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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/660

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TRADITION. PAPES ET CONCILES


Grégoire le Grand, Epist. ad patriarchas (février 591), ibid., n. 136.

19° Le concile du Latran en 649, sous Martin I". — Plus énergiquement encore que le IIe concile de Constantinople, le concile de 649 affirme le principe doctrinal de la tradition et anathématisc ceux qui ne l’admettent pas :

Can. 17. — Si quis secun-Si quelqu’un ne confesse

dum sanctos Patres non con-pas proprement et en toute

fitetur proprie et secundum vérité selon la doctrine des

veritatem omnia, qure tradi-saints Pères, tous les ensei ta sunt et prædicata sanctæ gnements qui ont été trans catholicæ et apostolicæ Dei mis et prêches à la sainte,

Ecclesiæ perindeque a sanc-catholique et apostolique

tis Patribus et venerandis Église de Dieu, et pareille universalibus quinque conci-ment ceux qui nous viennent

iiis usque ad unum apicem des saints Pères et des cinq

verbo et mente, condemna-vénérables conciles œcumé tus sit. niques, (et cela) de parole et

Cav., n. 137 ; Denz.-Bann., de cœur, et jusque dans le

n. 270. dernier détail, qu’il soit condamné.

Les can. 18, 19 et 20 reprennent le détail des doctrines et des hérétiques condamnés. En voir ici le résumé, t. x, col. 193. On y trouve encore des allusions directes à la valeur de l’enseignement traditionnel, transmis dès le début par les ministres de la parole, par les Pères et par les cinq vénérables conciles. Cav., n. 137 ; Denz.-Bannw., n. 271-274.

20° Hadrien Ie’(772-795) et le IIe concile de Nicée (787). — L’iconoclasme est ici en cause. Contre cette nouvelle hérésie, c’est à la tradition que le pape fait appel. Ce qui a été fait contre les saintes images, l’a été « à rencontre de la tradition des Pères vénérables ». Lettre aux Pères du concile (785), Dcnz.-Bannw., n. 298 ; Cav., n. 360. Rien d’étonnant donc que le concile, dans la viie session, où il s’est plus particulièrement occupé de l’hérésie iconoclaste, ait protesté de sa volonté de suivre « le magistère divinement inspiré de nos saint*- Pères » et « la tradition de l’Église catholique ». Bien plus, il semble que pour lui tradition s’identifie avec enseignement des Pères, xâ>v àyîwv roxrépcov fjjxâiv SiSaaxaXîa eï-rouv 7rapâ80aiç Trjç xaOoX’.xrjç’ExxXirçaîaç, et le concile conclut en prononçant la condamnation de ceux qui osent penser ou enseigner autrement et méprisent les traditions de l’Église. Denz.-Bannw., n. 302, 304 ; Cav., n. 828, 829. Aussi la viiie session comporte-t-elle un analhème explicite contre « quiconque rejette toute tradition de l’Église, soit écrite, soit non écrite ». Denz.-Bannw., n. 308 ; Cav., n. 28.

21° Le IV* concile de Constantinople (869-870). — Le concile déclare suivre « les définitions des saints Pères et en retenir le sens ». « Nous professons donc, ajoutent les Pères, conserver et garder les règles qui ont été transmises à la sainte Église catholique et apostolique, et par les saints et illustres apôtres et par les conciles universels et particuliers des (Pères) orthodoxes, ou encore par quelque Père porte-parole de Dieu. » Can. 1. Denz.-Bannw., n. 336 (texte grec) ; Cav., n. 139. C’est donc non seulement une convenance rationnelle, mais encore une antique tradition qui fait rendre à l’image un honneur qui, par elle, s’adresse à la personne représentée. Can. 3, Denz.-Bannw., n. 337. Cf. can. 1 1 ; Ibid., n. 338.

II. LE MOYEU AQE PROLONGÉ JUSQU’AU CONÇUE

DE trente. — Dans cette période qui couvre iep1 siècles, le recours à l’argument de la tradition est bien moins fréquent. Le Moyen Age, on le saii. est l’époque du triomphe de la scolastique, et la scolastique s’ocoupe peu de rechercher les donnée*, positives de l’enseignement traditionnel, données qu’elle suppose U quises et qu’elle se propose d’éclairer à la lumière d’une métaphysique.

Les « exemples des saints Pères » sont cependant encore invoqués par le I er concile du Latran (1123) pour condamner, à la suite de multiples synodes et conciles, les ordinations simoniaques. Can. 1, Denz.-Bannw. , n. 359 (avec la note 2) ; Cav., n. 1324. Voir aussi le can. 9, où se trouve la condamnation de l’hérésie des « incestueux ». Denz.-Bannw., n. 362.

1° Grégoire IX (1227-1241). — Le premier document important est la lettre de Grégoire IX aux théologiens parisiens sur la nécessité de garder intactes la terminologie et la tradition théologiques. Sous le nom de « tradition théologique », le pape fait entrer en première ligne la tradition des Pères, dont il ne faut pas modifier la terminologie pour y substituer des formules nouvelles et téméraires. Il faut exposer la théologie secundum approbalas tradiliones sanctorum et se contenter des termes dont se sont servis les saints Pères. Denz.-Bannw., n. 442, 443 ; Cav., n. 189. Il s’agit, on le voit, de la tradition, quoiqu’il soit ici beaucoup plus question de la façon de la présenter que de sa valeur à affirmer.

2° Le IIe concile de Lyon (1274). — Il s’agissait de réaliser l’union des Églises latine et grecque par l’affirmation de l’unité de foi entre Pères latins et Pères grecs. Sur la procession du Saint-Esprit, le concile s’exprime en ces termes : Hoc professa est hactenus, prsedicavit et docuit, hoc ftrmiter tenet, prsedicat, profiletur et docet sacrosancta Romana Ecclesia, mater omnium fidelium et magistra ; hoc habet orthodoxorum Patrum atque Doctorum, latinorum pariter et gnecorum. incommutabilis et vera sententia. Denz.-Bannw., n. 460 ; Cav., n. 535. Dans la profession de foi de Jean Beccos, patriarche de Constantinople (1277), on rappelle que « les lumières de l’Église et les docteurs ont ainsi théologisé ». Cav., n. 536.

3° Le concile de Vienne (1311-1312). — À la fin de la constitution De summa Trinitate et fide orthodoxa, l’argument de tradition prend un aspect nouveau : celui de l’autorité des théologiens. Il s’agit du moment de l’infusion des vertus et de la grâce, quant à leur, habitus, dans l’âme des petits enfants qu’on baptise. Le concile estime qu’une infusion immédiate, au moment même de l’administration du sacrement, est i plus probable et plus concordante et conforme aux assertions des saints et des docteurs modernes de la théologie ». Denz.-Bannw., n. 483 ; Cav., n. 1068.

4° Le concile de Florence (1 138-1 1 43). — Ici encore, il s’agissait de réconcilier l’Orient et l’Occident. Sur la procession du Saint-Esprit, comme dans la question du purgatoire, le concile invoqua, pour les expliquer et en manifester l’accord, les affirmations fies saints Docteurs, tant latins que grecs. Dcnz.-Bannw., n. (iill. Cav., n. 538. Voir ici Piugatoire, t. xiii, col. 1253 sq. : 1256 sq. Sans invoquer de façon expresse l’argument de tradition, le décret 7’ro jacobitis n’est cependant. dans la majeure partie de sa teneur, qu’un rappel de* enseignements donnés et des condamnation* ? portée. au cours des premiers siècles de l’Église. Voir, dan Denz.-Bannw., n. 705, 706, 707, 710.

5° Le Ve concile du Latran (1512-1517). — La xr ses sion (19 décembre 1516) atteste quc la primauté ro maine est reconnue sans contestai ion possible nedum ex sacra' Scrif>lunr testimonio, dictis tandorum l’utrum m iiiiorum Romanorum Pontiflcum etiam antdeeet sorum noslrorum, snrrnrumqur ranonum drrrrlis. sed

propria etiam eorundem concilioruMi eonfeatione, Denz. Bannw., n. 7 10 ; <… n. 371.

/II. LE CONCILE de trente et IBM 008TBO YEUSES QUI Si RATTACHENT. - I" Lit Ihrologn

lastique ri l’argument de tradition. On l’a remarqué ;

l’argument de tradition, qui invoque à la base du dogme la révélation faite oralement pai le Christ aux apotri’s et par les apôlres aux premier.lions