le mettait au nombre des plus célèbres théologiens bonaventuristes de la réforme capucine (Script, min., op. cit., p. 75). Parmi les modernes les uns lui conservent cette qualité ; cf. Prosper de Martigné, cap., La scolaslique et les trad.it. francise, p. 27, 28, Paris, 1888 ; d’autres font des réserves, cf. Augustin de Corniero, cap., P. Juan Zamora de Udine, dans Capuchinos precursores del P. Bart. Barberis, Collectanea francise, t. i, 1931, p. 185, 193-211 ; certains, enfin, doutent de son esprit de conciliation et le considèrent comme un fervent sympathisant scotiste qui n’a qu’un but : prouver dans ses Disputationes theologicse (voir plus haut) que les opinions de saint Bonaventure et de saint Thomas peuvent et doivent se réduire à celles du Docteur Subtil. Cf. : Melchior de Pobladura, cap. P. Juan Zamora de Udine dans El P. Pedro Trigoso de Calatayud, Promotor de los Estudios Buenaventurianos, Collect. francise, t. v, 1935, p. 408-409. D semble, en résumé prématuré de porter un jugement d’ensemble sur la synthèse hardie tentée par Zamora, cependant on peut déjà affirmer que notre auteur, dans le but d’arriver à la conciliation à tout prix, a parfois trop adouci les différences particulières qui existent entre les doctrines de saint Thomas, de saint Bonaventure et de Duns Scot.
En plus des auteurs cités dans le texte, notons : Mathieu Ferchio, Tract, theolog. de angelis ad mentem S. Bonaventuree, q. xlviii, n. 29, Padoue, 1658 ; Gaudence Bontemps, Palladium theologicum, seu tota theologia scholastica in septem tomos distributa ad intimam mentem S. Bonaventuræ, t. i, apparatus vii, Lyon, 1676 ; Jean de Saint-Antoine, Biblioth. francise, t. ii, 186-187, Madrid, 1732 ; Bullarium capuccinorum, t. ii, 281, Rome, 1743 ; Bernard de Bologne, Bibliolheca scriptorum ord. minorum cap., p. 149-150, Venise, 1747 ; Biographie universelle, t. xix, p. 269, Bruxelles, 1847 ; Roch de Cesinale, Storia missionum cap., t. i, p. 344, Paris, 1867 ; Évangéliste de Saint-Béat, S. Bonaventuree scholæ franciscanæ magister præcellens, 44, Tournai, 1888.
P. GODEFROY.
ZAMORA (Laurent de), cistercien espagnol, né
vers le milieu du xvie siècle, mort en 1614. Zamora a
publié une Monarquia mystica de la Iglesia hecha de Geroglyphicos sacados de humanas y diuinas letras,
Madrid, 1595 (nombreuses rééditions), qui intéresse à
divers titres l’ecclésiologie et la mariologie.
Antonio, Bibliotheca hispana nova, t. ii ; Michaud, Biographie universelle, t. xlv, p. 364 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 399.
ZAMORDI Michel, frère prêcheur italien. — Né
en 1570, il reçut l’habit au couvent de Milan, fit ses
études à Bologne, enseigna en diverses villes de l’Italie
comme Milan, Vérone, Crémone, Venise. Il refusa
toute charge dans sa province de Lombardie et reçut
seulement la maîtrise. Mort à Milan en 1642. On a
de lui de nombreuses œuvres théologiques et philosophiques.
Quétif-Échard, Script, ord. præd., t. ii, p. 529.
ZAMORRA ou CAMORA Laurent, écrivain
ascétique espagnol, né à Huesca, en Aragon, vers
1533, se fit chartreux à l’âge de dix-sept ans au couvent
de Porta-Cœli, près de Valence, et fut dans la
suite prieur de ce monastère et délégué de différentes
commissions de l’ordre, en Espagne. Il mourut en
voyage, dans sa patrie, le 28 septembre 1583. C’est
à lui que saint Louis Bertrand, une année avant sa
mort, prédit le jour où il passerait à la bienheureuse
éternité. Dom Zamorra rentré à Porta-Cœli nota la
prédiction du saint et, lorsqu’il apprit son décès,
communiqua sa note aux dominicains de Valence
comme preuve de l’esprit prophétique de leur vénérable
confrère. — On lui doit : De discretione spirituum dialogi, Valence, 15…, in-12. — Familiaria exercitia,
ms. de 1580, in-8°, 125 pages, à la bibliothèque
du séminaire Saint-Charles de Saragosse. Dom Zamorra
a laissé en outre des notices historiques sur
plusieurs chartreux illustres de Porta-Cœli.
Latassa, Bibliotecas antigua y nueva de Escritores Aragoneses.
ZECH François-Xavier, jésuite allemand, canoniste
(xviiie s.). — Né en 1692, à Ellingen (Franconie),
il entra dans la Compagnie de Jésus en 1712. Il enseigna
la philosophie et la théologie et surtout, pendant
plus de trente ans, le droit canonique, particulièrement
à Ingolstadt, où il succéda au célèbre P. Pichler
(voir ici t.xii, col. 1609), dont il avait été l’élève. En
1768, il se retira à Munich, où il mourut en 1772. « Zech est un des meilleurs canonistes de son ordre et
de son époque. Il tint compte des circonstances du
temps en joignant l’exposé du droit allemand à celui
du droit canonique. Tous ses écrits sont très utiles. »
Fr. von Schulte, Geschichte der Quellen und Literatur
des canonischen Rechtes, t. iii, 1880, p. 180. Nous
n’avons pas à nous étendre ici sur son importance et
ses doctrines comme canoniste ; il intéresse ce Dictionnaire
surtout par son ouvrage important sur le
prêt à intérêt et l’usure, que nous mentionnons en
dernier lieu, bien qu’il précède partiellement les
autres en date.
Principaux ouvrages. — Prsecognita juris canonici, ad Germanise catholiese principia et usum accommodata, Ingolstadt, 1749, réédition ibid., 1756, exposé des éléments et des principes du droit canonique, « un des écrits les plus utiles publiés jusqu’alors ». Schulte, loe cit. — Hierarchia ecclesiastica, ad Germanise catholiese principia et usum delineata, Ingolstadt, 1750.
— De jure rerum ecclesiasticarum, ad Germanise catholiese principia et usum, 2 vol., ibid., 1758-1762. — De judiciis ecclesiasticis, ad Germanise catholiese principia et usum, 2 vol., ibid., 1765-1766. L’ouvrage contient une dissertation spéciale contre Febronius, qui répondit par une apologie intitulée : Notas critiese brèves in ea quæ… P. F. X. Zech adoersus pacificum Febronii systema nuper edidit (cf. Zaccaria, Antifebronius vindicatus, éd. de Borne, 1843, p. 11). — Compendium juris canonici, ibid., 1750.
L’ouvrage pour nous le plus intéressant a pour titre Rigor moderatus doctrinse pontificise circa usuras a SS. D. N. Benedicto XIV per epistolam encyclicam episcopis Italise traditus, ab Ingolstadiensi Academia constanter assertus, Dissertatio P, Ingolstadt, 1747 ; Dissertatio IP, specimina exhibens moderationis pontificise a P. Daniele Concina violatæ, ibid., 1749 ; Dissertatio IIP, specimina ulleriora exhibens…, ibid., 1751. Les trois parties furent plusieurs fois rééditées ensemble : Ingolstadt, 1752, Venise, 1761, 1762. C’est un traité sur le prêt à intérêt et l’usure, à propos de la célèbre lettre encyclique aux évêques d’Italie Vix pervenit, du Il nov. 1745 ; cf. Denz.-Bannw., Enchiridion, n. 1475 sq. Il est dirigé, surtout dans les deux dernières parties, contre le dominicain Concina, qui venait de publier deux écrits, dans lesquels il attaquait l’Université d’Ingolstadt et en particulier le P. Pichler comme soutenant en cette matière une doctrine contraire à l’enseignement de l’Église ; voir ici Concina, t. iii, col. 697-698. Le P. Zaccaria l’a Inséré dans son Thésaurus theologicus, t. viii, p. 518701, mais en supprimant les passages trop uniquement polémiques ; Migne a reproduit ce texte abrégé dans son Theologise cursus completus, t. xvi, col. 765-996. L’ouvrage, très documenté, est d’un grand intérêt pour l’histoire des controverses sur le prêt à intérêt et l’usure au xviii 8 siècle ; il garde encore aujourd’hui sa valeur, comme l’attestent par exemple les nom-