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TONSURE — TORQUEMADA (JEAN DE)

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Dom Martène, De antiquts Ecclesix rilibus, 4 vol. in-fol., Bassano-Venise, 1788 (le 4° vol. constitue le De antiquis monachorum ritibus), t. ii, t. I, c. viii, a. 7, De tonsura clerieali, p. 14 6-17 a ; t. iv, t. V, c. vii, De tonsura et rasura fratrum, p. 236 6-240 6 ; Thomassin, Ancienne et nouvelle discipline de l’Église…, 3 vol. iu-fol., Paris, 1725, 1. 1, t. II, Du second ordre des clercs, c. xxxvii-xlii, col. 714-758 ; J. Catalano, Pontificale romanum, 3 vol., Paris, 1801, vol. i, tit. iii, De clerico jaciendo, p. 131 a-151 b.

Parmi les auteurs insérés dans la Patrologie : Amalaire, De ecclesiasticis officiis, t. II, c. v, t. cv, col. 1081-1082 ; Raban Maur, De clericorum institutione, t. I, c. iii, t. cvii, col. 298-299 ; Ratramne, Contra Greecorum opposita, t. IV, c. v, t. cxxi, col. 322-324 ; Hugues de Saint-Victor, De sacramentis, t. II, part. III, c. i et ii, t. clxxvi, col. 421-422, et surtout, en appendice à l’Histoire de Bède le Vénérable, la dissertation de Smith, De tonsura clerieali, t. xcv, col. 327332.

La plupart des théologiens traitant du sacrement de l’ordre consacrent au moins un paragraphe à la tonsure cléricale. Signalons de préférence l’appendice De ionsuræ clericalis conferendse ritu, au traité De sacris electionibus et ordinationibus de Haliier, dans Migne, Cursus theoloyieus, t. xxiv, col. 1587-1616. Parmi les auteurs contemporains : Ph. Gobillot, Sur la tonsure cléricale et ses prétendues origines païennes, dans la Rev. d’hist. eccl., Louvain, 1925, p. 399455 ; dom Pierre de Puniet, Le pontifical romain, 1. 1, Paris, 1930, part. II, c. iii, p. 120-134 ; et, avec les réserves que nous avons laites, JL. Musy, Origine et signification de la tonsure cléricale, dans riev. du clergé français, 1902, p. 150168.

A. Michel.

    1. TORQUEMADA (Jean de)##


1. TORQUEMADA (Jean de), ou Jean de

Tureecremata, dominicain espagnol (1388-1468). — Turrecremata est la traduction latine de Torquemada. Ce dominicain est une des plus belles figures de l’ordre des frères prêcheurs. I. Vie. II. Œuvres.

I. Vie.

Jean de Torquemada, né à Valladolid en 1388, mourut à Rome en 1468. Au concile de Constance, l’envoyé de Jean II, Louis de Valladolid, l’emmena comme assistant(1414). Torquemada prit ses grades académiques à Paris et peut-être même y professa-t-il quelque temps. Il revint en Espagne où il fit l’admiration de tous par la solidité de sa doctrine, par sa prudence, par la pureté de ses mœurs. Prieur du couvent de Tolède, il fut appelé à Rome par Eugène IV qui, en 1431, le nomma maître du Sacré-Palais. Théologien pontifical au concile de Bâle (1432), il est chargé d’examiner quelques propositions malsonnantes d’Augustin de Rome, ainsi que les révélations de sainte Brigitte, dont quelques passages semblaient suspects. Quand Eugène IV rompit avec le concile, Torquemada quitta Bâle, mais continua à s’occuper des Bohémiens et des Grecs, se montrant en toutes circonstances le défenseur résolu des droits et de la dignité du Saint-Siège. Il fut envoyé comme ambassadeur auprès du roi de France Charles VII, pour le persuader de faire la paix avec l’Angleterre. Après la publication, par Torquemada, de son traité de l’Église, Eugène IV lui adressa un bref (30 octobre 1436), louant sa science, ses vertus, sa probité, si profitables au Siège apostolique, et lui décernant le titre de Defensor fldei. Cf. Ughelli, Ilalia sacra, Rome, 1644, t. i, p. 180. Au concile de Florence (1438-1443), Torquemada travailla activement à l’union avec les Orientaux.

Créé cardinal du titre de Saint-Sixte par Eugène IV (18 décembre 1439), il opta bientôt pour le titre de Sainte-Marie du Transtévère. Évêque de Palestrina sous Calixte III, il devint évêque de Sabine sous Pie IL En 1461, ce dernier pape lui confia le soin d’examiner les magnats de Bohême pour leur faire abjurer les erreurs manichéennes dont ils étaient imbus. Le titre de « Défenseur de la foi » que lui avait décerné Eugène IV lui fut conservé par de nombreux admirateurs, notamment Bessarion et Blondo, son historien. Torquemada établit à la Minerve la pieuse association de VAnminziala, dont le but est de doter chaque année

des jeunes romaines sans ressources, afin de leur permettre un mariage honnête. Il fut inhumé à la Minerve, dans la chapelle de l’Assomption, reconstruite et décorée avec magnificence par son ordre ; ce qui a donné lieu à la publication de l’opuscule Meditationes Joannis de Turrecremata posilse et depictæ de ipsius mandato in ecclesise ambitu S. M. de Minerva, Rome, 1498.

IL Œuvres. — Le catalogue des œuvres de Torquemada a été dressé avec soin par Quétif-Échard, qui s’inspire fréquemment des indications fournies par Nicolas Antonio, Bibliotheca hispana vêtus, t. X, c. x, n. 515 sq. Les œuvres de Torquemada sont aussi nombreuses que variées. Les plus importantes ont été éditées ; d’autres sont encore manuscrites.

1° Œuvres éditées. — 1. Commentarii in Décret. Gratiani (dédiés à Nicolas V), Lyon, 1516, 6 vol. : Rome, 1555 ; Venise, 1578, 4 vol. — 2. Gratiani decretorum libri V secundum gregorianos decrelalium libros titulosque Decreti (également dédié à Nicolas V), demeuré longtemps manuscrit et publié seulement en 1727, à Rome, par Fontanini, archevêque d’Ancyre, qui y joignit ses notes. Mais l’ouvrage est-il bien authentique ? — 3. L’œuvre qui a le plus contribué à la réputation théologique de Torquemada est la Summa de Ecclesia, qui vit le jour en 1448-1449 et fut imprimée pour la première fois à Cologne, 1480 ; puis à Lyon, 1496 ; Salamanque, 1560 ; Venise, 1561 ; les 1. II et III sont dans Rocaberti, Bibliotheca maxima pontifleia, t. xiii, col. 283-574. Elle est divisée en quatre livres : t. I, De universali Ecclesia ; t. II, De Ecclesia romana et pontificis ejus primatu (il y revendique pour le pape la plénitude du pouvoir et l’infaillibilité) ; t. III, De universalibus conciliis ; t. IV, De schismaticis et hæreticis. Le troisième livre a été dans la suite fréquemment utilisé par les apologistes du pouvoir pontifical et de son indépendance à l’égard du concile. Le manuscrit de la Summa de Ecclesia est à la Vaticane, cod. 2577, 2578, 2701. L’ouvrage est essentiellement polémique et dirigé contra Ecclesiæ et primaius aposloli Pétri adversarios. Les partisans de la « théorie conciliaire » sont pour Torquemada des inspirés du diable, des disciples de Marsile et d’Occam. Les décrets de Constance ne l’embarrassent guère, moins encore ceux de Bâle. Devant le concile l’autorité pontificale s’élève, seule omnipotente, supérieure à celle de l’Église universelle. Hors le cas d’hérésie, aucun pape vrai, indubitable ne peut être mis en jugement. Le pontife romain n’a au-dessus de lui dans l’Église que Jésus-Christ. Dès lors le pape n’est lié par aucun décret conciliaire, rentrant dans le cadre du droit positif. Il n’est tenu que par les lois de droit divin ou de droit naturel. Le concile ne peut annuler aucun acte du chef de l’Église. Que si un pape était vraiment scandaleux, il faudrait prier, patienter, l’admonester, au besoin faire convoquer, en dehors de ce pape, un concile général qui lui adresserait des remontrances, mais se garderait de le juger ou de le déposer, de crainte d’excéder ses droits.

— 4. Contra décréta concilii Constantiensis, en faveur d’Eugène IV, édité dans Mansi, Concil., t. xxx, col. 550-590 ; mais aussi à Venise, 1563. — 5. Tractatus factus contra avisamentum quoddam Basileensium, quod non licet appellare a conciliis ad papam, Vatic. 5606 ; édité dans Mansi, ibid., col. 1072-1094. — 6. Tractatus notabilis de potestata papæ et concilii generalis auctoritale, Cologne, 1480 ; Venise, 1563 ; édité sous le titre : Apologia Eugenii papæ IV, sioe de summi pontificis et generalis concilii potestate ad Basilensium oratorem in Florentina responsio…, Venise, 1563 ; Louvain, 1688 ; se trouve aussi dans Labbe, Concil., t. xiii, col. 1661-1719 et dans Rocaberti, op. cit., t. xiii. On rattachera à cette littérature polémique deux discours de Torquemada ; l’un à la diète