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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/504

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VATICAN (CONC. DU) — CONVOCATION


Il s’en était ouvert pour la première fois à une séance de la Congrégation des Rites, le 6 décembre 1864, c’est-à-dire deux jours avant la publication de la célèbre encyclique Quanta cura, qui apportait au monde un plan de reconstruction de la société sur des bases chrétiennes et que suivit un catalogue, Syllabus, des erreurs modernes qui avaient déjà été condamnées. Dans sa pensée le nouveau concile devait compléter la grande œuvre d’exposition doctrinale dont il avait pris l’initiative. M.-P., t. xlix, col. 9. Peu après, il recueillait les avis, sur le sujet, des cardinaux présents à Rome. Ibid., col. 9-94. Plus tard, par une lettre confidentielle du 10 avril 1865, Pie IX avait consulté un certain nombre d'évêques pour savoir quelle serait leur pensée sur certains projets. Ibid., col. 105 ; voir les réponses des évêques consultés, col. 107-178. Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans fut un des trente-quatre prélats qui reçurent les confidences pontificales. Lagrange, Vie de Mgr Dupanloup, t. iii, p. 53 sq. Furent aussi consultés en France NN. SS. Mathieu, de Bonnechose, Pie, Plantier, Guibert, en Autriche NN. SS. Schwarzenberg, Rauscher, en Angleterre Mgr Manning, etc.

Enfin, en 1867, le pape avait passé à la réalisation de son projet en confiant à une congrégation de six cardinaux le soin de préparer un ensemble de décrets. C’est l’organisme qui fut appelé commission centrale, ou congrégation directrice. Ibid., col. 465 sq. A cette fin, plusieurs sous-commissions furent instituées, dont les actes devaient fournir une importante contribution aux travaux de l’assemblée conciliaire. Ainsi fonctionnèrent une commission théologicodogmatique qui délibéra en 57 séances, dont les procès-verbaux sont publiés, ibid., col. 617-736, sur les questions proprement dogmatiques à traiter par le futur concile, une commission pour la discipline, qui élabora divers projets d’ordre disciplinaire dans ses 63 réunions, ibid., col. 749-932, une commission des réguliers qui eut 17 réunions, ibid., col. 934-984, une commission pour les missions apostoliques et les lù/liscs orientales qui compta 37 réunions, ibid., col. 985-1056, enfin une commission politico-ecclésiastique et une commission du cérémonial. Tous les travaux de ces commissions furent faits en vue de la prochaine célébration du concile.

Ces diverses commissions préparatoires étaient formées de théologiens consulteurs. Soixante furent pris à Rome, trente-six dûment choisis vinrent de l'étranger. Le recrutement des consulteurs étrangers, confié aux nonces apostoliques dans les divers Etats ne fut pas toujours des plus judicieux. On s'étonna, dès te début, de certaines exclusives. Le cardinal Schwarzenberg, dans une lettre au cardinal Antonelli. secrétaire d'État, lettre rendue publique, disait sa surprise que l’on n’eût fait appel à aucun savant docteur allemand tels que Hefele, Alzog, Drrllinger, Kuhn. On donna raison à l’archevêque de Prague en ouvrant les portes de la commission théologico-dogmatique à Alzog et à I Icfele (lequel ne devait pas tarder à devenir évêque de Rot tenbourg, novembre 1869). Mais ce dernier ne se jugea point satisfait et son désappointement, plus ou moins justifié, se manifesta bientôt dans une lettre au cardinal Schwarzenberg : » I.e parti pris, disait-il, a présidé au choix des consulteurs… Pas un seul théologien des universités allemandes, sauf deux élèves des jésuites. Ni Alzog ni moi n’avons été entendus sur les questions que nos fonctions nous incitaient à même de discute] Parmi les docteurs en théologie qui, en qualité de théologiens consulteurs, prirent une part considé rallie aux travaux préparatoires, comme aux travaux proprement dits du concile, on doit compter au premier rang Franzelin, une des lumières du Vatican,

DICT. DE I III <> !.. C.ATHOL.

professeur au Collège romain où il succédait au fameux Père Passaglia. Les commissions préparatoires comptèrent bien d’autres personnalités de haute culture religieuse dont nous aurons à rappeler la grande activité au cours des délibérations conciliaires.

La convocation.

La minutieuse préparation

des travaux du concile par les théologiens des commissions présynodales ne pouvait passer inaperçue. Il n’y eut donc aucune surprise, lorsque, par une bulle pontificale datée du 29 juin 1868, jour de la fête des saints Apôtres, et donnée sous l’anneau du pêcheur, Pie IX convoqua aux assises d’un concile oecuménique tous les représentants du monde catholique qualifiés pour y prendre part. Ce « sacré concile œcuménique et général devait s’ouvrir le 8 décembre 1869, quinzième anniversaire de la proclamation par le Pape Pie IX de l’immaculée conception et se tenir dans la basilique du Vatican. » Bulle sFAerni Patris. M.-P., t. l, col. 193*-198*.

L’invitation ou plutôt la sommation de venir au concile général s’adressait d’une manière générale à tous les patriarches, archevêques, évêques et abbés et à tous ceux qui, par droit ou par privilège, avaient droit de siéger aux conciles généraux et d’y exprimer leur suffrage. On remarqua immédiatement que les chefs des États catholiques n'étaient pas invités à l’assemblée ; la bulle se contentait d’exprimer en termes très généraux et s’adressant à tous les gouvernements, l’espoir que non seulement aucun obstacle ne serait mis par eux au rassemblement des évêques, mais que l’on favoriserait la réunion. Sur cette question de la participation des pouvoirs civils, voir ci-dessous, col. 2547.

Si la bulle de convocation ne précisait pas quels étaient les prélats qui avaient droit de siéger au concile, la commission centrale avait été fort occupée de la question. Pour les évêques résidentiels il était trop évident qu’ils devaient siéger. Il y eut quelques hésitations pour le droit des évêques simplement titulaires (in parti bus infidelium). Après avoir essayé de faire une distinction entre les vicaires apostoliques dont le droit paraissait évident et les autres titulaires, on décida en fin de compte de les admettre tous. Procès-verbal du 17 mai 1868, M.-P., t. xiix, col. 494. En mars 1869, 1e pape, qui tenait à exclure certaines personnes, essaya de faire revenir la commission sur son vote ; ce fut en vain, le pape se rangea finalement à son avis. Pour ce qui est « les abbés et des généraux d’ordre il y avait des pièce dents. On décida (24 mai 1868, ibid., col. 498) de convoquer d’abord les abbés nullius et les abbés chefs de congrégation, mais non les abbés particuliers de monastères, en outre les généraux d’ordre au sens strict du mol. Cela faisait en tout une soixantaine de personnes.

On se montra moins libéral envers les procureurs d'évêques empêchés : ils seraient admis seulement aux sessions publiques, sans droit de suffrage, mais pourraient signer les actes ; les vicaires capitulaires furent écartés complètement.

Restait la question des évêques dissidents, surtout orientaux. Il paraissait malaisé de les passer entièrement sous silence et d’autre part une invitation sérieuse au concile ne pouvait se faire sans des négociations préliminaires. Sui l ivia de la commission centrale (22 mars 1868, ibid., col. 187). on décida que serait envoyée à ces évêques une encyclique distincte de la bulle de convocation, invitant ces Églises à l’unité et invitant leurs évêques. si l’union se réa lisait, à prendre pari an concile. Ainsi fut fait par la Ici Ire vrainii ihi’imr l’rovidentiir ronsilio. du 8 sep tembre 1868. Texte en latin et en grec dans M.-l'..

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