempérament, la situation, la vocation de chacun, ce sera nécessaire ou même simplement utile pour parvenir à la fin surnaturelle. De là, l’utilité et la nécessité di s mortifications, des œuvres satisfactoires pour les péchés, du célibat ecclésiastique, du vccu de chasteté, etc.
5° Le juste milieu de la tempérance.
Le propre des vertus morales est de tenir un juste milieu entre deux excès opposés. Saint Thomas traite des excès opposés à la tempérance dans la question cxlii. Il part du même principe qui lui a servi à établir la nature et l’objet de la tempérance.
La nature a attaché une délectation sensible à tout ce qui est nécessaire à la conservation de l’individu et de l’espèce. Sans cette délectation qui fait contre-poids à des Inconvénients ^nives, |e o, .nre humain s’éteindrait bientôt. L’un s’abstiendrait de nourriture ou n’en prendrait qu’une insuffisante, pour s’épargner la peine de la chercher ou de la préparer. L’autre ne voudrait pas d’enfants pour éviter les inconvénients inhérents a leur éducation. L’absence de la délectation lin-, c’est l’insensibilité : quand cette insensibilité est le. résultat d’une volonté égoïste, elle est non seulement un défaut, mais une faute. Toutefois, saint l bornas fait ici remarquer qu’en raison des fonctions qu’on remplit, s’abstenir de certains plaisirs sensibles peut être louable : les soldats, les athlètes, les intellectuels se privent de l’usage du mariage pour mieux BU l "inplir les devoirs de leur état ; les malades se mett’ni i i.i di< i pour recouvrer la santé du corps, les pénitents > l’abstinence, pour recouvrer la santé de l’âme. L’autre i-rï, , c’est l’intempérance sous toutes les formes qui recouvrent les pèches contraires aux ertus connexes a la tempérance. Ibid., a. 1.
Saint Thomas compare l’intempérance < un défaut d’enfant. Sans considérer l’ordre de la raison qu’il est encore Incapable de percevoir, l’enfant désire ce qui (latte son appétit, fût <> quelque chose de honteux ei de laid aux eux de l’esprit. Si l’on ObéilSail a l’enfant, DICT. Iil I ln’.nl. CATIIOL. on le fortifierait dans ses instincts pervers. Cf. Eccl., xxx, 8. Plus on accorde à la concupiscence, plus elle demande ; la passion satisfaite, dit saint Augustin, devient une habitude et l’habitude, une nécessité. Confessions, t. VIII, c. v, 12, P. L., t. xxxii, col. 754. On corrige l’enfant par la verge ; on doit se servir de la discipline pour réprimer la concupiscence superflue ou intempérance, qu. cxlii, a. 2. Comparée à la timidité et à l’insensibilité, l’intempérance est plus grave tant au point de vue de sa matière que de la responsabilité de l’homme qui s’y livre volontairement, a. 3 ; on peut même dire que l’intempérance est le plus déshonorant et le plus honteux des vices : plongeant l’homme dans les voluptés qui lui sont communes avec les animaux, elle le prive du bon usage de la raison et littéralement l’abrutit ; cf. Ps., xlii, 21. Ibid., a. 4. IL Vertus connexes a la tempérance et péchés opposés a ces veftus. — 1° Parties de la tempérance (q. cxliii, art. unique). — Se référant à la doctrine exposée aux q. xlviii et cxxviii, saint Thomas distingue dans une vertu cardinale les parties intégrantes, subjectives, potentielles.
1. Parties intégrantes de la tempérance. —
Comme l’indique le mot, la partie intégrante concourt à l’exercice de la vertu à titre de complément nécessaire. La pudeur est une disposition à la tempérance, Vlwnnèteté en est une condition. La pudeur, en effet, nous met en garde contre les choses honteuses ; l’honnêteté nous fait aimer la beauté de la modération imposée par la tempérance à nos puissances inférieures. Sur la pudeur, voir la belle étude de J. de La Vaissière, La pudeur instinctive, Paris, 1936.
2. Parties subjectives. —
Ce sont ici de véritables vertus, mais subordonnées à la tempérance, comme les espèces le sont au genre. La tempérance modérant les délectations relatives au manger et au boire, on compte, sous ce rapport, deux parties subjectives de la tempérance : la vertu d’abstinence, voir t. i, col. 271, à l’égard des plaisirs du manger, la vertu de sobriété à l’égard des plaisirs du boire. Quant aux plaisirs de l’acte générateur, c’est la chasteté qui le modère quant à l’essentiel, voir t. ii, col. 2319 sq. ; c’est la pudicilé qui en modère les accessoires, baisers, touchers, attitudes, etc. Voir t. ix, col. 1351.
3. Parties potentielles.
On appelle parties potentielles des vertus annexes qui se rattachent à la vertu principale parce que leur objet constitue pour ainsi dire une partie secondaire de l’objet de la vertu principale. En ce qui concerne la tempérance, les vertus annexes, qui en sont les parties potentielles, ont pour objet de modérer les mouvements de l’âme, l’ar rapport aux mouvements intérieurs, ou peut énumérer. à l’égard des mouvements de concupiscence, la continence ; à l’égard des mouvements d’audace et « le présomption, [’humilité, voir I. vu. col. 321 ; à l’égard des mouvements de colère et de vengeance, la clémence ou la mansuétude ; à l’égard des désirs exagérés de. savoir cl, peut-on ajouter, des mouvements de paresse, V amour ordonné de V étude (studiositas). l’ar rapport aux mouvements extérieurs, on peut énumérer. a l’égard de la tenue du corps la modestie ; a l’égard des actes à accomplir, la décence et le bon ordre ; à l’égard des distractions et des jeux, selon les cas. Veulrapélic ou. au contraire, [’austérité ; enfin, dans les vêtements et les parures, la simplicité, qui doit s’étendre également à tOUl le train ordinaire de la vie.
2° Péchés opposés à ces vertus.
Les péchés opposés à la loi de l’abstinence et au jeune sont étudiés mots, t. i. col. 271 ; t. VIII, col. 11Il sq. À la sobriété ci.( l’air tinence s’opposent les péchés de gourmandise et. a’ivresse, étudiés t. vi, col. L520 sq. la chasteté) s’oppose le péché de luxure sous toutes ses formes. oir t. ix. col, 1339 sq. À la vertu de mansuétude et de