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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/224

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CARLOVH z

1758

Carlovitz, Goloubinski, <>p. cit., p. WiT. en reporta la fondation entre li’.Hi et 1502, el l’attribue a ce même Maxime, aidé sana doute de son frère Jean Brankovieh, son aucceaiteur dans la fonction di I des Serbes

de Hongrie. Cf. Miklosich, Monumenta terbica, l 1858, p. : >JI ; Engel, loc. cit., p. 160-466.

La dignité de despote serbe fut supprimée en 1528, à l.i mort de Jean Carnojévich, le terrible homme noir des chroniques hongroises, qui joua un si grand rôle dans la longue et sanglante rivalité de Ferdinand d’Autriche el de Zapolya de Transylvanie. Elle ne devait être rétablie qu’en 1689, el encore, pour bien peu de temps. Mais l’émigration serbe s, - poursuivit durant toute la durée du xvie siècle, par groupes isolés, vers la Croatie surtout, la Hongrie proprement dite étant alors plus ou moins au pouvoir des Turcs. Sous Rodolphe 11. vers 1573, plusieurs milliers de familles serbes passèrent de liosnie en Croatie, accompagnées du métropolite Gabriel et de 70 moines du couvent de Zermljà, près de Bihatch. Par des décrets enregistrés au Landtag de Iiruck, en 1578, l’empereur Rodolphe II leur conlia la garde des frontières de l’empire et les répartit dans les généralités de Varazdin et de Karlsiadt, qui n’étaient plus désignées à cette époque, dans les pièces de la chancellerie impériale, que sous les noms de desertum primum et secnndum. De nombreux privilèges leur furent assurés ; un diplôme de Ferdinand II, daté de I0IS0, les soustrait à la juridiction hongroise et leur reconnaît une certaine autonomie administrative et judiciaire. L’organisation militaire des Serbes de Croatie portait ombrage à la Hongrie, dont les magnats révoltés eurent plus d’une fois à lutter contre les régiments serbes, qui formaient le plus solide appoint des troupes impériales. Ils tentèrent à plusieurs reprises de la faire disparaître, ce qui ne l’empêcha pas de subsister jusque dans la seconde moitié du xixe siècle. C’est à cette émigration serbe en Croatie qu’il faut faire remonter la fondation de l’évêché serbe de Marlch, dont nous parlerons plus loin.

En effet, les réfugiés serbes ne recevaient pas seulement de l’Autriche des terres et des privilèges d’ordre purement politique. Celle-ci leur avait accordé, avec la liberté de conscience, le droit d’organiser une hiérarchie religieuse indépendante. Aussi, rencontrons-nous au xvi* et au xvif siècle, en Croatie, en Syrmie et en Hongrie, des évèchés exclusivement serbes.

Au début de la deuxième moitié du xviie siècle, Sabbas Brankovieh, l’un des membres de la hiérarchie serbe de Hongrie, passe en Transylvanie. Cette dernière province était alors à peu près autonome. Sous le gouvernement de Ceorges [<" Rakoczy 1 1633-1648), le calvinisme, soutenu par lui, avait gagné des recrues parmi les orthodoxes serbes et roumains. En 1(50(5, le surintendant Georges Culaï, chargé des affaires ecclésiastiques de la principauté, soumet à l’approbation du prince le choix qu’il a fait de Sabbas Brankovieh, comme évéque des Crées, des Serbes et des Yalaques de Transylvanie, ainsi que des territoires hongrois qui en dépendent. Ce Sabbas Brankovieh, en quittant Iénopol, en Hongrie, sa première résidence, pour passer en Transylvanie, y avait amené avec lui son jeune frère Georges, En 1663, le prince transylvain Michel Apassy, qui avait pris le jeune homme en affection, le nomma secrétaire de la légation transylvaine à Constantinople. Georges Brankovieh s’y mit en rapport avec l’ambassadeur autrichien, et prit une part active aux négociations que le représentant de Léopold entama alors avec le patriarche d’Ipek, pour le gagner au projet, agité depuis longtemps, d’une émigration en masse des Serbes vers l’Autriche, lue

tentative du même genre avait déjà échoue en 1608, avec le patriarche Jean, Repris vers 1660, le projet ne devait

aboutir que 30 ans plus tard, avec le concours du patriarche Arsène. Il avait reçu des 1663 l’approbation du

patriarche Maxime, et même un commencement d’exé cution. En effet, à la ulte d’un p I Lieux

saitits, Maxime, de ; ConStantinO|

i endre Andrinopli

crètement, en présence de l’ambassadeur autn K indsberg et de qui

de la dignité de despote

t. ne fut que piu< tard, en 1683, el en hiK s. a la de i émigration serbe, qo 1 1 ut de Léopol

diplômes qui lui assuraient la ;

territoires en Herzégovine, en Syrmie et dans le disl hongrois de Iénopol. Maxime mourut en 1681 ; il eut pour

tseursurle trône patriarcal d’Ipek Arsène UIT< noïévich. Les agents autrichiens reprirent avec ce dernier, mais à l’insii cette fois de Georges Brankovieh

dations déjà entamées avec son préd L’exode fut définitivement résolu, et, pour le prép Léopold lançait, le fi avril 1690, un appel retentit au peuple serbe, l’invitant a se lever en masse pour sa propre délivrance, et lui garantissant, en retour du concours qu’il prêterait aux armes autrichiennes, la lil religieuse et une organisation autonome, sous la direction d’un voïévode librement élu par lui. KM* m familles environ, patriarche et clergé en télé, réussirent à tromper la vigilance des Turcs et à passer -air le territoire autrichien. Radich, op. cit., p. 33-40.

Pendant la campagne au cours de laquelle se prod cet exode, le despote Georges s’était mi-, avec une ai de 150000 Serbes, à la disposition de l’Autriche. Le gouvernement autrichien, craignant sans doute que l’ambition du despote, appuyée sur des forces aus>i ne lui préparât pour l’avenir quelque déception, et désireux de prévenir ce danger, le lil arrêter et interner successivement à Orshova. à Hermannstadt, puis à Vienne, et enfin à Egger. Feu après ce coup de force, une députation conduite par l’évéque de Iénopol, 1-Diakovich, allait porter à Vienne les protestations de la nation serbe. Le chancelier, qui était le cardinal Kollonicb, représenta aux députés du peuple serbe que ce n’était pas lui, mais leur patriarche, qui avait désiré cette incarcération, et, dans la suite, à toutes les réclamations présentées en faveur du prisonnier, le gouvernement autrichien répondit en se retranchant derrière la raison d’État. Il est permis de croire que l’un et l’autre de ces deux motifs avait inllué, en cette circonstance, sur les déterminations prises. L’Autriche, en 1690, avait tout avantage à écarter un homme actif, ambitieux et capable de profiter des circonstances ; pour

jouer un rôle politique contraire â si - inl n ts. 1’coté’, le patriarche Arsène n’était peut-être pas fàc ! voir disparaître de la scène le Si Ûl personnage qui prit lui disputer l’influence que lui assurait sur’les Serbes émigrés son titre et sa dignité de patriarche. La politique de l’Autriche avait donc, semble-t-il, un complice dans l’ambitieux patriarche qui aspirait au réde de chef, à la fois religieux et civil, de la nation -Autriche. De fait, Arsène obtint pour lui et transmit à ses successeurs des pouvoirs quelque peu analogu ceux dont jouissaient, au point de vue civil, les chefs religieux des communautés chrétiennes sous le n. turc. Ces pouvoirs, il est vrai, ne furent pas maintenus et disparurent dans le courant du XVIII » siècle.

L’entrée des Serbes sur le territoire de l’empire, en 1(590, s’était faite, comme par ! ius forme

de pacte garantissant aux Serbes émigrés certains d : en échange de certains devoirs. Cet ensemble de d : et de devoirs, développés dans les diplômes impériaux du -1 août et du Il décembre lb’.K » . du -20 août 1691 el du 4 mars 1695, constituait la base de ce que la chancellerie impériale appelait le jus privilegiale rascianum. Radich, op. cit., p. iô sq.

I - Serbes entraient, sous le nom de tiatio rasciatia, comme élément distinct et autonome, relevant directement de la couronne, dans le groupement au