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UNITÉ DE L’ÉGLISE. PÈRES LATINS
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col. 535 ; Adv. Pelag., t. I, 16, t. xxiii, col. 510. Le Christ est le chef de ce corps ; si un membre souffre, les autres membres souffrent également ; vouloir se retirer du corps, c’est se révolter contre le chef. Adv. Pelag., i, 18, col. 512. Aussi l’Église, mère unique de tous les vivants, engendre tous les chrétiens. Epist., cxxiii, 12, t. xxii, col. 1533. Répandue dans tout le monde, elle reste unie par le même Esprit. In Michœam, t. I, c. i, ꝟ. 10 sq., t. xxv, col. 1162 B. Cette unité s’appuie sur les « sommités » (apostoliques), choisies par le Christ. In Is., t. I, c. ii, ꝟ. 2, t. xxiv, col. 43 D-44 A ; cꝟ. t. XVII, c. xliii, ꝟ. 7, col. 614 A. — Sur l’unité de foi et la tradition apostolique, sur la primauté romaine, voir Jérôme (Saint), t. viii, col 977, 978-979. Sur les difficultés soulevées contre l’Église monarchique, voir col. 965-976.
4. Saint Optât de Milève.
La controverse donatiste a mis en relief le dogme de l’unité de l’Église. Sur le donatisme, voir t. iv, col. 1701. Avant le donatisme, la paix et l’unité régnaient dans l’Église. De schismate, t. II, 15, P. h., t. xi, col. 966-967. Cette unité a été brisée par les donatistes qui ne peuvent se flatter de représenter à eux seuls l’Église catholique, confinés qu’ils sont en Afrique. Voir ici t. iv, col. 1723. Tandis que la catholicité de l’Église ne nuit en rien à son unité, tandis que, par leurs erreurs, les donatistes se séparent de l’Église, les différentes cathedræ des catholiques, malgré leur distinction, ne peuvent être séparées les unes des autres : tels, les doigts de la main. Un même esprit les unit dans le même corps. De sehism., t. II, 5, col. 958 B. Elles sont unies entre elles par leur attachement à la chaire de Pierre, in qua una cathedra unitas ab omnibus servareiur. Schismatique et pécheur quiconque opposerait une autre chaire à cette chaire unique et singulière. Ibid., 3, col. 947 A ; cꝟ. 4, col. 955 A ; t. VI, 3, col. 1070 AB. Optât révèle ici sa conception de l’unité catholique : « L’Église est une société visible réalisée par un commerce de lettres et qui a pour centre l’évêque de Rome, avec qui et par qui tout le collège des évêques est uni », cum quo nobis totus orbis commercio formatarum in uno communionis societate concordat. De sehism., t. II, 3, col. 949 A.
5. Saint Augustin.
Contre les donatistes, Augustin, comme Optât, recourt à l’argument de l’universalité de l’Église ; mais, si loin que s’étende sur terre l’Église, son unité reste intacte : Ecclesia unitatis orbis terrarum. Enarr. in ps., xxxix, 20, P. L., t. xxxvi, col. 446 ; cf. Epist., lxxxvii, 2 ; cxl, 43, t. xxxiii, col. 297, 556. Les Églises locales sont nombreuses, mais une est l’Église ; nombreux, les fidèles, mais une l’épouse du Christ, tout comme beaucoup de fleuves se fondent en un seul fleuve. Enarr., lxiv, 14 ; lxvii, 11, t. xxxvi, col. 783, 818. Rome est fille de rois, Carthage, fille de rois ; des villes et des villes sont filles de rois et toutes ensemble ne font qu’une seule reine. Enarr., xliv, 23, col. 509. L’Église est la tunique sans couture du Christ, symbole d’unité : in Ma veste unitas commendata est. Serm., cclxv, 1, t. xxxviii, col. 1222 ; cf. Enarr., evi, 14, t. xxxvii, col. 1428 ; In Joa., tract, cxviii, 4, t. xxxv, col. 1949. Grâce à l’Église, l’univers est devenu un chœur, le chœur du Christ chantant à l’unisson de l’Orient à l’Occident. Enarr., cxlix, 7, t. xxxvii, col. 1953. L’unité du culte est l’expression de l’unité des âmes : unité dans la prière, les jeûnes, les chants ; cf. Enarr., xxi (n), 24, t. xxxvi, col. 177 ; xlviii, 2, col. 543544 ; lxxv, 10, col. 964 ; xcix, 12, t. xxxvii, col. 1278 ; evi, 13, col. 1426 ; cxxv, 9, col. 1663 ; cxlix, 2, col. 1949 ; Serm., ccix, 1, t. xxxviii, col. 1046 ; ccx, 8, col. 1051 ; De vera religione, 5, t. xxxiv, col. 121123. À l’inverse de la confusion de Babel, l’unité de la langue est reconstituée dans l’Église par l’Esprit Saint, car la foi donne à tous les cœurs le même langage. Enarr., liv, 11, t. xxxvi, col. 636 ; Serm., cclxvi, 2 ; cclxvii, 3 ; cclxviii, 1 ; cclxix, l, t. xxxviii, col. 1225, 1232, 1233, 1234.
L’unité de l’Église est celle d’un édifice, dans la construction duquel les nations entrent comme des pierres vivantes, constituant le corps du Christ. Serm., cxvi, 7, t. xxxviii, col. 661 ; cf. Epist., CXLII, 1-2 ; clxxxvii, 20-21, 33, t. xxxiii, col. 583-584, 839-840, 845 ; Enarr., cxxvi, 3, t. xxxvii, col. 16681669. Ainsi les baptisés, peuple de sanctifiés, sont le corps dont la tête est le Christ. Enarr., lxxxv, 4, col. 1084-1085 ; cf. xxx (n), 4 ; xxxvi (m), 4 ; lxviii (i), 11, t. xxxvi, col. 232, 385, 850. Il y a entre la tête et le corps comme une unité de personne, unus in uno sumus. Enarr., xxvi (n), 23, t. xxxvi, col. 211 ; cf. xxix (il), col. 221 ; xci, 11 ; ci (i), 18 ; cm (i), 2, t. xxxvii, col. 1178, 1304, 1336. L’Église est la plénitude du Christ, caput et corpus. De civ. Dei, t. XXII, xvin, t. xli, col. 779-780. C’est la charité qui unit les pierres vivantes de l’Église, et réalise en l’Église la paix. Serm., cxvi, 7 ; cccxxxvi, 1, t. xxxviii, col. 661, 1471 ; cf. Enarr., xxx (n), 4 ; lv, 3, t. xxxvi, col. 232, 648 ; cxlix, 2, t. xxxvii, col. 1949 ; Serm., ccclxi, 14, t. xxxix, col. 1606. D’autres images représentent l’unité des membres avec le corps et avec le chef sous un autre jour : l’Église est tirée du côté du Seigneur transpercé. Serm., cccxxxvi, 5, t. xxxviii, col. 1474 ; Enarr., cm (iv), 6 ; cxxvi, 7, t. xxxvii, col. 1381, 1672 ; In Joa., tr. cxx, 2, t. xxxv, col. 1953 ; De Gen. cont. Manichœos t. II, 37, t. xxxiv, col. 215 ; De civ. Dei, t. XXII, xvii, t. xli, col. 778. Autre image : le Christ est l’époux, l’Église, l’épouse ; les deux ne font qu’un. Serm., xci, 8, t. xxxviii, col. 571 ; cccxli, 12, t. xxxix, col. 1500 ; Enarr., xxx (i), 4, t. xxxvi, col. 227 ; ci (i), 2, t. xxxvii, col. 1293. L’unité des membres est encore affirmée dans leur unique source d’existence : comme Adam et Eve nous ont tous engendrés pour la mort, ainsi le Christ et l’Église nous ont tous enfantés pour la vie éternelle. Serm., xxii, 10 ; cxxi, 4 ; ccxvi, 8, t. xxxviii, col. 154, 680, 1081 ; cccxliv, 2, t. xxxix, col. 1512 ; cf. Serm., exen, 2, t. xxxviii, col. 10121013. Aussi l’Église est-elle « la mère des vivants ». De nupt. et conc, t. II, 12, t. xliv, col. 443 ; Enarr., cxxvi, 8, t. xxxvii, col. 1673.
L’unité de l’Église a pour armature l’autorité enseignante et disciplinaire des pasteurs : « Ne résiste pas à ton évêque. » Epist., xxxvi, 32, t. xxxiii, col. 151 ; cf. Epist., ccxxviii, 5, 7, 8, 11, ibid., col. 1015, 1016, 1017-1018 ; De civ. Dei, t. XX, c. ix, 2, t. xli, col. 673 ; Serm., cxlvi, 1 ; cccxl, t. xxxviii, col. 796 ; 1483-1484 ; Enarr., evi, 7 ; cxxvi, 3, t. xxxvii, col. 1422, 1669.
Hérésies et schismes sont des sectes éphémères, conventicules secrets et obscurs. Qusest. evang., i, 38, t. xxxv, col. 1330. Le schisme est une sécession introduite dans la communauté par un dissentiment préalable ; l’hérésie est un schisme invétéré. Cont. Crescon., II, 9, 10, t. xliii, col. 471-472. Hérétiques et schismatiques n’appartiennent plus à l’Église. De fi.de et symbolo, 21, t. xl, col. 193 ; De civ. Dei, t. XVIII, c. li, t. xli, col. 613-614 ; Enarr., cxvi, 6, t. xxxvii, col. 1494 ; Serm., xlvi, 14 ; clxxxi, 3 ; cclii, 4, t. xxxviii, col. 278, 980, 1174. Ce sont des branches coupées de la vigne, retranchées de l’unité. De cal. rud., 48, t. xl, col. 343 ; cf. Serm., lxvi, 18 ; cclii, 4, t. xxxviii, col. 280, 1174. Sans doute l’Église ne retranche pas de son unité tous les pécheurs ; un grand nombre n’en seront chassés qu’à la mort. Serm., ccxxiii, 2, col. 1092 ; cf. Epist., cxlix, 3, t. xxxiii, col. 631 ; cependant déjà certains sont excommuniés et chassés hors de l’unité, comme Adam et Eve furent