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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/498

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VALLA (LAURENT)

VALOIS (HENRI DE)

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VALLA ou délia VALLA, Laurent, célèbre humaniste, né à Rome en 1406, prêtre en 1431, il fut chanoine de Saint-Jean de Latran et professeur en diverses cités italiennes, mort en 1457. Valla a beaucoup écrit, mais a laissé une fâcheuse réputation. On s’est demandé ce qui lui restait de foi chrétienne. Il nous intéresse ici par les ouvrages suivants : Declamatio de falso crédita et ementita Constantini donatione, Cologne, 1535 (traduction française précédée d’une étude historique par un certain Bonneau, Paris, 1879) ; cet ouvrage repose sur des bases historiques assez solides, mais est en fait une attaque contre le Saint-Siège ; il fut du reste mis à l’Index. — Adnotaliones in Novum Testamentum, Paris, 1505 ; — De libero arbilrio, 1482, in-fol. ; Bâle, 1518, in-fol. ; cet ouvrage fut également condamné. Un certain nombre d’écrits de Valla ont été réunis et imprimés à Bâle en 1540.

Mancini, Vita di Lorenzo Valla, Florence, 1891 ; Freudenthal, L. Valla als Philosoph, dans Neue Jahrbiicher fur (las klass. Allertum, t. xxiii, 1909 ; Pastor, Geschichte der Pàpsle, t. I, p. 16 et passim ; Bibliographie dans Chevalier, Bio-bibliographie, t. ii, col. 4625-4626. Cf. Concilium Tridentinum (éd. de la Gôrresgesellschaft), t. v, x, xi et xii, passim, et Dictionnaire apologétique, t. i, col. 274 ; t. iv, col. 584.

J. Mercier.


VALLARSI Dominique, ecclésiastique italien (xviiie s.). — Né à Vérone le 13 novembre 1702 et devenu prêtre séculier, il se consacra aux travaux d’érudition ; il mourut à Vérone le 14 août 1771. Il avait commencé par aider Scipion Mafîei dans son établissement de l’édition de saint Hilaire (qui a pour base celle de Coustant parue en 1693) qui fut publiée à Vérone en 1730. Réimprimée à Venise 1749-1750, c’est elle qui figure dans la P. L. aux t. ix et x. Puis à la demande de son évêque et financièrement soutenu par sa ville natale, Vallarsi entreprit une édition de saint Jérôme. Elle parut à Vérone de 1734 à 1742, 12 vol. in-fol. : S. Hieronymi opéra omnia post monachorume congregatione Sancti Mauri recensionem quibusdam ineditis monumentis aliisque lucubrationibus aucta, notis et obseruationibus illustrata, dédiée au pape Clément XII. Elle fut réimprimée à Venise en 24 vol. in-4°, 1756. C’est l’édition reproduite par la P. L., t. xxu-xxx. Vallarsi publia aussi une édition de Rufin : Tyranni Rufini Aquileiensis opéra cum notis et obseruationibus ; le t. i parut à Vérone, 1745 ; le t. n qui devait contenir les nombreuses traductions faites par Rufin n’a jamais vu le jour. L’édition de Vallarsi est reproduite dans P. L., t. xxi.

Mlchaud, Biographie universelle, t. xi.ii, p. 489 ; Hurter’Nomenclator, 3 « éd., t. v, col. 113 ; Buchberger, Lexikon’t. x, col. 187.

É. Amann,


VALOIS (Henri de), érudit français (xviie s.). Né à Paris le 10 septembre 1603, il fit ses études chez les jésuites, à Verdun d’abord, puis au collège de Clermont à Paris, où il eut pour maîtres Petau et Sirmond. Après avoir étudié le droit à Bourges, il fut inscrit comme avocat au parlement de Paris. Mais, dès 1630, il renonçait au barreau pour se consacrer uniquement aux travaux d’érudition. Lié d’amitié avec des personnages illustres, Higaut, d’Achéry, Mabillon, en correspondance avec des savants tels que le cardinal Barberini, le jurisconsulte Grotius, l’évêque anglican l’sher, il eut une vie calme et honorée. La quasi cécité qui lui était survenue de bonne heure étalï compensée « liez lui par une mémoire excellente qu’il s’appliquait d’ailleurs à entretenir. Il mourut à Paris le 7 mai 1676 et fut enterre à Saint-Nicolas des Champs.

On lui doit les ouvrages suivants : 1° Excerpla

Polybii, Diodori Siculi, Nicolai Damasceni, Dionysii Halicarnensis, Appionis Alexandrini, Dionis et Joannis Anliocheni ex collectaneis Constantini Augusti Porphyrogencti, Paris, 1634, édition, avec une traduction latine, d’extraits d’auteurs grecs rassemblés par ordre de l’empereur Constantin Porphyrogénète sur le thème des vertus et des vices. — 2° une édition de l’historien Ammien Marcellin, Paris, 1636 (une édition meilleure a été faite en 1681, par les soins de son frère Adrien), en appendice des Excerpta Valesiana-, deux chroniques inédites, la première de 293 à 337, l’autre de 474 à 526. — 3° Mais l’œuvre principale de Valois est son admirable édition des historiens ecclésiastiques grecs, entreprise à la demande du clergé de France, qui en finança partiellement l’exécution. Le t. i, in-fol., Paris, 1659, donne VHistoire ecclésiastique d’Eusèbe, avec la Vita Constantini et YOratio ad sanctum cœtum ; à l’édition du texte, doublé par une traduction latine, s’ajoutent des dissertations savantes : De vita, scriptis, flde et orthodoxia Eusebii ; De donatislis ; De translatione septuaginta interprelum ; De Rosweidi martyrologio romano ; De Anastasio et martyribus hierosolymitanis. Le t. ii, in-fol., Paris, 1668, donne les Histoires de Socrate et de Sozomêne, avec trois dissertations De sancto Athanasio, De Paulo Constantinopolitano episcopo, De sexto canone nieseno. Le t. iii, in-fol., Paris 1673, comprend les textes de Théodoret et d’Évagre et les fragments qui subsistent de Philostorge et de Théodore le Lecteur. Les trois volumes ont été réunis à Amsterdam, 1695. Ce sont les éditions de Valois qui ont été reproduites, avec des notes supplémentaires, dans la P. G. de Migne. Cette œuvre monumentale de Valois est la base de toute étude de l’histoire ecclésiastique des premiers siècles. La traduction latine, très élégante et très lisible, est exacte en gros, bien qu’elle ne serre pas de très près l’original. Les notes sont remplies d’une érudition de bon aloi et éclairent bien des problèmes historiques et théologiques. Valois avait fait le projet d’éditer de la même manière les historiens ecclésiastiques latins. II n’a pu le réaliser. — 4° Plus d’un demi-siècle après la mort du critique, P. Burmann junior a publié à Amsterdam, 1740, des œuvres mineures de Valois sous le titre : Emendationum libri quinque et de critica libri duo ; en tête figure une vie de l’auteur, rédigée par son frère Adrien en 1677 ; en queue un certain nombre d’éloges funèbres consacrés par Valois à ses amis : Sirmond, Dupuy, Petau et d’autres.

Adrien de Valois, frère puiné du précédent, né à Paris le 14 janvier 1607 et mort en cette même ville le 2 juillet 1692, est lui aussi un historien de mérite, qui a bien débrouillé, pour son époque, les temps mérovingiens. Il est l’auteur de Cesta Francorum, 3 vol. in-fol., Paris, 1646-1658, qui font l’histoire des Gaules depuis Valérien jusqu’à la déposition du dernier Mérovingien, Childéric (254-752). On lui doit aussi une Disceplatio de basilicis quas primi Francorum reges condiderunt, an ah origine monachos luibuerunl, Paris, 1658, avec une Disceptationis de basilicis dc/ensio advenus P. Launoii de ea judicium, 1660 ; et encore une édition de deux textes du haut Moyen Age : Carmen panegyricum de laudibus Perengarii Augusti, et Adalberonis episcopi l.audunensis ad Roberlum regem Francorum, Paris 1663. Mais Adrien est connu surtout par sa Notltia (ialliarum ordine itljihabetico digesta, Paris. 1676, qu’il défendit contrediverses attaques dans Notltia (ialliarum defensio, 1681.

Mlchaud, Biographie universelle, t. xi.m, p. 516 §q. ; Hurler, Nomenclator..^.> éd., t. iv, col. i" : i ; Buchberger, Lexikon, i.. col. 183.

É. Amann.