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CARÊME
durée de l’abstinence, mail i n la nature det
alimenta permit aux repas de chaque jour. La chair de » animaux était absolument interdite. Cf. S. Basile, De jejunio, homil. i, 10, P.’-'., t. xxxi, col. l « l ; s. Jean Chry-Bostome, Homil., iii, ad populum i nliochenum, l, P. G., 1. m. ix, col. 53 ; s. Cyrille de h rusalera, Gal., iv, P. G., t. xxxviii, col. 1010 ; Socrate, II. E., toc. cit., etc. Saint Jean Chrysoslome fait observer que les habitants d’Antioche se privaient également des oiseaux et des poissons. Homil., iii, ad populum Antioi henum, 5, P. G. t. xi i.. col. 53. L’usage sur ce point « Hait à peu près rai. Cependant Socrate nous apprend que plusieurs mangeaient du poisson et que d’autres admettaient même sur leur table des oiseaux sous prétexte que, d’après Moïse, les oiseaux, aussi bien que les poissons, tirent de l’eau leur origine. II. E., v, 22, loc. cit. Julien Pomère, le maître de saint Ccsaire d’Arles, témoigne que dans son entourage s’était glissé le même abus : A quadrupedibus abstinentes phasianis altilibus vel aliis avibus preliosis aul piscibus perfruuntur ? De vita contemplativa, t. II, c. xxiu-xxiv, P. L., t. lix, col. 469-470. L’usage des œufs était-il absolument prohibé ? Socrate semble signaler ceux qui s’en privent comme formant une exception. HE., v, 22, loc. cit. Mais sa phrase prête trop à l’équivoque pour qu’on puisse s’y fier sans réserve. Par le mot « chair » ou « viande » les Pères entendaient communément tout ce qui constitue la vie animale et tout ce qui en sort ; les œufs et les laitages étaient évidemment compris dans cette dénomination. Bref, sauf exception, le pain, les légumes et le sel, tel paraît avoir été le régime alimentaire des fidèles pendant le carême primitif ; même le dimanche, jour où l’on ne jeûnait pas, quelques-uns d’entre eux s’en tenaient au pain et à l’eau. Cf. S. Jean Chrysostome, #o » ii(., iv, ad popidum Antioclienum, 6, P. G., t. xi.ix, col. 68 ; Constilul. apost., v, 18, P. G., t. 1, col. 890 ; S. Jérôme, Epist., 1.11, ad Nepolianum, 13-14, P. L., t. xxii, col. 536-537. Le concile de Laodicée (ive siècle), can. 50, recommande la xérophagie pour tout le carême ; et le concile in Trulln de 692, can. 56, renouvelle la défense de manger des œufs et du laitage.
L’usage du vin était incompatible avec le jeûne. Saint Cyrille de Jérusalem, saint Basile, saint Jean Chrysostome, saint Augustin, etc., l’attestent expressément. S. Cyrille, Cat., IV, P. G., t. xxxiii, col. 490 ; S. Basile, De jejunio, homil. I, 10, P. G., t. xxxi, col. 181 ;
5. Chrysostome, Homil., IV, ad populum Antiochenum,
6, P. G., t. xlix, col. 68 ; S.Augustin. Serni., I, inQuadrage &ima, 2, P. L., t. xxxviii, col. 104 ; Serm., HI, 2, ibiil., col. 1043. Je ne vois guère que saint Paulin de Noie, Epist., xv, advmandum.n. 4, P. L., . va, col. 227, qui aurait autorisé l’usage du vin en petite quantité, modico vino uti, pendant le carême, au ive siècle. Ilsemble même que les Pères aient entendu proscrire l’usage de toute liqueur fermentée. L’évêque d’Hippone condamne les délicats et les gourmets qui, en fraude de la loi, pour remplacer le viii, usent de liqueurs inusitées et boivent du jus de fruits, du « jus de pommes » , comme il parle, inusitatos liquores, expressione pomorum. Videos enim ijuosdam pro inuritato usitatoa liquores exquirere et aliorum expressione pomorum, quod ex uvasibi denegant multo suavius compensare. Serm., m, m Quadragesima, 2, P. L., t. xxxviii, col. 1043 ; Serm., i, 2, loc cit. ; Serm., vi, 9, ibid., col. 1053. Saint Jérôme, Epist., lii, ad Nepotian., loc. cit., constate et blâme les mêmes abus : Sorbitiunculas delicatOS
et contrita clerc, betarumque succum. Et l’on retrouve la même plainte dans le lie uita contemplativa, 23-24, lue. cit., de Julien Pomère : lUi qui negata sibi vim perceptione diversorum poculorum potionibus inundantur. .. vl peregrinis pomiBcæterisquesorbitiunculù} immanent sui corporis impleant appetitum.
La semaine mainte, la « saii.’le de Pâqu
fut toujours distinguae du reste du can me par un>- abstinence plus rigoureuse. Du lundi au samedi, pendant six jours, il but jeûner, disent
tiques ; les quatre premiers jours vous jeûnerez jusqu’à none ou même jusqu’au M<ir -i votre sanl met, et en rompant le jeûne vous n userez que de j de sel. de légumes (secs) et d’eau. Le vendredi et le samedi, vous ne prendrez absolument aucune nourriture et ne romprez votre jeûne que le dimanche au chant du coq ; si quelques-uns ne peuvent supjcette épreuve qu’ils jeûnent au moins du s dimanche. » L. V, c. xvin. xix. P. G., t. i. col. 881< Saint Épiphane témoigne que cette discipline était i près générale dans l’Eglise, « Les six premiers jours de la Pàque, dit-il, s’appellent xérophagie, parce que tous les peuples se nourrissent pendant ce temps d’aliments secs ; on ne mange que vers le soir et on se contente de pain, de sel et d’eau. Bien plus, quelques-uns prolongent leur jeûne sans interruption. uitepriŒvrai, pendant deux, trois, ou même quatre jours. D’autres passent la semaine entière jusqu’au dimanche au chant du coq, sans prendre aucune nourriture. » Expositio fidei, c. xxiii. P. G., t. xlii. col. 828.
.Vous ne parlons pas de ceux qui restaient plusieurs semaines sans manger, afin d’observer dans la mesure du possible un jeûne continu, à l’imitation de Xotre-Seigneur Jésus-Christ. Saint Augustin rapporte qu’une personne de son temps atteignit ainsi la quarantaine. Epist., xxxvi. ad Casulanum, 19, P. L., t. xxxiii. col. 148. Ce sont là des tours de force qui ne relèvent ni des préceptes, ni des conseils de l’Église. Sur les jeûnes exceptionnels et extraordinaires, et. Baillet, Vits des saints, t. iv, p. 78-92.
III. Troisième période (viimx » siècles).’— Il y avait une sorte d’illogisme à appeler carême ou « quarantaine » un jeûne de trente-six jours. Les docteurs de l’Église n’étaient pas sans en faire la remarque. Nous avons vu comment les Hiérosolymitains avaient essayé de faire concorder la chose avec le nom, en ajoutant une semaine au carême observé dans leur voisinage. Ailleurs, pour légitimer le nombre trente-six » , on se contenta de lui chercher une signification symbolique, et naturellement on ne manqua pas de la trouver. Voici comment on raisonna : le carême doit être regardé comme une dime prélevée sur les jours de l’année pour être offerte à Dieu en expiation de nos péchés. Dr. trente-six jours de jeûne forment la dime de trois cent soixante jours. Et comme le jeûne du samedi saint se prolonge jusqu’à l’aurore du dimanche, jusqu’au chant du coq. cette prolongation équivaut à une demi-journée de jeûne. Cette demijournée, à son tour, représente la dime de cinq jours. Les trente-six jours et demi de jeûne constituent donc la dime des trois cent soixante-cinq jours de l’année. C’est le calcul que fait Cassien. Collât., xxi. c. xxiv, xxv. P. (>.. t. xlix, col. 1200-1201. L’on retrouve son argumentation en Orient chez un abbé palestinien du vae siècle, saint Dorothée, Doctrina xv.P.’.'.. t. lxxxviii, col. 1788, et en Occident chez, sain ! Grégoire le Grand, Homil., xvi, in Evangel., 5. P. L.. t. lxxvi. col. 1137. aux environs de l’an 600. Plus tard, saint Isidore de Séville, toc. cit., le VHP concile de Tolède, can 9, Hardouin, Concilia, t. iii, col. 961, et Thêodulphe d’Orli Capitula a, l p}-esbyteros, 39-40, P. L., t. cv, col répéteront les mêmes formules.
Une telle combinaison, si ingénieuse fût-elle, ne pouvait satisfaire tous les esprits. Quadragésime ou -.pixo-rrr continuait de signiQer quarante jours, en dépit de tous’les symboles et de toutes les rusons mystiques. Aussi pour se" conformer à la logique du pour
imiter plus entièrement la quarantaine du Sauveur le désert, Unit-on par ajouter quatre jours au jeune quadragésimal. Le caput jejunii fut transfère du premier