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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/329

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    1. UNITÉ DE L’ÉGLISE##


UNITÉ DE L’ÉGLISE. PÈRES GRECS

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col. 119. Telle est la foi « droite » de l’Église, In Rom., i, 19, t. xiv, col. 870 ; en face de laquelle la doctrine des hérétiques est de la « fausse monnaie », In ps. XXXVI, nom. iii, 11, t.xii, col. 1347, Si l’Église est comparable à l’arche de Noé dans laquelle il faut être pour se sauver, c’est que ceux qui sont dans l’Église ont tous la irtême foi et sont purifiés par le même baptême, bien que tous n’en profitent pas également. In Gen., hom. ii, 3, t.xii, col. 168 B. Ainsi l’Église, ayant reçu la lumière du Christ, est elle-même une lumière qui éclaire : le Christ est la lumière des apôtres et les apôtres sont la lumière du monde. Ibid., hom. i, 5, 6, col. 150 C-151 A. L’Église est pour ainsi dire entourée du mur de la vérité du Verbe. In Jer., hom. v, 16, t. xiii, col. 320 C.

Sur l’unité de communion, on trouve chez Origène de belles affirmations, s’inspirant surtout de la comparaison paulinienne du corps et des membres, le Christ étant principe de vie pour son corps, l’Église. Cont. Celsum, IV, 48, t. xi, col. 1373 B. Cf. In epist. ad Rom., t. V, n. 9, t. xiv, col. 1046 A ; In Luc, hom. vi, t. xiii, col. 1819 AB ; In Joa., x, 20, t. xiv, col. 369 D-372 A ; 27, col. 393 B. Dans l’Église, l’évêque est le surveillant-né de cette unité tangible. In Jesu Nave, hom. vii, 6, t.xii, col. 862 ; cf. In Matth. com., ser. 14, t. xiii, col. 1620. Les Églises dispersées constituent une unité mystique : elles sont « le corps entier des synagogues de l’Église ». In Matth., xiii, 24, t. xiii, col. 1157. C’est ainsi qu’Origène parle de 1’ « œcuménicité » de l’Église de Dieu, Selecta in ps., xxxii, 8, t.xii, col. 1305 ; qu’il l’appelle « le cosmos du cosmos », In Joa., vi, 38, t. xiv, col. 301 ; qu’il la compare à une maison unique, Cont. Gels., VI, 48, t. xi, col. 1378 ; cꝟ. 79, col. 1417.

Quant à l’unité d’autorité et de gouvernement, le commentaire In Matth. (c. xvi, ꝟ. 18), xii, 10-11, ’t. xiii, col. 996-1005, semble ne pas accorder à Pierre de rôle spécial comme fondement de l’Église, les apôtres partageant avec lui ce rôle ; bien plus, tout le peuple chrétien étant lui-même « Pierre », c’est-à-dire pierres vivantes dont se compose l’Église de Dieu. On n’oubliera pas que cette interprétation, à la fois littérale et allégorique, a un fondement dans I Pet., ii, 4. Voir Origène, col. 1554.

On sait par ailleurs que Denys d’Alexandrie, un des plus fervents disciples d’Origène. dénoncé à Denys de Rome, s’explique dans une apologie en quatre livres. Cf. S. Athanase, De sententia Dionysii, 13, P. G., t. xxv, col. 500.

3. Cette doctrine de l’unité de foi et de communion se retrouve en un curieux fragment du Ilepl èxxA7)a[a< ; attribué à Anthime de Nicomédie († 302) : « Comme il y a un Dieu, un Fils de Dieu, un Esprit-Saint, ainsi Dieu a créé un homme unique, un cosmos unique, et il y a une Église catholique et apostolique et un baptême pour tout le cosmos : Mioc toÎvuv xaôovix ?) xai. à7ro<rroXix7) èxxATjata lem xotG’oay)ç oïxo’j[iiv7]< ;, , qui garde aujourd’hui encore la foi qu’elle a reçue des apôtres… Mais les hérésies n’ont reçu (leur doctrine) ni des apôtres, ni des disciples des apôtres, ni des évêques successeurs des apôtres…, et elles ne sont point établies partout… et leurs Églises ne sont point appelées catholiques. » Publié par G. Mercati, Note di letteralura biblicae cristiana antica, Rome, 1901, p. 95-98.

On trouve également chez Eusèbe de Césarée quelques formules qui lui sont personnelles et qui rappellent celles d’Origène : « Il n’y a qu’un jour du Seigneur pour nous éclairer dans son unique maison qu’est l’Eglise, répandue à travers tout le monde. » Demonstr. evang., IV, xvi, P. G., t. xxii, col. 313 A.

4. Saint Athanase.

Quoique leur attention fût principalement concentrée sur l’arianisme, les Pères

du ive siècle ne manquent pas de manifester leur pensée sur l’unité de foi et l’unité de communion dans l’Église universelle, la reconnaissance de la primauté romaine étant plutôt dans les faits (recours doctrinaux ou disciplinaires à l’autorité suprême) que dans l’enseignement didactique.

Pour Athanase, 1’ « Église catholique » — l’expression est courante chez lui — est un tout organique, ayant ses chefs, les évêques, Epist. encycl., n. 6, P. G., t. xxv, col. 236 A ; Apol. cont. arianos, 11, col. 268 C ; De decrelis, 3, col. 428 C ; De synodis. 12.’t. xxvi, col. 761 D, etc., et dont les fidèles sont les membres. Epist. encycl., 1, t. xxv, col. 223 C. Eidèles et pasteurs doivent se maintenir dans l’unité de l’Église. Epist. heort., v, 4, t. xxvi, col. 1382 A. Cette unité implique une commune foi de tout le troupeau sous la conduite du chef suprême, Notre-Seigneur Jésus-Christ, Tomus ad Antioch., 8, t. xxvi, col. 805 C ; et cette foi est la foi de l’Église catholique, Ad Jovianum, 1, ibid., col. 813 C ; De decretis, 1, t. xxv, col. 416 A ; De synodis, 3, t. xxvi, col. 685 C, dont l’unité s’affirme dans l’espace, c’est-à-dire dans toutes les Églises particulières, Epist. encycl., 1, t. xxv, col. 225 A ; Ad Jovianum, prseamb., t. xxvi, col. 813 B ; De synodis, 10, col. 696 B ; 11, col. 700 C ; ou encore dans le temps, parce que cette foi, toujours identique à elle-même, remonte aux apôtres et au Christ. Ad Serap., ii, 8, col. 620 C ; Epist. encycl., 1, t. xxv, col. 225 A ; Epist heort., ii, 7, t. xxvi, col. 1370 CD ; cf. De synodis, 3, col. 685 AC ; 10, col. 697 A. C’est cette foi qu’il faut garder, même au prix de la vie. Epist. ad episc. JEgypt. et Lybise, 21, t. xxv, col. 588.

On trouve sous la plume d’Athanase la remarque déjà formulée par Justin, voir col. 2183. Parce que la foi des chrétiens remonte au Christ, ils n’ont pas d’autre nom que celui de chrétiens ; tandis que les hérétiques portent le nom du fondateur de leur secte, laquelle, bien postérieure au Christ, ne peut représenter la doctrine du Christ. Cont. arianos, or. i, 3, t. xxvi, col. 16-17. Aux inventions hérétiques, il suffit de répondre : ce n’est pas là la foi de l’Église catholique, la foi des Pères. Epist. ad Epicl., 3, t. xxvi, col. 1056 B.

A plusieurs reprises, Athanase parle de l’évêque de Rome et de l’Église romaine. Le siège de Rome est rà7TooToXtx6( ; Opôvoç, Hist. arian., 35, t. xxv, col. 733 C. Sans aucun doute, il lui accorde donc, tout au moins en matière de foi, une primauté réelle. Cf. De synodis, 10 (n), t. xxvi, col. 697 A ; 44, col. 769 AB. Les Églises d’Orient n’ont-elles pas recouru à Rome pour y porter leurs conflits ? Apol. cont. arian., 20, t. xxv, col. 280 CD, et le pape Jules est intervenu avec autorité, 21 sq., col. 281 B, autorité qu’il affirme tenir des apôtres Pierre et Paul. Ibid., 35, col. 308 B ; cf. Primauté, col. 278-279 et Athanase, t. i, col. 2174-2175.

5. Didyme l’Aveugle s’est peu occupé de l’unité de l’Église. Il n’hésite cependant pas à qualifier Pierre de « coryphée des apôtres », De Trin., t. I, c. xxvii, P. G., t. xxxix, col. 408 A ; et à affirmer qu’à sa profession de foi en la divinité du Sauveur, Jésus a répondu en l’établissant pierre fondamentale des Églises. C. xxx, col. 417 B. Ceux qui partagent la foi de Pierre entreront dans le royaume des cîeux, dont Pierre détient les clefs ; les autres se verront fermer cette entrée au bonheur. Pierre a également reçu, et les autres (apôtres) par lui, le pouvoir de rejeter les apostats, mais aussi de les réconcilier s’ils viennent à résipiscence, col. 419 C. Sur la primauté de Pierre, voir t. II, c. x, col. 640 D.

6. Saint Basile.

Pour Basile, la raison première de l’unité de l’Église, c’est que l’Église a pour époux et pour chef le Christ. Et pour s’attacher à l’épouse du