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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/635

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VERTU VEUILLOT (LOUIS)


du I'. Noble ; La relit/ion (2 vol.) par le P. Menessier ; La justice, t. i, par les PP. Gillet et Delos ; t. n par le I Spicq ; Lu prudence, par le 1'. Noble ; La force, par le P. Folghera ; Lu tempérance, par les PP. Folghera et Noble.

II. Travaux spéciaux.

F. Prat, La théologie de suint Paul, surtout le t. ii, Paris, 192 :  !  ; Biard, Les vertus théoloyales dans les épîtres de saint Paul ; Zychlinski, De supernaturali vitalitale gratim sanctifteantis virtutumque infusarum quiestio brevis, dans le Divus Thomas (Fribourg), t. iii, 11(25, p. 445-453 ; H. van Lieshout, La théorie platonicienne de lu vertu. Essai sur la genèse d’un article de la Somme théologique de S. Thomas (I » -II*, q. lxi, a. 5), Fribourg, 1926 (il s’agit de la distinction des vertus mor alesj ; cf. M. Wittmann ; Neoplatonisches in der Tuyendlehre des hl. Thomas, dans Philosophia perennis, Ratisbonne, 1930, t. i, p. 135-178 ; Dom Lottin, La connexion des vertus morales avant S. Thomas, Recherches theol. anc. médiévale, t. ii, 1930, p. 21-53 ; id., La théorie des vertus cardinales de 1230 à 1250, dans Mélanyes Mandonnet, t. ii, p. 233-259, Paris, 1930 ; Th. (liât, De subjecto psychico yratia' et virtutum, Rome, 1934 ; I). de Hoton, Les habitas, leur caractère spirituel, Paris, 1933 ; Limbourg, l’ont Wesen des natùrlichen und ùbernaturlichen Habitas, dans Zeitschrifl fur kuthol. Théologie, t. IX, 1885, p. 643-669 ; Ueber Vervollkommnungsfuhigkeit des Habitus, ibid., t. x, 1886, p. 107-141 ; l’eber Vermehrung und Verlust der Gnade und Tugenden, ibid., p. 277-312 ; Von dem Wirken des natùrlichen und ùbernaturlichen Habitus, ibid., p. 603628 ; A. Landgraf, Die Erkenntnis des Vebernatûrlichen in der Frùhscholastik, dans Scholastik, t. iii, 1928, p. 28-64 ; Studien zur Erkenntnis des Uebernalùrliclien in der Frùhscholastik, ibid., t. iv, 1929, p. 1-37, 189-220, 352-389 ; O. Lottin, Les premières définititions et classifications des vertus au Moyen Age, dans Revue des sciences phil. et théol., t. xvhi, 1929, p. 369-389, les textes p. 389-407 ; Th. Deman et F. de Lanversin, L’accroissement des vertus, dans le Dict. de spiritualité (Paris, Beauchesne), t. i, col. 138 sq. ; R. Garrigou-Lagrange, L’augmentation de la charité et les actes imparfaits, dans La vie spirituelle, t. xi, 1924-1925, p. 321-334 ; Perfection chrétienne et contemplation selon S. Thomas d’Aquin et S. Jean de la Croix, Saint-Maximin, 1929 (2 vol.) ; N.-D. Chenu, La surnaturalisation des vertus, dans Bulletin thomiste, 1932, p. 93*-96*.

Les ouvrages traitant du rôle des vertus dans l’ascèse chrétienne sont nombreux. Citons, entre cent : Mgr Gay, De la vie et des vertus chrétiennes, Paris, 1906 ; L. H. Krick, Les vertus chrétiennes, 2 vol., tr. Ir. de F. Buelens, Averbode, 1907 ; P. Lallement, La doctrine spirituelle, Paris, 1908 ; Dom Marmion, Le Christ, vie de l'âme, Paris, 1919 ; E. Thamiry, Les vertus théologales ; leur culte par la prière et la vie liturgique, Avignon, 1935 ; R. Garrigou-Lagrange, Les trois âges de la vie bienheureuse, Paris, 1938, t. i, part. I, c. iii, a. 1-3 ; enfin, on recourra avec profit à l’ouvrage classique et toujours d’actualité du P. J.-R. Terrien, La grâce et la gloire, surtout le t. i.

A. Michel.


VEUILLOT Louis, publiciste catholique du xixe siècle (1813-1883). — À l’article Libéralisme catholique on a déjà longuement décrit le rôle qu’il a joué dans la lutte d’idées qui mit aux prises après 1850, « libéraux » et « intransigeants ». On voudrait surtout ici marquer les phases de sa carrière, signaler sa production littéraire, qui fut considérable, et en apprécier l’influence.
I. L’homme.
II. L'œuvre et l’influence (col. 2821).

I. L’homme.

1° Jusqu'à l’entrée définitive à l’Univers (1842). —

L. Veuillot est né à Boynes (Loiret) le Il octobre 1813, d’une famille très modeste, — le père était tonnelier, — dont il était le premier enfant. Son frère Eugène, sa sœur Élise devaient atteindre aussi à une certaine notoriété. Le père ayant dû se transporter à Paris, aux grands chaix de Bercy, c’est dans ce quartier laborieux de la capitale que Louis fut élevé à partir de sa dixième année. Il ne fréquenta que l'école « mutuelle » du quartier, il y acquit des connaissances primaires suffisantes pour pouvoir entrer, comme petit clerc, dans une étude d’avoué à l'âge de quatorze ans. C’est dans ce milieu qu’il s’initia assez vite aux connaissances littéraires. On ne saurait dire qu’il ait jamais fait d'études en règle, du moins ses lectures considérables lui donnèrent finalement un bagage qui n'était nullement à mépriser. Pour ce qui est des études proprement classiques, il arrivera à une connaissance passable du latin ; il ne semble pas. qu’il se soit jamais adonné à la culture hellénique ; il restera toujours chez lui une lacune grave de ce côté.

Sa formation religieuse avait été elle aussi très négligée ; il fit sa première communion à Bercy ; ce fut une formalité extérieure plus qu’un acte important ; de longtemps, après cela, il ne s’approchera plus des sacrements. C'était chez lui indifférence plus que mauvais vouloir, influence d’un milieu qui, sans être hostile à la religion, était plutôt imperméable aux idées chrétiennes. La conversion de Louis n’aura lieu que quinze ans plus tard.

Dans l’entrefaite il était entré dans la carrière du journalisme. Dès 1831, il était attaché à Rouen à la rédaction d’un petit journal gouvernemental, Y Écho de la Seine-Inférieure, d’où il passa l’année suivante au Mémorial de la Dordogne, rédigé à Périgueux, sensiblement dans la même nuance. Quatre ans plus tard, il entrait enfin dans le journalisme parisien, à la Charte de IH-'SO, puis, à la mort de cette feuille, à la Paix, d’où il passa au Moniteur parisien. Toutes ces feuilles éphémères étaient plus ou moins soutenues par le gouvernement. Veuillot y défendit en ces premières années si tourmentées du règne de Louis-Philippe, les principes d’ordre et de respect des pouvoirs établis. II les défendait d’ailleurs et aussi toutes ses autres idées, avec cette âpreté qui durera autant que lui. La verdeur de sa polémique lui attira deux duels dans son court séjour à Rouen, un autre alors qu’il demeurait à Périgueux.

C’est en 1838, lors d’un séjour à Rome qui n’avait rien d’un pèlerinage, qu’il se convertit sérieusement, sans que l’on puisse dire qu’il y ait eu chez lui une véritable crise d'âme. L’influence du P. Roosaven, S. J., y fut certainement pour beaucoup ; mais somme toute il ne s’agissait guère que de passer d’une indifférence paresseuse à une pratique sincère de la religion. Veuillot considéra toujours la communion qu’il fit à Rome, à ce moment-là, comme sa première communion. Les pèlerinages de Lorette, d’Einsiedeln, de Maria-Steiu qu’il accomplit en rentrant à Paris achevèrent ce que Rome avait commencé. Quand il rentra dans la capitale, il savait ce qu’il voulait. Fils de l'Église, il défendrait sa mère et travaillerait constamment à la faire connaître et aimer. Ce n'était pas dans les journaux où il avait fait ses premières armes, qu’il pouvait remplir ce programme. Pour vivre il trouva au ministère de l’Intérieur un emploi de sous-chef de bureau qui lui laissât des loisirs. Il utilisa ceux-ci à la rédaction des Pèlerinages de Suisse, dont la publication, en février 1839, attira sur lui l’attention des catholiques. De même cherchat-il à entrer dans quelqu’une des feuilles religieuses, l’Ami de la religion, la Gazette de France, la Quotidienne. Ses premières relations avec l’Univers datent de juin 1839, il promit alors de donner de temps à autre de la copie à ce journal ; cette collaboration prit quelque régularité à partir de 1840. En des feuilletons littéraires, en des Propos divers, Veuillot commençait à attaquer les libres-penseurs. Tout cela était de la même encre qui jadis à Rouen et à Périgueux avait joué de mauvais tours au jeune journaliste.

Un séjour de quelques mois en Algérie, où Bugeaud l’avait emmené comme secrétaire en 1841, devait interrompre cette première collaboration à l’Univers. Rentré à Paris, Veuillot, tout en mettant la dernière main à divers ouvrages, se persuada de plus en plus que sa vraie vocation était le journalisme et que l' Univers était le seul journal où il put écrire